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eprésentants du peuple aux Etats Généraux face à Bertrand Barère et Dupont qui<br />
sont élus députés du Tiers Etat et commissaires des cahiers.<br />
On décèle l’existence d’alliances puissantes dans le domaine politique mais<br />
aussi social : le comte Péré fait également partie du Cercle de <strong>Tarbes</strong> avec<br />
Artiguenave, Brauhauban, Cazenavette, Deville, Daléas, Duplan, Figarol et<br />
Lagarrigue entre autres. Son but est d’entretenir des relations sociales et d’amitié<br />
entre les divers membres et toute discussion politique ou religieuse est interdite (4).<br />
En février 1790, il débute modestement sa longue carrière politique : officier et<br />
membre du bureau municipal de <strong>Tarbes</strong>. Il donne sa démission à l’administration<br />
municipale en 1791 afin de remplir au mieux ses nouvelles fonctions de président<br />
du Directoire du département. Le comte remplit sa tâche avec une réputation de<br />
zèle, d’engagement et d’honnêteté. En 1793, pourtant, durant la Terreur et alors<br />
président du tribunal criminel depuis 1791 qu’il gère avec Dominique Dintrans, le<br />
comte Péré est accusé de Girondisme par Pierre-Armand Dartigoeyte qui lui<br />
reproche d’avoir montré trop peu d’enthousiasme lors du vote de l’acte constitutionnel<br />
dans les assemblées de l’administration départementale. Sa faute n’a été<br />
que de vouloir discuter point par point les idées de cet acte. Il est arrêté et suspendu<br />
de ses fonctions, détenu à la maison des Carmes. Il sera libéré par Monestier<br />
le 29 octobre 1794. En septembre 1796, conscient de l’importance de l’éducation,<br />
le comte Péré alors membre du jury d’instruction publique, appelle les professeurs<br />
du département à enseigner à <strong>Tarbes</strong>. Il contribue ainsi à créer l’Ecole Centrale. Au<br />
conseil des Anciens le 25 germinal an V, il prend sa revanche sur Bertrand Barère<br />
car il est élu député des Hautes-Pyrénées par soixante-dix-sept voix pour cent trois<br />
votants. Secrétaire du conseil, il lutte contre l’action en récession, les protecteurs<br />
des déserteurs, l’arbitrage forcé, les salaires des juges et les frais de procédures, le<br />
nouveau système monétaire et la mauvaise gestion des stations thermales. Sur ce<br />
terrain, il s’oppose fortement aux actions du préfet Bernard Lannes en l’an VIII,<br />
soupçonné de favoriser les Brauhauban et sera à l’origine de son renvoi (5). Réputé<br />
pour sa modération, son zèle pour autrui et son désintéressement, le comte Péré<br />
gagne la confiance publique. Homme de cœur, le sénateur Péré intervient auprès<br />
du gouvernement pour débloquer des crédits afin de payer les nourrices des orphelins<br />
et institue l’octroi à <strong>Tarbes</strong> dont les revenus sont destinés également aux hospices<br />
tarbais.<br />
Ne se montrant pas hostile au coup d’état du 18 brumaire, il est nommé par<br />
Bonaparte sénateur conservateur représentant des Hautes-Pyrénées le 4 nivôse an<br />
VIII. De plus, il est décoré commandeur de la Légion d’honneur en 1804 comme tous<br />
les autres sénateurs. Son soutien à Bonaparte lui vaut le titre de comte de l’Empire<br />
Français en tant que sénateur le 26 avril 1808. Au décès de sa mère en janvier 1814<br />
(6), il habite Paris au 32 rue Cassette sur le Faubourg Saint-Germain mais conserve<br />
ses grandes propriétés à <strong>Tarbes</strong>. Sous l’Empire, le comte Péré, membre du clan<br />
Fondeville (7) alors président du conseil général avec Sales-Hys, Fornier de Saint-<br />
Lary et Chazal, est à nouveau opposé au clan Barère-Dembarrère (8), ravivant la<br />
vieille hostilité lors de la Constituante. Le 14 juin 1814, une ordonnance royale le<br />
nomme à la Chambre des Pairs où il siège jusqu’à sa mort le 9 janvier 1835. A<br />
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