Né - Tarbes

34
Bruxelles il retrouvera certains de ses compatriotes exilés. Il est encore une fois considéré
comme une curiosité, ce qui n’est pas sans lui déplaire. « Souvent, l’après midi, on
le voit sortir en habit à boutons dorés, une canne à la main, en bas de soie et perruque
poudrée… » (5) dans le style de l’Ancien Régime. Les témoignages des belges l’ayant rencontré
le décrivent comme un homme doux, charmant, toujours prêt à bavarder.
Enfin la Révolution de Juillet 1830 renverse Charles X et avec lui la dynastie des
Bourbons. Le fils de Philippe-Egalité, son ami sous la Révolution, monte sur le trône et
la loi d’amnistie ne tarde pas à autoriser les régicides à revenir en France. Après un
court séjour à Paris, le couple reprend le chemin des Pyrénées. Ils vivront dans sa maison
natale, rue du Bourg-Vieux ; pour y demeurer, il fut obligé d’entamer un procès
contre sa propre famille. En 1833 il est élu conseiller général de Tarbes-Sud, il a
soixante-dix-sept ans et exercera cette fonction pendant six ans. Il vend sa maison pour
s’installer dans un petit appartement place Maubourguet. En septembre 1839,
Dominique Larrey vient lui présenter son fils, médecin et futur Directeur du Val-de-
Grâce qui décrit Barère ainsi : « Visite à Barère… il a 85 ans et est exempt de toute infirmité
grave, la taille un peu élevée, le corps voûté, la tête redressée par l’expression
franche et intelligente de la physionomie ».
Le premier septembre 1840, Marguerite s’éteint à l’âge de soixante et un ans,
Barère désignera comme unique héritier le fils de cette dernière et demandera à David
d’Angers et Carnot fils de prendre tous ses écrits et de les faire publier, ne voulant pas
les laisser à Tarbes. Le conventionnel décèdera quelques mois plus tard, le 13 janvier
1841, place Maubourguet.
(1) Voir l’article sur Jean Figarol.
(2), (3) et (5) THOMAS, Jean-Pierre : « Bertrand BARERE, La voix de la Révolution ». Ed. Desjonquères, 1989.
(4) Voir l’article sur Joseph « Linna » Artiguenave.