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La famille Barère, Dembarrère,<br />
Dintrans et Balencie<br />
Des familles, un réseau de solidarité<br />
Dès le début du XVIIIe siècle, certaines familles de Bigorre avaient amorcé<br />
une étonnante percée sociopolitique. La famille Barère dont le plus célèbre<br />
de ses membres est le futur conventionnel Bertrand, symbolise bien cette ascension<br />
sociale tarbaise. Ces élites provinciales du XVIIIe et jusqu’au XXe siècle purent pérenniser<br />
leurs positions sociales, acquises grâce aux alliances familiales. Les Carles furent<br />
une famille tarbaise influente qui accumula les charges et les offices sous l’Ancien<br />
Régime. Bertrand Carles procureur au Sénéchal de Bigorre marie bien ses filles :<br />
Françoise en 1726 avec Laurens Barère, unissant ainsi deux puissantes familles et<br />
Michèle en 1746 avec Jean-Paul Dintrans, également procureur au Sénéchal, confirmant<br />
la position sociale de la famille Carles dans la bourgeoisie bigourdane. Une<br />
famille aisée et influente de Lourdes, les Dembarrère rejoindra le clan Barère : Jean-<br />
François Dembarrère, juge criminel au Sénéchal de Bigorre, unira en 1754, sa fille<br />
Gratiane, à un membre de la famille Barère, Bertrand (1). Alliance confirmée plus tard<br />
par un deuxième mariage en 1815, entre son petit-fils Jean Jacques Victoire<br />
Dembarrère (2), chef d’escadron et son arrière-petite-fille Clarisse Barère. Au XIXe<br />
siècle, la famille Dintrans, gens de robe originaires de Laloubère, consolide les liens<br />
qu’elle avait déjà tissés avec les Barère. Bertrand Paul Théophile Dintrans (3), petit-fils<br />
de Michèle Carles et de Jean-Paul Dintrans, officier de marine installé à Lourdes, marie<br />
en 1860 sa fille avec le docteur Baptiste Balencie (4) originaire d’Arrens, dont une<br />
cousine, Augusta, épousera le petit-fils de Gratiane Dembarrère et de Bertrand Barère.<br />
Le mariage de Félicité Dintrans, sœur de Théophile, avec Jean-Dominique Figarol, juge<br />
d’instruction à <strong>Tarbes</strong>, avait déjà allié les Dintrans à une dynastie d’hommes de loi originaires<br />
de <strong>Tarbes</strong> (5).<br />
Pour parachever ce tissage d’un réseau de solidarité impressionnant, a lieu à<br />
Aurensan en ce début de XXe siècle, le mariage de Jeanne Dihigo (6) et du Docteur<br />
Joseph Duhourcau, respectivement petite-fille de Baptiste Balencie et petit-fils<br />
d’Augusta Balencie, réunissant une nouvelle fois les branches Barère et Dintrans.<br />
Des ambitions personnelles au profit du clan<br />
Sous l’Ancien Régime, l’exercice du droit est une finalité pour ces élites des<br />
petites villes françaises, et en particulier, <strong>Tarbes</strong>. Les familles s’allient et s’unissent pour<br />
conserver leur monopole judiciaire, comme à la Sénéchaussée où la plupart des officiers<br />
sont parents. Une affectivité lie entre elles ces familles et la fin de l’Ancien<br />
Régime marque l’installation des clans dans la société bigourdane. Affirmant sa puissance<br />
peu à peu pendant la Révolution, le clan Barère est omniprésent : au comité de