3 KORPES Handicap mental - EESP

ROUSSEAU sait admirer ce que d’autres hommes font auprès
des déficients et il dit, à propos de PEREIRE qui habite dans la
même rue que lui: “Il est le seul homme de son temps à faire
parler les muets” 42 .
Les premiers déficients à bénéficier d’un intérêt et d’une
instruction sont les déficients sensoriels. Suivant l’exemple de
Jacob R. PEREIRE, l’Abbé de l’EPEE crée à Paris, en 1770,
une institution pour enfants sourds et se trouve imité, en 1777,
à Leipzig, par Samuel HEINICKE.
Les aveugles bénéficieront d’une école, dès 1784, à Paris,
créée par Valentin HAÜY. Son premier élève est un enfant
mendiant, à qui il propose des “indemnités de perte de gain”
pour suivre son enseignement.
Ce n’est qu’ultérieurement que les handicapés mentaux
seront sujet d’intérêt de la part des pédagogues: J. H. PESTA-
LOZZI (1776-1827) et J. M. G. ITARD (1774-1838) en sont
les éminents pionniers. PESTALOZZI est sans doute le premier
pédagogue à porter un intérêt aussi grand aux démunis et
aux pauvres d’esprit. Il est convaincu que “Même le plus
misérable est presque capable, dans toutes les conditions,
d’arriver à une façon de vivre qui satisfasse tous les besoins de
sa condition humaine. Aucune faiblesse physique, ni l’idiotie
à l’état isolé, justifie que ces êtres soient privés de leur liberté
et soignés dans les hôpitaux ou des prisons. Leur place est dans
des maisons d’éducation où l’on rend leur tâche suffisamment
facile et adaptée à leur forme et degré d’idiotie”.
ITARD s’est d’abord occupé d’enfants sourds et c’est la
découverte de VICTOR, cet enfant sauvage de l’Aveyron, qui
va l’amener à s’intéresser au sort des enfants idiots. Le rapport
dans lequel il a relaté ses essais d’éducation auprès de VICTOR
42. KANNER, L., A history of the care and study of the mentally
retarded, Springfield (Ill.), 3e édition ,1974.
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