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Georges Bellanger - Homme de bon conseil - par Roger Laberge s.v.

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prie chaque soir en commun pour les défenseurs <strong>de</strong> la patrie. Voici les principaux motifs qui nous engagent à prier<br />

pour le pauvre soldat: a) les périls immenses que la jeunesse française court à l’heure actuelle dans nos<br />

garnisons (impiété, vice); b) <strong>de</strong> plus, je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> la prière au nom <strong>de</strong> l’Eglise, qui pleure sur la mort <strong>de</strong> ses<br />

enfants, <strong>par</strong>ce qu’ils ne veulent plus être ses enfants...; c) je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> la prière au nom <strong>de</strong> la France. Je<br />

<strong>par</strong>le, bien entendu, <strong>de</strong> la vraie France et non pas <strong>de</strong> celle qui a chassé <strong>de</strong> l’armée française Dieu et ses<br />

prêtres...; d) je vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> la prière au nom <strong>de</strong> la famille...”<br />

Ne pouvant se faire missionnaire <strong>de</strong> cette croisa<strong>de</strong> <strong>par</strong> la <strong>par</strong>ole et en tous lieux, M. <strong>Bellanger</strong> se fait<br />

missionnaire <strong>par</strong> la plume. Il écrit aux prêtres, aux séminaristes, aux familles chrétiennes, aux religieux et aux<br />

religieuses, et cela se répète pendant plusieurs années, à l’approche <strong>de</strong> Noël, au printemps, durant les vacances,<br />

à l’automne... Les auxiliaires <strong>de</strong> l’oeuvre surnaturelle soutiennent l’abbé dans sa mission auprès <strong>de</strong>s soldats. Il<br />

peut compter sur tout un réseau <strong>de</strong> personnes scribes et postiers: “La Sainte Vierge vous pré<strong>par</strong>e encore un peu<br />

<strong>de</strong> travail pour le Ciel. Elle m’en a <strong>par</strong>lé et je lui ai dit qu’Elle pouvait compter sur vous. Elle le savait du reste.<br />

Laissez-moi vous dire un grand merci en son nom” (décembre 1894). “Me donnez-vous la permission d’embellir<br />

encore, et pas pour un peu, votre couronne éternelle? Si oui, ma famille vous remettra quelques milliers<br />

d’imprimés que je crains <strong>de</strong> voir dormir longtemps dans les bureaux [<strong>de</strong> poste] d’Arras. Mes frère et soeur seraient<br />

là pour compléter les adresses insuffisantes, pour vous ai<strong>de</strong>r, et moi je travaillerai et prierai pour vous”.<br />

L'aumônier s’entoure d’auxiliaires sur place. Pour cela il met sur pied une cellule <strong>de</strong> la Légion St-Maurice,<br />

qui sera une véritable école d’apôtres, pour assurer la gar<strong>de</strong> du Saint-Sacrement, pour donner le <strong>bon</strong> exemple,<br />

pour défendre les plus faibles. La légion compte jusqu’à vingt-quatre membres, qui forment un état-major <strong>de</strong><br />

l’aumônier. Ils se réunissent tous les mardis pour discuter, pour se communiquer leurs impressions personnelles<br />

sur tel ou tel camara<strong>de</strong>, pour inviter l’un ou l’autre à faire <strong>par</strong>tie <strong>de</strong> la ligue. C’est la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’apostolat du<br />

semblable <strong>par</strong> le semblable.<br />

Le 11 février 1893, notre aumônier glisse le mot suivant à un ancien soldat, Charles Pichart: “Nous avons<br />

dans l’oeuvre actuellement un groupe <strong>de</strong> jeunes gens aimant véritablement le Bon Dieu, notre petite association<br />

intime, qui se compose <strong>de</strong> 40 braves <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux régiments. Toutes les semaines <strong>de</strong> 10 à 30 d’entre eux montent la<br />

gar<strong>de</strong> aux pieds <strong>de</strong> Notre Seigneur durant toute la nuit du dimanche au lundi et on termine <strong>par</strong> la Communion. De<br />

sorte que nos quarante associés passent en moyenne <strong>de</strong>ux nuits d’adoration près <strong>de</strong> Notre Seigneur chaque<br />

mois”.<br />

“Nos premiers soldats étaient très dévots au rosaire, rappelle l'abbé <strong>Bellanger</strong>. Parmi eux se trouvaient<br />

<strong>de</strong>ux <strong>bon</strong>s enfants <strong>de</strong> l’Orne et <strong>de</strong> la Mayenne (il s’agit <strong>de</strong>s soldats Groiseaux et Joseph Piel) ... ils chapeletaient<br />

tout le temps. Je les appelais, à <strong>par</strong>t moi, mes “<strong>de</strong>ux saints <strong>de</strong> l’Ave Maria”. C’était l’un d’eux qui donnait un jour<br />

ce mot d’ordre que j’ai redit <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> fois <strong>de</strong>puis: “Semons <strong>de</strong>s Ave Maria, nous récolterons <strong>de</strong>s soldats”... “<br />

Ils ne se lassaient jamais <strong>de</strong> prier, ni <strong>de</strong> se sacrifier, ni <strong>de</strong> se donner pour leur Mère du Ciel. N’ayant qu’une<br />

passion: glorifier la Sainte Vierge et lui donner les âmes <strong>de</strong> leurs camara<strong>de</strong>s; leur vie n’était qu’une suite d’actes<br />

héroïques. Tandis que le dimanche, j’allais matin et soir à la chasse aux soldats dans les diverses églises <strong>de</strong> la<br />

ville, mes <strong>de</strong>ux saints offraient sans interruption la prière toute puissante du Rosaire et faisaient tomber dans les<br />

filets <strong>de</strong> la Très Sainte Vierge les plus beaux gibiers du Bon Dieu, je veux dire ses meilleurs enfants. Durant <strong>de</strong>s<br />

nuits entières, ils se réunissaient pour dire <strong>de</strong>s Rosaires, soit au pied <strong>de</strong> quelque tabernacle, soit dans les<br />

magasins militaires dont ils étaient les gardiens. Le rôle <strong>de</strong> gardiens les obligeaient <strong>de</strong> prendre leurs repas en<br />

<strong>par</strong>ticulier, ils en profitaient chaque vendredi pour jeûner au pain et à l’eau. Ils ne laissaient jamais s’écouler un<br />

jour sans faire la Sainte Communion, tantôt le matin, tantôt à midi, quelques fois le soir. Toujours en quête <strong>de</strong><br />

camara<strong>de</strong>s à amener au prêtre et au Bon Dieu, leur vie n’était qu’un long acte <strong>de</strong> charité, ils étaient dans notre<br />

Nazareth les grands auxiliaires <strong>de</strong> la Vierge Marie. Heureuses, encore une fois, les oeuvres qui ont <strong>de</strong>s saints

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