Georges Bellanger - Homme de bon conseil - par Roger Laberge s.v.
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Le grand séminaire:<br />
Les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> base étant terminées, <strong>Georges</strong> peut enfin envisager le passage au Grand Séminaire. Dans le but<br />
<strong>de</strong> bien se former en théologie, <strong>de</strong>ux <strong>de</strong> ses proches amis, <strong>Georges</strong> Raffin et Alphonse Evrard, <strong>par</strong>tiront bientôt<br />
pour le Séminaire St-Sulpice à Issy-les-Moulineaux. <strong>Georges</strong> voudrait bien les suivre. Mais sa mère est mala<strong>de</strong>;<br />
l’abbé Graux lui <strong>conseil</strong>le <strong>de</strong> rester dans le diocèse d’Arras: “rencontrant seule [ma mère], je lui ai dit que j’avais<br />
beaucoup désiré aller à Issy, mais puisque M. Graux trouvait que c’était inutile et que je savais qu’elle en avait<br />
beaucoup <strong>de</strong> peine, j’allais faire tous mes efforts pour abandonner cette idée”, écrira-t-il le 15 août 1879.<br />
C’est le 1er octobre 1879 que <strong>Georges</strong> se présente au grand séminaire d’Arras. Il admire ce monument<br />
long, gris, aux multiples fenêtres, qui se dresse à l’ombre <strong>de</strong> la cathédrale dédiée à saint Vaast. Il imagine déjà sa<br />
nouvelle vie <strong>de</strong> séminariste, <strong>de</strong> futur prêtre, et il se réjouit à la pensée qu’il pourra <strong>par</strong>ticiper souvent aux<br />
cérémonies liturgiques <strong>de</strong> l’Eglise diocésaine.<br />
Mais il lui faut “faire le pas”, entrer, c’est-à-dire, s’initier au séminaire. Et ce premier pas, c’est la retraite,<br />
qu’il veut faire sérieusement, comme il l’exprime à son ami Raffin: “Je pourrai me donner tout entier à Jésus et à<br />
sa sainte Mère et leur consacrer toute mon année et toute ma vie” (23 septembre 1879).<br />
Puis commence l’initiation à la vie avec <strong>de</strong> nouveaux confrères et avec <strong>de</strong> nouvelles étu<strong>de</strong>s. <strong>Georges</strong> fait<br />
tout son possible pour vaincre l’aridité <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s, pour surmonter son manque <strong>de</strong> mémoire et pour supporter <strong>de</strong>s<br />
névralgies. Il veut aussi se corriger <strong>de</strong> certains défauts et acquérir les vertus sacerdotales. “C’est <strong>de</strong> ma petite<br />
chambre que je vous écris ce soir; vous ne sauriez croire comme je suis heureux; ici c’est pour le Bon Dieu, et<br />
pour Lui seul, que je travaille. Ce n’est plus pour ce vil motif <strong>de</strong> l’oeil du maître qui <strong>de</strong> temps en temps était<br />
encore, hélas, la seule cause <strong>de</strong> ma <strong>bon</strong>ne conduite” (27 octobre 1881).<br />
Timi<strong>de</strong> <strong>par</strong> nature, la fusion avec les confrères lui est <strong>par</strong>ticulièrement difficile: “Quant à mes relations,<br />
révèle-t-il en janvier 1881, j’essaie <strong>de</strong> vaincre ma sauvagerie habituelle pour aller avec tous les séminaristes<br />
indistinctement; j’aurai beaucoup <strong>de</strong> mal à y <strong>par</strong>venir”. Sa passion pour la pénitence lui ferait dépasser les limites<br />
<strong>de</strong> la discrétion.<br />
Pour l’ai<strong>de</strong>r dans sa dévotion eucharistique ou <strong>par</strong>ce qu’on discerne chez lui une aptitu<strong>de</strong> acquise au petit<br />
séminaire, les supérieurs lui confient la responsabilité <strong>de</strong> la chapelle: voici comment il s’en réjouit dans la lettre<br />
que nous venons <strong>de</strong> citer: “Ma charge <strong>de</strong> sacristain, jointe à mes <strong>de</strong>voirs <strong>de</strong> séminariste, ne me laisse plus <strong>de</strong> ces<br />
heureux moments que l’année <strong>de</strong>rnière je vous consacrais. Mais je ne dois pas me plaindre, si cette charge<br />
m’impose quelquefois le sacrifice <strong>de</strong> ne pouvoir écrire à mes chers amis, elle me procure d’un autre côté <strong>de</strong> bien<br />
douces consolations et entre autres, celles <strong>de</strong> me trouver jusque sept ou huit fois tous les jours au pied du<br />
tabernacle <strong>de</strong> Jésus et d’être chargé d’entretenir les linges et les vases dans lesquels Il daigne <strong>de</strong>scendre si<br />
souvent. Ne me trouvez-vous pas bien heureux, mon cher <strong>Georges</strong>? c’est moi qui le premier souhaite le <strong>bon</strong>jour à<br />
notre divin Maître et c’est encore moi qui le <strong>de</strong>rnier lui dit au revoir le soir, avant <strong>de</strong> me coucher. C’est à ce<br />
moment surtout, où tout est calme dans le séminaire, à ce moment où je suis ordinairement seul au pied du<br />
tabernacle qui n’est plus éclairé que <strong>par</strong> la petite lampe du sanctuaire que j’aime à penser aux absents et à <strong>par</strong>ler<br />
à Jésus pour eux...”(12 janvier 1881).<br />
En plus <strong>de</strong>s cours, le séminaire offre <strong>de</strong>s causeries pour nourrir la vie spirituelle; <strong>Georges</strong> goûte les<br />
interventions <strong>de</strong> son supérieur, l’abbé Partenart, sur l’Eucharistie, entre autres. Mais on abor<strong>de</strong> également le sujet<br />
<strong>de</strong>s ministères futurs.