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Georges Bellanger - Homme de bon conseil - par Roger Laberge s.v.

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Vous voudrez bien me dire, mon Père, ce que vous pensez <strong>de</strong> cela... ce qu’il faut faire... Mon impression<br />

est que Monseigneur dirait facilement “oui”, mais je le crois moins Evêque que certains <strong>de</strong> ses Vicaires Généraux,<br />

qui ne diront jamais ce “oui” tant désiré. Quand je dis “jamais”, je <strong>par</strong>le humainement.<br />

Il y a dans mon âme tout au plus un peu <strong>de</strong> tristesse, mais pas <strong>de</strong> découragement. Veuillez prier plus que<br />

jamais pour l’un <strong>de</strong> vos fils”.<br />

Le 12 mai le Serviteur <strong>de</strong> Dieu peut annoncer son projet, retardé dans l’exécution, mais qui prend déjà forme,<br />

puisqu’il est <strong>de</strong>venu “postulant; il révèle le projet: “je viens vous faire <strong>par</strong>t d’une décision prise <strong>par</strong> moi dans ces<br />

<strong>de</strong>rniers temps, décision qui répond à un <strong>de</strong>s plus chers désirs <strong>de</strong> ma vie <strong>de</strong> prêtre, mais qui n’aura sa réalisation<br />

qu’un peu plus tard, Monseigneur m’ayant ordonné d’attendre quelque temps.<br />

J’ai l’intention d’entrer dans la Congrégation <strong>de</strong>s Frères <strong>de</strong> St Vincent <strong>de</strong> Paul... J’ai fait ma <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, je<br />

suis postulant, je ferai au milieu <strong>de</strong> mes chers soldats l’une <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux années <strong>de</strong> noviciat, puis on me remplacera<br />

dans l’oeuvre militaire pendant quelques mois. J’irai compléter mon noviciat et faire mes voeux à Paris et je<br />

reviendrai ensuite dans ma chère oeuvre militaire. Quelques intimes seulement connaissent ma résolution; je<br />

désire qu’elle <strong>de</strong>meure secrète pour les autres; je voulais vous en faire <strong>par</strong>t au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> mon voyage à Paris<br />

[début février 1894], je n’en ai pas trouvé le temps”.<br />

Mais les mois passent et la réponse ne vient pas; serait-ce le présage <strong>de</strong> la fin du projet? Il s’en inquiète<br />

auprès du Père Général le 3 août 1895: “Par le coeur et <strong>par</strong> le désir d’être un jour votre fils en religion, je suis <strong>de</strong><br />

plus en plus près <strong>de</strong> vous... Mardi [6 août] je <strong>par</strong>s pour Lour<strong>de</strong>s et... La Salette... Les <strong>de</strong>ux pèlerins sont d’Arras et<br />

je serai très probablement l’un <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux. Quel <strong>bon</strong>heur si vous étiez directeur <strong>de</strong> pèlerinage; je pourrais vous<br />

avoir et m’entretenir avec vous <strong>de</strong> l’avenir qui n’est clair ni pour M. Delattre ni pour moi...”<br />

Réalisation <strong>de</strong> la vocation à la vie religieuse:<br />

Voyant que la réponse tar<strong>de</strong> encore, le Serviteur <strong>de</strong> Dieu, au début <strong>de</strong> février 1896, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aux clarisses<br />

d’Arras <strong>de</strong> prier pour une faveur spéciale, qui lui tient à coeur; il suggère une campagne d’Ave Maria. A la fin du<br />

mois 30.000 Ave Maria ont été adressés à la Mère du Ciel, mais rien ne s’annonce... il faut continuer l’intercession<br />

<strong>de</strong> la Vierge. Et voici qu’à la fin du <strong>de</strong>uxième mois la réponse arrive... provi<strong>de</strong>ntiellement.<br />

M. Planque, imprimeur à Arras, ap<strong>par</strong>tient <strong>de</strong>puis sa jeunesse à la Société <strong>de</strong> S. Vincent <strong>de</strong> Paul. Cette<br />

société, <strong>par</strong> la conférence d’Arras, possè<strong>de</strong> et dirige, rue du Coclipas, au numéro 14, un patronage d’apprentis,<br />

fondé en 1840, qui lui crée beaucoup <strong>de</strong> difficultés. Devenu Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Conférence, M. Planque entreprend<br />

<strong>de</strong> résoudre le problème et envisage <strong>de</strong> confier la direction du patronage à une communauté religieuse; il<br />

s’adresse tout naturellement aux Frères ou Religieux <strong>de</strong> S.Vincent <strong>de</strong> Paul. Des contacts sont pris avec les<br />

Supérieurs majeurs dès le mois d'août 1895. Mais la communauté manque <strong>de</strong> personnel, la conférence ne<br />

dispose pas suffisamment d’organisation ou <strong>de</strong> ressources financières. Le 19 mars 1896, M. Planque revient à la<br />

charge; il <strong>par</strong>t pour Paris, à la maison-mère <strong>de</strong>s religieux. Le Père Général est absent, mais l’Assistant, le Père<br />

Emile Anizan, l’accueille. Au cours <strong>de</strong> la conversation ce <strong>de</strong>rnier laisse s’échapper cette phrase: “Si vous obteniez<br />

<strong>de</strong> Monseigneur d’Arras qu’il nous donnât M. <strong>Bellanger</strong>, cela faciliterait beaucoup la fondation, je crois, mais en<br />

<strong>de</strong>hors <strong>de</strong> cette hypothèse, entre nous, je ne crois pas la chose possible. Nous n’avons pas <strong>de</strong> personnel”.<br />

Dès le 22 mars suivant M. Planque fait <strong>par</strong>t à l’évêque <strong>de</strong> la confi<strong>de</strong>nce du Père Anizan. Mgr Williez<br />

répond immédiatement: “Tout <strong>de</strong> suite, je permets à M. <strong>Bellanger</strong> d’entrer chez les Frères <strong>de</strong> S. Vincent <strong>de</strong> Paul,<br />

pourvu qu’on prenne l’engagement <strong>de</strong> ne le retirer jamais d’Arras. C’est pour moi une affaire <strong>de</strong> conscience. Je ne<br />

puis aller au-<strong>de</strong>là. M. <strong>Bellanger</strong> est nécessaire à notre oeuvre militaire, qui vit <strong>par</strong> lui”. Et l’évêque <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à<br />

M. Planque: “Dites-le à M. <strong>Bellanger</strong>: Que ça va lui faire plaisir, à ce saint abbé!”

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