prix encre d'asie 2012 - Lycée français de Singapour
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« Bonjour mes enfants, qui êtes-vous ? Que venez-vous faire chez nous ? Que<br />
pouvons- nous faire pour vous ?<br />
- Bonjour Madame, bonjour Monsieur, répondit Toan à la place <strong>de</strong> Nakula dont<br />
le vietnamien était encore très approximatif. Je m’appelle Toan et voici mon ami<br />
Nakula qui est Indonésien. Nous sommes venus ici après <strong>de</strong> longues recherches<br />
et désirons avoir <strong>de</strong>s renseignements.<br />
- Comment pouvons-nous vous ai<strong>de</strong>r, mes chers enfants ? »<br />
Toan raconta alors toute l’histoire <strong>de</strong> Nakula. Plus il avançait dans l’histoire,<br />
plus les yeux <strong>de</strong> la dame et <strong>de</strong> son mari étaient emplis <strong>de</strong> larmes. A la fin du<br />
récit et après plusieurs minutes <strong>de</strong> silence, l’homme se leva <strong>de</strong> son fauteuil,<br />
s’approcha <strong>de</strong> Nakula, lui prit les <strong>de</strong>ux mains et lui <strong>de</strong>manda :<br />
« Sais-tu comment se prénomment tes parents, mon garçon ?<br />
- Tuan et Ngoc, lui répondit Nakula qui avait compris la question. »<br />
A ces mots, le vieux couple éclata en sanglots. La femme serra Nakula dans ses<br />
bras et pleura à chau<strong>de</strong>s larmes. Nakula ne savait pas encore exactement qui<br />
étaient ces personnes mais il se doutait bien qu’il avait atteint son objectif.<br />
« Nous sommes tes grands-parents maternels, finit par lui dire la vieille dame.<br />
Ngoc, ta mère, est notre <strong>de</strong>uxième fille.»<br />
Après <strong>de</strong> longues embrassa<strong>de</strong>s et pleurs, le vieil homme et sa femme apportèrent<br />
à Nakula le morceau manquant du puzzle. Il découvrit alors que son vrai<br />
nom n’était pas Nakula mais Son. Il avait une sœur aînée et un frère d’un an<br />
<strong>de</strong> plus que lui. Quelques mois après sa naissance dans le camp en Indonésie,<br />
ses parents avaient obtenu l’autorisation d’émigrer en Amérique. Ayant connu<br />
la guerre et les privations, cette nouvelle <strong>de</strong>vait être le début du bonheur pour<br />
toute la famille. Malheureusement, le <strong>de</strong>stin s’était acharné sur eux.<br />
Nakula était atteint d’une maladie incurable ; les mé<strong>de</strong>cins du camp ne lui<br />
avaient donné que quelques semaines à vivre. Ses parents avaient alors dû<br />
prendre une décision terrible : partir sans lui car la date du départ était déjà<br />
fixée, et Nakula n’aurait pas supporté un tel voyage. C’est ainsi que les parents,<br />
le cœur déchiré, l’avaient abandonné à l’orphelinat pensant qu’il ne lui restait<br />
que peu <strong>de</strong> temps à vivre.<br />
Arrivés aux Etats-Unis, ils avaient tenté d’avoir <strong>de</strong>s nouvelles <strong>de</strong> leur fils<br />
et avaient obtenu une réponse <strong>de</strong> l’orphelinat disant que leur fils était bien<br />
mort peu <strong>de</strong> temps après leur départ. La réalité était tout autre. Nakula avait<br />
miraculeusement survécu.<br />
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