Ménologe de la Compagnie de Jésus : assistance d'Italie - Libr@rsi

XXV AOUT. P. JEAN-BAPTISTE AI.ESSANDRI. 215
la jeunesse et d'un grand nombre d'Ordres religieux ». Il était doué
d'un talent merveilleux pour discerner les vocations, pour les en-
tretenir, les développer et enfin les conduire à un heureux terme.
Plus de cinq cents jeunes gens, ajoute le même historien, quittè-
rent le monde à sa persuasion, et embrassèrent la perfection évan-
gélique, dans la Compagnie ou en d'autres Instituts religieux ; et
partout, dit-il encore, on constata que ces vocations étaient de
bon aloi et marquées du sceau divin, tellement il apportait à leur
examen de circonspection et de sagesse surnaturelle. Il devait celte
influence à son dévouement de tous les jours, à la charité avec la-
quelle il veillait aux intérêts et même à la santé de ses fils spiri-
tuels ; il la devait surtout à son union avec Dieu, à son humilité,
à sa mortification, à toutes ses vertus. Il avait depuis longtemps
la réputation d'un saint.
Recteur du collège de Pérouse, qui souffrait des privations de la
pauvreté, il obtint plus d'une fois que la Providence le secourût
par des voies extraordinaires. On lui annonce un jour que les
gens de justice sont au collège et saisissent les meubles, par-
ce qu'on n'avait pas de quoi payer une dette de quarante écus.
Le P. Alessandri les fait prier d'attendre un moment et se met en
oraison. Bientôt après, quelqu'un se présente et lui glisse dans la
main quarante écus d'or, legs, disait-il, d'une personne qui venait
de mourir.
Ce grand serviteur de Dieu expira dans la cinquante-sixième an-
née de son âge et la trente-quatrième depuis son entrée dans la
Compagnie.