Ménologe de la Compagnie de Jésus : assistance d'Italie - Libr@rsi

XV OCTOBRE. — P. RAPHAËL MANCA. 405
pour fruit principal, dit son historien, d'inspirer un étonnant amour
des humiliations aux jeunes enfants de la Compagnie, surtout lors-
qu'on le voyait refuser les services qu'on voulait lui rendre, et
qu'on l'entendait répéter avec le plus profond mépris de lui-môme :
« En vérité, si je ne me servais pas moi-même, moi qui suis venu
pour être nuit et jour le serviteur de tous les autres, je ne me
croirais pas religieux».
Aguilera, Histor. Proviiic. Sicul., t. 2, p. 197.
* Le quinzième jour d'octobre de l'an 1741, à Torricella, petit
village aux environs de Tarente, mourut le P. Raphaël Manca, de
la Province de Naples. Il était venu dans ce hameau pour y pré-
parer le peuple à la fête de l'archange saint Raphaël, auquel il
avait une ardente dévotion, et dont il propageait le culte avec un
grand zèle. Mais avant de commencer les exercices de la pieuse
neuvaine, il fut assailli par une grave maladie qui le conduisit
rapidement aux portes du tombeau. Quelques Pères de Tarente
accoururent aussitôt pour l'assister et le consoler. Leur charité,
unie à tout l'art des médecins, fut impuissante à conjurer le mal.
Dans le pauvre réduit où il gisait étendu, le P. Raphaël
Manca était inondé de consolations. Lsetatus suni in lus qiiss
dicta surit niilti, répétait-il avec transport, in doniuni Domini ibi-
inus . On le comparait à François Régis , mourant au milieu
de ses missions , réjoui par la présence de Notre-Seigneur et
de sa sainte Mère. Dès qu'il eut rendu le dernier soupir, le peu-
ple de Torricella et des campagnes environnantes accourut près
de sa précieuse dépouille, et l'entoura de tous les témoignages