Ménologe de la Compagnie de Jésus : assistance d'Italie - Libr@rsi

XIX DECEMBRE
Le dix-neuvième jour de décembre de l'an 16b6, mourut au col-
lège de Palerme le P. François Scorso, également remarquable
par ses vertus et par sa science. Encore assis sur les bancs des
classes, il avait composé en vers latins, à l'âge de quinze ans,
un essai dramatique sur les mystères de la crèche ; l'action en
était si pievise et si touchante, qu'il fallut en recommencer quatre
fois de suite la représentation publique sur le théâtre du collège.
Il n'était pas encore depuis deux ans dans la Compagnie, lorsque
son ardeur à se vaincre et à se mortifier le réduisit à un état
d'épuisement qui semblait devoir le rendre inutile ; l'avis unanime
des consulteurs était de le rendre à sa famille. Seul entre tous,
son Maître des novices, le P. Jérôme Tagliavia, insista pour le
retenir et lui laisser prononcer ses vœux :
« Car si la mort doit
bientôt l'enlever, nous aurons au ciel, disait-il, un protecteur et
un modèle de notre jeunesse ; et si Dieu nous le conserve, il n'est
rien qu'on ne puisBe attendre de ses talents et de sa vertu ».
François Scorso se rétablit bientôt, en effet, grâce à la charité
du Père Provincial qui, voyant tous les remèdes inutiles, avait
eu la pensée de lui faire tenter une excursion sur mer, et l'a-
vait emmené avec lui de Palerme à Messine. Peu de semaines
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