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Le média Twitter - Le syndicat des correcteurs

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commençant par se syndiquer, payer <strong>des</strong> cotisations, se<br />

tenir informé, transmettre l’information. Il n’y a même<br />

pas ce début… Maintenant, ça fait quatre ans que cette<br />

liste a été lancée, et le mandat au SNE va finir par être<br />

rempli, tant mieux. C’est un rapport de forces qu’il faut<br />

instaurer ; si on ne l’instaure pas, on peut gesticuler, il<br />

ne se passe rien. Si le mandat SNE n’est pas rempli, ce<br />

n’est pas compliqué, c’est l’Ufict-CGT qui tient le truc.<br />

L’Ufict-CGT, c’est les cadres, ils sont titulaires, ils sont<br />

bien contents de leur place, ils ne vont pas aller défendre<br />

le TAD qui bosse dans son coin, ça ne les intéresse pas,<br />

il faut les interpeller, les secouer. Il faut déjà secouer<br />

les gens de la CGT, ensuite il faut secouer les patrons.<br />

Si on ne fait pas les choses dans l’ordre, on n’y arrivera<br />

pas. Donc ça commence par venir assister aux actions,<br />

aux prud’hommes. Ensuite, je me répète, il faut remplir<br />

les mandats dans les entreprises, dans les réunions<br />

paritaires, à la mutuelle ou autres, que sais-je. Il faut se<br />

montrer, même si ça n’est pas très ordonné, se montrer,<br />

revendiquer, un message très simple : « Coucou, on est<br />

là, on veille à nos intérêts. » Si personne ne le fait, même<br />

de façon peu visible pour la notoriété ou la satisfaction<br />

de l’ego, en étant dix ou cinquante aux prud’hommes,<br />

il ne se passera rien. Et les gens continueront d’être<br />

auto-entrepreneurs obligatoirement, parce que de toute<br />

façon, ils n’auront pas le choix. S’ils veulent manger ce<br />

sera ça. Par exemple quand on a <strong>des</strong> Agessa, je peux<br />

argumenter face aux patrons. C’est un contrat de travail,<br />

on peut le démontrer.<br />

On a vraiment intérêt à lutter contre ça. Parce que<br />

maintenant, aujourd’hui, ça n’est peut-être pas très<br />

grave, mais dans dix ans, dans vingt ans, tous ces gens<br />

qui n’acquièrent aucun droit à la retraite, ils feront quoi ?<br />

ils vont rejoindre les rangs du lumpenprolétariat et<br />

seront à la charge de la société. On est en train de fabriquer<br />

une classe de plus en plus grande de gens qui n’auront<br />

aucun revenu par eux-mêmes, qui n’auront cotisé à<br />

rien. Ce sera insupportable pour les générations futures.<br />

C’est à nous d’agir maintenant. C’est à nous d’agir<br />

quand on va en jugement, c’est aux gens d’agir, d’intervenir<br />

quand on leur demande de venir. C’est une prise<br />

de conscience collective, c’est à ça que sert un <strong>syndicat</strong>.<br />

Annick Béjean. – C’est aussi un effort individuel.<br />

Anne Hébrard. – C’est une réunion d’efforts individuels,<br />

un <strong>syndicat</strong>. Après, le <strong>syndicat</strong> peut fournir<br />

<strong>des</strong> moyens, être un porte-parole au sein de la CGT.<br />

Dominique Caillé-Thiberge. – Comme je l’ai déjà<br />

dit, n’importe quelle association de consommateurs<br />

fait payer une adhésion.<br />

Anne Hébrard. – C’est encore une fois un appel aux<br />

bonnes volontés, les autres bonnes volontés vont finir<br />

par s’user. Elles s’usent quand on s’en sert, celles-là.<br />

Annick Béjean. – Il y a eu un problème pendant<br />

un moment, avec le Syndicat <strong>des</strong> <strong>correcteurs</strong>, pas seu-<br />

AG du 21 avril 2012<br />

lement le Syndicat <strong>des</strong> <strong>correcteurs</strong>, j’ai envie de dire<br />

le <strong>syndicat</strong> du Livre, qui était que, particulièrement<br />

dans la presse, pendant un moment dans l’édition, on<br />

n’était pas si mauvais que ça, où le syndiqué n’affrontait<br />

jamais le patron. Parce qu’il y avait un tampon,<br />

qui était le <strong>syndicat</strong>. Et c’était <strong>des</strong> gens choyés. Il n’y<br />

avait pas d’affrontement direct. Ils étaient protégés,<br />

choyés, toute la machine était prête, leurs salaires,<br />

tout était défendu, ils étaient complètement assistés.<br />

Maintenant, pour <strong>des</strong> tas de raisons, il y a une grande<br />

faiblesse du <strong>syndicat</strong>, de la fédération, <strong>des</strong> catégories,<br />

et maintenant les syndiqués se retrouvent à affronter<br />

directement le patron et on ne peut plus les prendre en<br />

charge. Il n’y a plus assez de force dans les <strong>syndicat</strong>s,<br />

et le rapport de forces s’est tellement affaibli qu’on<br />

ne peut plus les prendre en charge. Mais, pendant<br />

un moment, c’étaient <strong>des</strong> enfants gâtés. Ils croyaient<br />

que tout leur était dû. Et maintenant, il faut aller au<br />

charbon, et si vous ne vous prenez pas en charge, personne<br />

ne vous prendra plus en charge. C’est-à-dire que<br />

c’est <strong>des</strong> efforts individuels qui doivent se collectiviser,<br />

il faut tout reconstruire. Pour <strong>des</strong> tas de raisons, tout<br />

s’écroule, mais il faut tout reconstruire. Il faut trouver<br />

l’énergie pour ça, ce n’est pas facile. <strong>Le</strong>s gens ont l’impression<br />

d’être tout seuls. Oui, c’est vrai, quelque part<br />

on est tout seul. Et si on continue comme ça, on restera<br />

définitivement tout seul. Il y a <strong>des</strong> associations pour<br />

diverses choses, mais pour le boulot, je ne vois que le<br />

<strong>syndicat</strong>. Même si c’est imparfait, je ne vois que le <strong>syndicat</strong>.<br />

Je ne vois rien d’autre comme structure.<br />

Monique Devauton. – Tu prêches <strong>des</strong> convaincus,<br />

quand même.<br />

Annick Béjean. – Oui, je sais bien. Mais il ne s’agit<br />

pas d’être là, il s’agit d’être plus que là. C’est-à-dire,<br />

de se prendre soi-même en charge, et d’essayer de<br />

regrouper les autres. On ne peut pas qu’écouter et<br />

suivre. A un moment, il faut y aller. Même si on fait <strong>des</strong><br />

conneries, il faut y aller.<br />

Dominique Caillé-Thiberge. – Annick, la prochaine<br />

fois on te voit aux prud’hommes, alors ?<br />

Annick Béjean. – Maintenant c’est de la rigolade,<br />

parce qu’après les élections, ils vont tous se lâcher.<br />

On va rejoindre l’Espagne. Je ne dis pas que Hollande<br />

n’est pas sincère, mais pendant les élections, la situation<br />

se dégrade. Ce sera encore pire que maintenant.<br />

Et même si Hollande était sincère, et je n’en crois par<br />

un mot, de toute façon, il n’a plus les moyens. S’il est<br />

toujours au service de l’Europe, de la structure européenne,<br />

de toute façon, il va nous faire payer la dette.<br />

Alors on va payer, on va payer. Ils sont en train de<br />

suspendre les licenciements actuellement, juste pour<br />

les élections, mais vous allez voir le raz-de-marée de<br />

licenciements qu’il va y avoir après les élections. Et le<br />

prochain président de la République, imaginons que<br />

ce soit François Hollande, il va falloir qu’il gère.<br />

octobre 2012 — n° 223 35

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