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Le média Twitter - Le syndicat des correcteurs

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Compte rendu de la commission mixte de<br />

l’édition du mardi 11 septembre 2012<br />

<strong>Le</strong>s interlocuteurs sociaux de l’édition se sont<br />

retrouvés le 11 septembre 2012 en commission mixte<br />

avec l’ordre du jour suivant :<br />

– examen du rapport de branche ;<br />

– négociations sur la structure de la grille et les<br />

salaires minimaux.<br />

Cette réunion intervenait dans le contexte d’une<br />

négociation autour de la grille <strong>des</strong> salaires, qui a<br />

abouti il y a quelques semaines à la signature par certains<br />

<strong>syndicat</strong>s de salariés et le Syndicat national de<br />

l’édition (SNE) du dixième avenant à la convention<br />

collective de l’édition.<br />

<strong>Le</strong>s <strong>syndicat</strong>s de salariés, au cours de cette réunion,<br />

étaient d’accord sur un certain nombre de<br />

points, parmi lesquels :<br />

– suppression de la grille avant trois mois d’ancienneté<br />

;<br />

– nécessité de dynamiser la grille et d’éviter le tassement<br />

(peu de différence entre certains échelons :<br />

quelle est alors leur utilité, quand cette grille en comporte<br />

beaucoup trop ?) ;<br />

– urgence de rétablir l’attractivité d’un secteur qui<br />

compte sur son seul prestige passé pour attirer <strong>des</strong><br />

travailleurs, ce qui commence par un travail de fond<br />

sur la grille <strong>des</strong> minima.<br />

<strong>Le</strong> SNE est malheureusement arrivé sans aucune<br />

proposition écrite – ce qui a été regretté par l’ensemble<br />

<strong>des</strong> <strong>syndicat</strong>s de salariés – et l’attitude de<br />

ses représentants a, la plupart du temps, consisté à<br />

repousser les propositions de ses interlocuteurs. Des<br />

groupes de travail vont toutefois être constitués et il<br />

va être fait appel à <strong>des</strong> experts extérieurs afin d’examiner<br />

la question <strong>des</strong> minima.<br />

Propositions et remarques de la CGT<br />

L’urgence est de relever les minima. Il faut faire<br />

démarrer le premier niveau de la grille nettement au<strong>des</strong>sus<br />

du Smic afin d’éviter tout tassement. Il a été<br />

souligné que le Smic est de 1 425,67 € mensuels brut<br />

pour une semaine de 35 heures depuis le 1 er juillet 2012 ;<br />

or, du fait de la structure de la branche de l’édition et<br />

de l’implantation <strong>des</strong> éditeurs, la plupart <strong>des</strong> salariés<br />

vivent à Paris – ville dans laquelle une telle somme est<br />

insuffisante pour vivre. Il est nécessaire de reporter<br />

cette revalorisation sur tous les niveaux de la grille,<br />

afin de respecter les écarts hiérarchiques de celle-ci et<br />

qu’elle soit attractive et cohérente.<br />

Il faut donc revendiquer qu’aucun personnel de<br />

l’encadrement ne perçoive un salaire inférieur au<br />

plafond de la Sécurité sociale, qui est de 3 031 €.<br />

La CGT réclame le retrait de la grille avant trois<br />

mois d’ancienneté, qui est discriminatoire.<br />

Édition<br />

<strong>Le</strong>s classifications AM1, AM2, AM3 et T1, T2, T3 et<br />

T4 demeureraient mais seraient fusionnées dans une<br />

même grille de salaires.<br />

Il faut refondre la grille <strong>des</strong> classifications et l’articuler<br />

avec celle <strong>des</strong> minima.<br />

Remarques du Syndicat <strong>des</strong> <strong>correcteurs</strong><br />

et <strong>des</strong> professions connexes CGT<br />

Notre <strong>syndicat</strong> a fait deux remarques, qui concernaient<br />

les deux points de l’ordre du jour.<br />

Structure de la grille et salaires minimaux<br />

Deux phénomènes se conjuguent, qui risquent<br />

de porter préjudice au secteur de l’édition dans son<br />

ensemble et à ses savoir-faire.<br />

Premier phénomène : les <strong>correcteurs</strong> formés<br />

de nos jours possèdent la maîtrise <strong>des</strong> logiciels de<br />

mise en page et de correction orthographique. S’ils<br />

en ont la possibilité, ils préfèrent délaisser l’édition<br />

et sa grille étique pour travailler en pige dans<br />

la presse magazine – ils occupent le plus souvent<br />

<strong>des</strong> postes de secrétaire de rédaction, car ils possèdent<br />

les connaissances informatiques requises – ou<br />

dans la communication, voire pour la télévision,<br />

puisque de nombreux jeux utilisent les savoir-faire<br />

de préparateur de copie afin de vérifier les réponses<br />

à <strong>des</strong> quiz (Qui veut gagner <strong>des</strong> millions ? a ouvert<br />

la voie, l’exemple a fait rire jaune). L’édition n’est<br />

plus le cadre d’un plan de carrière épanouissant,<br />

elle fournit <strong>des</strong> travaux sporadiques financièrement<br />

inintéressants – voire dangereux, puisque le statut<br />

d’auto-entrepreneur, illégal et omniprésent, peut<br />

bloquer le versement <strong>des</strong> indemnités chômage pour<br />

lesquelles un salarié a cotisé. <strong>Le</strong> <strong>syndicat</strong> a constaté<br />

<strong>des</strong> cas de <strong>correcteurs</strong> pigistes en presse magazine<br />

qui préféraient refuser de la préparation de copie à<br />

12 € de l’heure en statut d’auto-entrepreneur (donc,<br />

répétons-le, illégal), car les indemnités chômage calculées<br />

sur leurs piges étaient plus élevées que l’aumône<br />

distribuée par nos prestigieux éditeurs. C’est<br />

ce qu’on appelle marcher sur la tête. Un secteur est<br />

véritablement en danger lorsqu’il fait fuir ses savoirfaire<br />

en ne les rémunérant pas assez et qu’il devient<br />

plus intéressant de ne rien faire afin de bénéficier de<br />

l’assurance-chômage ! Cette grille de minima n’est<br />

pas suspendue dans le vide : d’autres existent à côté,<br />

plus intéressantes (communication, presse), et même<br />

les <strong>correcteurs</strong> amoureux de littérature, lorsqu’ils<br />

ont le choix, préféreront souvent une mission dans<br />

la communication plutôt que de perdre leur temps et<br />

leur forces sur un beau texte (saluons au passage les<br />

pratiques de ce secteur sous-estimé, qui, la plupart<br />

octobre 2012 — n° 223 45

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