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Le média Twitter - Le syndicat des correcteurs

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Édition<br />

La branche de l’édition aurait-elle connu <strong>des</strong> avancées<br />

? On peut se poser la question au vu <strong>des</strong> événements<br />

qui ont jalonné l’été. Un dixième avenant à la<br />

convention collective vient d’être signé – pas par la<br />

CGT. <strong>Le</strong> but était de négocier une mise à niveau <strong>des</strong><br />

échelons de la grille <strong>des</strong> minima qui étaient en <strong>des</strong>sous<br />

du smic (douze sur vingt-sept !) et, éventuellement,<br />

de corriger le tassement de ladite grille (aucune<br />

perspective d’évolution). C’est un échec. <strong>Le</strong>s négociations<br />

n’ont servi qu’à élaborer un écran de fumée<br />

épais et à prouver l’ingéniosité <strong>des</strong> employeurs <strong>des</strong><br />

petites, moyennes et gran<strong>des</strong> entreprises éditoriales<br />

lorsqu’il s’agit de maintenir les salariés de la branche<br />

dans la précarité (invention de la notion de trois mois<br />

d’ancienneté dans une entreprise).<br />

La lutte continue. Des <strong>correcteurs</strong> ont engagé <strong>des</strong><br />

prud’hommes contre leur employeur. Sur la liste édition<br />

rendez-vous est chaque fois donné afin de soutenir<br />

les camara<strong>des</strong>, mais on ne voit pas toujours la<br />

foule <strong>des</strong> grands jours. C’est d’autant plus dommage<br />

que les <strong>correcteurs</strong> travailleurs à domicile ont une<br />

grande souplesse dans l’organisation de leur emploi<br />

du temps. C’est une arme qu’ils devraient mieux utiliser<br />

afin de montrer leur mobilisation et leur implication.<br />

Saluons tout de même ceux qui effectuent le<br />

déplacement, parfois de loin.<br />

Enfin, une question se pose à la lecture d’un article<br />

du code du travail, qui semble faire <strong>des</strong> travailleurs<br />

à domicile <strong>des</strong> sous-salariés qui n’ont pas les mêmes<br />

droits que leurs camara<strong>des</strong> sur site.<br />

<strong>Le</strong> 10 e avenant à la convention<br />

collective de l’édition<br />

<strong>Le</strong> 10 juillet 2012, certains <strong>syndicat</strong>s (rattachés à la<br />

CFE-CGC, à la CFDT et à la CFTC) ont signé le 10 e avenant<br />

à la convention collective de l’édition. Seuls les<br />

<strong>syndicat</strong>s rattachés à la CGT ne l’ont pas signé.<br />

<strong>Le</strong>s raisons sont nombreuses : tassement de la<br />

grilles <strong>des</strong> salaires minima, augmentation insuffisante<br />

et, surtout, cette étrange invention : l’ancienneté<br />

avant trois mois. En résumé, les raisons pour lesquelles<br />

les <strong>syndicat</strong>s CGT n’ont pas signé cet avenant<br />

Rapport sur l’édition<br />

sont celles pour lesquelles les interlocuteurs sociaux<br />

avaient été convoqués. Rien n’a été réglé.<br />

Si l’on examine la nouvelle grille proposée, les progrès<br />

sont presque louables (si bien évidemment on la<br />

compare à la précédente) : un correcteur, échelon E9,<br />

au 1 er septembre 2012, gagnerait avant un an d’ancienneté<br />

1 504 euros brut. <strong>Le</strong> smic, au 1 er juillet 2012,<br />

est de 1 425,67 euros brut. Enfin au-<strong>des</strong>sus du smic ?<br />

C’est compter sans cette nouvelle ancienneté avant<br />

trois mois appelée à faire <strong>des</strong> ravages. En effet, une<br />

grille séparée est fournie avec l’avenant, qui précise<br />

qu’avant trois mois l’échelon E9 est à 1 389 euros brut.<br />

Après examen <strong>des</strong> autres échelons, on constate que<br />

cela en laisse douze en <strong>des</strong>sous du smic. Ces fameux<br />

douze échelons qui avaient même ému la droite au<br />

pouvoir, qui étaient à l’origine de l’ouverture <strong>des</strong><br />

négociations. La situation <strong>des</strong> préparateurs de copie<br />

n’est guère brillante non plus : ils peuvent prétendre<br />

à 1 866 euros brut avant un an d’ancienneté ;<br />

à 1 921 euros brut avant trois mois d’ancienneté. Ils<br />

font partie de ces échelons qui sont particulièrement<br />

défavorisés par le tassement de la grille. Il s’agit tout<br />

de même d’un salaire de cadre.<br />

Pourtant, on pourrait se dire que, même si cela est<br />

indécent, trois mois sont vite passés. Mais cette grille<br />

est adaptée, malheureusement, au fonctionnement<br />

<strong>des</strong> maisons d’édition : l’exploitation massive <strong>des</strong><br />

stages, du travail à domicile et <strong>des</strong> pério<strong>des</strong> d’essai.<br />

Parmi les <strong>correcteurs</strong>, la plupart du temps TAD, combien<br />

à l’heure actuelle peuvent prétendre avoir plus<br />

de trois mois d’ancienneté dans une petite, moyenne<br />

ou grande entreprise éditoriale ? Et tous ces stagiaires,<br />

combien de temps restent-ils en moyenne, bien sûr<br />

sans avoir un statut de salarié ?<br />

Cela n’arrange guère non plus la situation <strong>des</strong> <strong>correcteurs</strong><br />

travailleurs à domicile. <strong>Le</strong> tarif horaire est<br />

calculé sur la base de l’échelon E9 et, lorsqu’on sait<br />

quelle difficulté cela représente de nos jours d’arriver<br />

à trois mois d’ancienneté avec le même éditeur<br />

lorsqu’on est TAD, le tarif horaire est donc voué à<br />

rester bien bas.<br />

Pis : cette ancienneté avant trois mois dans le cas<br />

<strong>des</strong> TAD est un vulgaire pare-feu, <strong>des</strong>tiné à contenir<br />

octobre 2012 — n° 223 37

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