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Le média Twitter - Le syndicat des correcteurs

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toute éventuelle revendication. Car il ne faut pas se<br />

leurrer : beaucoup d’éditeurs continuent en toute illégalité<br />

de faire appel au statut d’auto-entrepreneur –<br />

voire pour certains de rémunérer en Agessa, malgré<br />

les victoires récentes aux prud’hommes. Alors que<br />

faire : revendiquer le salariat à moins de 12 euros brut<br />

de l’heure, primes incluses (la base reste en <strong>des</strong>sous<br />

du smic), lorsqu’on a moins de trois mois d’ancienneté,<br />

cela afin d’éviter le statut d’auto-entrepreneur ?<br />

C’est là le piège de cette invention.<br />

Toutefois, le ministère du travail acceptera-t-il<br />

d’étendre tous les éléments de cet avenant – dont<br />

cette ancienneté avant trois mois ?<br />

Prud’hommes<br />

<strong>Le</strong> 21 juin a eu lieu le départage aux prud’hommes<br />

entre sept <strong>correcteurs</strong> travailleurs à domicile contre<br />

Harlequin, qui les rémunère sans inclure les espaces<br />

dans le comptage <strong>des</strong> signes, ce qui les prive de 20 % de<br />

leur salaire, et donc de 20 % de leurs congés payés, participation<br />

et intéressement, 13 e mois et prime de 8,33 %.<br />

La décision <strong>des</strong> juges sera connue le 21 septembre.<br />

<strong>Le</strong> 28 juin a eu lieu le bureau de jugement d’un correcteur<br />

contre Gallimard, qui impose à ses TAD une<br />

mutuelle discriminatoire cinq ou six fois plus chère que<br />

celle dont ils bénéficiaient jusqu’alors, et dont bénéficient<br />

toujours tous les autres salariés de Gallimard.<br />

<strong>Le</strong> bureau de jugement a été renvoyé au 6 décembre<br />

à 13 heures à l’industrie pour ce correcteur, les quatre<br />

autres TAD Gallimard passeront en bureau de jugement<br />

le 19 novembre à 13 heures à la section encadrement.<br />

<strong>Le</strong> 17 septembre à 13 heures, c’est un correcteur<br />

qui attaque son employeur pour rémunération en<br />

Agessa à la section activités diverses, l’éditeur Berger-<br />

<strong>Le</strong>vrault arguant qu’il est éditeur de logiciels.<br />

Répétons-le : il est essentiel que les <strong>correcteurs</strong><br />

TAD se mobilisent afin de soutenir leurs camara<strong>des</strong>,<br />

qu’ils viennent aux prud’hommes, qu’ils aient une<br />

présence physique, face aux employeurs, qu’ils soient<br />

plus qu’un numéro de téléphone ou une adresse<br />

de courriel que l’on contacte lorsqu’on a besoin de<br />

conseils.<br />

L’article L. 1226-1 du code du travail<br />

Voici le début de cet article : « Tout salarié ayant<br />

une année d’ancienneté dans l’entreprise bénéficie,<br />

en cas d’absence au travail justifiée par l’incapacité<br />

résultant de maladie ou d’accident constaté par certificat<br />

médical et contre-visite s’il y a lieu, d’une indemnité<br />

complémentaire à l’allocation journalière prévue<br />

à l’article L. 321-1 du code de la sécurité sociale, à<br />

condition :<br />

1 o d’avoir justifié dans les quarante-huit heures de<br />

cette incapacité ;<br />

2 o d’être pris en charge par la sécurité sociale ;<br />

3 o d’être soigné sur le territoire français ou dans<br />

l’un <strong>des</strong> autres États membres de la Communauté<br />

européenne ou dans l’un <strong>des</strong> autres États partie à l’accord<br />

sur l’Espace économique européen.<br />

Ces dispositions ne s’appliquent pas aux salariés<br />

travaillant à domicile, aux salariés saisonniers, aux<br />

salariés intermittents et aux salariés temporaires. »<br />

<strong>Le</strong>s TAD paient-ils les mêmes niveaux de cotisations<br />

de sécurité sociale que les salariés sur site ? Si<br />

oui, il y a lieu à une question prioritaire de constitutionnalité.<br />

Conclusion ?<br />

Améliorations ? Sans doute pour certains salariés<br />

sur site qui ont plus de trois mois d’ancienneté, même<br />

si les niveaux de rémunération restent incroyablement<br />

bas. Mais les <strong>correcteurs</strong>, quels que soient leur<br />

statut et leur échelon, pâtissent dans leur ensemble<br />

de ce manque d’avancées : les <strong>correcteurs</strong> d’épreuves,<br />

car ils sont maintenant TAD pour la plupart – et donc<br />

le problème se pose en termes de revendication du<br />

salariat et non en termes d’amélioration du salariat ;<br />

les préparateurs de copie, car la faiblesse de l’augmentation<br />

les maintient dans ce milieu de grille, où<br />

ils sont les principales victimes d’un tassement qui<br />

annihile toute perspective d’évolution.<br />

Conclusion : la situation <strong>des</strong> <strong>correcteurs</strong> ne s’est<br />

pas arrangée. La faute à qui ? A Galligrasseuil,<br />

sans doute, qui pèse de tout son poids afin que la<br />

convention reste une usine à gaz inintéressante,<br />

qui dissimule l’indigence <strong>des</strong> rémunérations dans<br />

la subtilité <strong>des</strong> formulations (voir le calcul du tarif<br />

horaire d’un correcteur TAD en annexe IV) et l’éparpillement<br />

<strong>des</strong> tableaux. Mais aussi au petit éditeur,<br />

souvent de gauche, avec son badge la Princesse de<br />

Clèves, le premier à appliquer cette invention génialement<br />

libérale – mais dont l’application est illégale<br />

dans ce cadre – du précédent gouvernement,<br />

qui fait payer aux ex-salariés les cotisations patronales<br />

: le statut d’auto-entrepreneur.<br />

Conclusion : la branche de l’édition imposait<br />

<strong>des</strong> conditions de travail qui pouvaient, toutes<br />

proportions gardées, parfois faire penser à celles<br />

du xix e siècle. Cela est fini, qu’on se le dise ! La<br />

branche de l’édition vient, enfin, d’entrer dans le<br />

xx e siècle.<br />

••••••••••••••••••••••••• Liberté d’expression, où il est possible de réécouter une émission de radio :<br />

« Retweet3:06 PM-30Juill12 JEAN-MARIE CHARON@jmcharonEntre liberté d’expression et devoir d’information<br />

: les journalistes ont-ils tous les droits ? - France Culture : http://bit.ly/OEuD8E »<br />

38 n° 223 — octobre 2012

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