nouveau regard sur les français et l'aperitif - Apéritif à croquer
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1. TYPOLOGIE DE PRATIQUES<br />
Construire une typologie consiste <strong>à</strong> découper la diversité d’un phénomène social en grands types.<br />
J.-L. Lambert 11 suggère que d’appréhender le moment de l’apéritif nécessite de situer c<strong>et</strong>te pratique dans<br />
l’univers global des prises alimentaires. Cel<strong>les</strong>-ci peuvent se caractériser par :<br />
– l’organisation dans le temps : durée de la prise alimentaire, l’heure, la fréquence (régularité…) <strong>et</strong> la<br />
valeur accordée <strong>à</strong> c<strong>et</strong>te prise alimentaire (festif…) ;<br />
– l’organisation dans l’espace : lieu (domicile ou hors domicile), mobilier <strong>et</strong> ustensi<strong>les</strong> utilisés (<strong>à</strong> table,<br />
debout, fourch<strong>et</strong>te ou avec <strong>les</strong> mains…) ;<br />
– le degré de commensalité : nombre de convives présents <strong>et</strong> la nature de leurs liens (amis, famille,<br />
relation professionnelle…) ;<br />
– le contenu : <strong>les</strong> aliments liquides <strong>et</strong> solides, leur quantité ainsi que la manière dont ils sont cuisinés <strong>et</strong><br />
disposés/présentés ;<br />
– le degré de normalisation : il correspond <strong>à</strong> la structure du repas (menu…), au nom donné <strong>à</strong> celui-ci,<br />
aux rituels <strong>et</strong> aux manières de table liés <strong>à</strong> c<strong>et</strong>te prise alimentaire.<br />
Quatre idéaux types ont été construits avec pour point de départ la manière dont <strong>les</strong> individus en viennent <strong>à</strong><br />
prendre l’apéritif, <strong>et</strong> pour support méthodologique <strong>les</strong> cinq dimensions présentées ci-dessus <strong>et</strong> <strong>les</strong><br />
composantes 12 qui leur sont associées. Selon la prise de décision, <strong>les</strong> composantes de l’apéritif changent.<br />
1. Les apéritifs spontanés<br />
2. Les invitations <strong>à</strong> domicile portant uniquement <strong>sur</strong> l’apéritif<br />
3. Les apéritifs dans le cadre d’invitation <strong>à</strong> manger au domicile<br />
4. Les apéritifs « dînatoires »<br />
L’alimentarisation a <strong>sur</strong>tout été étudiée dans le cadre des invitations <strong>à</strong> domicile, car c'est dans ce contexte que la<br />
prise de décision du contenu alimentaire émane des individus. Ils sont acteurs de ce moment autant dans la<br />
gestion du rapport aux invités que dans la gestion de l’alimentation. Nous parlons par ailleurs d’une « privatisaton<br />
de l’apéritif » qui s’inscrit plus largement dans la tendance du « nesting », qui peut être lue comme une évolution<br />
du concept de « cocooning » repéré dans <strong>les</strong> années 1980. Le cocooning s’apparente <strong>à</strong> un phénomène de repli<br />
<strong>sur</strong> soi <strong>et</strong> de recentrage <strong>sur</strong> la maison, c<strong>et</strong>te dernière est alors perçue comme un refuge, <strong>et</strong> <strong>les</strong> individus aspirent<br />
<strong>à</strong> un « home swe<strong>et</strong> home » confortable, une vie entre soi, en famille. Par contre, le nesting du début des années<br />
2000, désigne un r<strong>et</strong>our des individus vers une maison moins cloisonnée, moins centrée exclusivement <strong>sur</strong> la<br />
famille nucléaire, <strong>et</strong> plus ouverte <strong>sur</strong> la famille élargie <strong>et</strong> <strong>les</strong> amis. Elle devient un lieu d’échanges <strong>et</strong> de<br />
rencontres. L’apéritif trouve alors une place de choix dans une telle tendance où le domicile devient le jeu de<br />
rencontres socia<strong>les</strong> avec l’extérieur.<br />
11 Sociologue du comportement alimentaire – ENITIAA.<br />
12 Poulain J.-P., 2001, Manger aujourd'hui. Attitudes, normes <strong>et</strong> pratiques, Toulouse, Privat, p58<br />
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