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Les quelques études qui prennent en compte de près ou de loin les intérêts des
populations rurales, n’ont fait que mettre en évidence l’importance de la faune sauvage
pour l’alimentation dans ces régions. C’est au Ghana et au Nigeria que nous devons les
premières études montrant l’importance économique et sociale de la faune sauvage et aussi
les premières recherches appliquées à la gestion et à l’élevage du gibier de forêt (Redford et
al.., 1995 ; Chardonnet et al., 1995 ; Feer, 1996, …). Au Cameroun par exemple, une étude
comparative sur la consommation d’aliments d’origine animale a montré que cette dernière
est de l’ordre de 185,3 g/personne/jour chez les Mvae, agriculteurs (essarteurs) qui
complètent leur approvisionnement par le piégeage et la pêche en eau douce, contre
215,8 g/p/j chez les Pygmées Kola, chasseurs-collecteurs pratiquant des chasses
individuelles et collectives diverses, complétées par une petite agriculture. Le gibier
représente 56,2% des protéines de la ration alimentaire chez les Mvae, et 70,2% pour les
Pygmées Kola (Koppert et al., 1996). La quasi-totalité provient de viande sauvage et de
poisson, les animaux domestiques ne fournissant que 2% chez les Mvae et 1% chez les
Kola (Bahuchet, 1996).
Si les résultats précédents et bien d’autres, assez semblables, dans les pays de la
sous-région montrent à suffisance l’importance économique et sociale de cette ressource
pour les populations, fort est de constater, que le lien entre l’homme et la faune sauvage
dans cette partie du monde, est réduit à la seule prédation. En effet, peu d’études
ethnozoologiques mettent en exergue le lien si étroit et complexe, quelquefois régi par des
croyances transmisses de génération en génération, que les africains de cette partie du
continent, entretiennent avec la faune sauvage. Pourtant, il est bien connu qu’en Afrique
Centrale, comme partout ailleurs, les moyens d'utiliser les animaux et les produits que l'on
tire de ceux-ci sont nombreux et d'une variété infinie. Pour l'alimentation par exemple, on
prélève la viande, le sang, les œufs, la graisse, et même les produits secondaires. Un grand
nombre de parties du corps animal sont utilisées comme matériaux : les os (petits objets,
colle), la corne, les dents et les défenses (ivoire), l'écaille, les poils (laine, ornement… ), la
peau (cuirs, fauteuil, tam tam, étui…), les plumes (literie, ornement…), les coquilles
d'œufs, les excréments (chauffage, engrais, enduits), la graisse, le musc (pharmacopée,
parfumerie, chauffage), le sang (colle, enduit). De même, l'utilisation des animaux par
l'homme couvre la plupart des grands groupes zoologiques : tous les Vertébrés (poissons,
reptiles, amphibiens, oiseaux et mammifères), Mollusques, Arthropodes (crustacés,
insectes) et autres.
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