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manioc (Manihot esculenta, Euphorbiaceae) qui dans le pays sont généralement le dernier
recours des populations en temps de crises urbaines soutenues. En outre les pressions vont
s’accentuer en faveur de l’extraction du bois dans l’optique d’une compensation partielle de
la baisse des devises. Ces facteurs entraîneront nécessairement une montée de la dégradation
des forêts et, au fil de l’expansion d’une agriculture incertaine, la déforestation (Wunder,
2003). Actuellement, le Gabon cherche à multiplier ses revenus par un accroissement de
l’exploitation des ressources minières (fer de Bélinga, manganèse d’Okondja, …) et, par une
augmentation des surfaces forestières exploitables (ouverture de la zone 3 à l’exploitation
forestière).
II.5. Les Défis à venir
Dans ce scénario, la problématique de gestion de la faune sauvage deviendra un défi
aussi complexe que la protection de la faune dans des zones de conflits comme c’est le cas en
République Démocratique du Congo (R.D.C). En effet, pour bon nombre de Gabonais, la
pratique de la chasse s’intègre dans une stratégie de subsistance où se combinent diverses
sources de revenus. Elle est intégrée à d’autres activités (associant agriculture, pêche,
cueillette, petits commerces variés, prestations de tâcherons) et permet d’assurer un revenu
modeste mais nécessaire à la survie de la famille.
Le défi du Gabon sera donc de concevoir des politiques de conservation et de gestion
de la faune sauvage qui permettent à la population d’exploiter la ressource sans pour autant
mettre en péril son renouvellement (Binot et al., 2004). La tâche, extrêmement complexe à
mettre en œuvre, est de concilier les impératifs de conservation (la menace qui pèse sur la
faune est bien réelle, et il devient urgent d’agir), avec la nécessité d’admettre la poursuite
d’une activité de chasse sans laquelle aucun développement rural n’est possible, au moins à
moyen terme. Une persistance réaliste de pratiques cynégétiques durables suppose une
compréhension fine des acteurs, des pratiques, des filières économiques et des besoins
(Dounias, 2000). Cependant, même si ces connaissances étaient disponibles, aucune
amélioration de l’existence quotidienne des populations rurales et urbaine ne pourrait se faire
sans une volonté politique de lutte contre la pauvreté au Gabon. En effet, près de 20 % de la
population des plus grandes villes, Libreville et Port-Gentil (environ 70 % de la population
total du Gabon est concentrée dans ces deux villes) vivent en dessous du seuil de la pauvreté
absolue estimé à environ 29.000 FCFA soit 44 euros par mois et par personne. Au sein des
populations rurales, l’incidence de la pauvreté absolue est plus difficilement appréciable car il
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