(TOC) résistants - Haute Autorité de Santé
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ARGUMENTAIRE<br />
Troubles obsessionnels compulsifs (<strong>TOC</strong>) <strong>résistants</strong> : prise en charge et<br />
place <strong>de</strong> la neurochirurgie fonctionnelle<br />
I. QU’EST-CE QUE LE TROUBLE OBSESSIONNEL COMPULSIF<br />
II. GENETIQUE<br />
Le manuel diagnostique et statistique <strong>de</strong>s troubles mentaux (DSM-IV-TR, texte révisé)<br />
élaboré par l’American Psychiatric Association (6) décrit le trouble obsessionnel<br />
compulsif par la présence d’obsessions et <strong>de</strong> compulsions récurrentes qui sont<br />
suffisamment sévères pour entraîner une souffrance ou une perte <strong>de</strong> temps importante<br />
(plus d’une heure par jour) ou qui interfèrent <strong>de</strong> façon significative avec les activités<br />
quotidiennes du sujet, son fonctionnement professionnel (ou scolaire) ou ses activités<br />
ou relations sociales habituelles.<br />
Les obsessions sont <strong>de</strong>s pensées, <strong>de</strong>s images ou <strong>de</strong>s impulsions persistantes qui font<br />
intrusion dans la conscience en générant <strong>de</strong> l’anxiété. Les compulsions sont <strong>de</strong>s actes<br />
répétitifs ou <strong>de</strong>s actes mentaux que l’individu se sent obligé d’accomplir en réponse à<br />
une obsession, et cela même s’il les sait dénués <strong>de</strong> sens ou excessifs.<br />
Alors que le trouble obsessionnel était considéré autrefois comme relativement rare<br />
dans la population générale, les données épidémiologiques montreraient que la<br />
prévalence du <strong>TOC</strong> vie entière se situe entre 1,9 % et 3,2 % dans la population<br />
générale. La prévalence situe le <strong>TOC</strong> au quatrième rang <strong>de</strong> fréquence parmi les<br />
troubles psychiatriques, après les phobies, la dépendance à l’alcool et aux drogues, et<br />
les troubles dépressifs (1). Des enquêtes réalisées parmi <strong>de</strong>s nouveaux patients<br />
consultant en psychiatrie mettent en évi<strong>de</strong>nce une prévalence du <strong>TOC</strong> (selon les<br />
critères diagnostiques du <strong>TOC</strong>) <strong>de</strong> 9,2 % (7).<br />
Il y a globalement autant d’hommes que <strong>de</strong> femmes qui souffrent du <strong>TOC</strong>. C’est une<br />
maladie du sujet jeune puisque 65 % <strong>de</strong>s patients adultes décrivent un début avant<br />
l’âge <strong>de</strong> 25 ans et environ 1/3 dès l’enfance. L’âge <strong>de</strong> début est typiquement entre 8 et<br />
18 ans, en moyenne à l’âge <strong>de</strong> 12 ans. La maladie débute après 35 ans chez<br />
seulement 15 % <strong>de</strong>s patients. Une étu<strong>de</strong> récente (2) a observé l’apparition du <strong>TOC</strong><br />
dans une population <strong>de</strong> 10 438 enfants âgés <strong>de</strong> 5 à 15 ans : la prévalence augmente<br />
régulièrement avec l’âge <strong>de</strong>s enfants pour se rapprocher progressivement <strong>de</strong>s chiffres<br />
observés chez l’adulte.<br />
Des éléments en faveur d’une origine génétique <strong>de</strong> la maladie ont été rassemblés dans<br />
une revue non systématique <strong>de</strong> la littérature (8) : existence <strong>de</strong> formes familiales,<br />
maladie plus fréquente chez les parents au premier <strong>de</strong>gré d’un sujet atteint que dans la<br />
population générale. Les arguments principaux sont résumés dans le tableau 1.<br />
Tableau 1. Arguments en faveur <strong>de</strong> l’existence d’un substrat génétique pour le <strong>TOC</strong>.<br />
Étu<strong>de</strong>s* Argument relevé dans l’étu<strong>de</strong><br />
Swedo et al., 1989 (9)<br />
Lenane et al., 1990 (10)<br />
Rasmussen et Tsuang,<br />
1986 (11)<br />
Robins et al., 1984 (12)<br />
Karno et al., 1988 (13)<br />
Existence d’une histoire familiale pour 25-30 % <strong>de</strong>s enfants et<br />
adolescents ayant un <strong>TOC</strong> sévère<br />
Taux <strong>de</strong> personnalité <strong>TOC</strong> chez les parents au premier <strong>de</strong>gré d’un enfant<br />
<strong>TOC</strong> significativement plus élevé que chez les témoins<br />
Taux <strong>de</strong> personnalité <strong>TOC</strong> chez les parents au premier <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> patients<br />
<strong>TOC</strong> significativement plus élevé que dans la population générale<br />
* : ces étu<strong>de</strong>s ont été analysées dans la revue <strong>de</strong> synthèse <strong>de</strong> Aouizerate et al. (8).<br />
HAS / service évaluation <strong>de</strong>s actes professionnels / mai 2005<br />
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