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Tripoli, encore et toujours... - L'Orient-Le Jour

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10 International samedi 19 janvier 2013<br />

<strong>Le</strong> sort de plusieurs otages <strong>toujours</strong><br />

incertain en Algérie<br />

Terrorisme La réponse algérienne était « la seule option » ; près d’une centaine de personnes libérées ;<br />

les étrangers évacuent ; « Signataires par le sang » menacent de nouvelles opérations.<br />

<strong>Le</strong> sort de plusieurs otages demeurait<br />

incertain hier soir après<br />

un assaut de l’armée contre un<br />

complexe gazier du sud algérien<br />

où les ravisseurs, membres<br />

d’un groupe armé proche<br />

d’el-Qaëda, étaient <strong>toujours</strong><br />

r<strong>et</strong>ranchés. Une source de la<br />

sécurité, citée par l’agence algérienne<br />

APS, a dressé dans<br />

la soirée un bilan provisoire<br />

de l’assaut : 12 otages <strong>et</strong> 18<br />

ravisseurs tués, <strong>et</strong> près d’une<br />

centaine d’otages, sur les 132<br />

étrangers enlevés, libérés, ainsi<br />

que 573 employés algériens.<br />

Elle ne précise cependant pas<br />

le nombre <strong>et</strong> la nationalité des<br />

victimes étrangères, mais le<br />

ministre français des Affaires<br />

étrangères, Laurent Fabius,<br />

fait état d’un Français parmi<br />

elles, précisant que la victime<br />

s’appelle Yann Desjeux.<br />

Du côté algérien, on suggère<br />

qu’une trentaine d’otages<br />

sont portés manquants alors<br />

que des sources au sein du<br />

groupe armé « Signataires par<br />

le sang » ont indiqué à l’agence<br />

de presse mauritanienne ANI<br />

que les ravisseurs détenaient<br />

<strong>toujours</strong> sept otages étrangers :<br />

trois Belges, deux Américains,<br />

un Japonais <strong>et</strong> un Britannique.<br />

Ces otages sont détenus, selon<br />

elles, dans l’usine du site,<br />

dont « ils ont fait exploser une<br />

partie pour repousser les forces<br />

algériennes ». <strong>Le</strong> groupe, indiquent-elles<br />

<strong>encore</strong>, venait du<br />

Niger <strong>et</strong> non de Libye comme<br />

l’a affirmé Alger.<br />

Outre les centaines de travailleurs<br />

algériens, des Américains,<br />

des Britanniques, des<br />

Japonais, des Français, un Irlandais,<br />

des Norvégiens <strong>et</strong> des<br />

Philippins figuraient parmi<br />

les personnes prises en otages<br />

mercredi sur le complexe d’In<br />

Aménas, non loin de la frontière<br />

libyenne.<br />

Belmokhtar propose<br />

Des camionn<strong>et</strong>tes ont déchargé<br />

hier des cercueils vides<br />

à l’hôpital d’In Aménas,<br />

où des otages blessés avaient<br />

été transportés. Citant des<br />

sources au sein du groupe de<br />

Mokhtar Belmokhtar, auteur<br />

du rapt, ANI a affirmé que ce<br />

dernier proposait « à la France<br />

<strong>et</strong> l’Algérie de négocier pour<br />

l’arrêt de la guerre menée<br />

par la France » dans le nord<br />

L’armée malienne, appuyée par<br />

les troupes françaises, poursuivait<br />

hier sa progression vers<br />

le nord du Mali, reprenant le<br />

contrôle de la ville de Konna<br />

aux islamistes, dont un groupe<br />

était <strong>toujours</strong> r<strong>et</strong>ranché avec<br />

des otages en Algérie. L’assaut<br />

lancé par l’armée algérienne<br />

contre le commando islamiste<br />

avait éclipsé jeudi la situation<br />

sur le terrain au Mali, où la<br />

France poursuit ses frappes<br />

aériennes contre les groupes<br />

islamistes, accompagnées d’un<br />

engagement au sol <strong>toujours</strong><br />

plus important.<br />

Hier après-midi, le ministère<br />

français de la Défense a assuré<br />

qu’il n’y avait « aucun combat<br />

à Diabali à c<strong>et</strong>te heure », laissant<br />

entendre que c<strong>et</strong>te ville<br />

du centre du pays n’avait pas<br />

été reprise aux combattants<br />

islamistes. Peu auparavant une<br />

source sécuritaire régionale<br />

avait confirmé les dires d’une<br />

élue de la ville selon laquelle<br />

Diabali était désormais sous le<br />

contrôle des forces maliennes.<br />

« Diabali est libérée, les islamistes<br />

sont partis, les militaires<br />

français <strong>et</strong> maliens sont entrés<br />

dans la ville », avait ainsi déclaré<br />

une habitante de la ville,<br />

membre du conseil municipal,<br />

ce qu’ont confirmé un élu <strong>et</strong> un<br />

autre habitant de la région.<br />

du Mali. Belmokhtar, un jihadiste<br />

algérien, propose en<br />

outre « d’échanger les otages<br />

américains détenus par son<br />

groupe » contre un Égyptien,<br />

Omar Abdel-Rahman, <strong>et</strong> une<br />

Pakistanaise, Aafia Siddiqui,<br />

emprisonnés aux États-Unis<br />

pour des accusations liées au<br />

terrorisme.<br />

L’Algérie s’est trouvée entraînée<br />

malgré elle dans le<br />

conflit malien avec c<strong>et</strong>te prise<br />

d’otages, les ravisseurs ayant<br />

dénoncé le soutien logistique<br />

algérien aux militaires français.<br />

Par ailleurs, le groupe pétrolier<br />

britannique BP a annoncé<br />

hier que trois vols avaient quitté<br />

l’Algérie jeudi avec onze de<br />

ses employés ainsi que « plusieurs<br />

centaines » de salariés<br />

d’autres entreprises <strong>et</strong> qu’un<br />

quatrième vol était prévu.<br />

<strong>Le</strong> groupe islamiste « Signataires<br />

par le sang » a menacé de<br />

mener « plus d’opérations »,<br />

selon un de ses porte-parole<br />

<strong>toujours</strong> cité par l’ANI. Il a appelé<br />

les Algériens « à se tenir à<br />

l’écart des lieux d’implantation<br />

des compagnies étrangères »,<br />

car, a-t-il dit, « nous surgirons<br />

par où personne ne s’y attendra<br />

».<br />

Yasmina Khadra<br />

Alors que certains pays se<br />

sont posé des questions quant<br />

à l’opération de l’armée algé-<br />

Rappelons que Diabali avait<br />

été prise lundi par des islamistes,<br />

apparemment dirigés par<br />

l’Algérien Abou Zeid, un des<br />

chefs d’el-Qaëda au Maghreb<br />

islamique (AQMI). La localité<br />

a été bombardée à plusieurs reprises<br />

par l’aviation française,<br />

mais les islamistes ne l’avaient<br />

pas pour autant totalement<br />

quittée. « Depuis l’attaque des<br />

Français nous savons qu’ils<br />

ont rasé leurs barbes, rallongé<br />

leurs pantalons, ils se déguisent,<br />

tentent de se fondre dans<br />

la population », avait ainsi<br />

expliqué le capitaine malien<br />

Cheickné Konaté. Dans c<strong>et</strong>te<br />

zone, « nous avons les groupes<br />

les plus durs, les plus fanatiques,<br />

les mieux organisés, les<br />

plus déterminés <strong>et</strong> les mieux<br />

armés », a indiqué le ministre<br />

français de la Défense, Jean-<br />

Yves <strong>Le</strong> Drian, qui évalue à<br />

plus d’un millier le nombre de<br />

rienne (voir ci-dessous), c’était<br />

sans doute sa seule option,<br />

jugeaient hier des experts. <strong>Le</strong><br />

pays suit « depuis longtemps<br />

une stratégie qui consiste à ne<br />

laisser aucune chance au terrorisme,<br />

stratégie qui a finalement<br />

marché même si elle<br />

surprend en Occident », explique<br />

ainsi Frédéric Gallois,<br />

ex-patron du GIGN (Groupe<br />

d’intervention de la gendarmerie<br />

nationale, spécialisé<br />

dans ce type d’opérations).<br />

« <strong>Le</strong>s Algériens sont mieux<br />

placés que quiconque pour<br />

savoir qu’on ne négocie pas<br />

avec eux. Cela fait vingt ans<br />

qu’on est en guerre », indique<br />

de son côté le romancier Yasmina<br />

Khadra, ancien officier<br />

algérien.<br />

L’ « objectif politique » des<br />

forces algériennes « est avant<br />

tout de neutraliser les terroristes,<br />

quand chez nous, la<br />

mission prioritaire, c’est de<br />

sauver la vie des otages », analyse<br />

Frédéric Gallois. « <strong>Le</strong>ur<br />

second objectif, c’est de couper<br />

l’herbe sous le pied à la<br />

propagande islamiste, elles ne<br />

veulent pas que ça dure une<br />

semaine. »<br />

Autre priorité, selon un<br />

responsable militaire occidental<br />

requérant l’anonymat,<br />

la sécurisation du site dans<br />

un secteur économique crucial<br />

pour le pays. Aux yeux de<br />

Yasmina Khadra, les preneurs<br />

« terroristes dans la zone ».<br />

Plus tôt dans la journée,<br />

l’armée malienne avait affirmé<br />

dans un bref communiqué<br />

avoir repris jeudi « le contrôle<br />

total » de Konna, une information<br />

confirmée par la France.<br />

Misma, Fabius, UE<br />

La chute de la ville lors d’une<br />

offensive surprise des combattants<br />

islamistes le 10 janvier,<br />

alors que le front entre armée<br />

malienne <strong>et</strong> groupes jihadistes<br />

était gelé depuis des mois, avait<br />

déclenché l’intervention de la<br />

France, qui redoutait une percée<br />

vers Bamako des jihadistes,<br />

d’abord par des frappes aériennes,<br />

puis avec un engagement<br />

au sol. Plus de 1 800 soldats<br />

français sont ainsi déjà présents<br />

au Mali, un chiffre qui devrait<br />

prochainement atteindre 2 500<br />

hommes, selon Paris.<br />

<strong>Le</strong>s premiers éléments de la<br />

d’otages d’In Aménas sont<br />

en « mission-suicide, pour<br />

faire un maximum de victimes<br />

<strong>et</strong> peut-être faire sauter<br />

le site gazier, ce qui explique<br />

la réaction immédiate des<br />

forces algériennes qui se sont<br />

dit : on n’a pas le choix, on va<br />

attaquer <strong>et</strong> on va essayer d’en<br />

sauver ».<br />

force d’intervention ouest-africaine<br />

(Misma), qui doit chasser<br />

les groupes armés qui occupent<br />

une grande partie du Mali depuis<br />

neuf mois, une centaine de<br />

Togolais <strong>et</strong> de Nigérians sont<br />

arrivés jeudi soir à Bamako.<br />

La Communauté économique<br />

des États d’Afrique de l’Ouest<br />

(Cédéao) a affiché hier à Abidjan<br />

sa volonté d’« accélérer » le<br />

déploiement de sa force militaire<br />

au Mali.<br />

« La guerre qui nous est désormais<br />

imposée par le refus<br />

des mouvements criminels <strong>et</strong><br />

terroristes de l’offre de paix<br />

suffisamment portée par les<br />

efforts de médiation de la<br />

Cédéao exige de nous l’accélération<br />

du déploiement de<br />

la Misma », a ainsi déclaré le<br />

président de la Commission<br />

de la Cédéao, Désiré Kadré<br />

Ouédraogo. <strong>Le</strong> calendrier du<br />

déploiement sera au cœur du<br />

Mais au-delà de l’assaut,<br />

des questions se posent sur la<br />

sécurité du site, selon Jean-<br />

Luc Marr<strong>et</strong> de la Fondation<br />

pour la recherche stratégique<br />

: il relève que le commando<br />

a mené son opération<br />

dans une zone ultrasécurisée<br />

mais où la présence de combattants<br />

islamistes a été ré-<br />

somm<strong>et</strong> extraordinaire de la<br />

Cédéao, consacré au Mali,<br />

aujourd’hui à Abidjan. « Nous<br />

allons voir avec nos amis africains<br />

comment accélérer la<br />

mise en place de la Misma », a<br />

déclaré de son côté le chef de<br />

la diplomatie française, Laurent<br />

Fabius, qui participera au<br />

somm<strong>et</strong>.<br />

Parallèlement, soucieuse<br />

d’adopter une « approche globale<br />

» dans la crise au Mali,<br />

l’Union européenne prévoit<br />

d’aider à hauteur de 50 millions<br />

d’euros la force d’intervention<br />

africaine <strong>et</strong> de renforcer son<br />

aide au développement.<br />

Sur le plan humanitaire,<br />

quelque 700 000 personnes<br />

supplémentaires pourraient<br />

être dans un proche avenir<br />

soit déplacées à l’intérieur du<br />

Mali, soit réfugiées dans les<br />

pays voisins suite aux nouveaux<br />

combats, selon le Haut-Com-<br />

gulièrement signalée.<br />

Enfin, François Hollande<br />

recevra demain les familles<br />

des sept otages français <strong>encore</strong><br />

détenus au Sahel, dont<br />

le sort soulève de grandes inquiétudes<br />

après l’intervention<br />

militaire française au Mali,<br />

a-t-on appris de l’Élysée.<br />

(Source : agences)<br />

de Tokyo à Washington, en passant par Londres <strong>et</strong> Oslo : beaucoup de questions...<br />

L’opération lancée jeudi par<br />

l’armée algérienne a soulevé<br />

des questions à Tokyo, Londres,<br />

Oslo <strong>et</strong> Washington qui ont dit<br />

regr<strong>et</strong>ter ne pas avoir été mis au<br />

courant des intentions algériennes.<br />

Paris, qui a confirmé le décès de<br />

« plusieurs otages » <strong>et</strong> le r<strong>et</strong>our<br />

sains <strong>et</strong> saufs de deux Français,<br />

s’est abstenu de critiquer l’opération<br />

de l’Algérie en invoquant<br />

une situation « particulièrement<br />

complexe ». C<strong>et</strong>te prise d’otages<br />

confirme que « la présence de<br />

groupes terroristes » au Sahel est<br />

un « enjeu pour la communauté<br />

internationale tout entière », a<br />

estimé le ministère français des<br />

Affaires étrangères. Parallèlement,<br />

la justice française a<br />

ouvert une enquête pour « enlè-<br />

« On ne cherche que les expatriés ! »<br />

<strong>Le</strong>s premiers témoignages<br />

recueillis hier des rescapés de<br />

la prise d’otages en Algérie<br />

perm<strong>et</strong>tent d’ébaucher le récit<br />

d’événements au déroulement<br />

<strong>encore</strong> confus. « On s’apprêtait<br />

à sortir de nos chambres »,<br />

témoigne sur France Info un<br />

ingénieur algérien, datant le<br />

début de la prise d’otages mercredi<br />

matin « vers 5h30-5h45 » :<br />

« C’était l’heure du changement<br />

des équipes, sur le site gazier<br />

d’In Aménas. Tout à coup, il<br />

y a eu les coups de feu, les<br />

explosions, on n’a rien compris,<br />

l’alarme s’est déclenchée. Juste<br />

après, ils nous ont plongés dans<br />

le noir, ils ont réussi à couper<br />

l’électricité, ils ont pris possession<br />

de la base, ils sont entrés<br />

dans les chambres, ils ont cassé<br />

les portes tout en criant : on ne<br />

cherche que les expatriés, les<br />

Algériens vous pouvez partir !<br />

Ils ont récupéré les expats, les<br />

ont encerclés, les ont attachés.<br />

Ils se sont regroupés du côté du<br />

restaurant. »<br />

<strong>Le</strong>s ravisseurs avaient « des<br />

accents qui paraissaient libyens,<br />

algériens », selon c<strong>et</strong> ingénieur.<br />

La ville-clé de Konna reprise par les Maliens <strong>et</strong> les Français<br />

une majorité de Français fait<br />

confiance à Hollande<br />

Six Français sur dix font<br />

confiance à François<br />

Hollande pour mener<br />

l’intervention militaire au<br />

Mali, selon un sondage BVA<br />

pour i>télé publié hier. Ce<br />

niveau de confiance est de<br />

vement suivi de mort ». La justice<br />

ouvre ce type d’enquête dès<br />

lors que des Français peuvent<br />

être victimes de faits commis à<br />

l’étranger.<br />

À Londres, le Premier ministre<br />

britannique David Cameron a<br />

déclaré hier matin que l’armée<br />

algérienne « traquait <strong>toujours</strong><br />

des terroristes » <strong>et</strong> cherchait<br />

« probablement » des otages. Il<br />

s’est entr<strong>et</strong>enu quatre fois avec<br />

son homologue algérien Abdelmalek<br />

Sellal. « Hier soir (jeudi),<br />

le nombre de Britanniques en<br />

danger était de moins de 30.<br />

Heureusement nous savons<br />

maintenant que ce nombre<br />

a diminué de façon vraiment<br />

significative, a-t-il poursuivi. Je<br />

suis sûr que la Chambre (des<br />

communes) comprendra pour-<br />

« Je peux vous assurer que les<br />

gens qu’on a vus, qui nous ont<br />

laissés partir, n’étaient pas des<br />

Noirs, mais de type maghrébin,<br />

normal. Ils étaient super bien<br />

armés, très à l’aise, 30-35 ans.<br />

On a entendu des tirs d’armements<br />

lourds », a-t-il poursuivi,<br />

évoquant des ravisseurs « munis<br />

de bombes ».<br />

Un autre témoin algérien affirme<br />

avoir vu « deux terroristes juste<br />

devant la porte, bien armés, barbus,<br />

en tenue afghane, l’un avec<br />

l’accent qui n’était pas algérien<br />

». D’après c<strong>et</strong> autre salarié<br />

87 % chez les sympathisants<br />

de gauche <strong>et</strong> 40 %<br />

chez les sympathisants de<br />

droite. Quatre Français<br />

sur dix disent ne pas faire<br />

confiance au chef de l’État<br />

dans c<strong>et</strong>te mission.<br />

Des employés de BP attendent leur vol, le groupe pétrolier a annoncé que trois vols avaient déjà<br />

quitté l’Algérie <strong>et</strong> qu’un quatrième devait avoir lieu. Jaime Reina/AFP<br />

quoi, alors qu’une opération est<br />

en cours, je ne peux pas en dire<br />

plus à ce stade. »<br />

Parallèlement, le gouvernement<br />

nippon a convoqué l’ambassadeur<br />

d’Algérie à Tokyo afin de<br />

protester contre l’intervention de<br />

l’armée algérienne pour libérer<br />

des otages. « <strong>Le</strong> Japon est profondément<br />

inqui<strong>et</strong> que le gouvernement<br />

d’Algérie ait mené<br />

une opération militaire pour<br />

tenter de libérer les otages », a<br />

ainsi déclaré un vice-ministre<br />

des Affaires étrangères, Shunichi<br />

Suzuki, à l’ambassadeur algérien<br />

Sid Ali K<strong>et</strong>randjé.<br />

<strong>Le</strong>s États-Unis ont affirmé, quant<br />

à eux, qu’ils ne négocieraient<br />

pas avec des « terroristes ».<br />

Interrogée sur l’offre faite par<br />

les preneurs d’otages de libérer<br />

algérien sur la base, les « rafales<br />

de balles » mercredi matin ont<br />

« duré plus de deux heures <strong>et</strong><br />

demie. C’était les terroristes qui<br />

ont envahi la base. Quand ils<br />

ont vu que l’armée algérienne<br />

a pris position, ils ont séparé les<br />

otages, les expats d’une part <strong>et</strong><br />

les Algériens de l’autre, ils les<br />

ont emmenés dans le foyer ».<br />

Lors de c<strong>et</strong>te opération militaire,<br />

« les ravisseurs ont pris la fuite.<br />

Maintenant, on est sans nouvelles<br />

de nos collègues expats qui<br />

travaillent avec nous. C’est eux<br />

qu’ils ont pris pour bouclier ».<br />

de nouvelles guerres, sans images...<br />

Opérations militaires au Mali,<br />

prise d’otages <strong>et</strong> violences<br />

dans l’Algérie voisine : comme<br />

d’autres, ces conflits sont pour<br />

l’heure des « guerres sans<br />

images » dans lesquelles l’activité<br />

des médias demeure très<br />

contrôlée. Une semaine après le<br />

début du déploiement au Mali<br />

des Américains en échange d’islamistes<br />

détenus aux États-Unis,<br />

la porte-parole du département<br />

d’État, Victoria Nuland, a<br />

martelé à deux reprises : « <strong>Le</strong>s<br />

États-Unis ne négocient pas. » La<br />

diplomate américaine a en outre<br />

indiqué que la secrétaire d’État<br />

Hillary Clinton s’était entr<strong>et</strong>enue<br />

au téléphone avec le Premier<br />

ministre algérien Abdelmalek<br />

Sellal, pour la troisième fois<br />

depuis mercredi, Washington<br />

exhortant Alger à « réduire les<br />

pertes en vies civiles ». Mme<br />

Clinton a en outre exhorté Alger<br />

à faire preuve d’une « précaution<br />

extrême » pour sauver la<br />

vie des otages, affirmant qu’ils<br />

étaient « <strong>toujours</strong> en danger »<br />

<strong>et</strong> dans une situation « extrêmement<br />

difficile ».<br />

« Je suis resté caché pendant<br />

presque 40 heures dans ma<br />

chambre », a raconté de son<br />

côté à la radio Europe 1 un<br />

Français, Alexandre Berceaux,<br />

salarié de la société française<br />

CIS Catering. « J’étais sous le<br />

lit, j’ai mis des planches un peu<br />

partout au cas où. J’avais un peu<br />

de nourriture, un peu à boire, je<br />

ne savais pas combien de temps<br />

cela allait durer », a ajouté<br />

le ressortissant français, qui<br />

pense avoir été sauvé par des<br />

militaires algériens. « Il y a des<br />

terroristes qui sont morts, des<br />

Conflit Somm<strong>et</strong> extraordinaire de la Cédéao aujourd’hui ; manifestation en Égypte.<br />

<strong>et</strong> durant deux jours de prises<br />

d’otages dans le sud algérien,<br />

pratiquement aucune image<br />

de combat n’a été diffusée par<br />

les télévisions du monde entier<br />

alors que les affrontements<br />

faisaient rage. Il y a d’une part<br />

l’extrême prudence des équipes<br />

de journalistes dans ces envi-<br />

<strong>Le</strong> secrétaire américain à la<br />

Défense <strong>Le</strong>on Pan<strong>et</strong>ta avait plus<br />

tôt lancé depuis Londres une<br />

mise en garde aux insurgés,<br />

en déclarant qu’il n’y aurait<br />

« pas de sanctuaire pour les<br />

terroristes ».<br />

De son côté, la Norvège, sans<br />

nouvelles de huit ressortissants,<br />

aurait également souhaité<br />

être informée par avance de<br />

l’opération militaire, a déclaré<br />

le chef de sa diplomatie Espen<br />

Barth Eide. Ce dernier a cependant<br />

estimé qu’il était « trop tôt<br />

pour porter un jugement sur<br />

l’opération ». En fin de soirée, le<br />

Premier ministre Jens Stoltenberg<br />

a déclaré : « Nous abordons un<br />

week-end où, en tant que nation,<br />

nous devons nous préparer<br />

à de mauvaises nouvelles. »<br />

expatriés, des locaux. Ça tirait<br />

beaucoup par séquences, cela<br />

dépendait », a-t-il témoigné sur<br />

l’assaut des forces algériennes,<br />

ajoutant : « On a d’abord trouvé<br />

trois Anglais qui étaient cachés<br />

dans le faux plafond, plus c<strong>et</strong>te<br />

personne blessée, partie directement<br />

à l’hôpital. Je pense qu’il y<br />

a <strong>encore</strong> des personnes cachées.<br />

Là ils sont en train de faire les<br />

comptes. Personne ne s’y attendait.<br />

<strong>Le</strong> site était protégé. Il y a<br />

des forces militaires sur place. »<br />

(Source : AFP)<br />

missariat des Nations unies aux<br />

réfugiés (HCR).<br />

Par ailleurs, plusieurs grands<br />

artistes maliens ont composé<br />

avec l’Ivoirien Tiken Jah Fakoly<br />

une chanson pour la paix au<br />

Mali, intitulée Mali Ko (pour le<br />

Mali en langue bambara).<br />

Enfin, une centaine d’islamistes<br />

égyptiens ont manifesté<br />

hier aux abords de l’ambassade<br />

de France au Caire pour<br />

protester contre l’intervention<br />

française au Mali, accusant<br />

Paris d’être en « guerre contre<br />

l’islam ». « Ignoble Hollande, le<br />

sang des musulmans n’est pas<br />

bon marché ! », « Pain, liberté,<br />

Mali islamique », scandaient<br />

certains d’entre eux. Mohammad<br />

al-Zawahiri, le frère du<br />

chef d’el-Qaëda Ayman al-<br />

Zawahiri, est venu se joindre<br />

aux manifestants.<br />

(Source : agences)<br />

ronnements particulièrement<br />

dangereux <strong>et</strong> parfois difficiles<br />

d’accès, de l’autre la volonté<br />

des belligérants, armées régulières<br />

ou guérillas, de contrôler<br />

images, photos ou vidéos dont<br />

l’impact peut être énorme, tant<br />

sur les opinions publiques que<br />

les conflits eux-mêmes.<br />

Brèves<br />

Turquie<br />

un attentat contre des<br />

chrétiens déjoué<br />

La police turque a interpellé<br />

13 personnes soupçonnées de<br />

préparer un attentat contre le<br />

pasteur <strong>et</strong> des membres d’une<br />

église protestante de la province<br />

d’Izmit, a indiqué hier un<br />

responsable local. <strong>Le</strong>s suspects<br />

ont été interpellés mardi par la<br />

police antiterroriste, a précisé<br />

c<strong>et</strong>te source, se refusant à<br />

faire le moindre lien entre<br />

ces personnes <strong>et</strong> un réseau<br />

terroriste connu. <strong>Le</strong> pasteur<br />

de c<strong>et</strong>te église protestante<br />

fondée en 1999 <strong>et</strong> qui réunit<br />

une cinquantaine de membres,<br />

Emre Karaali, a expliqué<br />

qu’au moins deux des suspects<br />

faisaient partie de ses fidèles<br />

depuis un an.<br />

PakisTan<br />

<strong>Le</strong> pouvoir contient la<br />

crise <strong>et</strong> reste en piste<br />

pour les élections<br />

<strong>Le</strong> gouvernement pakistanais<br />

a finalement réussi à juguler le<br />

sit-in massif organisé contre<br />

lui c<strong>et</strong>te semaine à Islamabad,<br />

ouvrant la voie à des élections<br />

historiques. Hier dans la<br />

capitale, une nuée d’éboueurs<br />

évacuaient des monceaux<br />

de déch<strong>et</strong>s de l’avenue de la<br />

Constitution, abandonnée la<br />

veille au soir par l’opposant<br />

Tahir ul-Qadri <strong>et</strong> 25 000 de<br />

ses partisans après la signature<br />

avec le pouvoir d’un accord<br />

a minima sur les élections<br />

prévues au printemps. Plutôt<br />

que d’employer la force pour<br />

disperser le rassemblement, le<br />

gouvernement a préféré miser<br />

sur l’apaisement.<br />

un des enquêteurs sur<br />

la corruption présumée<br />

d’ashraf r<strong>et</strong>rouvé mort<br />

Un des agents chargés<br />

d’enquêter sur une affaire<br />

de corruption présumée<br />

du Premier ministre<br />

pakistanais Raja Ashraf a<br />

été r<strong>et</strong>rouvé mort hier à<br />

Islamabad, selon la police<br />

qui évoque un possible<br />

suicide. Kamran Faisal<br />

faisait partie de l’équipe de<br />

l’Office gouvernemental<br />

anticorruption (NAB) devant<br />

déterminer si M. Ashraf<br />

<strong>et</strong> 15 autres personnes ont<br />

touché des pots-de-vin<br />

dans le cadre de contrats<br />

illégaux d’approvisionnement<br />

en électricité signés par le<br />

gouvernement. Une autopsie<br />

est en cours.<br />

usa<br />

<strong>Le</strong> 2e gouvernement<br />

Obama moins<br />

représentatif que le<br />

premier ?<br />

Avec le départ de Hillary<br />

Clinton <strong>et</strong> d’autres ministres,<br />

le gouvernement du second<br />

mandat de Barack Obama<br />

court le risque d’être moins<br />

représentatif que le premier,<br />

un paradoxe pour un président<br />

réélu grâce au soutien écrasant<br />

des femmes <strong>et</strong> des minorités.<br />

« Je suis très fier que lors des<br />

quatre premières années,<br />

nous ayons eu une Maison-<br />

Blanche <strong>et</strong> un gouvernement<br />

plus représentatifs que jamais<br />

dans l’histoire », a affirmé<br />

le président des États-Unis,<br />

interrogé à ce suj<strong>et</strong> lundi lors<br />

d’une conférence de presse à<br />

quelques jours du début de<br />

son second mandat. « Et j’ai<br />

l’intention de persévérer »,<br />

a-t-il assuré.<br />

Mais depuis le début du<br />

remaniement en décembre,<br />

M. Obama n’a nommé<br />

que des hommes blancs,<br />

quinquagénaires ou<br />

sexagénaires. John Kerry, 69<br />

ans, pour remplacer Mme<br />

Clinton ; le républicain Chuck<br />

Hagel, 66 ans, au Pentagone ;<br />

Jack <strong>Le</strong>w, 57 ans, au Trésor. À<br />

la fin de son premier mandat,<br />

le cabin<strong>et</strong> de M. Obama,<br />

ministres <strong>et</strong> responsables ayant<br />

rang ministériel, comptait 15<br />

hommes <strong>et</strong> huit femmes, dont<br />

au moins trois ont annoncé<br />

leur départ : Mme Clinton,<br />

secrétaire d’État (deuxième<br />

dans l’ordre protocolaire), la<br />

secrétaire au Travail Hilda<br />

Solis <strong>et</strong> l’administratrice<br />

de l’agence de protection<br />

de l’environnement, Lisa<br />

Jackson. Au total, sept<br />

membres du cabin<strong>et</strong> sortant<br />

font partie de minorités. <strong>Le</strong><br />

débat sur la présence des<br />

femmes <strong>et</strong> des minorités<br />

dans le gouvernement « est<br />

légitime, mais pas terriblement<br />

important », tempère l’expert<br />

en sciences politiques Thomas<br />

Mann, de l’institution<br />

Brookings. En attendant,<br />

on évoque l’arrivée dans<br />

l’équipe d’Obama de deux<br />

personnalités gays <strong>et</strong> ayant fait<br />

leur coming-out : John Berry<br />

<strong>et</strong> Fred Hochberg.<br />

russie<br />

<strong>Le</strong> directeur artistique du<br />

Bolchoï agressé à l’acide<br />

<strong>Le</strong> directeur artistique du<br />

Bolchoï, Sergueï Filine, a été<br />

grièvement brûlé au visage <strong>et</strong><br />

aux yeux dans une agression<br />

à l’acide à Moscou, qui m<strong>et</strong><br />

en lumière les luttes internes<br />

féroces au sein du plus célèbre<br />

théâtre de Russie. L’artiste<br />

a été attaqué jeudi soir tard<br />

par un inconnu qui lui a j<strong>et</strong>é<br />

de l’acide au visage, en bas<br />

de son immeuble. « J’ai cru<br />

qu’on allait me tirer dessus.<br />

Je me suis r<strong>et</strong>ourné pour<br />

m’enfuir, mais il m’a rattrapé<br />

<strong>et</strong> il m’a aspergé le visage »,<br />

a raconté l’ancien danseur,<br />

la tête entièrement bandée,<br />

à une équipe de la chaîne<br />

Ren-TV dans sa chambre<br />

d’hôpital. Il souffre de<br />

brûlures au troisième degré<br />

au visage <strong>et</strong> d’atteintes à la<br />

cornée des deux yeux, qui font<br />

craindre qu’il ne perde la vue.<br />

Il a subi hier une intervention<br />

chirurgicale aux yeux <strong>et</strong> a<br />

été placé en réanimation,<br />

a indiqué un responsable<br />

du gouvernement cité par<br />

l’agence RIA-Novosti.<br />

Une enquête pour blessures<br />

volontaires a été ouverte par<br />

la police moscovite, qui a, elle<br />

aussi, indiqué privilégier la<br />

piste professionnelle.<br />

Birmanie<br />

Fin de l’offensive contre<br />

les rebelles<br />

<strong>Le</strong> régime birman a annoncé<br />

hier la fin de l’offensive contre<br />

les rebelles de la minorité<br />

<strong>et</strong>hnique des Kachins,<br />

dans l’extrême nord du<br />

pays, quelques heures après<br />

un appel en ce sens de la<br />

Chambre basse du Parlement.<br />

« <strong>Le</strong> commandant en chef a<br />

réaffirmé que la Tatmadaw<br />

(le nom officiel de l’armée)<br />

respecterait l’ordre du<br />

président de ne plus porter<br />

d’offensives sauf en cas de<br />

légitime défense », a indiqué<br />

le ministère de l’Information.<br />

<strong>Le</strong> conflit s’est intensifié<br />

depuis trois semaines entre<br />

l’Armée pour l’indépendance<br />

kachin (KIA) <strong>et</strong> les soldats<br />

birmans. C’est la dernière<br />

guerre civile <strong>encore</strong> en activité<br />

dans le pays, un dossier qui<br />

fragilise le gouvernement<br />

réformateur en place à<br />

Naypyidaw depuis mars<br />

2011. Pour la première fois, le<br />

gouvernement a aussi annoncé<br />

un bilan officiel des combats.<br />

Au total, 35 soldats ont été<br />

tués <strong>et</strong> 190 blessés depuis la<br />

reprise des combats en juin<br />

2011, après 17 ans de trêve.<br />

<strong>Le</strong>s rebelles n’ont, pour leur<br />

part, jamais avancé de chiffre.<br />

ukraine<br />

Timochenko soupçonnée<br />

de l’organisation d’un<br />

meurtre en 1996<br />

<strong>Le</strong> parqu<strong>et</strong> général d’Ukraine<br />

soupçonne l’ex-Première<br />

ministre Ioulia Timochenko,<br />

déjà condamnée à sept ans<br />

de prison pour abus de<br />

pouvoir, d’avoir organisé<br />

le meurtre d’un député en<br />

1996, a annoncé hier soir le<br />

procureur général, Viktor<br />

Pchonka. « <strong>Le</strong>s éléments<br />

de l’enquête montrent<br />

que Timochenko a bien<br />

commandité ce meurtre<br />

avec Pavlo Lazarenko », un<br />

ex-chef de gouvernement<br />

ukrainien actuellement<br />

détenu aux États-Unis, a<br />

déclaré le procureur général<br />

lors d’une conférence de<br />

presse.<br />

miLiTanTes kurdes<br />

assassinées à Paris<br />

deux personnes<br />

en garde à vue<br />

Deux personnes ont été arrêtées<br />

jeudi en milieu de journée <strong>et</strong><br />

placées en garde à vue dans<br />

l’enquête sur l’assassinat de trois<br />

militantes kurdes à Paris le 9<br />

janvier, a-t-on indiqué hier de<br />

source judiciaire, confirmant<br />

une information de BFMTV.<br />

<strong>Le</strong>s corps des trois femmes<br />

avaient été découverts dans la<br />

nuit du 9 au 10 janvier dans<br />

le Centre d’information sur le<br />

Kurdistan, situé à deux pas de la<br />

gare du Nord, dans le nord-est<br />

de Paris.

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