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Les Traumatismes du coude - Bienvenue à l'espace Dem@tice

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<strong>Les</strong> <strong>Traumatismes</strong> <strong>du</strong> <strong>coude</strong><br />

Objectifs :<br />

1. Savoir faire le diagnostic radio-clinique d’une fracture supracondylienne en<br />

extension <strong>du</strong> <strong>coude</strong> chez l’enfant.<br />

2. Connaître les complications possibles après fracture supracondylienne en<br />

extension <strong>du</strong> <strong>coude</strong> chez l’enfant.<br />

3. Connaitre les modalités thérapeutiques face <strong>à</strong> une fracture supracondylienne<br />

en extension <strong>du</strong> <strong>coude</strong> chez l’enfant.<br />

4. Connaître les autres lésions fracturaires possible au niveau <strong>du</strong> <strong>coude</strong> de<br />

l’enfant.<br />

5. Savoir faire le diagnostic d’une luxation traumatique <strong>du</strong> <strong>coude</strong>.<br />

6. Savoir faire le diagnostic d’une pronation douloureuse.<br />

7. Connaitre les particularités des traumatismes <strong>du</strong> <strong>coude</strong> de l’a<strong>du</strong>lte par rapport<br />

<strong>à</strong> ceux de l’enfant.<br />

I. Intro<strong>du</strong>ction :<br />

Entité anatomique complexe, le <strong>coude</strong> assure stabilité et mobilité. Flexion-extension et<br />

prono-supination sont indispensable pour une orientation optimale de la main dans l’espace.<br />

<strong>Les</strong> fractures <strong>du</strong> <strong>coude</strong> sont polymorphes, intéressant un ou plusieurs versants articulaires,<br />

Ils peuvent êtres isolées ou associées <strong>à</strong> une luxation articulaire. Ne seront évoquées dans ce<br />

cours que les lésions courantes.<br />

Chez l’enfant <strong>à</strong> <strong>coude</strong> immature, le diagnostic radiologique des lésions et parfois difficile.<br />

La fracture supra-condylienne en extension de l’enfant, lésion de loin la plus fréquente parmi<br />

toutes les lésions traumatiques <strong>du</strong> <strong>coude</strong>, sera prise comme type de description.<br />

Chez l’a<strong>du</strong>lte, les traumatismes <strong>du</strong> <strong>coude</strong> sont relativement moins fréquents que chez<br />

l’enfant, Ils ont des particularités anatomopathologiques et thérapeutique propres qui seront<br />

brièvement envisagés.<br />

II. Rappel anatomique<br />

Le <strong>coude</strong> comporte trois articulations, l’huméro-cubitale intervenant dans la flexionextension,<br />

la radio-cubitale supérieure intervenant dans la prono-supination et enfin l’huméroradiale<br />

qui intervient dans les deux mouvements. (Fig n°1).<br />

Epitrochlée, olécrane et épicondyle sont trois repères palpables qui déterminent, lorsque le<br />

<strong>coude</strong> est en extension, une ligne virtuelle « ligne de Malgaigne ». Lorsque le <strong>coude</strong> est en<br />

flexion, ces mêmes repères, forme un triangle virtuel « triangle de Nélaton ». (Fig n°2).


Epicondyle<br />

Condyle externe<br />

Tête radiale<br />

Lig annulaire<br />

Trochlée<br />

Epitrochlée<br />

Fig n°1 : <strong>Les</strong> trois articulations <strong>du</strong> <strong>coude</strong><br />

Fig n°2 : Ligne de Malgaigne et triangle de Nelaton<br />

Il est <strong>à</strong> rappeler que le <strong>coude</strong> représente un important carrefour vasculo-nerveux (Fig n°3),<br />

avec :<br />

Artère humérale en avant<br />

Nerf radial en AV et DH<br />

Nerf médian en AV et DD<br />

Nerf cubital en AR et DD<br />

Fig n°3 : Le <strong>coude</strong> / carrefour vasculo-nerveux<br />

Cavité sigmoïde de l’olécrane<br />

Apophyse coronoïde<br />

Chez le nourrisson, le <strong>coude</strong> est formé par une maquette cartilagineuse, <strong>Les</strong> noyaux<br />

épiphysaires apparaissent au fur et <strong>à</strong> mesure de la croissance. (Fig n°4)<br />

Condyle externe (2ans)<br />

Epitrochlée / tête radiale (6 ans)<br />

Le point throchléen / épicondyle (12 ans)


Ceci rend le diagnostic radiologique des lésions particulièrement difficile. En pratique,<br />

une radiographie <strong>du</strong> <strong>coude</strong> controlatéral, pourrait être d’un certain apport pour aider <strong>à</strong> porter<br />

un diagnostic lésionnel. Chez le nouveau né on pourrait même faire appel <strong>à</strong> l’échographie.<br />

Noyau épicondylien<br />

Noyau condylien externe<br />

1 : Noyau condylien externe<br />

4 : Noyau épicondylien<br />

2 : Noyau épitrochléen<br />

3 : Noyau trochléen<br />

Fig n°4 : Noyaux d’ossification secondaires / Palette humérale de l’enfant<br />

III. Type de description : Fracture supracondylienne <strong>du</strong> <strong>coude</strong> en extension<br />

chez l’enfant<br />

Survenant <strong>à</strong> un âge moyen de 6 ans, la fracture supra-condylienne <strong>du</strong> <strong>coude</strong> représente en<br />

pratique un <strong>coude</strong> traumatisé sur deux. Le diagnostic en est aisé, le traitement doit se faire en<br />

urgence avec une ré<strong>du</strong>ction parfaite pour éviter les séquelles<br />

1. Anapath :<br />

Noyau épicondylien<br />

Noyau condylien externe<br />

Le trait de fracture est transversal, extra-articulaire, il passe <strong>à</strong> travers la fossette olécrânienne<br />

qui représente une zone de faiblesse. Le périoste postérieur est respecté, il sert de charnière<br />

lors de la ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> déplacement fracturaire. (Fig n°5)<br />

Périoste<br />

antérieur<br />

déchiré


Fig n°5 : schéma d’une fracture supra-condylienne en extension<br />

2.Mécanisme :<br />

Elle est surtout fréquente après une chute sur la main, poignet en hyper-extension et <strong>coude</strong><br />

plus ou moins fléchi (Fig n° 6).<br />

Fig n°6 : mécanisme <strong>à</strong> l’origine d’une fracture supra-condylienne <strong>du</strong> <strong>coude</strong> en extension<br />

3.Symptomatologie clinique:<br />

Sur le plan fonctionnel, l’enfant se présente avec l’attitude classique <strong>du</strong> traumatisé <strong>du</strong> membre<br />

supérieur, l’impotence fonctionnelle est totale.<br />

L’examen physique, note une déformation <strong>du</strong> <strong>coude</strong> : le <strong>coude</strong> est élargi latéralement et paraît<br />

subluxé en arrière ; l’avant-bras paraît raccourci (Fig n° 7). La douleur est sus-articulaire,<br />

circonférentielle. <strong>Les</strong> rapports entre les trois repères osseux déj<strong>à</strong> mentionnés ne sont pas<br />

modifiés « triangle de Nelaton en flexion, ligne de Malgaigne en extension ». Mais très<br />

rapidement l’oedème souvent considérable masque la déformation. Le premier geste<br />

indispensable et essentiel est la vérification des pouls distaux. On procède aussi <strong>à</strong> un test de<br />

mobilité et de sensibilité des doigts. L’état de la peau est également apprécié.<br />

Fig n°7 : Aspect clinique d’une fracture supra-condylienne en extension


4. Etude radiologique<br />

<strong>Les</strong> radiographies <strong>du</strong> <strong>coude</strong> de face et de profil permettent de faire le diagnostic. En fonction<br />

de l'importance <strong>du</strong> déplacement, on détermine le type de la fracture selon la classification de<br />

Lagrange et Rigault (Fig n°8):<br />

• Stade 1 : fracture non déplacée, seule la corticale antérieure est touchée<br />

• Stade 2: bascule postérieure peu importante, les 2 corticales sont rompues<br />

• Stade 3 : bascule importante mais les 2 fragments restent en contact<br />

• Stade 4 : bascule importante, les 2 fragments ont per<strong>du</strong> tout contact<br />

Stade 1<br />

Fig n°8 : Différents stades de la classification de Lagrange et Rigault<br />

Il faut savoir que la radio <strong>du</strong> <strong>coude</strong> chez l’enfant est difficile <strong>à</strong> interpréter <strong>du</strong> fait des noyaux<br />

d’ossifications secondaires. Il ne faut pas confondre un trait de fracture avec un cartilage de<br />

conjugaison et en cas de doute on pourrait s’aider par une radiographie <strong>du</strong> <strong>coude</strong> controlatéral.<br />

5. Evolution complications<br />

5.1. Complications immédiates<br />

• Ouverture cutanée : par la pointe antérieure <strong>du</strong> fragment proximal, elle est rare (Fig n<br />

°9).<br />

• Nerveuses : contusion ou élongation d’un tronc veineux : médian, radial. Egalement<br />

rare.<br />

• Vasculaires : liées au traumatisme de l’artère humérale. Elle peut être comprimée,<br />

embrochée, voire déchirée. Ceci se tra<strong>du</strong>it par la disparition des pouls distaux. il est<br />

impératif de faire une ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> déplacement fracturaire en urgence. Deux<br />

situations se présentent alors :<br />

o Le plus souvent, le pouls revient après quelques minutes. C’était donc une<br />

compression de l’artère par déplacement de la fracture (Fig n°10).


o Le pouls ne revient pas après ré<strong>du</strong>ction. L’artère est donc spasmée ou<br />

déchirée. Il faut alors faire une artériographie pour objectiver la lésion et la<br />

traiter immédiatement.<br />

Fig n°9 : Ouverture cutanée par la pointe <strong>du</strong> fragment proximal Fig n°10 : compression de N. médian et de l’A. humérale<br />

5.2. Complications secondaires<br />

• Le syndrome Volkmann, complication redoutable qui engage le pronostic<br />

fonctionnel, voir vital <strong>du</strong> membre.<br />

• Le déplacement secondaire est toujours possible après traitement orthopédique, des<br />

contrôles radiologiques hebdomadaires sont nécessaires, les trois premières<br />

semaines. <strong>Les</strong> clichés de contrôle sont parfois difficiles <strong>à</strong> lire :<br />

o il faut exiger, sur l’incidence de profil, un rétablissement de l’angle entre<br />

condyle externe et diaphyse humérale qui doit être de 45° en avant.<br />

o Il faut exiger, sur l’incidence de face, un rétablissement <strong>du</strong> valgus<br />

physiologique <strong>du</strong> <strong>coude</strong> mais sur un <strong>coude</strong> plâtré en flexion, il est<br />

impossible de juger ce critère. Il faut avoir recours <strong>à</strong> l’angle de Bauman<br />

entre l’axe de l’humérus et de la jonction <strong>du</strong> condyle externe et de la palette<br />

qui doit être de 70° (Fig n°11).<br />

Fig n°11 : Critères radiologiques de bonne ré<strong>du</strong>ction d’une fracture supra-condylienne<br />

5.3. Complications tardives<br />

• Cal vicieux : il s’agit essentiellement de déformation séquellaire en cubitus varus<br />

dont le retentissement est essentiellement esthétique (Fig n°12).<br />

• Raideur <strong>du</strong> <strong>coude</strong> et ossifications péri-articulaires : sont rares chez l’enfant, et sont<br />

souvent liée <strong>à</strong> des massages intempestifs.


6. Traitement<br />

Fig n°12 : Cal vicieux en Cubitus varus<br />

Le bon traitement consiste en la ré<strong>du</strong>ction et la contention jusqu’<strong>à</strong> consolidation.<br />

Pour les fractures peu ou pas déplacées (stade 1 et 2 de Lagrange et Rigault), on confectionne<br />

un plâtre brachio-antébachial <strong>à</strong> 90° de flexion (Fig n°13). Ce plâtre sera gardé pendant 4 <strong>à</strong> 6<br />

semaines. Des contrôles radiologiques hebdomadaires pendant les trois premières semaines<br />

seront nécessaires pour dépister <strong>à</strong> temps, tout déplacement secondaire qui indiquerait alors le<br />

traitement chirurgical.<br />

Fig n°13 : Plâtre brachio-anté-brachial<br />

<strong>Les</strong> fractures déplacées nécessitent une ré<strong>du</strong>ction, celle-ci se fait sous anesthésié <strong>à</strong> ciel fermé<br />

et sous contrôle scopique. La ré<strong>du</strong>ction est obtenue par traction puis hyper flexion <strong>du</strong> <strong>coude</strong>,<br />

le périoste postérieur, non déchiré, sert de charnière pour cette ré<strong>du</strong>ction. La stabilisation sera<br />

faite par embrochage percutané. Un plâtre BAB sera ensuite confectionné. Broches et plâtre<br />

seront enlevés au bout de 4 <strong>à</strong> 6 semaines (Fig n°14).<br />

Fig n°14 : Ré<strong>du</strong>ction + embrochage d’une fracture supra condylienne <strong>du</strong> <strong>coude</strong><br />

IV. Autres fractures <strong>du</strong> <strong>coude</strong> chez l’enfant<br />

1) <strong>Les</strong> fractures <strong>du</strong> condyle externe<br />

La fracture <strong>du</strong> condyle externe <strong>du</strong> <strong>coude</strong> de l'enfant est relativement rare [10 % des fractures<br />

<strong>du</strong> <strong>coude</strong>]. Sur le plan anatomopathologique, cette fracture représente le type même d'une<br />

fracture Salter IV, elle emporte la joue externe de la trochlée, le condyle et l’épicondyle (Fig n<br />

°15).


a) Diagnostic<br />

Sur le plan clinique, l’impotence fonctionnelle est totale avec œdème et douleur plus marqués<br />

sur le versant externe <strong>du</strong> <strong>coude</strong>.<br />

Le diagnostic est radiologique, il est d’autant plus facile, que le déplacement fracturaire est<br />

important et que l’enfant est grand (Fig n°16). Chez le petit enfant le piège est grand car le<br />

condyle est relativement peu ossifié et la fracture peut passer inaperçue. Le cliché comparatif<br />

est donc de mise.<br />

b) Traitement<br />

L'immobilisation simple ne peut bénéficier qu'aux fractures non déplacées, <strong>à</strong> condition même<br />

qu'elle soit parfaitement surveillée et le moindre déplacement secondaire indiquera la fixation<br />

chirurgicale.<br />

La ré<strong>du</strong>ction avec brochage <strong>à</strong> ciel ouvert est indiquée chaque que la fracture est déplacée,<br />

elle permet ré<strong>du</strong>ction anatomique et stabilisation jusqu’<strong>à</strong> consolidation.<br />

c) Complications<br />

Fig n°16 : fracture déplacée <strong>du</strong> condyle<br />

externe<br />

Fig n°15 : représentation<br />

schématique d’une fracture <strong>du</strong><br />

condyle externe ré<strong>du</strong>ite et<br />

stabilisée par broches<br />

• <strong>Les</strong> complications immédiates sont relativement rares.<br />

• <strong>Les</strong> complications tardives sont nombreuses.<br />

o La pseudarthrose peut être considérée comme la complication la plus<br />

redoutable des fractures <strong>du</strong> condyle externe. Le déplacement secondaire<br />

négligé ou le défaut de ré<strong>du</strong>ction en sont la principale cause.


o La nécrose <strong>du</strong> condyle externe complication iatrogène en rapport avec<br />

mauvaise technique chirurgicale<br />

o La déviation axiale est plus souvent secondaire <strong>à</strong> un défaut de ré<strong>du</strong>ction.<br />

2) <strong>Les</strong> fractures de l’épitrochlée<br />

C’est une fracture <strong>du</strong> grand enfant, cliniquement, elle se tra<strong>du</strong>it par des douleurs et un œdème<br />

sur le versant interne <strong>du</strong> <strong>coude</strong>, l’impotence fonctionnelle est généralement totale. Le<br />

diagnostic est radiologique (Fig n°17), l’importance <strong>du</strong> déplacement fracturaire est importante<br />

<strong>à</strong> analysée car conditionne les modalités thérapeutiques.<br />

Fig n°17 : Fracture de l’épithrochlée peu<br />

déplacée<br />

Il est <strong>à</strong> noter qu’une fracture de l’épitrochlée peut être associée et masquée par une luxation<br />

traumatique <strong>du</strong> <strong>coude</strong>. Après ré<strong>du</strong>ction de la luxation <strong>du</strong> <strong>coude</strong>, l’épitrochlée peut<br />

s’incarcérer dans l’interligne articulaire <strong>du</strong> <strong>coude</strong> (Fig n°18) et la fracture passe alors<br />

inaperçue. Il s’agit d’une situation grave, en effet, l’épitrochlée incarcéré va être <strong>à</strong> l’origine<br />

d’importants dégâts cartilagineux ce qui engendrera douleurs et raideur séquellaires. Il est<br />

alors impératif de savoir éliminer une éventuelle fracture de l’épithrochlée face <strong>à</strong> chaque<br />

luxation <strong>du</strong> <strong>coude</strong> même déj<strong>à</strong> ré<strong>du</strong>ite.<br />

Fig n°18 : Aspect radiographique et schématique d’une<br />

incarcération de l’épitrochlée<br />

Sur le plan thérapeutique, les fractures non déplacée seront traitées par simple immobilisation,<br />

les fractures <strong>à</strong> grand déplacement doivent être ré<strong>du</strong>ite et stabilisées par voie d’abord interne.<br />

Enfin en présence d’une incarcération de l’épitrochlée, Il est impératif de faire<br />

désincarcération et synthèse en urgence.<br />

3) <strong>Les</strong> fractures <strong>du</strong> col <strong>du</strong> radius<br />

Elle représente 4 <strong>à</strong> 10% de l’ensemble des fractures <strong>du</strong> <strong>coude</strong> de l’enfant. Le mécanisme est<br />

indirect, la douleur est plutôt externe, elle est exagérée <strong>à</strong> la pression directe sur la tête radiale


et <strong>à</strong> la prono-supination passive. Il est <strong>à</strong> noter que cette fracture est fréquemment associée <strong>à</strong><br />

d’autres lésions traumatiques (Fig n°19).<br />

Le traitement est orthopédique lorsque la fracture est peut ou pas déplacée, il consiste en une<br />

immobilisation par plâtre BAB pendant 3 <strong>à</strong> 4 semaine. <strong>Les</strong> fractures déplacées seront ré<strong>du</strong>ites<br />

et stabilisées par embrochage <strong>à</strong> ciel fermé, selon la technique de Métézeau schématisée ci-<br />

dessous (Fig n°20).<br />

L’évolution est généralement favorable mais des complications peuvent survenir, nous en<br />

citons la nécrose de la tête radiale, la pseudarthrose est l’épiphysiodèse radiale supérieure.<br />

4) <strong>Les</strong> fractures de l’olécrane<br />

Fig n°19 : fracture <strong>du</strong> col <strong>du</strong> radius<br />

associée <strong>à</strong> une fracture de la diaphyse<br />

cubitale<br />

Fig n°20 : ré<strong>du</strong>ction +embrochage d’ine fracture <strong>du</strong> col <strong>du</strong> radius<br />

Fracture articulaire, elle succède généralement <strong>à</strong> un choc direct sur la face postérieure <strong>du</strong><br />

<strong>coude</strong>, exceptionnellement <strong>à</strong> une violente contraction musculaire (triceps).<br />

L’ouverture cutanée est fréquente. Cliniquement, l’impotence fonctionnelle, l’œdème et la<br />

douleur en regard de l’olécrane évoquent le diagnostic. La radiographie <strong>du</strong> <strong>coude</strong> confirme le<br />

diagnostic et analyse le trait et le déplacement fracturaire.<br />

Le traitement est orthopédique face <strong>à</strong> une fracture non déplacée, il consiste en une<br />

immobilisation par un plâtre BAB <strong>à</strong> 60° de flexion. Une flexion plus importante serait <strong>à</strong><br />

l’origine d’un déplacement secondaire par traction tricipitale sur le fragment proximal. <strong>Les</strong><br />

fractures déplacées seront ré<strong>du</strong>ites et stabilisées chirurgicalement (Fig n°21).


5) La fracture de Montéggia<br />

Elle associe une fracture <strong>du</strong> cubitus <strong>à</strong> une luxation de la tête radiale (Fig n°22). Sur le plan<br />

clinique, la fracture cubitale plus bruyante, prend souvent le devant de la scène et la luxation<br />

de la tête radiale est alors méconnue. Il ne faut jamais oublier la règle « devant toute facture<br />

isolée <strong>du</strong> cubitus, il faut éliminer une luxation de la tête radiale ». Le diagnostic étant<br />

radiologique, nous rappelons que quelque soit la position de flexion/extension <strong>du</strong> <strong>coude</strong>, la<br />

ligne qui matérialise l’axe de l’extrémité supérieure <strong>du</strong> radius doit normalement passer par le<br />

milieu <strong>du</strong> condyle externe. Si ce n’est pas le cas on pourra alors affirmer la luxation de la tête<br />

radiale (Fig n°23).<br />

Fig n°22 : Fracture de l’extrémité supérieure <strong>du</strong><br />

cubitus associée <strong>à</strong> une luxation de la tête radiale<br />

Le traitement est généralement chirurgical, la ré<strong>du</strong>ction et la synthèse de la fracture cubitale<br />

permet le plus souvent une ré<strong>du</strong>ction automatique de la luxation de la tête radiale.<br />

6) <strong>Les</strong> luxations <strong>du</strong> <strong>coude</strong><br />

a) La vraie luxation <strong>du</strong> <strong>coude</strong><br />

Fig n°21 : fracture de l’olécrane<br />

ré<strong>du</strong>ite et stabilisée par un<br />

haubanage<br />

Fig n°23 : Normalement l’axe <strong>du</strong> radius passe par<br />

le milieu <strong>du</strong> condyle externe<br />

Elles représentent 10 % des lésions traumatiques <strong>du</strong> <strong>coude</strong>, il s’agit d’une urgence<br />

thérapeutique. Cliniquement, l’impotence fonctionnelle est totale avec <strong>à</strong> l’examen une<br />

désorganisation des rapports entre les repères osseux <strong>du</strong> <strong>coude</strong> (olécrane, épicondyle et<br />

épitrochlée). La radiographie (<strong>coude</strong> F+P) confirme le diagnostic (Fig n°24) et permet de<br />

chercher d’éventuelles fractures associées, en particulier une fracture de l’épitrochlée.<br />

La ré<strong>du</strong>ction doit se faire en urgence, elle sera suivie d’une immobilisation par plâtre BAB<br />

qui sera gardé pendant quatre semaines.


Fig n° 24 : Aspect radiologique d’une luxation <strong>du</strong> <strong>coude</strong><br />

b) La pronation douloureuse<br />

C'est une subluxation <strong>du</strong> ligament annulaire <strong>du</strong> <strong>coude</strong> qui s'interpose entre la tête radiale et le<br />

condyle. Sur le plan clinique, il s’agit typiquement d’un enfant de moins de 4 ans qui a subi<br />

un mouvement de traction dans l'axe de son avant-bras. A l’examen on note une impotence<br />

fonctionnelle douloureuse <strong>du</strong> <strong>coude</strong> et de l'avant-bras avec une attitude en pronation, la<br />

mobilisation douce <strong>du</strong> <strong>coude</strong> en flexion-extension est indolore, on ne note ni déformation ni<br />

tuméfaction, la douleur est exacerbée par toute tentative de supination.<br />

Examens complémentaires<br />

• Pas nécessaires si clinique typique<br />

• Sinon, Radiographie <strong>du</strong> <strong>coude</strong> Face + Profil : Normale<br />

Traitement<br />

Manoeuvre de Broca : Mettre l'avant-bras en supination forcée puis fléchir le <strong>coude</strong>; On sent<br />

un claquement sous le pouce appuyé sur la tête radiale.<br />

V. Fractures <strong>du</strong> <strong>coude</strong> chez l’a<strong>du</strong>lte<br />

<strong>Les</strong> fractures <strong>du</strong> <strong>coude</strong> chez l’a<strong>du</strong>lte peuvent être schématiquement, superposées <strong>à</strong> celles de<br />

l’enfant, cependant certaines particularités propres <strong>à</strong> l’a<strong>du</strong>lte méritent d’être citées :<br />

• Sur le plan radiologique, le <strong>coude</strong> de l’a<strong>du</strong>lte est mature et pose<br />

moins de problèmes diagnostiques.<br />

• L’a<strong>du</strong>lte fait beaucoup plus de fractures sus et inter<br />

condyliennes, ce sont des fractures souvent complexes difficile<br />

<strong>à</strong> traitées (Fig n°25).<br />

Fig n°25 : Fractures sus et inter<br />

condylienne chez l’a<strong>du</strong>lte


Evaluation<br />

• L’a<strong>du</strong>lte fait plutôt des fractures de la tête <strong>du</strong> radius et non des<br />

fractures <strong>du</strong> col (Fig n° 26).<br />

Fig n° 26 : Fracture de la tête<br />

radiale chez l’a<strong>du</strong>lte<br />

• Jamais de pronation douloureuse chez l’a<strong>du</strong>lte.<br />

• <strong>Les</strong> complications vasculo-nerveuses et cutanées sont plus<br />

fréquentes chez l’a<strong>du</strong>lte sujet <strong>à</strong> des traumatismes plus violents.<br />

• Le traitement des fractures <strong>du</strong> <strong>coude</strong> de l’a<strong>du</strong>lte est plus<br />

chirurgical que chez l’enfant. Le but étant d’assurer une<br />

ré<strong>du</strong>ction anatomique des lésions mais aussi une stabilisation<br />

solide permettant une réé<strong>du</strong>cation précoce pour pouvoir<br />

récupérer une meilleure fonction.<br />

• La réé<strong>du</strong>cation est impérative après toute fracture <strong>du</strong> <strong>coude</strong> chez<br />

l’a<strong>du</strong>lte.<br />

1. La fracture supra condylienne en extension <strong>du</strong> <strong>coude</strong> chez l’enfant :<br />

Est la plus fréquente des lésions traumatiques <strong>du</strong> <strong>coude</strong> chez l’enfant.<br />

Est une fracture extra-articulaire dont le trait passe <strong>à</strong> travers la fossette<br />

olécrânienne.<br />

Elle entraîne une désorganisation de la ligne de Malgaigne et <strong>du</strong> triangle de<br />

Nelaton.<br />

Elle peut se compliquer d’un syndrome de Volkmann.<br />

Est toujours traitée orthopédiquement<br />

2. Sur le plan clinique certains des signes, cités ci-dessous sont en faveur d’une fracture<br />

supra condylienne en extension <strong>du</strong> <strong>coude</strong> chez l’enfant.<br />

Impotence fonctionnelle totale.<br />

Une désorganisation de la ligne de Malgaigne et <strong>du</strong> triangle de Nelaton.<br />

Une douleur sus articulaire <strong>du</strong> <strong>coude</strong><br />

Une douleur en regard de la tête radiale.<br />

Aspect de subluxation postérieure <strong>du</strong> <strong>coude</strong> et un avant bras raccourci.


3. Dans le cadre d’un traumatisme <strong>du</strong> <strong>coude</strong> chez un jeune enfant, la lecture des clichés<br />

radiologique est souvent difficile « ossification épiphysaire non encore achevée ». En<br />

cas de doute diagnostique, il est logique.<br />

De refaire l’examen clinique pour être mieux guidé lors de la lecture des<br />

clichés radiologiques.<br />

De demander une radiographie <strong>du</strong> <strong>coude</strong> controlatérale pour servir de<br />

référence.<br />

De demander un scanner <strong>du</strong> <strong>coude</strong>, il permet un diagnostic précis et rapide de<br />

toutes les lésions.<br />

De demander une IRM <strong>du</strong> <strong>coude</strong>, elle permet un diagnostic précis et rapide de<br />

toutes les lésions.<br />

4. Face <strong>à</strong> une ischémie aigue compliquant une fracture supra condylienne en extension<br />

<strong>du</strong> <strong>coude</strong> chez l’enfant.<br />

<strong>Les</strong> pouls radial et cubital homolatéraux sont absents.<br />

Il est impératif de pratiquer d’emblé une artériographie <strong>du</strong> membre supérieur.<br />

Il faut plutôt, ré<strong>du</strong>ire le déplacement fracturaire en urgence et réévaluer l’état<br />

vasculaire avant toute exploration radiologique vasculaire.<br />

II faut pratiquer une IRM <strong>du</strong> <strong>coude</strong>.<br />

Il faut faire une exploration vasculaire chirurgicale systématique de l’artère<br />

humérale.<br />

5. Le traitement d’une fracture supra condylienne en extension <strong>du</strong> <strong>coude</strong> chez l’enfant.<br />

Consiste en une immobilisation par un plâtre <strong>coude</strong> au corps pendant 6<br />

semaines.<br />

Est toujours chirurgical, il consiste en une ostéosynthèse par plaque vissée<br />

Consiste une ré<strong>du</strong>ction, immobilisation puis une réé<strong>du</strong>cation précoce et<br />

intensive.<br />

Peut en fonction de l’importance <strong>du</strong> déplacement fracturaire, soit orthopédique<br />

soit chirurgical.<br />

6. Cette radio a été pratiquée pour un enfant victime d’un accident domestique:<br />

Il s’agit d’une radio <strong>du</strong> <strong>coude</strong> de profil.<br />

Elle montre une luxation <strong>du</strong> <strong>coude</strong>.<br />

Elle montre une fracture <strong>du</strong> condyle externe.<br />

Elle montre une pronation douloureuse.<br />

7. La fracture <strong>du</strong> condyle externe <strong>du</strong> <strong>coude</strong> de l’enfant:<br />

Est une fracture articulaire <strong>du</strong> <strong>coude</strong>.<br />

Douleur et tuméfaction sont plus marquées sur le versant externe <strong>du</strong> <strong>coude</strong>.<br />

Elle est traitée par plaque vissée.<br />

Elle peut se compliqué d’une nécrose <strong>du</strong> condyle externe.


8. La fracture de l’épitrochlée <strong>du</strong> <strong>coude</strong> de l’enfant<br />

Est particulièrement fréquente chez le nourrisson.<br />

Elle peut être associée <strong>à</strong> une luxation <strong>du</strong> <strong>coude</strong>.<br />

Elle peut se compliqué d’une incarcération intra articulaire.<br />

Sont traitement est toujours chirurgical.<br />

9. La fracture de l’olécrane de l’enfant :<br />

Est une fracture articulaire <strong>du</strong> <strong>coude</strong>.<br />

Est souvent associée <strong>à</strong> des lésions cutanées postérieures <strong>du</strong> <strong>coude</strong>.<br />

Douleur et tuméfaction sont plus marquées sur le versant externe <strong>du</strong> <strong>coude</strong><br />

Elle est traitée par un plâtre brachio anté brachial en hyper flexion <strong>du</strong> <strong>coude</strong>.<br />

10. La radio de dessous, montre :<br />

Une fracture de Monteggia.<br />

Une luxation <strong>du</strong> <strong>coude</strong>.<br />

Une fracture <strong>du</strong> condyle externe.<br />

Une pronation douloureuse.<br />

Une fracture de l’extrémité supérieure de cubitus et une luxation de la tête<br />

radiale.<br />

11. La luxation traumatique <strong>du</strong> <strong>coude</strong> :<br />

Elle entraîne une désorganisation de la ligne de Malgaigne et <strong>du</strong> triangle de Nelaton.<br />

Elle peut s’associer <strong>à</strong> une fracture de l’épitrochlée<br />

Elle engendre un comblement <strong>du</strong> sillon delto-pectoral.<br />

Est une urgence thérapeutique.<br />

Son traitement est toujours chirurgical.

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