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<strong>L'AUTOPSIE</strong>
Table des matières<br />
Table des matières 3<br />
I - Introduction 7<br />
A.Introduction.....................................................................................7<br />
II - Bases légales 9<br />
A.Bases légales....................................................................................9<br />
III - Techniques de l'autopsie 13<br />
A.L'examen externe du cadavre...........................................................13<br />
B.L'examen interne............................................................................14<br />
1.Techniques d'ouverture.......................................................................14<br />
2.Examen général : (Doit être toujours complet).......................................15<br />
C.Examen détaillé..............................................................................15<br />
1.L'extrémité céphalique.........................................................................15<br />
2.La région du cou.................................................................................16<br />
3.Le thorax...........................................................................................16<br />
4.L'abdomen.........................................................................................17<br />
5.Le petit bassin....................................................................................17<br />
6.Le squelette.......................................................................................18<br />
IV - Les prélèvements médico-légaux 19<br />
A.Les prélèvements pour investigation toxicologique...............................19<br />
1.Sang.................................................................................................19<br />
2.Urines...............................................................................................19<br />
3.Contenu gastrique...............................................................................19<br />
4.Autres...............................................................................................20<br />
B.Les prélèvements pour examen anatomo-pathologique.........................20<br />
1.Que faut-il prélever au cours de l'autopsie :...........................................20<br />
2.Comment prélever..............................................................................20<br />
3.Comment conserver les fragments........................................................21<br />
4.Devenir des prélèvements....................................................................21<br />
5.Ce qu'il ne faut absolument pas faire.....................................................21<br />
C.Prélèvements biologiques pour détermination des marqueurs génétiques 21<br />
D.Prélèvement pour recherche de diatomées et mesure du strontium Sanguin<br />
........................................................................................................22<br />
1.Diatomées.........................................................................................22<br />
2.Strontium Sanguin..............................................................................22<br />
Dr. Zouhir KHEMAKHEM - Faculté de Médecine de Sfax - Année : 2008<br />
3
V - Techniques utilisées pour dater la mort 23<br />
A.Techniques utilisées pour dater la mort..............................................23<br />
B.Techniques d'identification................................................................23<br />
VI - Cas particuliers 25<br />
A.Les cadavres putréfiés.....................................................................25<br />
B.Examen du cadavre, portant une plaie par arme à feu :........................25<br />
C.L'autopsie du nouveau – né..............................................................26<br />
1.L'examen externe est très important.....................................................26<br />
2.L'examen interne................................................................................26<br />
D.L'autopsie d'un cadavre carbonisé.....................................................27<br />
VII - Rédaction du rapport d'autopsie 29<br />
4<br />
A.Rédaction du rapport d'autopsie........................................................29<br />
Dr. Zouhir KHEMAKHEM - Faculté de Médecine de Sfax - Année : 2008
Objectifs<br />
pédagogiques<br />
1. Connaître le cadre judiciaire d'une autopsie médico-légale<br />
2. Saisir les différences entre une autopsie médico-légale et scientifique.<br />
3. Réunir les arguments en faveur d'une mort suspecte.<br />
4. Indiquer les différentes étapes de l'examen médico-légal d'un cadavre.<br />
5. Evoquer l'apport de la levée de corps.<br />
6. Pratiquer une autopsie médico-légale.<br />
7. Rédiger un rapport d'autopsie médico-légale.<br />
Dr. Zouhir KHEMAKHEM - Faculté de Médecine de Sfax - Année : 2008<br />
5
I - Introduction<br />
A.Introduction<br />
Introduction 7<br />
Le médecin est le seul technicien actuellement jugé capable d'examiner un cadavre<br />
ou un blessé et d'en tirer des conclusions utiles. L'autopsie est utile à la justice, à la<br />
médecine et à la société elle-même.<br />
On distingue deux types :<br />
L'autopsie médico-légale demandée par la justice en cas mort suspecte<br />
(mort subite, accidentelle, criminelle ou suicidaire) et l'autopsie scientifique<br />
demandée par la famille ou par l'équipe médicale dont le but est de<br />
comprendre le mécanisme exact de la mort ayant un grand apport à la<br />
recherche médicale.<br />
Une autopsie médico-légale est toujours réalisée dans un but d'information<br />
précis, la plupart du temps parfaitement indiquée sur la mission d'expertise<br />
:<br />
- Déterminer la forme médico-légale de la mort : accidentelle, délictuelle,<br />
suicidaire ou criminelle.<br />
- Etablir la cause précise et les circonstances de la mort, lorsqu'il s'agit<br />
d'un homicide involontaire ou d'un meurtre.<br />
- Déterminer la date de la mort.<br />
- Identifier le cadavre (s'il est inconnu).<br />
Dr. Zouhir KHEMAKHEM - Faculté de Médecine de Sfax - Année : 2008<br />
I<br />
7
II - Bases légales<br />
A.Bases légales<br />
II<br />
Bases légales 9<br />
Devant un décès, deux éventualités peuvent se présenter pour le médecin qui sera<br />
appelé à le constater :<br />
1- lorsqu'il s'agit d'une mort manifestement d'origine naturelle, les formalités<br />
prescrites par l'état civil sont alors très simples pour pouvoir procéder à<br />
l'inhumation<br />
Le constat du décès en matière de mort de cause naturelle est une obligation légale<br />
et déontologique du médecin.<br />
En effet, l'article N° 76 de la loi N° 75-33 du 14 mai 1975 portant promulgation de<br />
la loi organique des communes stipule que le permis d'inhumer ne peut être<br />
délivré, que sous la production d'un certificat de décès délivré par un médecin.<br />
De même, l'article N° 7 du décret N° 97-1326 du 7 juillet 1997relatif aux modalités<br />
de préparation des tombes et fixant les règles d'inhumation et d'exhumation de<br />
dépouilles mortelles ou des cadavres énonce :<br />
« L'inhumation ne pourra avoir lieu qu'après l'obtention d'une autorisation délivrée<br />
par le président de la collectivité locale concernée et la présentation d'un certificat<br />
médical attestant l'heure et la date du décès ».<br />
De plus, l'article N° 26 du décret N°81- 1634 du 30 novembre 1981 portant sur le<br />
règlement général intérieur des hôpitaux, instituts et centres spécialisés relevant du<br />
Ministère de la santé publique précise :<br />
« Les décès dans les établissements hospitaliers et sanitaires sont constatés par les<br />
médecins chefs de services ou à défaut par les médecins hospitaliers ».<br />
Enfin, l'article 27 du code de déontologie médicale oblige le médecin à délivrer les<br />
certificats dont la production est prescrite par les textes législatifs et réglementaires<br />
tel le cas présent.<br />
2- Par contre, en présence d'une mort violente ou suspecte, le médecin a un rôle<br />
médico-social déterminant. Les notions de mort suspecte ou violente ont été<br />
évoquées par les textes réglementaires suivants :<br />
- L'article N° 48 de la loi N° 57-3 du 1er août 1957 réglementant. L'état civil qui<br />
précise que :<br />
« lorsqu'il y' aura des signes ou indices de mort violente ou d'autres circonstances<br />
qui donnent lieu de le soupçonner, on ne pourra faire l'inhumation qu'après qu'un<br />
officier de police, assisté d'un docteur en Médecine, aura dressé procès verbal de<br />
l'état du cadavre et des circonstances y relatives, ainsi que des renseignements,<br />
qu'il aura pu recueillir sur les prénom, nom, âge, profession, lieu de naissance et<br />
Dr. Zouhir KHEMAKHEM - Faculté de Médecine de Sfax - Année : 2008<br />
9
Bases légales<br />
10<br />
domicile de la personne décédée ».<br />
- L'article N° 28 du décret N° 81-1634 du 30 novembre 1981 portant sur le<br />
règlement général intérieur des hôpitaux, instituts et centres spécialisés relevant du<br />
ministère de la santé publique précise que :<br />
« Dans les cas de signes ou d'indices de mort violente ou suspecte d'un hospitalisé,<br />
le directeur, prévenu par le Médecin chef de service, avisé sans délai l'autorité<br />
judiciaire, conformément à la législation en vigueur ».<br />
- L'alinéa 2 de l'article N° 7 du décret N° 97-1326 du 7 juillet 1997 relatif aux<br />
modalités de préparation des tombes et fixant les règles d'inhumation stipule que :<br />
En cas de décès résultant de violence, d'un accident ou d'autres circonstances<br />
douteuses, l'inhumation ne peut être autorisée que conformément aux dispositions<br />
de l'article 48 de la loi relative à l'état civil.<br />
Dans ce cas une enquête judiciaire est toujours ouverte et une autopsie médicolégale<br />
est souvent demandée.<br />
Classiquement, les termes de mort naturelle et mort violente sont utilisés sans que<br />
les définitions qui en sont données se recoupent parfaitement.<br />
Ainsi, s'il paraît "normal" ou " naturel " qu'un sujet décède à la suite d'une grave<br />
maladie, la mort subite d'un individu, surtout lorsqu'elle survient dans un lieu<br />
public, n'apparaît pas comme naturelle à cause de sa brutalité et des circonstances<br />
de sa survenue. Elle reste, cependant, différente de la mort violente, qu'elle soit<br />
due à un homicide, un suicide ou un accident.<br />
Aux termes de mort naturelle et de mort violente, tendent à se substituer les<br />
notions de mort posant un problème médico-légal et de mort ne posant pas de<br />
problème médico-légal, ainsi le modèle international de certificat médical de cause<br />
de décès, dont l'usage en Tunisie est entré en vigueur depuis 1999 (décret n° 99-<br />
1043 du 17 mai 1999 ) comporte dans sa partie réservée à la municipalité une case<br />
à remplir par oui ou non concernent l'existence d'un obstacle médico-légal à<br />
l'inhumation du cadavre.<br />
Donc, les autopsies judiciaires sont pratiquées à la demande de la justice, et la<br />
famille ne peut en aucun cas s'y opposer.<br />
L'autopsie scientifique, médicale ou hospitalière est régie en Tunisie par la loi 91-22<br />
du 25 mars 1991 relative au prélèvement et la greffe d'organes humains.<br />
Nous citons les points les plus importants apportés par cette loi et les conditions<br />
requises pour effectuer une telle opération :<br />
Des prélèvements peuvent être effectués à des fins thérapeutiques ou<br />
scientifiques sur le cadavre d'une personne à condition qu'elle n'ait pas fait<br />
connaître, de son vivant, son refus d'un tel prélèvement ou ce dernier n'ait<br />
pas été opposé par l'une des personnes suivantes, jouissant de leur pleine<br />
capacité juridique, (et dans l'ordre ci-après : Les enfants, le père, la mère,<br />
le conjoint, les frères et sœurs, le tuteur légal).<br />
Le prélèvement ne peut être effectué même avec le consentement de l'une<br />
de ces personnes lorsque le refus à tel prélèvement a été opposé par l'une<br />
d'elles venant en rang plus proche ou par la plus âgée des enfants ou des<br />
frères et sœurs du défunt.<br />
Le refus exprimé par l'une des personnes mentionnées peut être fait auprès<br />
de la direction de l'établissement hospitalier où le décès a eu lieu et ce avant<br />
tout prélèvement. Ce refus est consigné sur le même registre et sur lequel le<br />
déclarant appose sa signature. ».<br />
Avant de procéder à un prélèvement sur un cadavre, le médecin auquel<br />
incombe la responsabilité de ce prélèvement doit s'assurer auprès de la<br />
direction de l'établissement hospitalier que le défunt, de son vivant ou l'une<br />
des personnes mentionnées ci-dessus après un décès ne s'y était pas<br />
Dr. Zouhir KHEMAKHEM - Faculté de Médecine de Sfax - Année : 2008
Bases légales<br />
opposée.<br />
Les prélèvements et les greffes d'organes ainsi que les autopsies<br />
scientifiques ne peuvent être effectués que dans les établissements publics<br />
hospitaliers autorisés à cette fin par arrêté du Ministère de la Santé<br />
Publique.<br />
Dr. Zouhir KHEMAKHEM - Faculté de Médecine de Sfax - Année : 2008<br />
11
III - Techniques de<br />
l'autopsie<br />
III<br />
L'examen externe du cadavre 13<br />
L'examen interne 14<br />
Examen détaillé 15<br />
L'autopsie médico-légale comporte obligatoirement deux temps, l'examen externe<br />
du cadavre et l'autopsie proprement dite (ouverture du corps, de la boite crânienne<br />
et éventuellement des crevées).<br />
L'autopsie doit être complète et effectuée d'une façon méthodique, car une autopsie<br />
mal faite ne se recommence pas. L'examen doit porter sur tous les viscères. Dans<br />
certains cas, des analyses toxicologiques sont nécessaires ; il faut faire des<br />
prélèvements : sang et fragments viscéraux.<br />
Il y a également intérêt à pratiquer des photographies avant et après déshabillage<br />
du cadavre ainsi que des radiographies pour rechercher et localiser des projectiles<br />
par exemple.<br />
A.L'examen externe du cadavre<br />
L'examen des lieux est primordial.<br />
1-La description du cadavre doit comporter :<br />
La taille et le poids, l'état de nutrition, la couleur de la peau ainsi que tout<br />
signe particulier : Ulcération, cicatrice, tatouage, amputation, malformation.<br />
Les signes cadavériques et leurs caractéristiques : lividités, rigidité<br />
cadavérique en terme de topographie , d'intensité de couleur et de<br />
réversibilité, putréfaction, modifications entraînées par les conditions<br />
d'environnement .<br />
La description si nécessaire de toute tâche ou autre trace visibles sur la<br />
surface du cadavre (fèces, poils, sang ou tout autre liquide biologique,<br />
etc....) , et une nouvelle inspection du corps après lavage.<br />
La description et l'examen minutieux de la tête et de la face comprenant la<br />
couleur, la longueur et la densité de la chevelure et des poils de la barbe , le<br />
massif nasal, la cavité buccale dont la muqueuse , la dentition et la langue<br />
,les oreilles y compris les régions rétro auriculaires et les conduits auditifs<br />
externes ; Les yeux notamment la couleur, la forme et la taille des pupilles :<br />
exemple : un myosis serré en tête d'épingle peut être en faveur à une<br />
intoxication aux esters organo – phosphorés, les sclérotiques et le<br />
revêtement conjonctival notamment palpébral (pour la recherche<br />
d'éventuelles pétéchies à décrire ) ; La présence d'écoulement au niveau des<br />
orifices de la face avec leurs couleur et leur odeur.<br />
Au niveau de la région cervicale : recherche d'une mobilité anormale et<br />
Dr. Zouhir KHEMAKHEM - Faculté de Médecine de Sfax - Année : 2008<br />
13
Techniques de l'autopsie<br />
contrôle de la présence ou de l'absence d'abrasion ou de toute trace ,<br />
ecchymose (y compris sous forme de pétéchies) sur toute la circonférence<br />
cervicale, dans le cas d'une pendaison il faut rechercher le sillon tout en<br />
précisant sa longueur , sa continuité et son trajet et par suite la trace du<br />
nœud .<br />
Au niveau de la région thoracique : déformation ou instabilité éventuelle,<br />
aspect des seins, description des mamelons, pigmentation éventuelle,<br />
etc.....<br />
Au niveau de la région abdominale : existence d'un ballonnement, présence<br />
de pigmentation, de cicatrice, de malformation ou de trace de contusion,<br />
etc....<br />
Les organes génitaux, de l'hymen et l'anus, recherche de matériel étranger,<br />
de blessure, abrasion, contusion, ulcération , ecchymose notamment à la<br />
face interne des cuisses et dans la région péri-anale .<br />
Au niveau des membres : recherche de déformation et mobilité anormales,<br />
malformation, traces d'injection et cicatrice, description des faces palmaires,<br />
des doigts et des orteils. Prélèvement et curage des ongles.<br />
2 – Toutes les blessures y compris abrasion, ecchymose, morsure :<br />
Doivent être décrites avec leur forme, leur taille exacte, l'orientation, les pointeurs<br />
et les bords et leur topographie par rapport aux repères anatomiques.<br />
Le pointeur des plaies doit être au besoin rasé. Les signes de réaction vitale autour<br />
des plaies, la présence de particules étrangères à l'intérieur et sur le pointeur des<br />
blessures (telles que particule de poudre), seront mentionnés sans omettre le<br />
descriptif des réactions évolutives telles que décoloration, cicatrisation ou infection<br />
secondaire. Le relevé des ecchymoses et hématomes cutanés et sous-cutanés doit<br />
comporter une incision de la peau en regard. Des prélèvements, des blessures,<br />
seront réalisés pour des investigations complémentaires histologiques par exemple.<br />
3 – Toute trace récente ou ancienne d'intervention chirurgicale ou de réanimation<br />
doit être décrite (telles que cicatrice chirurgicale, cicatrice de drainage, mise en<br />
place de cathéter intraveineux ou de stimulation cardiaque, etc.........).<br />
4 – Avant le début de l'autopsie, lorsque les éléments de l'enquête évoquent une<br />
affaire d'ordre sexuel, il convient de s'assurer que tous les orifices du corps ont fait<br />
l'objet de prélèvement par écouvillonnage.<br />
5 – Relever les empreintes digitales.<br />
6 – Vérifier que les prélèvements cutanés en vue de la recherche de résidu de tir<br />
ont été effectués lorsque la victime est supposée avoir utilisé une arme à feu<br />
7 – Il faut signaler le cas particulier de l'exhumation, il faut noter l'état du cercueil,<br />
des linges, des vêtements, ainsi que tous les éléments relevés habituellement lors<br />
d'une levée de corps, en particulier ceux qui peuvent aider à l'identification du<br />
coup.<br />
En fin, il ne faut pas omettre de pratiquer « des crevées » qui sont des incisions de<br />
la peau et des tissus sous-cutanés et musculaires, le long des membres, arrivant<br />
jusqu'à l'os, et qui servent à mettre en évidence les ecchymoses profondes.<br />
B.L'examen interne<br />
14<br />
1.Techniques d'ouverture<br />
L'ouverture du corps a pour but une bonne exposition des viscères. Classiquement,<br />
on peut pratiquer une grande incision mento-pubienne, puis dénuder le gril costal<br />
Dr. Zouhir KHEMAKHEM - Faculté de Médecine de Sfax - Année : 2008
Techniques de l'autopsie<br />
et, à l'aide du costotome ou de scie électrique, découper un large plastron<br />
thoracique, avec désarticulation sterno-claviculaire bilatérale.<br />
Cette méthode permet une bonne exposition des organes thoraco-abdominaux, la<br />
recherche aisée des fractures costales et autorise une suture facile en fin d'examen.<br />
La deuxième technique consiste à faire une incision du milieu du bord inférieur du<br />
maxillaire inférieur à la fourchette sternale, puis une incision ovalaire, de<br />
l'articulation sterno-claviculaire à la symphyse pubienne, en passant en dehors du<br />
mamelon et dans la fosse iliaque, puis en remontant de façon symétrique du côté<br />
opposé.<br />
On sectionne ensuite tous les plans de la paroi abdominale, puis le plastron<br />
thoracique au costotome. On récline alors l'ensemble de la paroi antérieure, soit de<br />
bas en haut ou plutôt de haut en bas, ce qui permet d'éviter de léser les organes<br />
médiastinaux.<br />
2.Examen général : (Doit être toujours complet)<br />
Après incision mento-pubienne, les trois cavités du cadavre : La boite crânienne, le<br />
thorax et l'abdomen, doivent être ouvertes plans par plan. En outre le canal<br />
rachidien et /ou les cavités articulaires doivent être examinés s'il existe une lésion à<br />
ce niveau.<br />
L'examen et la description des cavités doivent comporter la recherche de la<br />
présence de gaz, la mesure du volume des liquides ou de sang éventuellement<br />
présent ; L'aspect de la face interne des parois ; l'appréciation de la configuration<br />
externe des viscères et de leur juste localisation ; la recherche d'adhérence et<br />
d'obstruction intra-cavitaire.<br />
L'exploration et la dissection des tissus mous et des muscles de la région cervicale<br />
font partie intégrante de toute autopsie médico-légale.<br />
Tous les viscères doivent être examinés et découpés conformément aux règles de la<br />
pratique anatomo-pathologique. Si des lésions sont constatées, la technique de<br />
dissection pourra varier de celle habituellement suivie, dans ce cas toute<br />
modification devra être décrite et documentée.<br />
Toutes les lésions et les blessures seront décrites, taille, localisation, trajet des<br />
plaies, profondeur, direction, situation par rapport aux repères anatomiques. Le<br />
poids des organes sera relevé.<br />
C.Examen détaillé<br />
1.L'extrémité céphalique<br />
L'ouverture du crâne nécessite une technique spéciale, on incise le cuir chevelu<br />
transversalement (classique incision bi mastoïdienne). On le récline en avant et en<br />
arrière. On ouvre alors la boite crânienne à la scie plâtre selon un trait frontooccipital.<br />
La technique de dissection doit permettre l'inspection et la description du cuir<br />
chevelu ainsi que des tables externe et interne des structures osseuses du crâne et<br />
des masses musculaires temporales. L'épaisseur et l'aspect des structures osseuses<br />
et des sutures du crâne, l'aspect des méninges, du liquide céphalo-rachidien (LCR),<br />
les parois et le contenu des artères cérébrales et des sinus doivent être également<br />
décrits.<br />
La description des sutures osseuses doit comporter outre la vérification de l'absence<br />
de toute anomalie à ce niveau, le contrôle de la charnière cervico-occipitale.<br />
Dr. Zouhir KHEMAKHEM - Faculté de Médecine de Sfax - Année : 2008<br />
15
Techniques de l'autopsie<br />
16<br />
On dégage alors le cerveau sans la dure-mère, après section du chiasma optique,<br />
de la tente du cervelet, du bulbe ou de la moelle cervicale, le plus bas possible,<br />
ainsi que des paires crâniennes.<br />
Il faut rechercher un hématome intracrânien, une hémorragie méningée ou toute<br />
lésion. Faire des sections transversales au cerveau (coupes de CHARCOT). Puis on<br />
décolle la dure-mère à l'aide d'une pince. On peut ainsi mettre en évidence une<br />
fracture de la base ou des rochers.<br />
Dans certains cas, notamment pour des investigations plus précises, l'encéphale<br />
devra être prélevé en bloc, fixé en totalité, avant de procéder à sa dissection<br />
secondaire.<br />
Les tissus mous et les structures osseuses de la face devront être disséqués<br />
seulement si nécessaire et en préservant autant que faire l'aspect esthétique.<br />
2.La région du cou<br />
Il faut faire une dissection minutieuse des muscles du cou, extraction de l'axe aérodigestif,<br />
et contrôler les vaisseaux et le rachis cervical.<br />
Cette dissection est surtout nécessaire lorsque le cou porte des traces suspectes de<br />
strangulation ou lorsque l'examen du corps est négatif.<br />
L'incision va le long du bord inférieur de la mandibule et le long des clavicules. On<br />
rabat les lambeaux et on poursuit la dissection plan par plan : tissus cellulaire souscutané,<br />
plan musculaire, paquet jugulo-carotidien, thyroïde, larynx, trachée,<br />
bouche oesophagienne.<br />
Il faut faire une incision longitudinale des carotides à la recherche d'une éventuelle<br />
obstruction artérielle.<br />
On peut également être amené à prélever en bloc le pharyngo-larynx par la voie de<br />
la même incision, en le décollant le long du plan prévertébral après incision du voile<br />
du palais passant en dehors des amygdales et au-dessus de la luette.<br />
Un œdème de la région glottique ou la présence de corps étranger doit être<br />
recherché.<br />
Une dissection des cartilages thyroïde, cricoïde et de l'os hyoïde doit être faite en<br />
cas d'asphyxie mécanique par pendaison ou strangulation à la recherche d'une<br />
fracture ecchymotique, d'où le caractère vital de ces lésions.<br />
3.Le thorax<br />
Examen des culs-de-sac pleuraux. Noter l'existence de brides, la nature et le<br />
volume d'un éventuel épanchement.<br />
Examen externe du péricarde.<br />
Incision du sac péricardique. Rechercher un épanchement et noter<br />
également la nature et le volume.<br />
Prélèvement du cœur en incisant le plus haut possible les gros vaisseaux de<br />
la base (VCS, aorte et artère pulmonaire) et VCI le plus bas possible.<br />
Recueillir le sang contenu dans les cavités cardiaques en vue d'analyses<br />
toxicologiques, peser le cœur.<br />
Ouverture des cavités cardiaques, en examinant l'aspect, et l'épaisseur des<br />
différentes parois, la souplesse et l'étanchéité des valves cardiaques, les<br />
piliers et les cordages, et l'aspect de l'endocarde.<br />
On examine, les artères coronaires en les disséquant à partir des ostiums<br />
aortiques ou en les sectionnant transversalement tous les 5mm à partir de<br />
leurs origines et à chaque niveau on apprécie l'état de la lumière artérielle,<br />
l'étendue des sténoses, la présence d'une thrombose, d'une hémorragie<br />
Dr. Zouhir KHEMAKHEM - Faculté de Médecine de Sfax - Année : 2008
Techniques de l'autopsie<br />
pariétale ou d'une dissection.<br />
L'aorte doit être examinée depuis son orifice et ensuite jusqu'à l'aorte<br />
descendante à la recherche d'athérome, calcification, anévrisme et<br />
dissection ...<br />
Dans le cas particulier où l'on suspecte une embolie gazeuse, il faut<br />
sectionner les vaisseaux après ligature et ouvrir les cavités cardiaques sous<br />
l'eau, de façon à mettre en évidence une embolie gazeuse.<br />
Si l'on suspecte une embolie pulmonaire, il faut inciser longitudinalement<br />
l'artère pulmonaire et ses branches à partir du ventricule droit. Le caillot<br />
vital est adhérent aux parois, alors que le thrombus post mortem part<br />
facilement au lavage et devient cassant lorsqu'il est plongé dans le formol.<br />
Il faut également, dégager les poumons en libérant les adhérences pleurales<br />
et en sectionnant les hiles. Noter l'aspect extérieur des poumons :<br />
emphysème, tâches de TARDIEU.<br />
Sectionner le parenchyme à l'aide du couteau, noter l'aspect des tranches de<br />
section : congestion, œdème, puis emphysème, disséquer la trachée, les<br />
bronches souches et les bronches secondaires à la recherche d'un corps<br />
étranger, d'aliment en cas de fausse route ou autres indices tels que les<br />
algues en cas de noyade dans l'eau de mer.<br />
4.L'abdomen<br />
Examen de la cavité péritonéale en précisant la présence d'un éventuel<br />
épanchement sanguin, dont il faut chercher la cause ; liquidien séreux ou<br />
purulent.<br />
Prélèvement du tube digestif entre deux ligatures, ouverture de l'estomac<br />
selon la petite courbure. Noter l'importance et la nature du contenu<br />
gastrique et l'état de la digestion et éventuellement faire un prélèvement du<br />
contenu gastrique pour analyse toxicologique.<br />
Le foie doit être enlevé délicatement pour ne pas léser la surrénale. Il pèse<br />
en moyenne 1400 g. Faire des coupes et des prélèvements pour examen<br />
histologique.<br />
Tableau des poids moyens des organes (en gramme)<br />
On prélève les reins avec les surrénales que l'on sépare ensuite. On les<br />
coupe longitudinalement. Noter l'aspect des tranches de section. Rechercher<br />
une éventuelle hémorragie surrénalienne.<br />
Prélèvement de la rate.<br />
On peut alors examiner la colonne vertébrale, rechercher des ecchymoses le<br />
long du psoas, des fractures du bassin et du rachis.<br />
5.Le petit bassin<br />
Sonder la vessie, prélever les urines pour analyse toxicologique.<br />
Récliner l'intestin vers le haut après ligature du rectum.<br />
Inciser le péritoine le long du détroit supérieur, décoller le péritoine pariétal.<br />
Pratiquer la symphyséctomie. Inciser l'utérus en rasant le détroit inférieur.<br />
On peut alors remonter tout le bloc génito-rectal par la cavité abdominale et<br />
pratiquer un examen munitieux des organes : Hymen, vagin (après incision<br />
latérale jusqu'au col de l'utérus), culs –de-sac utérins et ovaires.<br />
Cet examen doit être particulièrement minutieux dans les cas de suspicion<br />
d'avortement criminel ou chez une femme enceinte.<br />
Dr. Zouhir KHEMAKHEM - Faculté de Médecine de Sfax - Année : 2008<br />
17
Techniques de l'autopsie<br />
18<br />
6.Le squelette<br />
L'examen de la cage thoracique, du rachis et du bassin fait partie intégrante de<br />
l'autopsie médico-légale de routine. Si dans un cas particulier de décès d'origine<br />
traumatique, l'autopsie nécessite une dissection des quatre membres, celle-ci doit<br />
si possible être complétée par des investigations radiologiques.<br />
Dr. Zouhir KHEMAKHEM - Faculté de Médecine de Sfax - Année : 2008
IV - Les prélèvements<br />
médico-légaux<br />
IV<br />
Les prélèvements pour investigation toxicologique 19<br />
Les prélèvements pour examen anatomo-pathologique 20<br />
Prélèvements biologiques pour détermination des marqueurs<br />
génétiques 21<br />
Prélèvement pour recherche de diatomées et mesure du<br />
strontium Sanguin 22<br />
Les différents prélèvements effectués au cours de l'autopsie, qu'ils soient à visée<br />
toxicologique, histologique ou génétique, doivent être effectués en double<br />
exemplaire, obligatoirement étiquetés de façon précise et mis sous scellés. Ces<br />
prélèvements seront conservés avec toutes les précautions d'usage, sans limitation<br />
de durée. Leur destruction ne pourra intervenir sans que le magistrat instructeur, le<br />
ministère public ou le tribunal saisi n'aient été en mesure de s'y opposer.<br />
A.Les prélèvements pour investigation toxicologique<br />
1.Sang<br />
5 à 10ml de sang veineux périphérique prélevé au niveau d'une veine<br />
fémorale ou sous-clavière sur fluorure de sodium dans un flacon en verre<br />
avec capsule de téflon et bouchon à vis pour détermination quantitative.<br />
10 à 30ml de sang intracardiaque prélevé dans un flacon ou tube sec fermé<br />
par une capsule de téflon et un bouchon à vis pour détermination<br />
qualitative.<br />
En cas de suspicion d'intoxication par des produits volatils (solvant, gaz<br />
anesthésiants, Fréon, etc) ; prélever plusieurs échantillons de 1ml de sang<br />
périphérique repartis chacun dans un flacon de 5ml en verre fermé avec une<br />
pastille de Téflon transperçable par une aiguille.<br />
2.Urines<br />
20 à 50 ml dans un flacon en verre sec sans conservateur et fermé par une capsule<br />
de Téflon et un bouchon à vis.<br />
3.Contenu gastrique<br />
50ml (en précisant le volume total mesuré au cours de l'autopsie dans un flacon en<br />
verre sec sans conservation fermé avec une capsule de Téflon et en bouchon à vis.<br />
Dr. Zouhir KHEMAKHEM - Faculté de Médecine de Sfax - Année : 2008<br />
19
Les prélèvements médico-légaux<br />
4.Autres<br />
D'autres prélèvements peuvent être faits pour une analyse toxicologique tels que :<br />
Bile.<br />
Humeur vitrée ce prélèvement permet en outre la détermination de l'heure<br />
de la mort, le dosage de l'alcool et des médicaments...<br />
Viscères : 10 à 20g des principaux viscères (cerveau, foie, rein, cœur,<br />
poumon) peuvent être prélevés dans un flacon sec sans conservateur ni<br />
alcool ni formol.<br />
Les cheveux : une analyse toxicologique peut être faite sur une mèche de<br />
cheveux, dont l'intérêt est de dépister une prise de toxique même ancienne.<br />
B.Les prélèvements pour examen anatomopathologique<br />
20<br />
En médecine légale, l'étude des organes comporte deux étapes complémentaires :<br />
En médecine légale, l'étude des organes comporte deux étapes<br />
complémentaires :<br />
L'examen microscopique réalisé secondairement au laboratoire sur les<br />
fragments d'organes prélevés et conservés à cet effet.<br />
L'examen microscopique requiert une préparation technique rigoureuse des<br />
tissus, et donc dès l'autopsie, d'importantes précautions.<br />
1.Que faut-il prélever au cours de l'autopsie :<br />
Le médecin légiste doit systématiquement prélever tout organe anormal et toute<br />
zone suspecte présente sur un organe, en veillant dans ce dernier cas, à effectuer<br />
également un prélèvement dans une zone voisine normale de l'organe afin d'avoir<br />
une base de référence.<br />
S'il n'existe aucune anomalie à l'examen macroscopique, il est néanmoins<br />
nécessaire d'effectuer des prélèvements systématiques : cœur, poumon, foie, rein,<br />
rate dans un but conservatoire.<br />
En l'absence de cause évidente de la mort, une étude microscopique des organes<br />
est parfois nécessaire (par exemple dans la mort subite). Au cours de toute<br />
autopsie, il faut penser aux suites que le magistrat pourra donner à cette affaire et<br />
prélever largement quitte à détruire secondairement les prélèvements inutiles.<br />
2.Comment prélever<br />
Le cœur, le cerveau et le larynx doivent être normalement prélevés en entier, qu'ils<br />
présentent ou non des lésions à l'examen macroscopique autopsique.<br />
Le cerveau est extrait avec précaution de la boite crânienne rincé délicatement pour<br />
le débarrasser du sang, pesé, puis mis dans le formol à 10%. Il ne doit jamais être<br />
coupé à l'état frais dans ce cas.<br />
Le cœur est ouvert selon une technique précise, rincé pour le débarrasser des<br />
caillots post mortem, pesé, puis fixé dans le formol.<br />
En ce qui concerne les autres viscères et tissus, seul un ou plusieurs petits<br />
fragments de 2 cm3 environ seront prélevés systématiquement ; Les bordures des<br />
plaies, un fragment cutané pour rechercher une pigmentation de la peau.<br />
Dr. Zouhir KHEMAKHEM - Faculté de Médecine de Sfax - Année : 2008
3.Comment conserver les fragments<br />
Les prélèvements médico-légaux<br />
Les prélèvements doivent toujours êtres conservés dans une solution de formol à<br />
10% et placés dans un récipient suffisamment grand (Le volume de la solution de<br />
formol doit être au moins 10 fois supérieur à celui des fragments ou organes<br />
prélevés).<br />
Il faut également utiliser des bocaux à large ouverture. Le formol modifie l'aspect<br />
des tissus, aussi est –il conseillé de marquer la zone anormale macroscopiquement<br />
de façon à ce qu'elle puisse être parfaitement retrouvée au laboratoire.<br />
4.Devenir des prélèvements<br />
Au laboratoire d'anatomopathologie, les prélèvements subissent plusieurs étapes<br />
techniques avant d'être inclus dans un bloc de paraffine, des coupes fines de 5µ<br />
seront effectuées, colorées et examinées au microscope optique. Les blocs sont<br />
conservés plusieurs années ainsi que les prélèvements pour éventuel réexamen ou<br />
contre expertise.<br />
5.Ce qu'il ne faut absolument pas faire<br />
Prélever simplement un fragment du cœur ou du cerveau, l'organe doit<br />
toujours être prélevé en entier.<br />
Mettre un organe ou un fragment d'organe dans le formol sans l'avoir<br />
préalablement dans des récipients trop petits ou à ouverture trop étroite ou<br />
encore dans une quantité insuffisante de formol.<br />
Oublier de fixer une étiquette avec la référence sur les prélèvements.<br />
C.Prélèvements biologiques pour détermination des<br />
marqueurs génétiques<br />
Un échantillon de sang périphérique ou intra-cardiaque de 10ml sur tube sec<br />
en plastique ou non fermé hermétiquement par un bouchon à vis.<br />
Un prélèvement du muscle strié frais de la taille d'un dé à coudre dans un<br />
flacon en plastique fermé hermétiquement par un bouchon à vis.<br />
Un prélèvement intra-vaginal par écouvillonnage multiple notamment au<br />
niveau du col utérin et des culs de sac vaginaux.<br />
Prélèvement anal par écouvillonnage multiple.<br />
Prélèvement intra-buccal par écouvillonnage multiple notamment au niveau<br />
de la région vestibulaire, le long des arcades des alvéoles dentaires.<br />
Recueil de tous poils étrangers trouvés sur le corps et notamment au niveau<br />
de la région pubienne.<br />
Prélèvement d'une trentaine de cheveux par arrachage.<br />
En cas de corps putréfié ou partiellement découpé, prélever de la moelle<br />
osseuse au niveau de la cavité médullaire d'un os long, un fragment de<br />
cartilage chondro-costal ou tout fragment de tissus viscéral le moins putréfié<br />
possible.<br />
Tous les prélèvements seront conservés au frigidaire à – 4° C pour une durée<br />
inférieure à 24h et au delà au congélateur à – 20°C.<br />
Dr. Zouhir KHEMAKHEM - Faculté de Médecine de Sfax - Année : 2008<br />
21
Les prélèvements médico-légaux<br />
D.Prélèvement pour recherche de diatomées et<br />
mesure du strontium Sanguin<br />
22<br />
1.Diatomées<br />
2 x 10g de tissus hépatique, pulmonaire, rénal et cérébral.<br />
2 x 10g de moelle osseuse prélevée au niveau de la diaphyse d'un os long<br />
(généralement de fémur).<br />
Au lieu de la découverte du corps, prélèvement d'un litre d'eau avec gravier<br />
provenant du lit ou du bord du cours d'eau ou de l'étang.<br />
Les prélèvements tissulaires doivent être conservés au congélateur dans des<br />
flacons en plastique hermétiquement fermés par des bouchons vissants.<br />
2.Strontium Sanguin<br />
5ml de sang prélevé au niveau de l'oreillette ou du ventricule gauche par<br />
incision avec extraction du cœur.<br />
Le prélèvement sera conservé dans un flacon en plastique à bouchon vissé<br />
hermétiquement puis congelé immédiatement en attendant l'analyse.<br />
Dr. Zouhir KHEMAKHEM - Faculté de Médecine de Sfax - Année : 2008
V - Techniques<br />
utilisées pour dater<br />
la mort<br />
V<br />
Techniques utilisées pour dater la mort 23<br />
Techniques d'identification 23<br />
A.Techniques utilisées pour dater la mort<br />
Evaluation de la rigidité cadavérique et des lividités cadavériques.<br />
Détermination de la température intra-corporelle (rectale) au moyen d'un<br />
thermomètre à thermo résistance et corrélation avec la température<br />
ambiante.<br />
Déterminer la concentration en potassium de l'humeur vitrée qui devra être<br />
centrifugée après prélèvement et conservé à + 4°C ou – 20°C si délai<br />
supérieur à 48 h avant analyse.<br />
Entomologie médico-légale.<br />
Prélèvement des insectes environnant (mouches et coléoptères),<br />
conservation à l'état vivant ou après traitement à l'éther.<br />
Recueil des pulpes, larves et autres insectes, en précisant la région<br />
anatomique du prélèvement, conservation dans l'alcool à 70° après<br />
immersion 20 à 30 secondes dans l'eau bouillante.<br />
B.Techniques d'identification<br />
L'identification médico-légale comporte :<br />
La description des vêtements, des effets personnels et des objets de valeur ;<br />
Le recueil des empreintes digitales, la mensuration du tour de poignet et la<br />
longueur des pieds ;<br />
- Un examen radiologique avant et après déshabillage du corps ;<br />
- Un orthopantomogrammme ;<br />
- Un examen du corps particulièrement détaillé avec relevé des traits du<br />
visage, de la couleur des cheveux et du style de la coiffure, de la couleur<br />
de la pilosité, des cicatrices et de toute autre particularité anatomique.<br />
- L'exérèse des maxillaires inférieurs et supérieurs (si nécessaire) pour un<br />
relevé odontologique soigneux confié à un spécialiste ;<br />
- La recherche d'un état antérieur pathologique ou constitutionnel à<br />
l'autopsie ;<br />
- La détermination de l'âge par l'étude des articulations et du réseau<br />
vasculaire ;<br />
- La détermination de la taille et du sexe par l'examen du squelette ;<br />
Dr. Zouhir KHEMAKHEM - Faculté de Médecine de Sfax - Année : 2008<br />
23
Techniques utilisées pour dater la mort<br />
24<br />
- La recherche de tout élément prothétique ou assimilé (pace maker,<br />
plaque, clous et vis d'ostéosynthèse......) ;<br />
- Des prélèvements à visée toxicologique (recherche d'une prise<br />
médicamenteuse, toxicomanie, exposition professionnelle) à visée<br />
histologique (état pathologique antérieur) et génétique ( pour<br />
identification par les marqueurs appropriés).<br />
Dr. Zouhir KHEMAKHEM - Faculté de Médecine de Sfax - Année : 2008
VI - Cas particuliers<br />
A.Les cadavres putréfiés<br />
VI<br />
Les cadavres putréfiés 25<br />
Examen du cadavre, portant une plaie par arme à feu : 25<br />
L'autopsie du nouveau – né 26<br />
L'autopsie d'un cadavre carbonisé 27<br />
La présence d'un état de putréfaction n'enlève en rien la nécessité d'une autopsie<br />
complète. L'identification peut dans de tels cas s'avérer problématique :<br />
les investigations radiologiques permettront d'exclure ou de mettre en<br />
évidence des fractures osseuses, la présence de corps étrangers tels que<br />
projectiles, prothèses...<br />
Nécessité de procéder à une dissection systématique de toutes les cavités du<br />
corps.<br />
Les investigations toxicologiques notamment la détermination de<br />
l'alcoolémie devront être réalisées mais interprétées avec précaution.<br />
B.Examen du cadavre, portant une plaie par arme à<br />
feu :<br />
Repérer les tâches de sang (giclures) sur toute la surface du corps.<br />
Description minutieuse et précise des plaies correspondant aux orifices<br />
d'entrée et de sortie des projectiles en mentionnant leur localisation par<br />
rapport aux repères anatomiques et leur distance par rapport à la plante des<br />
pieds et parfois à la crête iliaque ou aux ischions.<br />
Recherche des marques de pression de la bouche du canon sur le<br />
revêtement cutané, les traces de poudre, de brûlure ou de résidus de tir.<br />
Examen radiologique avant et / ou pendant les opérations d'autopsie si<br />
nécessaire.<br />
Détermination et matérialisation du trajet et trajectoire des projectiles sous<br />
trois angles (frontal, sagittal, transversal).<br />
Prélèvement du revêtement cutané situé au pourtour de l'orifice d'entrée et<br />
conservation au froid pour recherche de résidus de tir.<br />
Tout corps étranger, projectile, fragment de projectile, grain de plomb,<br />
seront prélevés, mis sous scellés pour faire l'objet d'investigation balistique<br />
Dr. Zouhir KHEMAKHEM - Faculté de Médecine de Sfax - Année : 2008<br />
25
Cas particuliers<br />
(éviter de prélever les projectiles avec une pince afin de ne pas altérer le<br />
métal).<br />
C.L'autopsie du nouveau – né<br />
26<br />
L'autopsie du nouveau-né revêt quelques caractéristiques particulières. Elle est<br />
centrée sur la question de savoir si l'enfant a respiré ou non.<br />
1.L'examen externe est très important<br />
Il permet de noter – le sexe, le poids, le périmètre crânien, les diamètres<br />
antéro-postérieurs et le bi-pariétal de la tête.<br />
Il permet d'examiner la surface cutanée, l'enduit sébacé ; le développement<br />
des ongles (qui, à terme, dépassent légèrement la pulpe des doigts).<br />
Le cordon, sa longueur, l'aspect de son extrémité, déchiré avec ou sans<br />
ligature.<br />
Les traces de violence externes.<br />
Le périmètre thoracique, l'importance de la bosse séro-sanguine et sa<br />
localisation.<br />
La cavité buccale et les conjonctives.<br />
La région péribuccale et du nez doit être examinée en cas de suspicion d'une<br />
asphyxie mécanique par suffocation (exemple main ou autre) avec<br />
recherche des ecchymoses.<br />
2.L'examen interne<br />
On pratique les mêmes incisions que chez l'adulte mais quelques points particuliers<br />
sont à préciser.<br />
La perméabilité de la veine ombilicale, jusqu'à la veine porte,<br />
Examen minutieux du cou ;<br />
Prélèvement du thymus (qui pèse environ 15g) ;<br />
Ablation des poumons après ligature de la trachée, afin de pratiquer les<br />
épreuves de docimasie pulmonaire hydrostatique.<br />
Cette épreuve est destinée à apprécier si l'enfant a respiré ou non.<br />
Si le nouveau-né a respiré les poumons entiers flottent dans l'eau, et un fragment<br />
de poumon continue à flotter, même après écrasement entre deux doigts.<br />
Si le nouveau-né n'a pas respiré, les poumons immergés coulent au fond d'eau.<br />
Une cause d'erreur réside dans la putréfaction : Des bulles de gaz putrides peuvent<br />
causer une fausse dilatation des poumons qui flottent alors dans l'eau.<br />
Une autre cause d'erreur peut être dans la carbonisation : la formation de bulles<br />
gazeuses donne au poumon n'ayant pas respiré un aspect pseudo-alvéolaire, alors<br />
que le poumon ayant respiré montre un aplatissement des alvéoles et une<br />
rétraction des bronches.<br />
L'examen microscopique est alors indispensable pour renseigner sur la respiration,<br />
et sur un état éventuellement pathologique des poumons.<br />
Dr. Zouhir KHEMAKHEM - Faculté de Médecine de Sfax - Année : 2008
D.L'autopsie d'un cadavre carbonisé<br />
Cas particuliers<br />
La carbonisation est une brûlure, généralement thermique, de 4éme degré elle<br />
donne au cadavre certains points particuliers.<br />
Une réduction du volume et du poids du corps pouvant donner à un cadavre<br />
d'adulte la taille de celui d'un adolescent, voire d'un enfant.<br />
Une rétraction des tissus, qui découvre les dents et provoque par la flexion<br />
des segments de membres qu'elle entraîne des attitudes trompeuses de<br />
"lutte " ou de " défense " .<br />
Des déchirures et fractures spontanées pouvant aboutir à une ouverture des<br />
cavités crâniennes ou thoraco-abdominales.<br />
La peau est noirâtre, protége les plans musculo-aponévrotiques qui sont souvent<br />
bien conservés.<br />
La découverte d'un cadavre sur les lieux d'un incendie peut poser le problème de<br />
l'étiologie du décès : Mort naturelle ? Accident ? Suicide ? Homicide ? Et de la<br />
chronologie du décès par rapport à l'incendie.<br />
Le diagnostic médico-légal de mort par incendie est parfois difficile. Les brûlures ne<br />
sont pas constantes et la détermination de leur survenue pré-mortem n'est pas<br />
toujours aisée, notamment en cas de carbonisation.<br />
La présence d'une quantité suffisante de monoxyde de carbone est un signe vital<br />
très fiable, car ce gaz ne pénètre jamais en quantité notable dans le sang d'un<br />
cadavre.<br />
La constatation macroscopique de brûlures des muqueuses linguale et pharyngée et<br />
d'une spume rosée mêlée de suie dans les voies respiratoires supérieures et même<br />
inférieures est typique de la mort par incendie.<br />
De même, l'histopathologie des voies aériennes est un apport diagnostique de très<br />
grande valeur (nécrose plus au moins profonde de la muqueuse trachéale souvent<br />
associée à des dépôts de suie dans la lumière).<br />
Dr. Zouhir KHEMAKHEM - Faculté de Médecine de Sfax - Année : 2008<br />
27
VII - Rédaction du<br />
rapport d'autopsie<br />
A.Rédaction du rapport d'autopsie<br />
VII<br />
Rédaction du rapport d'autopsie 29<br />
Le compte rendu d'une autopsie judiciaire doit obéir à des règles conventionnelles<br />
de formes et doit répondre aux questions posées.<br />
Le rapport doit comporter, après le préambule habituel :<br />
Une partie descriptive du cadavre : sexe, taille, poids, âge apparent,<br />
corpulence, rigidité, lividités, constatations négatives et positives externes ;<br />
Le compte rendu détaillé objectif des constatations macroscopiques des<br />
différents tissus et organes (un plan imposé n'est pas indispensable, il peut<br />
être utile pour ne pas omettre un organe) ;<br />
Discussion : elle doit intégrer, en langage clair, les circonstances du décès et<br />
les constatations effectuées, afin d'aboutir à un diagnostic. Toute hypothèse<br />
doit être argumentée et doit reposer sur des bases morphologiques. Il<br />
convient d'exclure toute interprétation hasardeuse et à priori romancée.<br />
Conclusions : claires et concises, en précisant les circonstances et les causes<br />
de la mort et indiquant s'il existe des indices de crime ou délit.<br />
Cette conclusion doit permettre de classer le décès dans l'une des catégories<br />
suivantes :<br />
Mort naturelle : due à une pathologie ni violente, ni toxique, mort non<br />
provoquée (du moins par des agents pénalement non responsable = virus,<br />
bactéries ....) .<br />
Mort violente : mort provoquée : crime, accident ou suicide.<br />
Mort vraisemblablement d'origine toxique : aspect compatible, pas de<br />
lésions mortelles, prélèvements obligatoires.<br />
Mort vraisemblablement naturelle : pas de violence, lésions insuffisantes<br />
pour expliquer le décès, prélèvements toxicologiques indispensables.<br />
Mort sans étiologie évidente : investigations négatives, pas de pathologie ni<br />
de violence, prélèvements toxicologiques indispensables.<br />
Cette conclusion doit préciser s'il existe des lésions de violence associées, avec ou<br />
sans rapport avec le décès.<br />
Les prélèvements à visée histologique effectués sont précisés s'ils sont susceptibles<br />
d'apporter des éléments diagnostiques, la conclusion doit les noter à moins qu'elle<br />
ne soit faite qu'après examen microscopique.<br />
Dans tous les cas, la préoccupation de la justice, gardienne de l'ordre social, est de<br />
savoir si un tiers est éventuellement impliqué dans ce décès. Si tel n'est pas le cas,<br />
le diagnostic étiologique précis de la mort n'est pas judiciairement indispensable.<br />
Dr. Zouhir KHEMAKHEM - Faculté de Médecine de Sfax - Année : 2008<br />
29
Rédaction du rapport d'autopsie<br />
30<br />
Le diagnostic de mort naturelle inexpliquée satisfait le magistrat.<br />
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