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LES TUMEURS DE LA VESSIE

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<strong>LES</strong> <strong>TUMEURS</strong> <strong>DE</strong><br />

<strong>LA</strong> <strong>VESSIE</strong>


Table des matières<br />

Table des matières 3<br />

I - Épidémiologie 9<br />

A. Fréquence........................................................................................9<br />

B. Facteurs de risque.............................................................................9<br />

1. Le tabac............................................................................................. 9<br />

2. L'exposition professionnelle.................................................................10<br />

3. Bilharziose urinaire, infection et irritation chroniques vésicales.................10<br />

4. Autres facteurs..................................................................................10<br />

II - Anatomo-Pathologie 11<br />

A. Macroscopie (sur les données de la cystoscopie)................................. 11<br />

B. Microscopie (étude histologique)....................................................... 11<br />

1. Types histologiques............................................................................11<br />

2. Grade histologique............................................................................. 12<br />

3. Stade............................................................................................... 12<br />

III - Diagnostic 13<br />

A. Signes cliniques..............................................................................13<br />

1. Signes directs....................................................................................13<br />

2. Signes indirects................................................................................. 13<br />

B. Examen clinique..............................................................................14<br />

IV - Bilan morphologique 15<br />

A. Échographie abdomino-pelvienne......................................................15<br />

B. Urographie intraveineuse (UIV).........................................................16<br />

C. Cytologie urinaire............................................................................16<br />

D. Endoscopie vésicale (cystoscopie).....................................................16<br />

V - Histoire naturelle d'une TV 19<br />

A. Les TV superficielles (TVS)............................................................... 19<br />

B. Les TV infiltrantes (TVI)...................................................................19<br />

VI - Facteurs pronostiques 21<br />

3


A. Facteurs cliniques............................................................................21<br />

B. Facteurs histopathologiques..............................................................21<br />

VII - Bilan d'extension 23<br />

A. Bilan locorégional............................................................................23<br />

B. Bilan général..................................................................................23<br />

VIII - Traitement 25<br />

A. Moyens..........................................................................................25<br />

1. Résection trans-urétrale de vessie (RTUV).............................................25<br />

2. Instillations endovésicales...................................................................26<br />

3. Chirurgie.......................................................................................... 26<br />

4. Radiothérapie....................................................................................27<br />

5. Chimiothérapie générale..................................................................... 27<br />

6. association radio-chimiothérapie.......................................................... 27<br />

B. Indications opératoires.....................................................................27<br />

C. Résultats........................................................................................28<br />

IX - QCM 29<br />

4


Objectifs<br />

1. Décrire les particularités épidémiologiques et les facteurs de risque des tumeurs<br />

vésicales.<br />

2. Décrire les particularités anatomopathologiques et le mode d'extension des tumeurs<br />

vésicales.<br />

3. Suspecter, devant des éléments cliniques, une tumeur vésicale.<br />

4. Confirmer, par des examens para-cliniques, le diagnostic de tumeur vésicale.<br />

5. Apprécier, sur des examens cliniques et para-cliniques, le degré d'extension locorégionale<br />

et générale d'une tumeur vésicale.<br />

6. Organiser la prise en charge thérapeutique d'une tumeur vésicale en fonction de son<br />

extension.<br />

7. Evaluer sur des éléments cliniques et para-cliniques, le pronostic des tumeurs<br />

vésicales après traitement approprié.<br />

8. Organiser la surveillance d'un malade traité pour tumeur vésicale en fonction du type<br />

de traitement conservateur ou radical.<br />

5


Introduction<br />

La tumeur de vessie (TV) est la tumeur la plus fréquente des voies excrétrices<br />

urinaires.<br />

Le terme de tumeurs de vessie regroupe un spectre de tumeurs ayant un potentiel<br />

d'agressivité extrêmement variable, d'où leur répartition en : TV superficielles (TVS)<br />

et TV infiltrantes (TVI).<br />

Le problème des TVS est d'apprécier leur potentiel agressif, c'est-à-dire leur risque<br />

de progression en stade et/ou en grade, afin d'adapter le traitement qui est souvent<br />

conservateur.<br />

Dans près de 70% des cas, les TV infiltrantes sont initialement des tumeurs<br />

superficielles qui ont évoluer vers l'infiltration. Leur meilleur traitement est la<br />

cystectomie totale.<br />

7


I - Épidémiologie<br />

A. Fréquence<br />

Fréquence 9<br />

Facteurs de risque 9<br />

Dans le monde :<br />

- Les TV représentent 3% de l'ensemble des cancers.<br />

- Elle occupe la 4ème position (après les cancers broncho-pulmonaires, du<br />

côlon, et de la prostate).<br />

- Age de survenue : à partir de 50 ans avec un maximum entre 60 et 70<br />

ans.<br />

- Prédominance masculine nette : Sex ratio 3/1 (entrain de diminuer ces<br />

dernières années / tabagisme plus important chez la femme, autres<br />

facteurs de risques...).<br />

En Tunisie : Sex ratio 7/1<br />

- Chez l'homme : c'est le 2ème cancer (11% de l'ensemble des cancers<br />

masculins) et le 1er cancer urologique, avec une incidence de<br />

10/100.000.<br />

- Chez la femme : c'est le 8ème cancer (2% de l'ensemble des cancers),<br />

avec une incidence de1,2 / 100.000.<br />

B. Facteurs de risque<br />

1. Le tabac<br />

C'est le carcinogène le plus important contribuant au développement des<br />

tumeurs urothéliales. Risque relatif multiplié par 4.<br />

Le risque de cancer de la vessie est élevé chez les fumeurs, car les<br />

substances toxiques du tabac (amines aromatiques, nitrosamines et<br />

hydrocarbures polycycliques), inhalées par les poumons, même<br />

passivement, sont éliminées par les reins et la vessie.<br />

Un effet dose a été mis en évidence dans plusieurs études. Environ 60% des<br />

patients qui ont un cancer de la vessie sont des fumeurs actifs ou des<br />

anciens fumeurs.<br />

I<br />

9


Épidémiologie<br />

10<br />

2. L'exposition professionnelle<br />

25% des tumeurs de vessie sont en relation avec des expositions<br />

professionnelles.<br />

Certaines substances carcinogènes utilisées dans l'industrie chimique<br />

sont incriminées, tels les amines aromatiques (dérivés de l'aniline) et des<br />

dérivés des hydrocarbures (benzidine) utilisées dans l'industrie de la<br />

teinture, du caoutchouc, de la métallurgie et ceux nécessitant l'usage de<br />

goudrons.<br />

Il s'agit d'une maladie professionnelle nécessitant une surveillance<br />

biannuelle des salariés exposés par une cytologie urinaire.<br />

3. Bilharziose urinaire, infection et irritation chroniques<br />

vésicales<br />

La bilharziose urinaire prédispose au cancer de vessie de type épidermoïde.<br />

Alors que ce type histologique ne représente que 3 à 7 % des cancers<br />

infiltrants de vessie dans le monde, il est retrouvé dans 70 % des cas de<br />

tumeurs de vessie en Egypte, où la prévalence de la bilharziose est de 45%.<br />

L'infection et l'irritation chronique vésicales (lithiase vésicale, sonde vésicale<br />

à demeure et cystite à répétition chez la femme) sont retenues comme<br />

facteurs favorisant le développement de tumeurs vésicales épidermoïdes.<br />

4. Autres facteurs<br />

Certains facteurs semblent augmenter le risque de cancer de vessie sans que leur<br />

rôle soit formellement prouvé, à savoir :<br />

L'irradiation pelvienne à forte dose.<br />

Virus oncogènes<br />

Les édulcorants (saccharine et cyclamate) et la consommation de café.


II - Anatomo-<br />

Pathologie<br />

II<br />

Macroscopie (sur les données de la cystoscopie) 11<br />

Microscopie (étude histologique) 11<br />

A. Macroscopie (sur les données de la cystoscopie)<br />

C'est la cystoscopie qui fournira la meilleure description macroscopique des<br />

lésions endovésicales. L'aspect, le nombre, la taille et la localisation des lésions<br />

peuvent être synthétisés sur un schéma pour réaliser une cartographie vésicale.<br />

On distingue trois aspects macroscopiques différents :<br />

Tumeurs papillaires de développement exophytique (dans la cavité<br />

vésicale) : peuvent être :<br />

- pédiculées.<br />

- sessiles (dépourvues de pédicule mais conservant une structure<br />

papillaire).<br />

- papillomatose vésicale diffuse (prolifération papillaire extensive<br />

intéressant la quasi totalité de la muqueuse vésicale).<br />

Tumeurs non papillaires ou solides (sans aucune structure papillaire) :<br />

ces tumeurs peuvent être bourgeonnantes et ulcérées mais le plus souvent à<br />

développement endophytique à l'intérieur de la paroi vésicale.<br />

Tumeurs planes : lésions tumorales intéressant la couche superficielle de<br />

la muqueuse vésicale (cis: carcinome in situ).<br />

B. Microscopie (étude histologique)<br />

1. Types histologiques<br />

a) Tumeurs épithéliales +++ :<br />

Les tumeurs épithéliales représentent la quasi-totalité des tumeurs vésicales (plus<br />

de 90%).<br />

Carcinome à cellules transitionnelles de la vessie (CCT) +++ : encore<br />

appelé carcinome urothélial ou carcinome para-malpighien : 75 à 90% des<br />

TV épithéliales. Ils se caractérisent par leur différenciation cellulaire (le<br />

grade histologique) et leur pénétration dans la paroi vésicale (stade).<br />

Plus rarement : Carcinome épidermoïde (5%), Adénocarcinome (1%),<br />

11


Anatomo-Pathologie<br />

12<br />

Caricno-sarcomes.<br />

b) Tumeurs non épithéliales : (rares)<br />

Tumeurs conjonctives bénignes.<br />

Tumeurs malignes : sarcomes, lymphomes.<br />

c) Tumeurs secondaires (rectum, ovaire, prostate...).<br />

2. Grade histologique<br />

Une classification regroupe les carcinomes urothéliaux en 3 grades selon la<br />

différenciation cellulaire, de gravité croissante.<br />

G0 : cellules normales.<br />

G 1 : très bien différenciées.<br />

G 2 : modérément différenciées.<br />

G 3 : peu ou pas différenciées.<br />

3. Stade<br />

Il correspond à la profondeur de la présentation dans la paroi vésicale.<br />

On isole essentiellement 2 grands groupes de TV selon le degré d'infiltration de la<br />

paroi vésicale :<br />

TV superficielles (atteinte uniquement de la muqueuse vésicale).<br />

et TV infiltrantes (franchissement membrane basale et infiltration de<br />

musculeuse).<br />

Image 1 : Figure 1 : Classification TNM des TV<br />

Cas particulier du carcinome in situ (CIS) :<br />

Il s'agit d'une lésion de haut grade, développée en muqueuse plane, ne<br />

comportant aucune structure végétante ni d'effraction de la membrane<br />

basale, pouvant apparaître, macroscopiquement, comme une lésion<br />

érythémateuse, plus ou moins disséminée dans la vessie. Dans 90 % des<br />

cas, le CIS accompagne une tumeur primitive (il est primitif dans seulement<br />

10 % des cas). Il se distingue des autres tumeurs superficielles par son<br />

caractère volontiers considéré comme péjoratif.


III - Diagnostic<br />

A. Signes cliniques<br />

1. Signes directs<br />

III<br />

Signes cliniques 13<br />

Examen clinique 14<br />

Hématurie +++ : Elle constitue le signe clinique le plus fréquent. Elle est<br />

présente chez près de 85% des patients. Elle est typiquement<br />

macroscopique, isolée, terminale ou à renforcement terminal et indolore.<br />

Elle oriente d'emblée vers une origine vésicale. Toute hématurie doit<br />

suspecter en premier une tumeur de vessie. Une hématurie microscopique<br />

n'est pas caractéristique de tumeur de vessie, mais elle peut la révéler<br />

surtout lorsqu'il existe des facteurs de risque tel que le tabac. Son<br />

importance est indépendante du stade tumoral et du grade cellulaire.<br />

Signes d'irritation vésicale : brûlures mictionnelles, pollakiurie, mictions<br />

impérieuses. Ils sont observés dans 20% des cas. En l'absence d'infection<br />

urinaire concomitante ou de lithiase vésicale ou de tumeur vésicale évidente,<br />

la persistance de symptômes irritatifs avec ou sans hématurie doit faire<br />

suspecter l'existence d'un CIS vésical.<br />

Cystite : une infection urinaire basse chez l'homme doit faire<br />

systématiquement rechercher une TV (cystite néoplasique), même avec un<br />

ECBU positif.<br />

2. Signes indirects<br />

dus à un envahissement locorégional ou métastatique. Il peut s'agir de :<br />

Signes d'obstacle urétéral (lombalgies, anurie).<br />

Rétention aiguë d'urine sur caillots sanguins.<br />

Signes de compression pelvienne (œdème des membres inférieurs,<br />

phlébite).<br />

13


Diagnostic<br />

B. Examen clinique<br />

14<br />

Il est le plus souvent normal pour une TV superficielle. En effet, il est rare que la<br />

tumeur soit aussi volumineuse qu'elle soit palpable par une palpation appuyée de<br />

l'hypogastre chez un patient maigre.<br />

Les touchers pelviens (toucher rectal chez l'homme et toucher vaginal chez la<br />

femme), sont systématiques. Ils recherchent une infiltration du plancher pelvien<br />

surtout lorsque la tumeur est de siège trigonal avec un envahissement locorégional<br />

important.<br />

Le reste de l'examen recherchera un globe vésical (sur caillots sanguins), un<br />

contact lombaire (hydronéphrose obstructive), ou des signes de métastases (nodule<br />

hépatique, ganglion, œdème des membres inférieurs).


IV - Bilan<br />

morphologique<br />

A. Échographie abdomino-pelvienne<br />

IV<br />

Échographie abdomino-pelvienne 15<br />

Urographie intraveineuse (UIV) 16<br />

Cytologie urinaire 16<br />

Endoscopie vésicale (cystoscopie) 16<br />

Examen anodin, réalisé par voie suspubienne et à vessie pleine. Elle peut montrer<br />

des végétations endo-luminales dont elle précise le siège, la taille, et le nombre.<br />

Elle précise également le degré de retentissement sur le haut appareil urinaire.<br />

Le diagnostic différentiel peut se poser avec les caillots sanguins. Une échographie<br />

négative ne permet pas d'éviter la cystoscopie lorsqu'une tumeur de vessie st<br />

suspectée<br />

Image 2 : Figure 2 : Echographie vésicale : lésion bourgeonnante pariétale<br />

15


Bilan morphologique<br />

B. Urographie intraveineuse (UIV)<br />

L'UIV montre la tumeur sous forme de lacune vésicale (image typique) au niveau<br />

d'une partie de la vessie. Elle peut montrer d'autres signes indirects en faveur<br />

d'une infiltration de la musculeuse vésicale / une amputation d'une corne vésicale,<br />

une rigidité pariétale, ou une obstruction urétérale avec une dilatation unilatérale<br />

du haut appareil urinaire.<br />

Mais, cet examen a une sensibilité faible puisqu'une petite TV est parfois invisible.<br />

Elle reste cependant l'examen de référence pour la détection d'une tumeur du haut<br />

appareil au cours de l'évolution des tumeurs de vessie.<br />

C. Cytologie urinaire<br />

La cytologie urinaire est un outil simple, rapide et peu coûteux qui permet de<br />

détecter la présence de cellules tumorales de haut grade dans les urines avec<br />

une très grande sensibilité. Cet examen est devenu de routine dans le suivi des<br />

tumeurs de vessie traitées.<br />

D. Endoscopie vésicale (cystoscopie)<br />

16<br />

Image 3 : Figure 3 : UIV : Lacunes intravésicales<br />

La cystoscopie est l'examen de référence qui permet le diagnostic<br />

macroscopique et de réaliser des biopsies de la tumeur et des zones suspectes.<br />

L'endoscopie diagnostique précise les caractères de la tumeur : siège, nombre<br />

(unique ou multiple), taille, aspect macroscopique, et type d'implantation. Elle<br />

précise également l'état de la muqueuse avoisinante.<br />

Cette exploration constitue souvent le premier temps de la résection de la tumeur<br />

(RTUV : résection trans-urétrale de vessie).<br />

Une fois on a individualisé une tumeur vésicale, une résection complète et profonde<br />

de la tumeur doit être réalisée. Cette résection a plusieurs intérêts :


Intérêt diagnostique : elle apporte le matériel pour une preuve histologique.<br />

Intérêt thérapeutique : en cas de TSV, une résection complète et profonde<br />

(jusqu'au muscle) peut être suffisante pour le traitement initial.<br />

Stadification tumorale pour la conduite à tenir ultérieure (grade et stade de<br />

la tumeur).<br />

Image 4 : Figure 4 : Aspect endoscopique d'une TV<br />

Bilan morphologique<br />

17


V - Histoire naturelle<br />

d'une TV<br />

V<br />

Les TV superficielles (TVS) 19<br />

Les TV infiltrantes (TVI) 19<br />

La TV est une maladie de tout l'urothélium. Elle est caractérisée par sa multifocalité<br />

et sa grande tendance à récidiver sur l'ensemble de l'urothélium. D'où la nécessité<br />

d'une surveillance régulière et prolongée.<br />

A. Les TV superficielles (TVS)<br />

Les TVS posent 2 problèmes majeurs : le risque de récidive et le risque de<br />

progression.<br />

Récidive : récurrence sur un même mode (même grade et même stade) :<br />

50% des tumeurs Ta-T1.<br />

Progression : récurrence en un stade ou un grade plus élevé (10% Ta, 30%<br />

T1).<br />

La fréquence de ces deux risques dépend surtout du grade et du stade de la TV<br />

initiale. Ainsi, les TVS sont réparties en trois sous groupes en fonction de ces<br />

risques évolutifs.<br />

Remarque<br />

Classification des tumeurs superficielles de vessie en fonction du pronostic<br />

:<br />

Faible risque : tumeur Ta grade 1 unique de moins de 3 cm non récidivée.<br />

Risque intermédiaire : Ta grade 1-2 multifocale et/ou récidivante, T1 grade<br />

1-2.<br />

Haut risque : Ta grade 3, T1 récidivante, T1 grade 3, CIS.<br />

B. Les TV infiltrantes (TVI)<br />

Le risque de métastase et de décès est important, ce qui justifie un traitement<br />

locorégional radical.<br />

19


VI - Facteurs<br />

pronostiques<br />

A. Facteurs cliniques<br />

VI<br />

Facteurs cliniques 21<br />

Facteurs histopathologiques 21<br />

a) Les métastases ganglionnaires : elles influencent beaucoup la survie à<br />

5 ans qui varie de 0 à 20% en cas de métastase ganglionnaire régionale.<br />

b) Les caractéristiques de la tumeur : une tumeur multifocale ou<br />

volumineuse ou d'accès difficile à la résection est de plus mauvais pronostic<br />

qu'une tumeur unifocale, de petite taille et d'accès facile.<br />

c) La réponse aux instillations endovésicale de BCG : une récidive<br />

précoce (dans moins de 3 mois) après les instillations annonce une seconde<br />

récidive et une progression du stade dans plus de la moitié des cas.<br />

B. Facteurs histopathologiques<br />

a) Le type histologique : tous les carcinomes rares de la vessie<br />

(sarcomatoïdes, épidermoïdes, neuroendocrines...) ont un plus mauvais<br />

pronostic que les carcinomes urothéliaux à cellules transitionnelles.<br />

b) Le stade tumoral : les TVS sont de meilleur pronostic que les tumeurs<br />

infiltrantes. En effet, la survie à 5 ans est de 90% pour les T1, 80% pour les<br />

T2a, et moins de 20% pour les T3 et T4.<br />

c) La progression en stade : c'est un signe péjoratif. Elle est liée au<br />

caractère invasif de la tumeur et au grade histologique de la tumeur.<br />

d) Le grade : le haut grade est un signe de progression et de récidive.<br />

e) Lésions associées : la présence de CIS est un signe de mauvais<br />

pronostic puisque le risque de récidive et/ou de progression est amplifié.<br />

21


VII - Bilan d'extension<br />

VII<br />

Bilan locorégional<br />

23<br />

Bilan général<br />

23<br />

Il s'impose devant une TVI avant tout traitement curatif radical.<br />

A. Bilan locorégional<br />

Examen clinique : TR (recherche d'une infiltration du plancher vésical),<br />

examen des aires ganglionnaires, recherche d'un œdème des membres<br />

inférieurs... .<br />

TDM abdomino-pelvienne ++ : C'est l'examen recommandé pour le bilan<br />

d'extension des tumeurs infiltrantes. Elle détermine avec certaine netteté<br />

l'extension locale par l'infiltration à la graisse péri-vésicale et<br />

l'envahissement prostatique. La TDM peut visualiser une éventuelle<br />

extension aux vésicules séminales ou à la graisse péri-rectale. En matière<br />

d'adénopathie, cet examen ne peut détecter des ganglions métastatiques<br />

que si celles-ci mesurent plus de 1,5 cm.<br />

Curage ganglionnaire ilio-obturateur bilatéral : C'est le premier temps<br />

du traitement chirurgical radical (cystectomie) à réaliser systématiquement.<br />

Il précise avec certitude l'extension ganglionnaire locorégionale.<br />

B. Bilan général<br />

Il recherche des au niveau des ganglions, l'os, les poumons et le foie.<br />

Os : scintigraphie osseuse : indiquée en cas de symptômes évocateurs<br />

(douleurs osseuses), elle montre des images d'hyperfixation. En cas de<br />

doute, l'imagerie par résonance magnétique (IRM) centrée sur les<br />

régions suspectes est très utile. Enfin, si le doute persiste une biopsie<br />

osseuse de la région suspecte avec une analyse histologique permettra de<br />

confirmer le diagnostic.<br />

Foie : l'échographie abdominale montre la métastase hépatique sous<br />

forme d'une image en cocarde.<br />

Poumons : radiothorax, et en cas de doute un scanner thoracique.<br />

23


VIII - Traitement<br />

VIII<br />

Moyens 25<br />

Indications opératoires 27<br />

Résultats 28<br />

Le traitement dépend étroitement de la classification de la tumeur en superficielle<br />

(TVS) ou infiltrante (TVI). Dans tous les cas, la RTUV constitue le premier temps du<br />

traitement de toute tumeur de vessie.<br />

A. Moyens<br />

1. Résection trans-urétrale de vessie (RTUV)<br />

Acte diagnostique essentiel permettant de déterminer le stade et le grade<br />

tumoraux. Elle constitue également le premier acte thérapeutique.<br />

Elle s'effectue sous anesthésie générale ou locorégionale.<br />

La profondeur de la résection dépend des caractères macroscopiques de la ou des<br />

tumeurs :<br />

En cas de tumeur manifestement non invasive, une résection superficielle<br />

associée à une coagulation de la base d'implantation tumorale peut suffire.<br />

Dans les autres cas, il est nécessaire que l'anatomo-pathologiste dispose de<br />

fragments tumoraux profonds, musculaires avec base d'implantation<br />

tumorale.<br />

La résection tumorale peut être complétée par des biopsies de zone muqueuse<br />

suspecte (CIS) ou éventuellement par des biopsies systématiques en zone<br />

muqueuse optiquement saine.<br />

Les complications peropératoires sont rares : perforations de vessie et<br />

hémorragies.<br />

Les résultats de la résection sont d'autant meilleurs que la tumeur est superficielle<br />

et de bas grade : globalement, chez 80% des patients, la maladie est contrôlée par<br />

résection trans-urétrale seule (TVS à faible risque) ou associée à des instillations<br />

endovésicales (TVS à risque intermédiaire majeur de progression). Dans 20% des<br />

cas, un traitement chirurgical plus agressif deviendra nécessaire du fait de<br />

récidives.<br />

25


Traitement<br />

26<br />

2. Instillations endovésicales<br />

Les instillations endovésicales sont utilisées en prophylaxie après résection<br />

complète d'une TV superficielle pour diminuer les risques de récidive et de<br />

progression.<br />

Deux types principaux de produits sont utilisés :<br />

La chimiothérapie utilisant la l'amétycine (mitomycine C) : qui agit<br />

par effet local cytotoxique sur l'urothélium vésical. Elle est indiquée devant<br />

les TVS à risque intermédiaire. Le schéma habituel est de une instillation<br />

endovésicale de 40 mg de mitomycine C par semaine pendant 8 semaines.<br />

Ce traitement est bien toléré et comporte peu d'effets secondaires.<br />

L'immunothérapie par le bacille de Calmette et Guérin (BCG) : qui<br />

provoque une réaction immunitaire et inflammatoire locale et, par la suite,<br />

une cytotoxicité anti-tumorale. Elle est indiquée devant une TVS à haut<br />

risque et le CIS ++. Les instillations se font à raison d'une fois/semaine<br />

durant 6 semaines pour constituer un cycle de BCG thérapie d'attaque. Un<br />

traitement prolongé d'entretien peut être efficace.<br />

La BCGthérapie endovésicale n'est pas un traitement anodin. Elle comporte des<br />

effets secondaires de gravité variable :<br />

Mineurs très fréquents (fièvre < 48h, pollakiurie, brûlures mictionnelles)<br />

résolutifs sous traitement symptomatique ± antibiotique.<br />

Sévères (BCGite urogénitale) : épididymite, prostatite granulomateuse.<br />

Majeurs dus au passage systémique du BCG dans la circulation sanguine<br />

(BCGite généralisée avec défaillance multiviscérale gravissime), imposant<br />

l'arrêt du traitement.<br />

3. Chirurgie<br />

a. Cystectomie radicale<br />

C'est le traitement de référence des TV infiltrantes. Elle peut être proposée<br />

également aux tumeurs superficielles non contrôlées par le traitement conservateur<br />

(TVS multi-récidivantes, de papillomatose diffuse).<br />

Elle consiste à réaliser une cystectomie totale à ciel ouvert associée à un curage<br />

ganglionnaire ilio-obturateur premier dans un but de staging.<br />

Chez l'homme, la cystectomie emporte aussi la prostate et les vésicules<br />

séminales (cystoprostatectomie totale).<br />

Chez la femme, la cystectomie emporte, le plus souvent, l'utérus en totalité<br />

(pelvectomie antérieure).<br />

Certaines techniques permettent de préserver les bandelettes nerveuses latéroprostatiques<br />

permettant au patient d'espérer retrouver des érections satisfaisantes.<br />

Une urétrectomie complémentaire est indispensable si la recoupe urétrale se révèle<br />

positive à l'examen extemporané.<br />

b. Modes de dérivations urinaires<br />

Après cystectomie totale, il est possible de réaliser un remplacement vésical<br />

à partir du grêle ou du colon en créant un réservoir à basse pression. Une<br />

conservation sphinctérienne en aval de l'anastomose néovéssie-urètre,<br />

permet au patient d'être continent et d'uriner par les voies naturelles. Cette<br />

continence est assurée, dans plus de 90 % des cas la journée.<br />

Les autres méthodes :<br />

- Dérivations non continentes :


Urétérostomie cutanée directe.<br />

Urétérostomie cutanée trans-iléale (Bricker).<br />

- Dérivations continentes :<br />

urétéro-sigmoïdostomie (Coffey) :<br />

dérivation urinaire externe continente (Mitrofanoff).<br />

4. Radiothérapie<br />

Une radiothérapie externe seule peut être proposée, après résection endoscopique<br />

de la lésion, aux patients en mauvais état général pour lesquels une chirurgie<br />

lourde est contre-indiquée.<br />

5. Chimiothérapie générale<br />

De nombreux essais thérapeutiques sont actuellement réalisés afin de déterminer<br />

son efficacité et sa place exacte dans le traitement des tumeurs de vessie.<br />

Les protocoles les plus efficaces utilisent la Gemcitabine et le cisplatine.<br />

Cette chimiothérapie est indiquée en cas de tumeur infiltrante, en tant que<br />

traitement adjuvant (après cystectomie) en cas de dissémination extra-vésicale de<br />

la maladie.<br />

6. association radio-chimiothérapie<br />

L'association Radiothérapie (65 à 70 Gy en 7 semaines) et Chimiothérapie<br />

concomitante est une alternative à la chirurgie d'exérèse pour les patients<br />

inopérables ou en cas de choix du patient prévenu des résultats et inconvénients de<br />

la chirurgie. Elle peut-être proposée devant une lésion unifocale, de petite taille,<br />

limitée à la vessie (pT2), complètement réséquée.<br />

B. Indications opératoires<br />

L'attitude thérapeutique est à moduler en fonction du stade et du grade tumoraux,<br />

de l'âge et de l'état général du patient ainsi que de la symptomatologie présentée.<br />

En pratique, les tumeurs superficielles bénéficient généralement d'un traitement<br />

conservateur, et les tumeurs infiltrantes nécessitent un traitement radical.<br />

Schématiquement, on peut proposer :<br />

Traitement<br />

TVS à risque faible : RTUV + surveillance par cystoscopie à 3 mois, puis à<br />

6 mois, puis de manière annuelle. En cas de récidives, des instillations endovésicales<br />

par Mytomycine C ou BCG peuvent être envisagées.<br />

TVS à risque intermédiaire : RTUV + chimiothérapie intra-vésicale<br />

(Mitomycine C), suivi d'une surveillance étroite.<br />

TVS à risque majeur, CIS : RTUV + immunothérapie endovésicale (BCG),<br />

suivi d'une surveillance étroite et prolongée. En cas de récidives<br />

rapprochées, une cystectomie radicale peut s'imposer.<br />

Tumeurs infiltrantes de stade >= pT2 N0M0 : Cystectomie radicale ++.<br />

Selon l'âge du patient et les symptômes présentés, il n'existe pas de<br />

conduite à tenir absolue. On admet que pour les tumeurs infiltrantes du<br />

sujet âgé de plus de 75 ans, se discute une cystectomie ou une association<br />

27


Traitement<br />

C. Résultats<br />

28<br />

radio-chimiothérapie après résection complète. En cas de cystite néoplasique<br />

avec hématurie incontrôlable et rétention répétée par caillotage vésical, une<br />

cystectomie dite de confort doit être envisagée.<br />

Tumeurs infiltrantes N+ ou M+ : Chimiothérapie première puis<br />

cystectomie de rattrapage si réponse complète. Cystectomie puis<br />

chimiothérapie adjuvante pour N+.<br />

TVS (RTUV ± BCG) :<br />

- Plus la tumeur est superficielle et de bas grade plus les résultats sont<br />

meilleurs. La maladie est contrôlée dans 80% des cas.<br />

- Nécessité de chirurgie agressive (cystectomie) dans 20% des cas.<br />

TV infiltrantes :<br />

- Chirurgie : résultats dépendent du stade et du grade. Survie à 5 ans des<br />

cystectomies : T1 : 80%, T2 : 50%, T3 : 20%, T4 : 5% N+ : 0%<br />

- Radiothérapie : survie à 5 ans : 20 à 50% (TVI localisées).<br />

- Chimiothérapie : réponse courte (3 à 4 mois).


IX - QCM<br />

Exercice 1<br />

IX<br />

Parmi les propositions suivantes, quelles sont celles qui présentent un facteur de<br />

risque de développement d'une tumeur de vessie ?<br />

Tabagisme passif prolongé.<br />

Des antécédents de bilharziose urinaire.<br />

Des antécédents de tuberculose urinaire.<br />

Une exposition professionnelle prolongée aux hydrocarbures<br />

Une exposition professionnelle prolongée au plomb.<br />

Exercice 2<br />

Le type histologique le plus fréquent de l'ensemble des tumeurs vésicales est :<br />

Adénocarcinome.<br />

Carcinome épidermoïde.<br />

Carcinome à cellules transitionnelles.<br />

Sarcome.<br />

Lymphome.<br />

Exercice 3<br />

Une tumeur vésicale qui envahit le muscle vésical profond (moitié externe)<br />

correspond, selon la classification TNM 1997, à un stade :<br />

pT1.<br />

pT2a<br />

pT2b<br />

pT3a<br />

pT3b.<br />

Exercice 4<br />

29


QCM<br />

30<br />

Quel est l'examen qui permet de confirmer une tumeur vésicale ?<br />

Echographie vésicale.<br />

Cytologie urinaire.<br />

Urographie intraveineuse.<br />

Uro-scanner.<br />

Cystoscopie + biopsie.<br />

Exercice 5<br />

Quel traitement proposeriez vous devant une tumeur vésicale infiltrante classée G2<br />

pT2 sur l'examen anatomopathologique des copeaux de résection chez un homme<br />

de 40 ans ?<br />

Résection endoscopique de la tumeur vésicale seule<br />

Résection endoscopique de la tumeur vésicale + BCG<br />

Cystoprostatectomie radicale<br />

Chimiothérapie<br />

Radiothérapie seule

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