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Le résumé de la thèse de doctorat Le Bovarysme. Les jeux de la ...

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idéaux, le <strong>de</strong>stin, <strong>la</strong> vie. <strong>Le</strong>s eaux <strong>de</strong> Léthé rend possible le spectacle enthousiaste <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

vie, sans elle, il ne serait pas possible <strong>de</strong> tisser l’intrigue <strong>de</strong> <strong>la</strong> fiction universelle.<br />

L’illusion est, en conséquence, l’appui <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie, et si « le système d’illusions »<br />

disparaissait, le mon<strong>de</strong> se dissoudrait et périrait en néant.<br />

<strong>Le</strong> Mythe <strong>de</strong> Léthé, en tant que métaphysique du spectacle du mon<strong>de</strong>, nous<br />

approche du thème poétique bien connu du mon<strong>de</strong> comme théâtre. L’illusion, le rêve,<br />

l’apparence, <strong>la</strong> métamorphose sont <strong>de</strong>s dérivés du thème le mon<strong>de</strong> comme théâtre et, à <strong>la</strong><br />

fois, ils sont « <strong>de</strong>s personnages » principaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> philosophie du bovarysme. On peut<br />

considérer que le bovarysme, au moins sous son aspect <strong>de</strong> métaphysique du spectacle, est<br />

un phénomène <strong>de</strong> <strong>la</strong> déca<strong>de</strong>nce fin <strong>de</strong> siècle, <strong>de</strong> <strong>la</strong> déca<strong>de</strong>nce vigoureuse <strong>de</strong> type<br />

nietzschéen. Dans le p<strong>la</strong>n psychologique, il est un phénomène général humain atemporel.<br />

<strong>Le</strong> <strong>de</strong>uxième chapitre. L’armoire <strong>de</strong> livres. Modèle et mimesis<br />

Notre démarche dans ce chapitre vise <strong>la</strong> constitution <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne fictive <strong>de</strong><br />

l’être bovaryque, <strong>de</strong> son moi déguisé et le pouvoir <strong>de</strong> fascination du modèle. <strong>Le</strong><br />

bovarysme y est considéré une métamorphose, en accentuant <strong>la</strong> vocation théâtrale du<br />

phénomène. La recherche est basée sur le démontage <strong>de</strong> <strong>la</strong> personnalité bovaryque en<br />

personnalité réel, modèle et métamorphoses, c'est-à-dire, personnalité fictive. Sous son<br />

aspect psychopathologique, le bovarysme suppose l’abandon <strong>de</strong>s tendances et <strong>de</strong>s<br />

énergies naturelles, héréditaires, en faveur d’autres tendances d’emprunt. L’angle qui se<br />

forme entre ces <strong>de</strong>ux lignes à valeurs psychologiques est nommé par Gaultier l’indice<br />

bovaryque. Il mesure <strong>la</strong> déviation d’entre réel et imaginaire.<br />

<strong>Le</strong> conflit réalité – imaginaire est le binôme d’où le roman entier Madame Bovary<br />

se nourrit. Un épiso<strong>de</strong> clé <strong>de</strong> notre analyse est celui du bal <strong>de</strong> Vaubyessard, quand un<br />

serveur distrait brise <strong>de</strong>ux g<strong>la</strong>ces, moment où Emma voit dans le jardin <strong>de</strong>s visages <strong>de</strong><br />

paysans, qui regardaient au-<strong>de</strong>dans, et ainsi l’héroïne , « se revit » d’elle-même en<br />

enfance, « écrémant avec son doit les terrines <strong>de</strong> <strong>la</strong>it dans <strong>la</strong> <strong>la</strong>iterie ». L’inci<strong>de</strong>nt <strong>la</strong><br />

surprend juste au moment où elle mangeait « une g<strong>la</strong>ce à marasquin, qu’elle tenait <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

main gauche dans une coquille <strong>de</strong> vermeil, et fermait à <strong>de</strong>mi les yeux, <strong>la</strong> cuiller entre les<br />

<strong>de</strong>nts ». Cette scène représente le début d’une série d’ailleurs <strong>de</strong> <strong>jeux</strong> entre réel–irréel,<br />

ayant pour cadre <strong>la</strong> fenêtre. <strong>Le</strong> réel et l’illusion reste face en face: <strong>la</strong> fillette écrémant les<br />

terrines <strong>de</strong> <strong>la</strong>it et <strong>la</strong> dame qui mange <strong>la</strong> g<strong>la</strong>ce d’un coquille d’argent-doré. Notre<br />

interprétation a attribué à l’image <strong>de</strong> <strong>la</strong> fillette le caractère d’ombre au sens jungien du<br />

terme. Emma se regar<strong>de</strong> comme si elle n’était pas elle-même, elle ne veut pas se<br />

reconnaître en cette fillette-là, en niant <strong>de</strong> cette façon son ombre. En réalité, celui qui<br />

regar<strong>de</strong> c’est le moi déguisé d’Emma. <strong>Le</strong> modèle matrice d’Emma est <strong>la</strong> Demoiselle <strong>de</strong><br />

Vallière, présente dans l’épiso<strong>de</strong> ,,<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ts peints”, analysé <strong>de</strong> Victor Ieronim Stoichiţă,<br />

conformément à qui Emma est une ,,gran<strong>de</strong> dévoratrice d’images”. L’encre est l’élément<br />

<strong>de</strong> F<strong>la</strong>ubert, <strong>de</strong> « l’homme-plume », tel que l’auteur <strong>de</strong> Madame Bovary se définit tout<br />

seul en Correspondance. L’encre est considérée comme le vrai poison d’Emma, <strong>de</strong><br />

l’encre apparaissent les chimères et les démons <strong>de</strong> <strong>la</strong> tentation bovaryque. C’est grâce à <strong>la</strong><br />

lecture qu’on se produit l’intoxication et « <strong>la</strong> connaissance anticipée <strong>de</strong>s réalités »,<br />

cataloguée <strong>de</strong> Paul Bourget, dans <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong> <strong>la</strong> déca<strong>de</strong>nce, pour « le mal <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Pensée ». En premier lieu, par <strong>la</strong> lecture, Emma se construit une réalité imaginaire<br />

fabuleuse, comme les visages, les effigies du modèle auquel elle s’i<strong>de</strong>ntifie. À notre<br />

opinion, prennent contour les suivantes facettes du modèle <strong>de</strong> « <strong>la</strong> Dame »: <strong>la</strong> maîtresse,<br />

<strong>la</strong> nonne, <strong>la</strong> sainte, l’amoureuse, <strong>la</strong> femme à <strong>la</strong> fenêtre, <strong>la</strong> parisienne, <strong>la</strong> lectrice, <strong>la</strong><br />

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