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Le résumé de la thèse de doctorat Le Bovarysme. Les jeux de la ...

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4. L’être bovaryque et le comédien incarnent un excès d’énergie mise au service <strong>de</strong><br />

l’imaginaire, <strong>de</strong> <strong>la</strong> fiction, <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne fictive, d’un <strong>de</strong>stin fictif. Ce sont <strong>de</strong><br />

grands gaspilleurs d’énergie. L’être bovaryque détourne l’énergie naturelle <strong>de</strong> son<br />

but légitime, il favorise le vecteur <strong>de</strong> l’imaginaire, il met toute son énergie à <strong>la</strong><br />

disposition <strong>de</strong> <strong>la</strong> personne fictive. D’où résulte l’apparition <strong>de</strong> l’indice bovaryque.<br />

5. L’être bovaryque et le comédien connaissent tous les <strong>de</strong>ux <strong>la</strong> di<strong>la</strong>tation <strong>de</strong> l’être,<br />

un premier pas vers <strong>la</strong> métamorphose.<br />

6. L’être bovaryque et le comédien, comme <strong>de</strong>structeurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> limite, passent tous les<br />

<strong>de</strong>ux par l’atténuation, l’annu<strong>la</strong>tion, l’épuisement du moi, « le noyau d’absence »<br />

s’installe en faveur d’un autre moi.<br />

7. L’être bovaryque et le comédien sont protéiques, ils connaissent <strong>la</strong><br />

métamorphose. Dans quelques situations on peut parler même du bovarysme<br />

protéique. Pour l’être bovaryque, <strong>la</strong> métamorphose est <strong>de</strong> l’illusion, pour le<br />

comédien, <strong>la</strong> métamorphose est <strong>de</strong> <strong>la</strong> connaissance.<br />

8. L’empathie est présente aussi chez l’être bovaryque, que chez le comédien, en<br />

mentionnant que l’être bovaryque s’i<strong>de</strong>ntifie pathologiquement au personnage<br />

tant que le comédien adopte une empathie critique.<br />

9. La locution conjonctionnelle « comme si », le marque et <strong>la</strong> reine <strong>de</strong> <strong>la</strong> fiction chez<br />

Vaihinger, est présente à tous les <strong>de</strong>ux. « Comme si » traduit le mimétisme <strong>de</strong><br />

l’être bovaryque, mais l’être bovaryque ne traite pas « comme si » <strong>de</strong> moyen <strong>de</strong><br />

jeu, l’être bovaryque empiète sur les règles <strong>de</strong> jeu. « Comme si » c’est l’art du<br />

comédien. L’artiste invente un « comme si » (Ricœur).<br />

10. L’être bovaryque et le comédien sont <strong>de</strong>s êtres <strong>de</strong> frontière. Tous les <strong>de</strong>ux<br />

partagent <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> l’interstice, <strong>de</strong> <strong>la</strong> frontière, le no man’s <strong>la</strong>nd. Ils sont <strong>de</strong>s<br />

composants éclectiques, incertains, équivoques, en oscil<strong>la</strong>nt entre rêve et réel.<br />

L’ être bovaryque transforme <strong>la</strong> fiction en vie, le comédien, <strong>la</strong> vie en fiction, ainsi<br />

que, en arrivant <strong>de</strong>s directions opposées, ils se rencontrent sur <strong>la</strong> ligne fragile où<br />

le réel et l’illusion fusionnent et se confon<strong>de</strong>nt. Tous les <strong>de</strong>ux vivent sous <strong>la</strong><br />

protection <strong>de</strong> l’effet Don Quichotte. La personnalité bovaryque appartient à <strong>la</strong><br />

catégorie <strong>de</strong>s personnalités bor<strong>de</strong>rline (ou <strong>de</strong> l’état limite), où souvent il a comme<br />

compagnons <strong>de</strong> nombreux artistes.<br />

11. <strong>Le</strong> pouvoir <strong>de</strong> l’imagination est le maximum <strong>de</strong> rapprochement entre l’être<br />

bovaryque et comédien. Ce sont <strong>de</strong>s êtres imaginatifs au plus haut niveau, ce sont<br />

<strong>de</strong>s grands créateurs <strong>de</strong> phantasmata. <strong>Le</strong> bovarysme est né dans le temple nommé<br />

Phantastikon, du « livre sur rien » <strong>de</strong> Gustave F<strong>la</strong>ubert – Madame Bovary. <strong>Le</strong><br />

bovarysme <strong>de</strong> Jules <strong>de</strong> Gaultier est un essai philosophique sur <strong>la</strong> puissance <strong>de</strong><br />

l’imagination. <strong>Le</strong> comédien est lui-même « vision » et un « ven<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> non-être ».<br />

À <strong>la</strong> différence <strong>de</strong> l’ être bovaryque, dont l’imagination est l’une développée au<br />

périmètre et après <strong>la</strong> structure du modèle, étant dictée et suggérée <strong>de</strong> modèle, le<br />

comédien possè<strong>de</strong> une technique <strong>de</strong> l’imagination adaptable aux nécessités<br />

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