Les Poissons Marteaux

onronnement d'une machine agricole, piaillement d'un vol d'étourneaux...
Marion l'observe, intriguée, puis amusée par le manège d'Ella. Elle finit par y répondre en
imitant, elle aussi un son.
Ella la dévisage avec une involontaire grimace d'étonnement, d'intérêt.
Marion, agacée, imite sa grimace.
Ella, égayée, refait une autre grimace, volontairement, cette fois.
Marion, comme dans un concours, lui renvoie une grimace épouvantable, une spécialité à
sa façon.
Ella éclate de rire.
Quelque chose passe, pour la première fois, sur le mode de la dérision, entre la mère et la
fille.
Toute joyeuse, Ella recommence à fredonner, nez au vent, en imitant les sons qu'elle
entend.
Au bout d'un moment, Marion la musicienne ne peut s'empêcher d'en faire autant, en
rythme ou en contre rythme.
Ella la regarde, émue, et lui embrasse la main.
Aussitôt Marion se referme.
23 - EXT. COUR DE L'INSTITUTION. JOUR
La voiture pénètre dans la cour de l'institution ou vit Ella: c'est une jolie bâtisse entourée
d'un jardin.
Alors que Marion se dirige vers le parking, Ella lui pique son téléphone portable posé
dans le vide poche, près de la boite de vitesse.
Avant que sa mère ait eu le temps de protester, elle fait un numéro.
ELLA
(au téléphone)
C'est moi! C'est Ella! Je suis là, je reviens!
La porte de la maison s'ouvre à la volée sur les amis d'Ella. D'autres arrivent par la cour
pendant que Marion et Ella sortent de la voiture.
Elles se retrouvent face à un comité d'accueil composé de gens jeunes et moins jeunes,
ayant tous un handicap mental allant du plus léger au plus sévère.
Certains sourient avec excitation, d'autres avec timidité, en cachant leurs yeux ou leur rire
derrière leurs mains.
D'autres encore répètent en boucle les formules de bienvenue "Bonjour Ella, comment tu
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