Prema - La revue de l'Organisation Sathya Sai France

L’enfant vient au monde vêtu de beauté et de béatitude. Tel est le pouvoir de l’amour, l’amour maternel,
l’amour divin. Lorsque nous faisons des choses pour Swāmi, nous sommes prêts à faire don de notre
corps, parce que nous le faisons par amour pour Lui. C’est lui qui nous a aimés le premier. Son amour
nous remplit de cet esprit de sacrifice. Il n’y a pas d’amour sans sacrifice, et ce sacrifice apporte de la
joie. Voyez tout ce que les disciples de Jésus eurent à endurer pour son amour ! Cependant, ils étaient
heureux. Saint Paul dut faire face à de nombreuses difficultés afin de diffuser le message de Jésus. Mais
en le faisant, il était heureux, parce qu’il aimait Jésus. En fait, il voulait toujours le faire à cause de son
amour pour Jésus.
Ce fut la volonté de Swāmi si j’ai parlé. Je n’aurais pas pu parler sans
Lui. Sa volonté a été que je parle, et j’ai parlé. Il fera ce qu’Il voudra de
mon discours. M’étant abandonné à Lui, je dois quant à moi prendre
plaisir à Sa pièce de théâtre.
J. : Si quelqu’un avait abandonné sa vie à Swāmi et ne prenait pas
plaisir à Sa pièce, qu’en penseriez-vous ?
P.C. : Il s’agirait de quelqu’un qui ne se serait pas abandonné. Quoi
qu’il puisse dire, il ne se serait pas complètement abandonné. Il
continuerait de penser : « Ceci est ma vie, dont une partie au moins
m’appartient ». Alors il serait en train de dicter à Dieu le « comment,
quand, quoi, qui et pour quoi » de sa vie. Lorsque l’individu est celui qui
dicte les circonstances, même s’il s’est abandonné à Dieu, ce qu’il veut
en réalité c’est que Dieu s’abandonne à lui. Il veut que Dieu s’adapte à
ses demandes. Et lorsque Dieu ne le fait pas, alors l’individu est inquiet,
découragé et déçu. Dans une telle situation, on peut distinguer deux
volontés : la volonté de l’individu et celle de Dieu. Dans le cas de
l’abandon, lorsque l’individu a réellement fait don de sa vie à Dieu, il
Notre total abandon
n’y a qu’une volonté, celle de Dieu. Comme le dit saint Paul : « Ce n’est
pas moi qui vit, mais Dieu qui vit en moi. » Il n’y a pas d’ego, il n’y a pas de « je », pas plus que « moi » ou
« mon ». Tout est « Dieu », « Dieu », « Dieu ».
J. : Alors, que se passa-t-il lorsque le prêtre mentionna le nom de Sai Baba ?
P.C. : Swāmi m’est apparu en rêve. Il est venu dans mon rêve et m’a pris dans Ses bras. Ce fut ma rencontre la
plus spirituelle avec Lui. Cela se passa lorsque j’étais encore au séminaire en train d’étudier pour devenir
prêtre. Il est venu comme de la pure énergie … pure lumière…. pur amour… vêtu d’un rouge rayonnant…
resplendissant de Gloire ! Il a fait un mouvement circulaire de Sa main. En ce temps-là, je ne savais pas qu’il
avait cette façon de bouger Sa main pour matérialiser des choses. Ce mouvement ne créa pas un quelconque
objet matériel, mais de l’énergie pure. Cette vague d’énergie m’attira à Lui comme le sel. Savez-vous
comment le sel se dissout lorsqu’il est mis dans l’eau ? Eh bien, je me suis dissous en Lui ! Il n’y avait plus un
je séparé. Simplement, j’étais un avec Lui. Son amour fut comme l’océan, et il fit déborder la rivière de mon
cœur. À ce moment même, j’ai su qu’Il était la voix qui m’avait dit, neuf ans auparavant : « Que veux-tu faire
de cette vie ? » Je l’ai su. Ce ne fut pas une connaissance intellectuelle, ce fut une conscience spirituelle qui
transcendait la logique de la raison.
J. : C’est l’intelligence du Cœur.
P.C. : Oui, c’est l’intelligence du Cœur. C’est le sentiment intuitif qui fait dire à l’enfant : « Celle-ci est ma
mère ». Comment sait-il que sa mère est sa mère ? C’est l’intelligence du Cœur.
J. : Ressentez-vous que les enseignements de Jésus ont une dimension différente pour vous depuis que vous
êtes entré en rapport avec le message de Sai Baba ?
P.C. : Quand j’ai connu Baba, j’ai trouvé Jésus. Ce fut une suite de révélations. Les enseignements de Jésus et
de Baba sont un. Ils ne peuvent pas être en contradiction, parce que le Père et le Fils sont Un. Ce que dit Jésus,
il l’avait entendu du Père. De même il ne fit rien qu’il ne l’avait vu faire au Père (Jean, 5 :19 ; 8 :28).
Prenons quelques exemples. Un jour, un scribe, expert en loi religieuse, demanda à Jésus quel était le
commandement le plus important de la Torah. En fait, le scribe était en train de demander à Jésus quelle était
l’essence même de la Bible, cette compréhension par laquelle tout le reste est compris et sans laquelle toute
connaissance n’est que gaspillage. Jésus répondit : « Écoute, ô Israël ! le Seigneur ton Dieu est Un ! Tu
Prema n°79 – 4 e trimestre 2009 23