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22 LA CONQUÊTE DE L'ALGÉRIE.
et les autres s'étaient hâtés de fuir : en un quart
d'heure,
tout avait disparu. Il ne restait qu'une
centaine de morts sur le terrain et quelques pri
sonniers entre les mains du vainqueur.
Qu'étail-il donc arrivé à la gauche pour qu'elle
eût ainsi dérangé les combinaisons du général en
chef? Vers onze heures et demie, une grosse co
lonne de Kabyles s'était formée en avant d'elle,
dans un ravin dérobé aux vues du gouverneur.
Évidemment,
y
Abd-el-Kadervoulait savoir ce qu'il
avait dans cetle région mystérieuse et silen
cieuse. Contrairement aux instructions données à
la droite,
ferme;
la gauche avait ordre seulement de tenir
il ne lui avait pas été prescrit de rétrogra
der. En cédant du terrain, d'ailleurs,
elle eût ris
qué de compromettre la cavalerie et le convoi
entassés dans la gorge de l'Oued-Boulane. La co
lonne kabyle avançait; elle n'était plus qu'à deux
ou trois cents mètres des crêtes en deçà des
quelles se tenaient colverts le bataillon du 24e
celui du 58e Était-il prudent de la laisser avancer
davantage? Sur l'avis du général Changarnier, le
duc de Nemours donna l'ordre de prendre l'offen
sive. Les deux bataillons se dressèrent, couron
nèrent les crêtes, fournirent la salve, et, tambour
battant, baïonnette croisée,
et
se jetèrent sur les