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N'gola N° 18

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Point de vue<br />

"RDCongo" : KABILA dérangeait les affaires(business), Il en est mort...<br />

Un pays naturellement aussi riche en minerais comme la république démocratique du Congo ne<br />

peut connaître la paix. C’est le constat depuis son indépendance obtenue le 30 juin 1960, mettant<br />

fin à la colonisation belge.<br />

Dès juillet de la même année déjà, les militaires de la Force Publique (l’armée coloniale),<br />

appuyés par les officiers coloniaux belges, déclenchent une mutinerie.<br />

Le premier président de cette nouvelle république indépendante, M.Joseph Kasa-Vubu, flanqué<br />

de son charismatique premier ministre, M. Patrice-Emery Lumumba, sont surpris de cette révolte.<br />

C’est Lumumba, véritable homme politique responsable, qui réagit très rapidement, en prenant<br />

les choses bien en main, nommant de ce coup un très jeune caporal de l’ancienne Force Publique,<br />

Joseph Mobutu, colonel et commandant en chef de l’armée, chargé de mâter cette rébellion et<br />

remettre de l’ordre.<br />

Le colonel Mobutu a trente ans. C’est un personnage ambitieux que Lumumba pris dans son<br />

cabinet. Il avait tâter dans le temps un peu de journalisme dès qu’il s’était libéré des obligations<br />

militaires. Etudiant-stagiaire en Belgique, Mobutu s’est noué des relations douteuses avec<br />

certains services spéciaux étrangers (CIA, services secrets belges, Police secrète, etc). Lumumba<br />

ignorait tout cela et lui a tout de même fait confiance. Nationaliste, un peu naïf, Lumumba faisait<br />

plus confiance à ses compatriotes. Oubliant que l’ennemi du Noir c’est le Noir. Il va le payer très<br />

cher.<br />

En Septembre 1960, le colonel Mobutu, profitant de la confusion politique entre le président et le<br />

premier ministre, tente un coup de force, un coup d’Etat en règle, neutralisant les deux hommes.<br />

S’alliant à Kasa-Vubu, il fait arrêter Lumumba un mois plus tard, trahissant celui-là même qui l’a<br />

façonné. Il va le livrer à ses pires ennemis du Katanga, avec l’aide de la Belgique et de la CIA<br />

américaine qui ont juré de l’éliminer. Le premier ministre faisait des déclarations trop<br />

nationalistes. L’esprit «MacCartiste» aidant, on le traitera de «communiste». Lumumba sera<br />

assassiné le 17 janvier 1961.<br />

Quatre ans plus tard, ayant finalement l’appareil de l’armée entre ses mains, nommé Lieutenant-<br />

Général Joseph-Désiré Mobutu, celui-ci prend le pouvoir le 25 novembre 1965, après un coup<br />

d’Etat militaire, écartant sans vergogne le mou-président Kasa-Vubu. Devenu chef de l’Etat d’un<br />

Congo sorti à peine d’une rébellion armée des «gendarmes katangais» et à l’Est du pays, avec les<br />

Soumialot, Ngbenyé, Pierre Mulele et un certain Laurent Kabila tous des «marxisants» soutenus<br />

par la Chine ou l’Union Soviétique, Mobutu en anti-communiste primaire, devient le «dictateur»<br />

et, pour l’exemple, il fait pendre en 1966, quatre supposés opposants sur la place publique.<br />

Applaudit en Occident , Mobutu est désormais l’homme fort que l’on peut compter. Il devient<br />

immensément riche en pillant le pays, le Congo, qu’il débaptise, en 1971, «Zaïre». Et c’est l’ère<br />

de son idéologie, le «mobutisme». En clair, une certaine façon d’aliénation à l’africaine.<br />

«Heureux le peuple qui rit et qui danse», dit-il au monde.<br />

L’exotisme revisité par Mobutu devient «authenticité». L’Occident (dite aussi la «communauté<br />

internationale», «monde libre», etc.) ferme les yeux sur les dérapages du dictateur zaïrois. On lui<br />

déroule le tapis rouge car il sait défendre les intérêts de l’Occident chrétien. Alors, les crimes de<br />

Mobutu...bof!<br />

En 1978, la rébellion reprend à l’Est. Soutenu par l’occident (monde libre et capitaliste), Mobutu<br />

parvient à vaincre les rebelles. On entend à nouveau parler de Kabila. Mais qui est ce Laurent-<br />

Désiré Kabila ?<br />

Dans son aventure dans la jungle congolaise dans les années soixantes, Ernesto Che Guevara, le<br />

mythique révolutionnaire et idéaliste bolivien de la Sierra Mestra cubaine, donne un portrait, dans<br />

son carnet, des gens qu’il a rencontré à l’Est du Congo. Il écrit : « Je tenais vraiment à combattre<br />

au Congo et je craignais que mon offre ne provoque des réactions vives et que certains Congolais,<br />

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