N'gola N° 18

concessions juste pour satisfaire les occidentaux. L’Afrique entre dans un nouveau millénaire.
Continuer les erreurs du passé qui consistait à vendre le pays pour des ambitions égoïstes au
détriment de l’Afrique de demain, est dangereux. Les hommes politiques africains doivent le
savoir.
A sa mort, succède son fils, le général Joseph Kabila, 32 ans, hier encore inconnu de la scène
politique du pays. Saura-t-il tenir les rênes du pouvoir et surtout redonner confiance aux
congolais en instaurant la démocratie et la paix ? Seul l’avenir, encore assombri, nous le dira un
jour. En attendant, les Congolais ont grand besoin de croire encore à leur destin.
Alfonso Sadi
Plus de peur que de mal
La nouvelle afférente à l’affectation d’un Ambassadeur plénipotentiaire près de la Confédération
Helvétique par le Gouvernement de la République de l’Angola ne cesse de défrayer la chronique
et d’alimenter les débats au sein de la grande famille angolaise de Suisse. Il est de bon aloi de
rappeler à ceux de nos compatriotes qui ont la mémoire courte que cette démarche aujourd’hui
concrétisée par l’état angolais ne nous est pas tout à fait étrangère. Elle répond aux aspirations
de quelques uns parmi nous, singulièrement au vœu longtemps exprimé par nos compatriotes
détenteurs d’un permis de séjour.
Nul n’ignore, en effet, que dans un passé récent, il n’était pas facile à certains de nos concitoyens
d’obtenir des documents officiels susceptibles de leur permettre de sortir de la Suisse pendant les
vacances. De même qu’il fallait parfois faire venir de Bonn en Allemagne un diplomate du
gouvernement angolais pour décider sur le sort d’un citoyen angolais dont l’identité venait à être
mise en doute par les services compétents suisses chargés de l’asile. Sur place en Suisse,
personne ne pouvait valablement plaider la cause de requérants d’asile angolais.
Le vide vient d’être ainsi comblé ; ce qui n’est pas sans susciter d’autres interrogations. Il est
vrai que le nouvel Ambassadeur est un envoyé spécial du régime de Luanda. Vu sous cet angle,
sa mission première consiste à réaliser les objectifs lui assignés par sa famille politique. Quoi de
plus normal ! Cependant, le champ d’action de ses activités demeure la Suisse, un pays
pratiquant une démocratie exemplaire. Le locataire de l’avenue de Lausanne n° 45 à Genève est
sans ignorer que ses administrés appartiennent à toutes les sensibilités politiques imaginables au
pays. Cela étant, il est appelé à se dépasser, à œuvrer dans l’impartialité et l’objectivité, en vue
de résoudre moult problèmes auxquels sont confrontés ses compatriotes de la Suisse.
Pour avoir nous - même eu le privilège de participer aux festivités marquant la célébration du
25ème anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté internationale organisées,
tour à tour, à l’Hôtel Royal Manotel le samedi 11 novembre et à l’Hôtel Hilton le 13 novembre, à
Genève, nous pouvons nous permettre de livrer d’ores et déjà nos premières impressions sur
l’Homme. Cette description n’engage que nous même, compte tenu du fait qu’elle est dépourvue
de toute démonstration mathématique. Néanmoins nous ne sommes pas du tout naïf car, en
diplomatie voire en politique, la ruse, l’utopie et la démagogie font, de fois, bon ménage.
L’habit ne fait donc pas le moine. Et, il est presque impossible de percer le for intérieur d’un
individu. Mais il est vrai aussi qu’aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des
années. Avant de juger par les actes le patron de la chancellerie angolaise de Suisse, quiconque
aura rehaussé de sa présence les cérémonies susmentionnées retiendra à son corps – défendant
les quelques qualités suivantes : l’intelligence, l’expérience, la modestie et la tolérance. Il ne
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