N'gola N° 18

Mais, en dépit de la misère noire et du mode de vie comparable à celui de l’animal auxquels sont
soumis actuellement nos parents, la plupart d’entre eux, sinon tous arrivent bon gré mal gré à
sortir leurs rejetons du pays, afin de les épargner l’oppression et la violence résultant des actes
barbares souvent perpétrés sur terrain par les fractions militaires en combat. Les innombrables
sacrifices que consentent nos proches pour nous faire évader de l’hécatombe méritent, si pas une
réparation urgente mais tout au moins, une reconnaissance de notre part. Cependant, Dieu seul
sait si tous les bénéficiaires de cette sollicitude parentale prennent conscience de leur dette morale
à l’endroit de ces bienfaiteurs restés au pays. Certaines voies s’élèvent, d’ailleurs, pour fustiger
l'attitude de quelques uns parmi nous qui s’acharnent sur leurs parents, après les avoir assisté
financièrement. Ils leur exigent des comptes voire des bénéfices découlant du commerce leur
imposé à partir de la dotation octroyée.
De toute évidence et dans une large proportion, nos compatriotes ayant hérité de l’assistance au
pays ne rendent pas du tout ou très peu l’ascenseur à leurs proches, pourtant misérables. Bien au
contraire, ils mettent à profit leur longue présence à l’étranger pour chercher vainement à
masquer le milieu austère dont ils sont issus. Il y en a qui ne cessent de changer de voitures, à tort
ou à raison, d’accumuler de « vêtements griffés » et de jolies nanas; une façon pour eux de se
donner l’illusion d’ avoir une conscience tranquille. Or, quoique certains se targuent d’aider assez
souvent les leurs demeurés en Angola, la réalité véridique dans la quasi-totalité des cas est toute
autre. Il est certain que d'aucuns ont eu l’occasion de diligenter au pays de façon sporadique qui,
un véhicule d’occasion qui, une somme d’argent quelconque. Mais, de telles interventions ne sont
pas monnaie courante et surtout, elles concernent une infime minorité de destinataires.
Nous partons de ce constat malheureux pour nous interroger sur le sort de ceux de nos parents qui
ne possèdent aucun soutien ni au pays ni à l’étranger, de même que tous les sinistrés, les
nécessiteux, les mutilés, les estropiés, les vieillards etc… Aussi, croyons-nous impérieux
d’étendre sinon, avant tout d’instaurer un processus susceptible de sensibiliser et de mobiliser
toutes les angolaises et tous les angolais pour le démarrage d’une vraie assistance à nos
populations, concomitamment aux actes individuels pouvant être menés dans le cadre familial par
les tiers. Ce faisant, il appartient désormais à l’A.A.S de forger la volonté ainsi que la
magnanimité de tous ses membres aux fins de colmater les brèches dans ce secteur vital.
L’initiative doit fuser de notre association qui a apparu, récemment et fort heureusement, comme
le fer de lance dans la création de la Fédération des Associations Angolaises d’Europe, F.A.A .E
en sigle, bien que les réalisations de cette institution soient jusqu’ici lettres mortes.
En clair et sans ambages, nous suggérons au staff dirigeant de l’A.A.S. de se réunir, toutes
affaires cessantes, en vue d’examiner la possibilité de la création d’un fonds spécial destiné, par
exemple, à tous les sinistrés de notre pays. Tous les angolais de la diaspora sans distinction
aucune seront impérativement invités à fournir des dons en nature ou en argent pour soulager la
misère d’une portion de la population angolaise, choisie en vertu des critères à définir au
préalable. Des séances de conscientisation et d’explications à la communauté angolaise de Suisse,
précéderont la mise en chantier de ce projet, qui devra vraisemblablement reposer sur une étude
de faisabilité ad hoc. Par ailleurs, des mécanismes et stratégies mûrement réfléchis devront être
mis à contribution, de façon à permettre à la commission qui présidera aux destinées de cette
action humanitaire d’atteindre l’intégralité des couches indigentes et pourquoi pas, les victimes
de différentes catastrophes survenant régulièrement en Angola, à la suite de la guerre civile.
Nous présumons que notre idée pourra être étoffée et même extrapolée par la haute instance de
l’A.A.S, aux fins de voir son application non seulement sur le sol helvétique mais, à posteriori au
niveau européen ce, grâce, nous l’espérons, à la mainmise des Responsables de la F.A.A.E. Nous
croyons dur comme fer que si, une telle initiative parvenait à être exploitée à bon escient, notre
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