Du suffrage censitaire au suffrage universel ... - Adecec.net

De même est significatif le caractère réduit puis inexistant de la présence des Luciani, laquelle
contraste avec le suivi des Negroni sur le même laps de temps.
Nous avons là toute la synthèse de l’évolution politique de la commune depuis une
quarantaine d’années, et des rapports de force antagonistes s’y développant :
Geronimi/Negroni d’un coté, Luciani de l’autre ; les premiers dans la mouvance « radicale ».
Dans ce cas précis, les chiffres, appliqués à la longue durée, mettent bien en perspective les
phénomènes d’ensemble, de structure dirons-nous, qu’une observation ponctuelle ne pourrait
révéler complètement.
Puisque nous raisonnons en terme de globalité, concluons notre argumentation en essayant de
dégager les enseignements de cette évolution patronymique, sur une période dépassant le
cadre initial et qui nous conduit à embrasser quasiment deux siècles (1803-1980). (1)
(1) L’année 1803 nous livre 2 documents : l’état des électeurs communaux ; la composition du conseil
municipal.
Pour ce faire, nous allons visualiser trois variables : d’une part, les potentialités
patronymiques - donc de 1803 à 1980 -, en prenant 13 échantillons ponctuels ; d’autre part,
les représentations municipales sur un continuum identique, mais avec un échantillonnage
supérieur - 31 dates ; enfin, nous considérerons cette même représentation sur deux périodes
distinctes (1848-1935 et 1945-1989), en incluant pour chacune 10 échantillons respectifs.
Ainsi mettrons-nous en évidence la nature même du pouvoir local, et des éléments qui lui sont
liés : les familles dans leur dimension électorale et dans leur dimension « idéologique », afin
de voir qui s’affirme numériquement et qui s’identifie principalement à l’une ou l’autre des
deux tendances essentielles - gavinistes et « radicaux ».
Negroni, Geronimi, Luciani : tel est donc le triptyque patronymique qui constitue la
dominante du corps électoral de la commune de Calacuccia sur presque deux siècles.
C'est à l’intérieur de ces groupes que s’est principalement formé le vivier à l’intérieur duquel
ont puisé les différentes coalitions et leaders municipaux (si l’on se réfère à l’année de départ
1803, le caractère majoritaire des patronymes en question s’affirme déjà, avec un taux de
représentativité de l’ordre de 40,82 %).
Dans la même perspective, considérons la représentation municipale, afin de voir quelle
tendance se dégage sur dix huit décennies.