Du suffrage censitaire au suffrage universel ... - Adecec.net
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Ainsi de 1920 à 1941, puis de 1943 à 1944 et 1945 à 1947, Geronimi Etienne-Joseph-Mathieu<br />
(fils de Geronimi François-Marie) est-il secrétaire de mairie (de 1920 à 1925, les Geronimi,<br />
père et fils, contrôlent de manière absolue fonctions et charges notabiliaires).<br />
De 1955 à nos jours, Geronimi Antoine (frère du maire élu en 1953) dirige la machine<br />
administrative à la mairie de Calacuccia, étant, pour ainsi dire, à l’heure actuelle, le véritable<br />
gestionnaire de la commune.<br />
La prégnance du rôle du secrétaire de mairie, témoigne de l’importance de cette fonction<br />
charnière, en tant que lien entre le pouvoir local et le pouvoir central, signifiant, à contrario, le<br />
poids que l’Etat peut exercer dans le maintien de ses structures locales, surtout avec la<br />
décentralisation, laquelle confère <strong>au</strong>x mairies de plus en plus de responsabilités dans la<br />
gestion quotidienne de leur espace socio-économique (l’exemple des permis de construire est<br />
significatif de ce point de vue).<br />
Cette constatation nous sert de transition pour évoquer un dernier aspect de la problématique<br />
familles et pouvoir, à savoir le rôle des leaders municip<strong>au</strong>x.<br />
A. Un siècle, deux leaders.<br />
Sans nous étendre sur le concept de capipartitu, (1) nous allons essayer de voir, en les<br />
comparant, comment ont évolué, quantitativement, les scores élector<strong>au</strong>x et la position <strong>au</strong> sein<br />
des listes élues - donc les influences - des deux maires ayant eu la plus grande longévité<br />
municipale : Ordioni Antoine-Louis (32 ans, sur 3 périodes) et Geronimi François-Marie ( 37<br />
ans, sans interruption, avec un mandat qui doit s'achever en 1995).<br />
(1) Sur la notion de capipartitu, cf. H. LENZIANI. Familles et pouvoir… t. I., pp. 327-331.<br />
Ces deux maires s’inscrivent dans des périodes d’histoire politique municipale différentes (fin<br />
du XIXe début du XXe siècle et deuxième moitié fin du XXe siècle), dont l’une est marquée<br />
par un <strong>suffrage</strong> <strong>universel</strong> uniquement masculin, essentiellement intra-muros, cependant que<br />
l’<strong>au</strong>tre connaît l’elargissement de ce même suffage <strong>universel</strong> à l’élément féminin, de même<br />
que des procédures (correspondances et procurations) permettant à l’électorat extra-muros de<br />
s’exprimer, ce qui, <strong>au</strong> regard des situations démographiques dissemblables (à l’époque<br />
d’Ordioni, le nombre des inscrits était contenu dans la population résidente ; à l’heure<br />
actuelle, la situation est totalement inversée), joue un rôle non négligeable <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> des<br />
rapports de force commun<strong>au</strong>x.<br />
Afin de visualiser le phénomène comparatif, nous allons produire un certain nombre de<br />
graphiques, lesquels « prennent le pouls » des deux leaders en question, certes sur des<br />
périodes différentes (4 consultations de 1871 à 1912 pour Ordioni ; 8 consultations de 1945 à<br />
1989 pour Geronimi), mais de durée à peu près égale (41 ans et 44 ans).<br />
À la lumière de ces graphiques, il nous appartiendra, par delà les constatations, d'expliquer le<br />
pourquoi des points communs et distorsions pouvant exister entre les deux parcours<br />
municip<strong>au</strong>x.