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edition - janvier 2010 - Club Averroes

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Voyage au cœur de la réalité française<br />

Une photographie de la société française<br />

Ces trois ans d’existence ont vu l’émergence puis la montée en puissance de la diversité<br />

dans le champ cinématographique et audiovisuel que la Commission a permis d’accompagner.<br />

La diversité des origines composant la population française est fort logiquement une thématique<br />

majeure des films soutenus par la Commission.<br />

L’école et plus largement la jeunesse comme microcosme de l’apprentissage du vivre ensemble,<br />

est un motif très présent, parfois abordé à travers le double prisme de la diversité et du sentiment<br />

d’exclusion sociale. La Palme d’or à Cannes en 2008 (Entre les Murs, de Laurent Cantet)<br />

qui met en lumière une classe d’adolescents issus de la diversité reste la reconnaissance<br />

la plus belle de la pertinence des soutiens de la Commission sur ce thème.<br />

Le téléfilm Il faut sauver Saïd, écrit par Brigitte Smadja, montrait également le parcours<br />

d’un enfant de 11 ans, brillant et avide de savoir dans le primaire, qui se retrouve violemment<br />

projeté dans un collège où l’anonymat, la violence, les rackets, paraissent des obstacles<br />

bien insurmontables pour lui assurer un avenir à la mesure de ses espérances. La fiction met<br />

ainsi souvent l’accent sur les dysfonctionnements de l’institution scolaire, comme La Journée<br />

de la Jupe, de J. P. Lilienfeld, qui procure à Arte son record historique d’audience et couronne<br />

Isabelle Adjani d’un cinquième César.<br />

Le documentaire, en revanche, sans passer les difficultés sous silence, donnerait plutôt à voir<br />

l’engagement des professeurs souvent payés de retour par des élèves très soucieux<br />

de reconnaissance. Ainsi Salle 406, de Frédéric Mainçon montre comment un jeune professeur<br />

agrégé d’histoire choisit d’enseigner en ZEP plutôt que dans un prestigieux lycée parisien,<br />

conscient que c’est là que ses compétences sont les plus nécessaires. De même En route<br />

pour la Grande Ecole, de Carine Mournaud, suit le parcours de six jeunes calaisiens issus<br />

de milieux modestes préparant le concours d’entrée à Sciences–Po, ou encore ces Voraces filmés<br />

par Jean Rousselot, élèves d’un lycée d’Aubervilliers avides de connaissance, de savoir et de culture.<br />

Autre microcosme offrant une matière féconde, la banlieue, particulièrement présente<br />

dans les documentaires, moins dans la fiction. Il s’agit d’un motif très ambivalent.<br />

Les difficultés ne sont généralement pas occultées, comme dans 9.3 Mémoire d’un territoire,<br />

de Yamina Benguigui qui revient sur la gestation de la Seine-Saint-Denis construite<br />

d’après elle géographiquement, politiquement et socialement comme une zone de relégation.<br />

De même le documentaire de Patrick Zachmann, Bar central des autocars qui suit une poignée<br />

de jeunes banlieusards sur 20 années de leurs vies marquées par la grande précarité.<br />

Cependant, la grande majorité des films soutenus va largement à l’encontre des idées reçues.<br />

La banlieue apparaît souvent comme le lieu d’un bouillonnement culturel chaleureux, inventif,<br />

débrouillard, où s’élabore un vivre ensemble bricolé tous les jours. On y pratique les traditionnels<br />

hip-hop, le rap, le slam, mais pas seulement, et loin s’en faut. Ainsi dans les films chorégraphiés<br />

constituant le Triptyque soul de Marie Vanaret, dans Slam, ce qui nous brûle de Pascal Tessaud,<br />

ou dans les films sur les « battles » de Nadia Harek où la virtuosité technique et les qualités<br />

esthétiques des danseurs abolissent les frontières entre hip-hop et danse contemporaine<br />

pour s’inscrire bel et bien dans la danse d’aujourd’hui, à part entière. Mais on y joue aussi<br />

de la musique classique (Musiques, de Souad Kettani), on tente d’y raviver l’héritage<br />

de la musique arabo-andalouse (Musiques sacrées et profanes de Najib Dhoum et Ben Salama).<br />

On y rencontre des circassiens exigeants et pédagogues (Cirques sensibles, de Marie de Laubier),<br />

des adeptes des sciences dures enthousiastes et passionnés (A l’école de l’Astrolabe,<br />

de Naïma Lefkir), des entrepreneurs futés modestes (Sur deux roues, de Sonia Cabrita,<br />

Portrait de Carmen, d’Hélène Marini), ou moins modestes (Dia, un rêve de Mohamed d’Arnaud Dufour).<br />

On y parle de philosophie (Je pense de Souad Kettani), on y cherche le bonheur, comme dans<br />

Images de la diversité

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