TRAIT D'UNION n° 36 - Bienvenue à Lautenbach-Schweighouse

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TRAIT D’UNION N° 36 PORTRAIT page 10 DES AGENTS PRESQUE SECRETS Pour pouvoir s’inscrire dans le cadre d’une politique régionale et nationale, répondre aux attentes des habitants, être attractive et accueillante, pour pouvoir se développer et se projeter dans l’avenir, la commune compte certes sur ses élus, mais pour « faire tourner la machine » au quotidien et mettre en œuvre les décisions de ces derniers, des salariés, appelés administrativement « des agents », ne ménagent pas leur peine. Il y a ceux qui sont en charge de l’administration et que vous pouvez rencontrer au secrétariat de la mairie, et ceux qui évoluent sur l’ensemble de notre territoire communal, souvent dans l’ombre. A travers cette rubrique-portrait, nous souhaitons vous les présenter et parler de leur travail. Gérard TODISCO Qui ne connait pas Gérard ? Son air jovial et sa grande disponibilité en font « une figure » de la commune. Ce papa de cinq enfants, après de nombreuses années en entreprise, est arrivé à la commune de Lautenbach en 2000. Contrairement aux collectivités plus importantes dans lesquelles un grand nombre de corps de métiers sont représentés, à Lautenbach / Schweighouse, les ouvriers municipaux doivent être polyvalents : monter un mur ou réparer une serrure, remplacer un revêtement de sol ou passer un coup de peinture, changer un robinet ou une ampoule électrique… on compte sur eux. Déboucher un regard, élaguer des arbres, tondre et entretenir les massifs fleuri, balayer les rues et les places… c’est encore eux. Intervenir à toutes les heures du jour et de la nuit pour remédier aux dégâts d’un gros orage, pour passer la saleu- Etienne GREMMINGER Etienne, lui aussi enfant du village, après vingt cinq ans d’usine et une période de chômage a rejoint son collègue en 2005. Il apprécie également la variété des tâches. Il relate qu’il arrive que certains habitants les contactent directement lorsqu’un problème survient qui peut être réglé rapidement. Bien sûr, cela demande de leur part une capacité d’adaptation et de prise d’initiatives en cohérence avec le planning prévu. Geneviève HERRMANN est une « enfant du village ». Elle est maman de trois garçons et grand-mère d’un petit enfant. C’est en 1995 qu’elle intègre l’équipe des agents de la mairie et travaille à temps partiel. Elle est alors en charge du nettoyage des écoles des deux villages, de la mairie et de la bibliothèque. En 1998, la salle polyvalente et d’autres salles communales venant se rajouter à la liste des équipements à entretenir, madame Hermann passe alors à temps plein puis, avec l’arrivée des 35 heures et la multiplication des tâches, elle est rejointe, en janvier 2002, par Gisèle Pimenta. Toutes les deux se partagent, dorénavant, le nettoyage de tous les locaux communaux. Geneviève est heureuse dans sa fonction car si, bien sûr, les plannings hebdomadaire et mensuel sont pré établis, se et la lame… c’est toujours eux, et la liste n’est pas exhaustive, loin de là. Le plan de semaine est toujours bien rempli et c’est sans compter avec les imprévus ! Mais pour Gérard, cette grande diversité des tâches est une chance. « On est beaucoup dehors, on ne s’ennuie jamais, et c’est ça qui me plait. » Il arrive aussi qu’il accomplisse des tâches qui sortent de l’ordinaire, quand, par exemple, il apporte de l’eau à une vielle dame ou simplement quand il prend de ses nouvelles. Mais c’est cela aussi qui fait l’humanité d’une commune. Et, lorsque, à cinq heures du matin, alors que la neige tombe drue, une habitante leur propose de se réchauffer autour d’une tasse de café, la motivation repart de plus belle ! Actuellement, les deux agents sont assistés par deux autres personnes, chacune travaillant vingt heures par semaine, en remplacement de Monsieur François THIEMANN, qui a pris sa retraite au 1 er janvier 2009. Merci messieurs de mettre, sans compter, vos compétences et votre enthousiasme au service de notre commune. elle gère, dans ce cadre, son activité selon des priorités qu’elle définit. Les tâches sont très diversifiées. Il y a celles qui reviennent chaque jour comme le nettoyage des écoles ou de la salle polyvalente et ses annexes. Il y a celles qui sont programmées une fois par semaine ou mensuellement et puis, il y a les ponctuelles qu’il faut « caser » dans le plan de travail. Tout cela demande une belle capacité d’adaptation. Passer la machine pour laver le sol de la polyvalente ou laver les petits jouets de l’école maternelle sont des activités qui semblent assez éloignées et qui entrent pourtant, parmi bien d’autres, dans la liste des choses à faire.
TRAIT D’UNION N° 36 PORTRAIT page 11 Gisèle PIMENTA, comme évoqué plus haut, arrive, à temps partiel, en complément de Geneviève Herrmann et s’attelle aux mêmes tâches. En dehors de la salle polyvalente, son activité se déploie plutôt à Schweighouse au niveau des écoles, de la bibliothèque et de la salle « La Fraxinelle ». Gisèle intervient aussi, quand c’est nécessaire, dans les écoles maternelles pour remplacer les ATSEM, ou encore pour le compte de l’association Interlude lorsque les effectifs de la cantine requièrent la présence d’une personne supplémentaire. Ces interventions, madame Pimenta les apprécie. Avec les enfants, elle a des relations « presque de copains », tout en essayant de poser clairement les limites. Bérengère BLEICHER est ATSEM (Agent Territorial Spécialisé des Ecoles Maternelles) à Schweighouse. Après des études post-bac, elle a saisi l’opportunité de reprendre ce poste laissé vacant avec le départ en retraite de « Madame Christiane ». C’était en 1998. Puis elle a passé le CAP Petite Enfance de même que le concours de la fonction publique territoriale et, depuis, chaque jour, elle se félicite de son choix : « tous les matins, c’est avec plaisir que je viens travailler. » Ce plaisir transparaît d’ailleurs, tout au long de notre entretien et c’est avec conviction et enthousiasme qu’elle témoigne de son quotidien auprès des enfants. Pour elle, les choses sont très claires : l’enseignante impulse les projets, est garante du programme officiel, de la pédagogie mise en œuvre et des relations avec les parents. L’Atsem, quant à elle, a un rôle de facilitateur et son travail arrive en complément de celui de l’institutrice. Lorsque le binôme fonctionne bien, comme c’est le cas à l’école de Schweighouse, les grands gagnants sont les enfants. Valérie LOZZA est ATSEM à l’école maternelle de Lautenbach. Pour cette maman de deux fillettes, c’est en quelque sorte, « l’occasion qui a fait le larron ». En effet, elle a, au pied levé, remplacé l’atsem titulaire rendue indisponible, à priori pour une période de trois mois. Dix sept ans après, elle est toujours là, fidèle au poste. Pour avoir travaillé dans la vente, dans un milieu exclusivement féminin, Valérie apprécie d’autant plus ce poste. « Les enfants vous prennent comme vous êtes ; ils ne jugent ni votre tenue ni votre coiffure ; ils ne sont jamais dans la critique. Au contraire, par leur fraicheur et leur spontanéité, ils apaisent, apportent de la sérénité et, en même temps, l’énergie pour se dire chaque matin au réveil : je suis contente d’aller travailler. » Pourtant, elle reconnait que les premières années furent assez difficiles. Ce poste qu’elle a accepté au départ pour rendre service, d’aucun, jugeant que ce fut un passe-droit (son beau-père étant alors le maire de la commune) lui en firent le reproche. Valérie a donc dû faire doublement la preuve de sa compétence. Et puis les rentrées se sont succédées, de nombreux enfants et familles ont passé et elle a, à présent, suffisamment de recul pour parler de l’évolu- A la cantine, elle s’étonne des habitudes alimentaires des uns et des autres mais propose toujours aux enfants de « goûter » ; c’est aussi ça, l’éducation. Gisèle aime également une certaine liberté et la confiance qu’on leur accorde dans l’exécution de leur travail. Paradoxalement, certaines tâches ne sont visibles que quand elles ne sont pas faites. C’est un peu le cas pour le travail de mesdames Herrmann et Pimenta. Il est bien agréable d’arriver dans un local rangé et propre et cela paraît parfaitement normal. Ayons, dorénavant, une petite pensée pour elles et, à l’occasion d’une rencontre, pourquoi ne pas leur dire simplement « merci » ? Bérengère est plus particulièrement en charge des petits et tout le monde sait l’importance de ces premières « années école ». Les accueillir, les rassurer, les accompagner dans la découverte de ce monde inconnu participe à leur faire aimer l’école et permet de les inscrire dans la voie de la socialisation. A l’école on travaille… pour de vrai. Reconnaitre son prénom, aborder les premières notions mathématiques et autres apprentissages se feront d’autant mieux qu’ils sont traités de façon ludique. Bérengère a une autre corde à son arc pédagogique : l’humour. Elle le manie avec mesure, bien sûr, ce qui permet de dédramatiser bien des situations. Susciter l’intérêt, éveiller la curiosité, cultiver la joie, transmettre des valeurs telles le respect et le partage, sont autant de valeurs qu’elle souhaite inculquer aux enfants. « Tout se joue avant six ans » affirmait Françoise Dolto. Même si l’éducation se fait dans le cadre familial, l’école est un formidable levier pour faire de nos enfants des citoyens responsables. tion de son travail, de la relation aux parents et de son action auprès des enfants. A ceux qui lui disent « toujours enlever les pipis-cacas », elle rétorque que ce n’est pas si souvent et qu’elle a aussi un rôle d’éducation dans ce domaine. Avec l’enseignante, elle travaille en complémentarité. Elle prend en charge les petits, essentiellement en fin de matinée, et les moyens l’après midi. Elle prépare, au quotidien, le travail de la maitresse. Dès la rentrée, celle-ci présente le thème de l’année et les différents temps forts, elle en porte la responsabilité, mais elle est aussi à l’écoute de son atsem pour recueillir des idées, partager expériences et compétences. J’ai demandé, quelques jours après la rentrée à ma petite fille de trois ans : « comment s’appelle ta maîtresse ? » elle m’a répondu fièrement : « Laquelle, j’en ai deux, E. et Valérie. » Assez rapidement pourtant, les enfants font la part des choses. Ils distinguent la place et la fonction de chaque adulte. A l’école maternelle de Lautenbach, il y a la maîtresse et puis il y a… Valérie.
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