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Environnement
L’anodonte
géante de l’étang
des Forges
La restauration de l’étang des Forges commence cet
hiver par sa vidange. L’ouverture progressive des
vannes a débuté début novembre.
Depuis, lentement, le niveau de l’eau
baisse. Près d’un mètre a ainsi été
perdu sur la hauteur maximum.
Et, pour les techniciens de la Communauté
de l’Agglomération, la découverte progressive
des berges et le retrait de l’eau sur cinq
mètres, apportent leur lot de surprises.
Outre un véritable catalogue à la Prévert, de
la louche de cuisine en alu au vieil appareil
photo à soufflet, en passant par quelques
centaines de canettes de bière et de boîtes
de pâté vides, sans oublier d’innombrables
sandalettes en plastiques d’élèves
de l’école de voile, la plus surprenante
découverte a été sans nul doute une vaste
colonie d’anondontes géantes. Des moules
d’eau douce, dont certaines atteignent
20 centimètres et pèsent plus d’une livre,
tapissent le fond de l’étang.
Ce mollusque, l’un des plus grands d’eau
douce vit et se déplace au fond de l’eau
grâce à un pied unique en rampant sur les
sédiments.
C’est un excellent filtre. La moule d’eau
douce se nourrit de particules en suspension
dans l’eau et participe ainsi à sa purification.
Un siphon laisse entrer l’eau qui
contient nourriture et oxygène et un autre
rejette les déchets dans la vase.
Sa reproduction n’est possible qu’en présence
de poissons. Chaque moule pond
La vidange de l’étang
passe aussi par la pêche
de poissons. Plusieurs
campagnes sont
programmées avant les
grandes froidures
hivernales.
50 000 oeufs qui
éclosent entre ses
grandes lèvres
puis sont propulsées
à l’extérieur
par les siphons.
Ils dérivent un
certain temps au
gré du courant,
puis sont gobés
par les poissons.
Ils se fixent alors
sur les branchies
des poissons.
Une fois la coquille
formée, la
petite moule quitte les branchies du poisson
pour se déposer au fond de l’étang.
Elle mesure alors environ 1 centimètre.
Compte tenue de la taille des moules
géantes retrouvées dans l’étang des Forges
on peut estimer que ces mollusques sont
d’alertes quinquagénaires... Il faut savoir
que certaines variétés de moules peuvent
vivre plus de 100 ans !
Précision utile : il vaut mieux ne pas consommer
ces moules géantes. Telle est du
moins la recommandation des autorités
sanitaires.
Ces moules géantes sont le mets favori
des ragondins et autres rats musqués qui
élisent domicile dans les berges de l’étang.
Devant l’entrée de leur terrier, ce sont de
Marie-Pierre Pelt, responsable du service
environnement nous présente deux magnifiques
spécimens d’anodontes
véritables cimetières de coquilles vides,
comme a pu le constater Marie Pierre Pelt,
responsable du service environnement de
la ville de Belfort.
De même la colonie de tortues de Floride
qui a colonisé l’étang des Forges a manifestement
un faible pour ces mollusques
aux 500 grammes de chaire tendre.
Le devenir des moules de l’étang des Forges
n’est pas condamné par la vidange. A
l’instar des silures qui vivent dans l’étang,
elles vont s’enfoncer dans la vase, y rechercher
de l’humidité et ... attendre la
fin des travaux. Pour ensuite remonter
dans l’eau une fois les vannes de vidange
refermées.
www. agglo-belfort.fr/etangdesforges
> Le saviez-vous ?
Les premières perles de bijoux de la couronne
de France ont été produites par des moules
d’eau douce. C’était avant la découverte de
l’huitre perlière.
Mais pour l’instant, personne n’a encore
trouvé de perle dans les moules de l’étang
des Forges.
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