2)e /a &rcosicÀ/io/2 - Université d'Alger
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I* UNIVERSITE D'ALGER<br />
FACULTE MIXTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE D'A<br />
ANNEE 1950 —<br />
2)e /a &<strong>rcosicÀ</strong>/<strong>io</strong>/2<br />
esz (gerte<br />
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*&
UNIVERSITE D'AIGER<br />
FACUI/TE 1BUCEE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE D*AIGER<br />
âNNEE 1950- N°<br />
52<br />
DE LA CIRCONCISION<br />
EN ALGERIE<br />
THESE<br />
pour le Doctorat en Médecine<br />
70010<br />
1950<br />
52<br />
préservée et soutenue puW.iquça^»t le 16 Décembre 1950<br />
par<br />
M A T I B E N Tayeb<br />
Né le 10 Juillet ^2ii à Alger (Algérie)<br />
JURY<br />
MM» SABADINI, Professeur de Clinique Urologique Président<br />
KHSL , Professeur d'Histologie «t-Embryologie )<br />
GRAJfâAUD*<br />
Maître de Conférences S Juges<br />
JAHIER# Agrégé (Obstétrique) ,,*,) , . )
- 2<br />
SERMENT D'EEPPOCRATE<br />
En présence des Maîtres de cette Faculté, de nés ohers<br />
condisciples et selon la tradit<strong>io</strong>n d'Hippocrate,<br />
je promets<br />
et je jure d'être fidèle aux lois de l'honneur et de la<br />
probité dans l'exercice de la Médecine .<br />
Je donnerai mes soins gratuits à l'indigent et n'exige-<br />
-rai jamais un salaire au dessus de mon travail .<br />
Admis dans l'intérieur des nuisons, mes yeux ne verront<br />
pas oe qui s'y passe, ma langue taira les seorets qui me se-<br />
-ront confiés et mon état ne servira pas à corrompre les<br />
moeurs ni à favoriser le crime .<br />
Respectueux et reconnaissant envers mes Maîtres, je<br />
rendrai à leurs enfants l'instruct<strong>io</strong>n que j'ai reçue de<br />
leurs pères .<br />
Que les hommes m'aooordent leurs estime si je suis fi-<br />
-dèle à mes promesses. Que je sois couvert d'opprobre et<br />
méprisé de mes confrères 3i j'y<br />
manque .
Je dédie cette thèse :<br />
A TOUS LFS IttENS •<br />
- 3<br />
A MA MERE<br />
A MON PERE<br />
A qui je dois beaucoup<br />
A qui je dois tout .<br />
A MES FRERES ET SOEUR<br />
En témoignage de ma profonde<br />
affect<strong>io</strong>n .
- K<br />
-<br />
A NOTRE MAITRE ET PRESIDENT DE THESE :<br />
Monsieur le Professeur SABADINI<br />
Professeur de la Chaire de Clinique Urologique<br />
Il a bien voulu noua faire l'honneur<br />
de présider le jury de notre thèse .<br />
Nous n'oublierons jamais l'aocueil<br />
qu'il nous a toujours réservé et les<br />
précieux conseils qu'il nous a prodigués.<br />
Nous l'assurons de notre très vive et<br />
respectueuse gratitude .<br />
• • **
- 5<br />
A NOTRE MAITRE , Monsieur le Professeur K E H L<br />
Professeur d'Histologie et Embryologie<br />
Il noua donne aujourd'hui une nouvelle<br />
preuve de l'intérêt qu'il nous a toujours<br />
témoigné .<br />
Nous garderons le souvenir ineffaçable<br />
de notre passage dans son laboratoire.<br />
Nous l'en remerc<strong>io</strong>ns bien vivement .
A NOTRE MAITRE<br />
- 6<br />
Monsieur le Professeur Agrégé JAHIER<br />
Vous nous avez inspiré le sujet de cette<br />
thèse*<br />
L'aooueil bienveillant que vous nous avez<br />
toujours réservé,<br />
L'affect<strong>io</strong>n que nous nous avez imnifestée<br />
©t l'aide que vous nous avea apportée ont<br />
été pour nous un appui précieux dans l'êla-<br />
-borat<strong>io</strong>n de notre travail .<br />
ooeeeoeet
- 7<br />
A Monsieur le Docteur GRANGAUD<br />
Professeur Agrégé, Maître de Conférences<br />
Vous avez bien voulu accepter de juger<br />
notre thèse*<br />
Nous vous remerc<strong>io</strong>ns bien vivement de<br />
oet honneur et de l'indulgence que vous<br />
nous avez toujours manifestée »
- 8 -<br />
A MES MAITRES DE LA FACULTE<br />
A Monsieur le Mêdeoin Colonel PASSAGER<br />
A MES MAITRES DES HOPITAUX<br />
Directeur du Service de Santé des Territoires du Sud<br />
Il nous a grandement aidé par l'apport d©<br />
précieux documents.<br />
Nous l'en remerc<strong>io</strong>ns bien vivement<br />
A TOUS DES MEDECINS QUI ONT BIEN VOULU<br />
REPONDRE A NOTRE ENQUETE : nos sinoères remerciements<br />
oeooeoeeeo<br />
A .TOUS MES AMIS
A Monsieur Paul GRANGAUD<br />
- 9<br />
Secrétaire honoraire des Facultés de l'<strong>Université</strong> <strong>d'Alger</strong><br />
Nous le remerc<strong>io</strong>ns vivement pour<br />
toute l'affect<strong>io</strong>n qui nous a toujours<br />
témoignée.<br />
Sa bonté agissante, ses enoourage-<br />
-ments ont été pour nous un précieux<br />
réconfort durant nos études.<br />
Nous l'assurons de toute notre<br />
gratitude .<br />
O-O. »» • O © O O •
- 10 -<br />
INTRODUCTION<br />
eoooeeee
- 11 -<br />
La oirooncis<strong>io</strong>n (péritomie,posthectomie) est l'opéra<br />
t<strong>io</strong>n qui consiste en la seot<strong>io</strong>n et l'ablat<strong>io</strong>n du prépuce.<br />
Pratique rituelle imposée par la loi mosaïque pour les Israélites,<br />
tradit<strong>io</strong>n pour les musulmans, la circoncis<strong>io</strong>n est aussi un acte<br />
chirurgical thérapeutique dans un oertains nombre d'affect<strong>io</strong>ns<br />
balanopréputiales et tout spécialement dans le phimosis .<br />
L'étude d'une telle quest<strong>io</strong>n peut être envisagée à plu-<br />
-sieurs point de vue, même si l'on s'en tient à l'aspect médical.<br />
La oiroonois<strong>io</strong>n est d'abord une technique et comme tel-<br />
-le, elle possède son mode opératoire,<br />
ses instruments de réali-<br />
-sat<strong>io</strong>n et des condit<strong>io</strong>ns qui entourent sa pratique. Il est dono<br />
intéressant d'en suivre l'évolut<strong>io</strong>n à l'aide de documents histo-<br />
-riques, religieux, ethnographiquea et les données de cette -ànquS-<br />
-te peuvent êtres fructueuses . En effet, comme 1' écrit LEROI<br />
GOURHAN dans l'introduct<strong>io</strong>n de son magnifique ouvrage de techno<br />
" logie : Dans le tableau immense de la vie des hommes de tous<br />
les temps que l'ethnologie tend à peindre, les techniques jouis<br />
sent d'une place singulièrement importante: c'est par elles que<br />
nous dépissons la irarge très étroite 'des textes et des rapports<br />
oraux." - Il est donc possible d'étudier la technique de la cir-<br />
-conois<strong>io</strong>n en tant que fait ethnologique. Nous nous y attacherons<br />
en confrontant les données de l'observat<strong>io</strong>n locale aveu les résul-<br />
-tats d'investigat<strong>io</strong>ns plus générales .<br />
D'autre part, à l'origine d'une technique,il y a la vo-<br />
-lonté qui oommande le geste,<br />
En d'autres termes,<br />
la pensée qui condit<strong>io</strong>nne l'aote.<br />
il est permis d© se denander quel mobile pTo-<br />
-fond et solidement enraciné a oonduit tant d'hommes si diffé -<br />
-rents par leur culture, leurs tradit<strong>io</strong>ns à pratiquer l'opérat<strong>io</strong>n<br />
alors même qu'ils n'obéïssaient pas à un impératif religieux.<br />
La quest<strong>io</strong>n ne peut trouver sa solut<strong>io</strong>n que dans la recherche psy-<br />
-ohologique oonfrontée aveo les données soc<strong>io</strong>logiques .<br />
Mais il y a plus,<br />
et ce troisième point de vue retiendra<br />
notre attent<strong>io</strong>n tout spécialement. Pour nous musulmans d'Afrique<br />
du Nord,<br />
la circoncis<strong>io</strong>n n'est pas une cur<strong>io</strong>sité ethnologique.<br />
c'est un aote vécu qui fait partie de nos coutumes ©t de nos<br />
moeurs. Or,<br />
oe que nous observons dans notre pratique quotidienne<br />
n'est guère encourageantj nous voyons, en effet, des pêritomistes,
12 -<br />
qui se sont eux-mêmes qualifiés, réaliser l'opérat<strong>io</strong>n en igno -<br />
-rant non?, seulement les données les plus élémentaires de l'ana-<br />
-toroie.mais encore les règles élémentaires d'hygiène.Il faudrait<br />
la plume incisive d'un Juvénal ou d'un Hariri pour décrire les<br />
scènes invraisemblables du point de vue médical, auxquelles on<br />
assiste dans nos campagnes: un brave homme qui n'a pour lui que<br />
sa grande bonne volonté et, en général son dés intéressement, sec-<br />
-t<strong>io</strong>nne à toute volée plusieurs prépuces dans la même soirée, en<br />
utilisant un couteau qui a pu trainer sur le sol, ou être oublié<br />
dans la profondeur d'une poche, sans se préoccuper des suites<br />
opératoires, hémorragie ou autre. Certes, il arrive qu'à la vil-<br />
-le, la clientèle exige plus de soins de la part du péritomiste<br />
occas<strong>io</strong>nnel, il est vrai aussi, surtout quand quelques accidents<br />
se sont produits dans le voisinage,<br />
que l'on s'adresse au médecin.<br />
Mais, pour la grande majorité des habitants de. nos campagnes,le<br />
retour au barbier du village,<br />
quand ce n'est pas le marchand de<br />
poissons ou le laitier, demeure la règle ï Nous nous trouvons en<br />
somme dans une situat<strong>io</strong>n analogue, à celle que créent les matro -<br />
-nés dans la pratique obstétricale. Nous savons bien qu'au fur<br />
et à mesure que se propagent les not<strong>io</strong>ns d'hygiène moderne la<br />
pratique téméraire et négligente de la circoncis<strong>io</strong>n doit faire<br />
place à une intervent<strong>io</strong>n bien réglée, réalisée avec toute l'asep-<br />
-sie nécessaire. Mais il faut aller vite. On peut,<br />
et par consé-<br />
-quent on doit attirer par des conférences,des démonstrat<strong>io</strong>ns,<br />
l'attent<strong>io</strong>n des familles musulmanes sur les dangers des techni-<br />
-ques rudiiœntaires . C'est là,<br />
une tache d'hygiène sociale. De<br />
plus, à notre avis,il n'est pas possible d'éduquer des péritomis-<br />
-tes: le musulman pratique la circoncis<strong>io</strong>n à un âge où elle est<br />
une véritable opérat<strong>io</strong>n chirurgicale qui n'admet plus l'a peu<br />
près. Apprendrons-nous à un péritomiste amateur à lier une artère<br />
du frein sect<strong>io</strong>nnée par inadvertance ?<br />
Combattre dono la pratique de la circoncis<strong>io</strong>n par des<br />
non médecins est donc un devoir. Mais toute doctrine fondée sur<br />
une nêgatic, demeure stérile. Nous essaierons donc,après avoir<br />
passé en revue les différentes techniques chirurgicales, de propo-<br />
-ser une technique de réalisat<strong>io</strong>n commode,telle qu'elle puisse<br />
être facilement réalisée dans la pratique courante .<br />
oooeeoeoeeooeeeoooo
- 1?<br />
-<br />
CHAPITRE I<br />
e • o e e o o<br />
HISTOIRE DE LA CIRCONCISION
-<br />
.k<br />
-<br />
La circoncis<strong>io</strong>n est une pratique si répandue, qu'il en<br />
faut certainement chercher l'origine dans un fond psychologique<br />
oomniun à l'humanité entière. Liée à l'usage des organes de la<br />
générat<strong>io</strong>n, la circoncis<strong>io</strong>n constitue pour les anthropologistes<br />
et les soc<strong>io</strong>logues un rite de passage, une cérémonie d'initiat<strong>io</strong>n<br />
qui ne trouvera qu'assez tard,dans les grandes relig<strong>io</strong>ns raono-<br />
-thêistes du Proche-Orient une justificat<strong>io</strong>n sacerdotale. Nous<br />
n'avons pas de documents valables sur la circoncis<strong>io</strong>n aux temps<br />
préhistoriques,mais, ainsi que nous y autorise la méthode compa-<br />
-rative, il est possible d'aoquêrir par l'observat<strong>io</strong>n des "pri-<br />
-nd.tifs"<br />
une not<strong>io</strong>n assez juste de ce que représente à l'aurore<br />
de l'histoire humaine cette pratique rituelle .<br />
Nous commencerons donc,<br />
cette aourte histoire de la oir-<br />
-concis<strong>io</strong>n par une revue assez détaillée de la péritomie ohez<br />
les peuplades non civilisées qui ont fait l'objet d'études anthro-<br />
-pologiques approfondies .<br />
LA CIRCONCISION CHEZ LES PRIMITIFS .<br />
La circoncis<strong>io</strong>n entre dans l'histoire aveo l'Egypte. Il<br />
est dono particulièrement important d'étudier la péritomie ohez<br />
les Noirs d'Afrique, puisque nombre d'auteurs soutiennent que<br />
c'est à ces tribus que l'Egyptien emprunta oette pratique. Nous<br />
utiliserons pour cette étude l'ouvrage récent de Mr de PED2AIS<br />
gur '• Ia vie sexuelle en Afrique Noire" auquel nous ferons de<br />
larges emprunts .<br />
-conois<strong>io</strong>n,<br />
-le,<br />
En dépit des particularités locales, le rite de la oir-<br />
auquel s'adjoint fréquemnent l'exois<strong>io</strong>n ohez la fil-<br />
conserve son caractère de rite de passage aveo abandon d'<br />
taie condit<strong>io</strong>n ancienne,celle d'enfant,et access<strong>io</strong>n à une condi<br />
t<strong>io</strong>n nouvelle, celle d'adulte. Les mutilat<strong>io</strong>ns sexuelles ne sont<br />
d'ailleurs pas des gestes isolés, ils s'intègrent dans un cadre<br />
extrêmement oomplexe de rites divers, à la fois moraux et physi-<br />
-ques, dont l'accomplissement est pour l'individu une oondit<strong>io</strong>n<br />
essentielle de son acceptat<strong>io</strong>n par le groupe. Nous ne dirons<br />
rien ici,des pratiques d'excis<strong>io</strong>n très répandues également en<br />
pays noir .
- 15<br />
Dans certains groupes, la circoncis<strong>io</strong>n n'est accompagnée<br />
d'aucune cérémonie. Par exenple, chez les FAN (Gabon) " Des raor-<br />
"-ceaux de bois rouge ont été brûlés dans un trou. L'enfant est<br />
" conduit près de ce trou, l'opérateur s'approche de lui, saisit<br />
" et étire le prépuce et le tranche en prononçant des phrases ob-<br />
" -oènes. Le débris de chair est jeté sur un bananier dont les<br />
" fruits sont coupés, puis cuits et mangés par les hommes exclusi-<br />
" -vement " .<br />
Chez les ABABUA ( Congo Belge)<br />
la circoncis<strong>io</strong>n est ef-<br />
-fectuée quelques jours après la naissance. Dans des tribus voisi-<br />
-nes l'âge varie entre JS et 7<br />
ans. L'étude de la péritomie dans<br />
les tribus soudanaises est très instructive. L'époque choisie est,<br />
en général, la saison sèohe,pendant le répit que laissent les tra-<br />
-vaux des champs. Les sujets ont de quinze à dix-huit ans ( nous<br />
n'envisagerons que le cas de non musulmans). Le néophyte est soi-<br />
-gneusement lavé,et revêt des vêtements de parade. Le ciroonoiseur<br />
est en général un forgeron (Babo chez les Marka, Sema ohez les<br />
Malinké). Après une nuit de ripaille et de danses,les non-ciroon-<br />
-cis sont conduits à l'emplacement prévu. Dans certaines tribus,<br />
l'opérat<strong>io</strong>n est faite, le sujet étant assis, face à l'opérateur,<br />
sur un billot de bois, dans d'autres cas, le sujet est debout.<br />
Quelques pratiques opératoires méritent d' être citées :<br />
- Chez le3 Dogon : " la verge est placée syr une planchette<br />
l'operateur a serré le prépuce dans le noeud coulant<br />
d'une ficelle dont il fixe l'autre extrémité à l'or-<br />
-teil de son pied gauche: lorsqu'il tranche le pré-<br />
-puce,la ficelle emporte le débris de chair ".<br />
- Chez les Teda : " l'opérateur a bourré le prépuce d'un<br />
tampon de crottes de chèvre: , puis il a dit au née—<br />
-phyte: "Petit garçon, regarde en l'air", alors il<br />
tranche le prépuce puis dit: homme regarde en bas ".<br />
- Ohez les Baya et les Banda : " le forgeron opère d'une<br />
façon assez particulière, taillant d'abord le prépuce<br />
dans le sens de la longueur,à la partie supérieure ,<br />
puis achevant de le découper en tranchant les chairs<br />
sur les côtés et par-dessous ".<br />
Ainsi,trouve-t-on une ébauche de "technique chirurgicale".
- 16 -<br />
L'opérateur s'inquiète des suites opératoires (ce que l'on obser-<br />
-ve pas toujours chez certains pêritomistes de nos rég<strong>io</strong>ns !).<br />
Chez les Malinkê,on combat l'hémorragie aveo une macéra-<br />
-t<strong>io</strong>n de feuilles de Saba (landolphia Senegalensis. rappelons<br />
que la conessine est extraite d'une autre apocynacêe africaine).<br />
Chez les Warega, on utilise le sel et le poivre, chez les Balouba,<br />
les bains de rivière, chez les Toma des décoct<strong>io</strong>ns d'écoroes as<br />
tringentes ....<br />
De ÈEDRAIB nous donne également de précieux renseigne-<br />
-ments sur la pér<strong>io</strong>de de réclus<strong>io</strong>n qui suit la circoncis<strong>io</strong>n, les<br />
enseignements sexuels que reçoivent alors les adolescents dans<br />
certaines tribus, les brimades, etc.... à la fin des épreuves,les<br />
circoncis reçoivent leur nouveau nom .<br />
Quels arguments les Africains donnent-ils pour justifier<br />
la circoncis<strong>io</strong>n ? " Dans certaines tribus, il existe des légendes<br />
"<br />
sur l'origine de la circoncis<strong>io</strong>n, dans d'autres, on invoque la<br />
J'<br />
nécessité de recevoir une marque qui justifie l'entrée dans le<br />
" cercle des hommes, chez d'autres encore il s'agit d'enlever "la<br />
" honte " . D'une manière générale, on invoque souvent des rai^-»<br />
" -sons d'hygiène et de commodité ce qui est assez douteux poua?<br />
" des peuplades aussi primitives. Ce que nous devons retenir, c'est<br />
" que " la circoncis<strong>io</strong>n africaine et son parallèle, l'excis<strong>io</strong>n ,<br />
" au lieu de faire la matière d'une institut<strong>io</strong>n essentielle, est<br />
" demeurée une phase, somme toute accessoire,de rites qui sont es*.<br />
• -sentiellement sexuels, non parce qu'ils peuvent comporter une<br />
"<br />
mutilat<strong>io</strong>n sexuelle, mais parce que leur source est toute entière<br />
"inscrite au rôle des mécanismes de la reproduct<strong>io</strong>n universelle ".<br />
(De PEDRAIS ).<br />
Après ce court aperçu sur la circoncis<strong>io</strong>n chez le primi-<br />
-tif,nous pouvons aborder l'étude jrepcenfc historique de la cir-<br />
-ooncis<strong>io</strong>n •
- 17<br />
LA CIRCONCISION EN EGYPTE .<br />
C'est, en effet,<br />
-<br />
avec l'Egypte que la oirconcis<strong>io</strong>n entre<br />
dans l'Histoire .Nous possédons sur ce point un certain nombre de<br />
documents: HERODOTE s'exprime ainsi dans un texte célèbre que nous<br />
nous devons de citer î<br />
" Manifestement, en effet,.les Colchidiens sont de race égyptien-<br />
"-ne .... Je l'avais conjecturé moi-même d'après ces indices:d'<br />
" abord parcequ'ils ont la peau brune et les cheveux crépus ( à<br />
"<br />
vrai dire, cela ne prouve rien, car d'autres peuples encore sont<br />
" dans ce cas), ensuite, et avec plus d'autorité, pour la raison<br />
"<br />
que seuls parmi les hommes, les Colchidiens,les Egyptiens et les<br />
" Eth<strong>io</strong>piens pratiquent la circoncis<strong>io</strong>n depuis l'origine. Les Phé-<br />
" -niciens et les Syriens de Palestine reconnaissent eux-mêmes<br />
"qu'ils ont appris cet usage des Egyptiens, les Syriens qui habi-<br />
" -tent la rég<strong>io</strong>n du fleuve "Thermodon" et du Parthen<strong>io</strong>s,<br />
et les<br />
" Mactons qui sont leurs voisins disent l'avoir appris récemment<br />
" des Colchidiens. Ce sont là les seuls hommes qui pratiquent la<br />
" circoncis<strong>io</strong>n et l'on peut constater qu'ils le font de la même<br />
" manière que le Egyptiens. Des Egyptiens et des Eth<strong>io</strong>piens,je ne<br />
" saurais dire lesquels d'entre eux apprirent cette pratique des<br />
" autres,car c'est évidemment chez eux une chose très ancienne."<br />
(HERODOTE«Histoires tome il,<br />
paragr. loi). Collect<strong>io</strong>n G.HJDE).<br />
A Karnak, dans le petit temple de Khonsou,il existe un<br />
bas relief représentant une scène de circoncis<strong>io</strong>n. La ûcnstiifuà*<br />
-tien de ce temple peut être comprise entre 1112 et 1085 avant<br />
J.C. puisqu'il fût édifié par RAMSES XI et son grand prêtre<br />
HERIHOR. A Seqqarah,se trouve un bas-relief semblable dont l'anti-<br />
-quité serait plus haute .<br />
" C'est la reproduct<strong>io</strong>n d'une scène<br />
" de circoncis<strong>io</strong>n que M. le Professeur LORET a dêoouvert en 1897 à<br />
datant de la V*<br />
dynastie,<br />
" Saqtjirah dans le tombeau de Ankh-ma-Hor,<br />
"<br />
elle remonte donc à J5.000 ans avant notre ère. M. CAPART,Profes-<br />
" -seur à l'<strong>Université</strong> de Liège a bien voulu nous en envoyer la<br />
•' photographie. Dans son livre " Une rue de tombeaux à Saqqarah" il<br />
11 en donne la descript<strong>io</strong>n.- ( Encyclopédie Fse<br />
1ère partie, p. 6 )<br />
d'Urologie- T. 1<br />
• L'extens<strong>io</strong>n de la circoncis<strong>io</strong>n en Egypte<br />
n'est pas très bien élucidée. Il est certain qu'a l'époque recu-<br />
-lée, seuls les Prêtres, les scribes et les guerriers y étaient<br />
astreints. Puis elle semble s'être étendue à d'autres castes .
- 18 -<br />
le terme Egyptien de "ama" signifie à la fois inpur et inciroon-<br />
-cis, ce qui indique l'importance de l'opérat<strong>io</strong>n. Pourtant,no n>-<br />
-bre de momies de personnages considérables ne montrent pas trace<br />
de circoncis<strong>io</strong>n. On peut aussi se demander d'où les Egyptiens te-<br />
-naient cette pratique? HERODOTE nous dit qu'elle était en hon-<br />
-neur chez les Eth<strong>io</strong>piens, oeux-ci la tenait sans doute des tri-<br />
-bus noires d'Afrique Centrale qui la pratiquent encore avec un<br />
rituel très complexe. Ce problème ne présente pas grand intérêt<br />
en fait, car nous verrons que la Soc<strong>io</strong>logie psychanalytique ex-<br />
-plique, sur la base ae l'évolut<strong>io</strong>n psychologique de l'Humanité,<br />
le développement de ce rite. Nous sommes mal renseignés sur 1'<br />
interprétat<strong>io</strong>n sacerdotale et morale de la circoncis<strong>io</strong>n egyptien-<br />
-ne. HERODOTE nous dit encore: " Les plus scrupuleusenent reli-<br />
-gieux de tous les hommes, voici quel genre de règles ils obser<br />
vent ils se font circoncirepar nesure de propreté, aimant<br />
mieux être propres que d'avoir meilleur air. Leurs prêtres se<br />
rasent le cojcps entier tous les deux jours . ... (Histoire, 11, J\)<br />
Dans sa thèse inaugurale, le Docteur HENHABYLES rapporte<br />
les découvertes faites à Carthage par MERLIN. Il s'agit de rasoir<br />
portant gravées des images représentant le Soleil, la fleur de<br />
lotus, le Dieu-Faucon symbole d'Horus{ l'auteur écrit: " le so-<br />
-lôil est la force vive de la nature, les organes génitaux pos-<br />
-sédant la fonct<strong>io</strong>n de générat<strong>io</strong>n ont même rôle,<br />
d'où la néces-<br />
-sité d'en sacrifier au culte d'Osiris ". Il semble, en effet,<br />
très exact de faire de la ci<strong>io</strong>oncisicn égyptienne un rite osi-<br />
-rien. On sait qu'Osiris fut en butte aux persécut<strong>io</strong>ns de son<br />
frère Seth. d'abord enfermé dans un coffre puis noyé,il fut re-<br />
- trouvé par sa femme Isis qui cacha le cercueil dans un marais:<br />
" mais Seth découvrit la cachette et en l'absence d'Isis, dépeça<br />
" le cadavre en quatorze morceaux qu'il dispersa. Isis, sans se<br />
" décourager,reprit son douloureux pèlerinage. Elle retrouva<br />
" tous les morceaux du cadavre à l'except<strong>io</strong>n du phallus qui avait<br />
*'■ été avalé par un poisson oxyrhinque. " (J.VANDIER- la relig<strong>io</strong>n<br />
Egyptienne 1944) Or, le Dieu amputé est devenu par un curieux pa-<br />
~radoxe,le dieu de la fertilité, de la végétat<strong>io</strong>n,du renouveau<br />
annuel de la nature. Il est possible que la circoncis<strong>io</strong>n egyptien-<br />
-ne représente une figurat<strong>io</strong>n des souffrances du dieu,<br />
un essai<br />
de capter son pouvoir fertilisant en réalisant une amputat<strong>io</strong>n a<br />
mindma. la mythologie comparée fournit fréquemment de tels exem-<br />
-ples .<br />
Ajoutons pour terminer que les Phéniciens ont disputé<br />
aux Egyptiens la pr<strong>io</strong>rité en matière de péritomie. Ainsi d'après
- 19<br />
-<br />
PHIION de BYIOS, le grand dieu phénicien EL (Chronos des Grecs)<br />
aurait sacrifié son premier né a son père le ciel (Ouranos)puis<br />
se serait circoncis. On ferait volontiers de la circoncis<strong>io</strong>n<br />
phénicienne un substitut du sacrifice des premiers nés au terri»<br />
-ble MDLOCH .<br />
LA CIRCONCISION HEBRAÏQUE DANS L'ANTIQUITE .<br />
La circonois<strong>io</strong>n a subi au cours de l'histoire du peuple<br />
juif, bien des vicissitudes. Imposée par Dieu à Abraham,elle ne<br />
fut pas toujours observée, soit parcaque la pratique religieuse<br />
était moins profonde, soit paroeque les peuples, qui tr<strong>io</strong>mphèrent<br />
à plusieurs reprises d'Israël, s'opposèrent à l'accomplissèment<br />
du rituel mosaïque .<br />
1<br />
- Origine de la circonois<strong>io</strong>n hébraïque -<br />
La bible dit (Genèse 17): " Dieu dit à Abraham: toi, tu<br />
" garderas mon alliance,toi et tes descendants. Dieu dit encore<br />
" à Abraham: vous garderez donc aussi mon alliance,<br />
et votre<br />
" postérité la gardera après vous de race en race. Voici le paote<br />
'■Çqueje fais avec vous, afin que vous l'observiez et votre posté-<br />
" -têrité après vous: tous les mâles d'entre vous seront circon-<br />
" -ois. Vous circoncirez votre chair, afin que cette circoncis<strong>io</strong>n<br />
" soit la marque de l'alliance que je fais avec vous- L'enfant<br />
" de huit jours sera oirconcis parmi vous, et dans la suit© de<br />
" toutes les générat<strong>io</strong>ns, tous les enfants maies,tant les escla~<br />
" -ves qui seront nés en votre maison que tous ceux que vous au-<br />
"<br />
-rez achetés, et qui ne seront point de votre race, seront cir-<br />
* -concis. Ce paote que je fais avec vous sera marqué dans votre<br />
" chair, comme le signe de l'alliance éternelle que je ikis avec<br />
" vous.
- 20' -<br />
" Tout mâle dont la ohair n'aura point été circoncise, sera<br />
" exterminé du milieu de son peuple pHLrcequ'il aura v<strong>io</strong>lé mon<br />
" alliance " . Et la bible ajoute :<br />
•»<br />
Abraham pris Ismaël son<br />
"<br />
fils, tous ceux qui étaient nés dans sa naison et tous ceux<br />
"<br />
qu'il avait acquis à prix d»<br />
argent ^ tous les mâles parmi les<br />
"<br />
gens de la imison d'Abraham et il les circonoit ce même jour,<br />
"<br />
selon l'ordre que Dieu lui avait donné. Abraham était âgé de<br />
"<br />
quatre vingt dix neuf ans et son fils Ismè'l avait treize ans".<br />
L'année suivant Abraham eut un fils.Isaac, qu'il circoncit à l'âge<br />
de huit jours. Les juifs ont adopté cet âge de façon régulière<br />
alors que les musulmans pratiquent la circoncis<strong>io</strong>n plus tard en<br />
l'honneur d'Ismaël. On a souvent dit, PASCAL par exemple, que les<br />
juifs adoptèrent la circoncis<strong>io</strong>n pour se distinguer des autres<br />
peuples j au contraire,les Hébreux vont vivre plusieurs siècles<br />
au milieu des égyptiens qui sont circoncis et l'argument pourrait<br />
être facilement retourné. La circoncis<strong>io</strong>n fût,d'ailleurs,loin<br />
d^être fidèlement suivie. Lorsque les Hébreux sortirent d'Egypte<br />
sous la direct<strong>io</strong>n de Moïse pour gagner la terre promise, leur chef<br />
lui-même n'était pas cirooncis et on connait l'épisode biblique<br />
où il est raconté comment Sephora épouse de Moïse, circoncit elle-<br />
-même ses deux enfants à l'aide d'un couteau de pierre. Moïse<br />
rappela aux Hébreux l'obligat<strong>io</strong>n de la circoncis<strong>io</strong>n. Pour être<br />
admis dans la communauté juive, il faut, en effet,<br />
pratiquer la<br />
circoncis<strong>io</strong>n (Milah), le baptême purificatoire et le sacrifice.<br />
Cependant les Hêbreux,au désert, n'observèrent pas enoore avec fi-<br />
-dèlité le précepte et lorsque le successeur de Moïse,Josué,ar-<br />
wriva aveo son peuple devant le Jourdain, avant d'entrer dans le<br />
pays de Canaan, il dut procéder::â une circoncis<strong>io</strong>n générale. Voici,<br />
ce qu'éorit la Bible (Josué 5) s " Josuê se fit des couteaux de<br />
" pierre et il circoncit les enfants d'Israël sur la colline<br />
" D'Araloth. Voici la raison pour laquelle Josué les circoncit.<br />
w Tout le peuple sortit d'Egypte, les mâles, tous les hommes de<br />
w d'<br />
guerre étaient morts dans 1© désert. Tout ce peuple sorti<br />
" Egypte était circoncis, mais tout le peuple né dans 1© désert,<br />
" pendant la route, après la sortie d'Egypte n'avait point été<br />
" circoncis ".<br />
2<br />
- la circonois<strong>io</strong>n dans la suite de l'histoire juive -<br />
A partir de cette époquei la circoncis<strong>io</strong>n semble avoir<br />
été pratiquée de façon régulière dans le peuple juif. Les Hébreux
- 21 -<br />
de la Bible nomment fréquemment avec mépris leurs adversaires,<br />
" les dnciroonois ". La captivité à Babylone, interrompt dans<br />
une certaine mesure la pratique de la "Milah". En 1é8 avant J.C. ,<br />
le tyran Ant<strong>io</strong>ohus Epiphane l'interdit sous peine de mort. Depuis<br />
quelques temps déjà,le contact aveo la Srèoe, aveo Rome, tendait<br />
à réduire la pratique systématique de la oiroonois<strong>io</strong>n. On vit<br />
même de jeunes juifs hellénisés subir une opérat<strong>io</strong>n plastique<br />
" l'epispasmus" qui consistait en la reconstitut<strong>io</strong>n du prépuce à<br />
partir de la muqueuse du gland. C'est pour se prémunir oontre cet-<br />
-te opérat<strong>io</strong>n que l'on aurait complété,<br />
(164 avant J.C.)<br />
" Priah "-<br />
au temps des Macoabées<br />
la circonois<strong>io</strong>n par la dénudat<strong>io</strong>n du gland ou<br />
Nous serons brefs sur les vicissitudes que subit la cu><br />
-concis<strong>io</strong>n du fait de la dominat<strong>io</strong>n romaine. En effet, tantôt les<br />
romains se bornaient à des railleries à l'égard des circonoia,et<br />
l'on en trouve les reflets dans l'oeuvre de MARTIAL, de Perse,<br />
de JUVENAL, tantôt le pouvoir impérial frappait avec sévérité les<br />
juifs qui pratiquaient la loi mosaïque et naturellement une de<br />
ses règles les plus spectaculaires,<br />
la circoncis<strong>io</strong>n. MODESTIN<br />
nous dit qu'ANTONIN le pieux, permit la circoncis<strong>io</strong>n des enfants<br />
juifs mais l'interdit à l'égard de tous autres. HADRIEN, son suc-<br />
-cesseur,<br />
assimila purement et simplenent la circoncis<strong>io</strong>n à la<br />
castrat<strong>io</strong>n et l'interdit sous peine de mort. Par la suite les in-<br />
-terd<strong>io</strong>t<strong>io</strong>ns furent moins sévères , mais un juriste latin qui<br />
vivait sous ALEXANDRE SEVERE nous a oonservé (222-235) dans ses<br />
Sentences l'esprit dans lequel le Droit Romain concevait la cir-<br />
-concis<strong>io</strong>n: les juifs qui circoncisaient les esclaves d'une autre<br />
nat<strong>io</strong>n étaient déportés ou punis de mort. Les romains qui se ren-<br />
-daient coupables du même crime étaient déportés, le médecin su-<br />
-bissait la peine capitale. Voici d'ailleurs le texte de PAUL que<br />
nous citons d'après THOMMSEN ( Manuel des Antiquités Romaines,<br />
T. 18, 1907) : " Cives Romani, qui se judaico ritu vel servos suos<br />
patiuntur,bonis adenptis in insulam perpétue relegan-<br />
'biâtaumsiâi<br />
" -tur: medici cypite puniuntur. Judaei si alienae nat<strong>io</strong>nis compa-<br />
" -tos circunoiderint,aut deportantur aut capite puniuntur"<br />
2 -<br />
In pratique de la circoncis<strong>io</strong>n chez les juifs -<br />
Nous ignorons le cérémonial de la circoncis<strong>io</strong>n au temps<br />
des Juges et des Rois. Dans les derniers temps, la<br />
circoncis<strong>io</strong>n est<br />
.
- 22 -<br />
effectuée par un opérateur spécial le "Môhel". Elle a lieu dans<br />
les synagogues en présenoe d'un certain nombre de personnes au<br />
moins dix. Le témoin, qui est une sorte de parrain,prend plaoe<br />
sur un siège{ un autre siège est symboliquement réservé au pro-<br />
-phète Elie. Le Môhel dit: " Béni soit le Seigneur notre Dieu<br />
qui nous a sanctifié par ses préceptes et nous a donné la oir-<br />
-ooncis<strong>io</strong>n". Le père de l'enfant répond:<br />
•» qui nous a sanctifié<br />
par ses peuples et nous a donné d'introduire notre enfant dans<br />
l'alliance d'Abraham notre père ". A la suite de la oiroonois<strong>io</strong>n,<br />
on impose à l'enfant son nom. Cette oirconcis<strong>io</strong>n a lieu au 8"<br />
jour. La Bible précise (Lêvitique XII ): " Lorsqu'une femme de-<br />
"<br />
viendra enceinte,et qu'elle enfantera un mâle, elle sera impure<br />
"<br />
pendant sept jours elle sera impure comme au<br />
j<br />
temps de son in-<br />
" -disposit<strong>io</strong>n menstruelle . Le huitième jour l'enfant sera oir-<br />
• -concis."<br />
Lorsque l'enfant est malade, la circonois<strong>io</strong>n peut<br />
être remise, mais d'une manière générale elle ne peut avoir lieu<br />
le jour du Sabbat. Nous n'avons que peu de références concernant<br />
les complicat<strong>io</strong>ns de la circoncis<strong>io</strong>ns. La Bible fait allus<strong>io</strong>n à<br />
propos de l'épisode de Sichem et des fils de Jacob à une fièvre<br />
v<strong>io</strong>lente qui se déclare le 2e jour ohez les adultes circoncis.<br />
Dans le Talmud,à propos, des condit<strong>io</strong>ns anatomiques qui sont re-<br />
-quises pour le mariage,il est dit que s'il reste du gland un<br />
morceau mince comme un poil, l'homme pourra se marier (l« Simon).<br />
Nous interpréter<strong>io</strong>ns volontiers cette mutilat<strong>io</strong>n comme un ac-<br />
-cident de la circonois<strong>io</strong>n, assez fréquent pour justifier l'inter-<br />
-vent<strong>io</strong>n des théologiens •<br />
LA CIRCONCISION ET L'EGLISE CHRETIENNE -<br />
A l'avènement du Christianisme,<br />
on pouvait se demander<br />
si la oiroonois<strong>io</strong>n continuerait à être pratiquée par les adeptes<br />
de la relig<strong>io</strong>n nouvelle. En fait le Baptême chrétien se substi<br />
tuait à la oiroonois<strong>io</strong>n oomme signe d'alliance aveo Dieu et de
- 2? -<br />
rémiss<strong>io</strong>n du péché originel, mais il était très difficile aux<br />
juifs convertis de renonoer à oette pratique rituelle. Ainsi dans<br />
la ville d'Ant<strong>io</strong>che,les judéo-chrétiens décidèrent-ils d'imposer<br />
la circonois<strong>io</strong>n concurremment au baptême aux " gentils" désireux:<br />
d'entrer dans la communauté chrétienne. Saint-Paul provoqua la<br />
réun<strong>io</strong>n 4 Jérusalem d'une assemblée des Apôtres (Actes Xv» 1 à<br />
29)<br />
qui décida pourtant que la circoncis<strong>io</strong>n n'était pas néoes -<br />
-saire. Cette sentence ne fit pas cesser la querelle et Saint-<br />
Paul développa les arguments théologiques dans plusieurs épitres<br />
célèbres (épitres aux Galactes,aux Corinthiens , aux Romains). Pour<br />
Saint Paul, en effet la circoncis<strong>io</strong>n, n'est qu'un signe extérieur.<br />
oe qui importe vraiment, c'est la foi et l'observat<strong>io</strong>n des com-<br />
-raandements. Saint Paul adopta, par ailleurs, une attitude conci-<br />
-liante à l'égard de ohrétiens qui observaient sur ce point le<br />
rite mosaïque.<br />
L. DUCHESNE, cité par LESETRE, écrit dans son livre "sur<br />
les origines chrétiennes" (Paris 1878): " vers la fin du IV siè-<br />
" -cle,divers auteurs ,Philastrius, Saint Epiphane,Saint Jérôme sur*<br />
-tout.parlent de chrétiens circoncis ,4a langue hébraïque, ortho-<br />
-doxes,sauf leur attachement à la loi. On ne leur fait aucun repro-<br />
-ohe à propos des dogmes définis dans les derniers oonciles. on<br />
remarque qu'ils acceptent l'Apôtre Saint Paul et se3 épitres. Ce<br />
sont les nazaréens ". Les nazaréens étaient des judéo-chrétiens<br />
" modérés", plus grave êtait,au contraire, la déviat<strong>io</strong>n des éb<strong>io</strong>-<br />
-nites. Leur nom vient d'un mot hébreux qui signifie pauvre. Il<br />
s'agit d'une secte qui tout en prétendant se rattacher aux tra-<br />
-dit<strong>io</strong>ns les plus pures du christianisme primitif , demeurait dans<br />
une observance stricte de la loi mosaïque. Pour eux, Saint Paul<br />
était un apostat et ils étaient intraitables sur la quest<strong>io</strong>n de<br />
la circoncis<strong>io</strong>n qu'ils se refusaient à abandonner. L'extinot<strong>io</strong>n<br />
complète de la seote ne se fera qu'au VII0<br />
siècle. Nous n'en au-<br />
-rons pas fini avec l'histoire de la oiroonois<strong>io</strong>n dans l'église<br />
ohrêtienne avant d'avoir dit quelques mots des Passagiens. Il<br />
s'agit d'une secte qui florissait dans la seconde moitié du XII"<br />
siècle et qui fut condamnée par le pape LUCE III en 1 18l|.- Les_<br />
Passagiens dont le nom désigne sans doute ceux qui avaient fait<br />
le pèlerinage du Saint Sépulcre,<br />
professaient l'observance str<strong>io</strong>-<br />
-te de la loi mosaïque: Sabbat,circoncis<strong>io</strong>n,à l'except<strong>io</strong>n des sa-<br />
-crifices: ils rejetaient le dogme de la Trinité ce qui motiva<br />
leur condamnat<strong>io</strong>n. Signalons que l'Empereur Frédéric II dans un<br />
resorit de 1224, sur les hérétiques, les nomme " circumcisi ".<br />
Il nous reste à envisager la façon dont les théologiens
24 -<br />
et les docteurs de l'église ont conçu la significat<strong>io</strong>n et la va-<br />
-leur de la circoncis<strong>io</strong>n. Pour les théologiens chrétiens oorame<br />
pour Moïse, il existe une circonois<strong>io</strong>n spirituelle qui accompa-<br />
-gne la circoncis<strong>io</strong>n physique. Saint-Augustin enseigne que la<br />
circoncis<strong>io</strong>n représente dans l'ancienne loi, un sacrement qui<br />
procure la rémiss<strong>io</strong>n du Pêohé Originel. Pour Saint Thomas, on<br />
peut trouver trois symboles dans la circonois<strong>io</strong>n: foi d'Abraham<br />
pour le messie, remède du péché originel que transmet la généra-<br />
-t<strong>io</strong>n et diminut<strong>io</strong>n de la concupiscence. C'est aussi l'opin<strong>io</strong>n<br />
de SUAREZ. Saint Thomas insiste,d'ailleurs, sur le fait que la<br />
circoncis<strong>io</strong>n est un sacrement purement figuratif qui n'a pas la<br />
même valeur que le baptême '• [îDans le baptêroe,la grâce est conférée<br />
" par la vertu même que possède le baptême,<br />
en tant qu'instrument<br />
" de la pass<strong>io</strong>n du Christ déjà accomplie. Dans la circoncis<strong>io</strong>n ,<br />
" au contraire, la grâce n'était pas conférée par la vertu de la<br />
" circoncis<strong>io</strong>n mais par la vertu de la foi en la pass<strong>io</strong>n du<br />
" Christ dont la circoncis<strong>io</strong>n était le signe " •<br />
LA CIRCONCISION ET L'AVENEMENT DE L'ISLAM .<br />
Le problême de la circoncis<strong>io</strong>n se pose de façon diffé<br />
rente pour l'Islam. En effet, les tribus arabes se rattachaient<br />
fils d'Abraham. Elles pratiquaient de<br />
par la tradit<strong>io</strong>n à Isitaël,<br />
façon courante la<br />
circoncis<strong>io</strong>n. Il s'agissait donc d'un état de<br />
fait et le rite n'était pas à imposer. De plus, le prophète Mo-<br />
-hamed, né circoncis ainsi que Jésus Christ, d'après ^shià(Livre<br />
des A notons- Edit<strong>io</strong>ns du Caire T. VII 27-.,)n'a jamais attaché<br />
p,
- 25 -<br />
à la oiroonois<strong>io</strong>n une significat<strong>io</strong>n religieuse qu'on trouve<br />
dans la loi mosaïque. Les fondements de la loi de l'Islam se<br />
trouvent dans le Coran qui est le livre révélé à Mohammed par<br />
Allah,<br />
dans la Sunna qui est la somme des actes du prohète et<br />
dans les Haddiths qui sont les tradit<strong>io</strong>ns relatives aux dé-<br />
-tails de la vie de Mohammed et de ses compagnons.il n'y a<br />
rien dans le Coran qui ait trait à la circoncis<strong>io</strong>n. C'est dans<br />
la Sunna que nous trouvons le précepte de la circonois<strong>io</strong>n. En-<br />
-core,faut-il bien préciser un point: les actes humains peu -<br />
-vent être classés en cinq<br />
catégories : actes nécessaires (wad-<br />
-jib) dont l'accomplissèment est récompensé,l'omiss<strong>io</strong>n punie.<br />
acte reoommandable (mandoub) dont l'accomplissement est réoom-<br />
-pensê mais l'omiss<strong>io</strong>n non punie acte permis aote<br />
? (mohab)j<br />
répréhensible mais non punisable (makrouh). actes défendus et<br />
punis (haram). La circoncis<strong>io</strong>n est un acte "mandoub". Dans le<br />
verset 112 du Coran, eourato de la vache, Dieu dit à Ibrahim;<br />
" Je te nomme l'Imam de mes peuples. Etends oette faveur à mes<br />
" descendants, demande Ibrahim. Soit, répond le Seigneur, mais<br />
" j'excluerai ceux de tes descendants qui seront injustes ".<br />
Très tôt,la plupart des commentateurs du Coran ont vu<br />
dans la circoncis<strong>io</strong>n une pratique d'hygiène corporelle qui s'<br />
accompagne d'ailleurs d'autres recommandat<strong>io</strong>ns": écourtage des<br />
moustaches, allongement de la barbe, emploi du "s<strong>io</strong>uak"(êcorce<br />
de racine de noyer) pour l'hygiène des dents, lavage de la ca-<br />
-vité buccale , aspirat<strong>io</strong>n de l'eau par le nez et son refoule-<br />
-ment par expirat<strong>io</strong>n,écourtage des ongles,épilat<strong>io</strong>n de l'aine,<br />
des poils environnants les organes génitaux .<br />
-tana",<br />
Le mot arabe qui correspond à la circoncis<strong>io</strong>n est "khi-<br />
mais on trouve fréquenment employé le terme de "tahara"<br />
qui signifie littéralement purificat<strong>io</strong>n et,tout en représentant<br />
moins de précis<strong>io</strong>n anatomique,trouve plus d'emploi dans la con-<br />
-versat<strong>io</strong>n courante. Nous lisons dans l'Encyclopédie de l'Islam<br />
que certains mots qui désignent le beau-père,la belle-fille,<br />
le beau-fils,<br />
le mariage etc.. appartiennent à la même racine<br />
sémitique kh-t-n. Nous n'en dirons pas plus pour l'instant sur<br />
la circoncis<strong>io</strong>n dans l'Islam, nous proposant d'y<br />
revenir plus<br />
longuement dans les chapitres ultérieurs jusqu'elle constitue<br />
notre sujet d'étude .
- 26 -<br />
LA CIRCONCISION HEBRAÏQUE DANS LES TEMPS MODERNES ,<br />
-g<strong>io</strong>n chrétienne,<br />
Etablie dans les pays islamiques,défendue par la reli-<br />
la pratique de la circoncis<strong>io</strong>n mosaïque devait<br />
subir bien des vicissitudes en Europe jusqu'aux temps modernes.<br />
En Espagne musulmane, l'Islam, tolérant,<br />
laissa aux juifs la li -<br />
-bertê de leurs pratiques religieuses. Aveo la "Reoonquista" com-<br />
-mence en Espagne et au Portugal une ère de persécut<strong>io</strong>n oontre<br />
les hébreux qui influe naturellement sur la pratique rituelle.<br />
Elle continue cependant à être suivie dans la plupart des oom-<br />
-munautês juives. MONTAIGNE en donne au XVI °<br />
sièole une descrip<br />
t<strong>io</strong>n restée classique où nous retrouvons les différents temps<br />
de l'-opérat<strong>io</strong>n: sect<strong>io</strong>n du prépuce, dénudat<strong>io</strong>n du gland (périah)<br />
succ<strong>io</strong>n destinée à assurer l'hémostase (metzitza). En voici<br />
quelques extraits: " Sur latablo où eat assis co payx-yin,il
- 27<br />
-<br />
préoccupèrent de la quest<strong>io</strong>n de la oiroonois<strong>io</strong>n. L'abandon<br />
de la circoncis<strong>io</strong>n proposée par quelques réformateurs dont<br />
le plus célèbre est Moïse HENDEISSOHN (I729-I786) ne fut<br />
jamais sérieusement envisagée. En 1799 l'Obercollegium<br />
méd<strong>io</strong>um de Berlin propose sans succès le contrôle des "mo-<br />
-helin". En 1818, à la suite de sept décès,<br />
les autorités<br />
prussiennes déoident que le irohel ne pourra opérer qu'en<br />
prêsenoe d'un médecin. Puis différentes villes d'Allemagne<br />
entre 1824 et 184? instituèrent un diplôme de péritomiste.<br />
En France une ordonnance royale de 1844» complétée par un<br />
décret impérial de 1862 réglementait la circonois<strong>io</strong>n en<br />
abolissant notamment la succ<strong>io</strong>n (metaitza) source d'infeo-<br />
un arrêté du Consistoire Israélite<br />
-t<strong>io</strong>ns. Enfin en 1888,<br />
de Paris, définissait les condit<strong>io</strong>ns dans les lesquelles<br />
la pêritomie pouvait être pratiquée, les points essentiels<br />
de ce texte encore en vigueur sont :<br />
1*)- présence obligatoire d'un médecin<br />
2°)- délivrance d'un diplôme pour l'exercice de<br />
la pêritomie. Dans chaque département doit<br />
exister un médecin chargé de le délivrer.<br />
obligat<strong>io</strong>n de respecter les règles élémentaires<br />
de l'asepèie<br />
4°)- pratique de la dénudat<strong>io</strong>n du gland à l'aide<br />
d'instruments chirurgicaux et er. aucun cas<br />
à l'aide des ongles.<br />
5°)- abolit<strong>io</strong>n de la succ<strong>io</strong>n du gland. Cette<br />
disposit<strong>io</strong>n n'est pas applicable en Algérie.<br />
Afiâsi se trouve réglementée une pratique ancienne et<br />
vénérable, qui,<br />
bien loin d'être profanée échappe de ce<br />
fait à bien des critiques de ses détracteurs .
- 28 -<br />
CHAPITRE II<br />
O O O O o o a<br />
SIGNIFICATION DE LA CIRCONCISION
- 29 -<br />
Le problème de la significat<strong>io</strong>n de la oiroonois<strong>io</strong>n<br />
peut se poser de deux façons: si l'on s'en tient au point<br />
de vue sacerdotal et religieux, chacujie des relig<strong>io</strong>ns ,<br />
dont la circoncis<strong>io</strong>n oonstitue une pratique imposée ou<br />
recommandée, fournit une somme d'explicat<strong>io</strong>ns fomelles,<br />
si l'on envisage, au contraire, la circoncis<strong>io</strong>n sous l'an-<br />
-gle anthropologique, comme un phénomène soc<strong>io</strong>logique<br />
très répandu, les explicat<strong>io</strong>ns perdent leur caractère...<br />
dogmatique, mais acquièrent, sans doute, plus de précis<strong>io</strong>n.<br />
Il nous fait, d'ailleurs, souligner que le point de vue<br />
religieux ne s'oppose nullement au point de vue anthropo-<br />
-logiquei Ce sont plutôt les méthodes et le but qui ohan-<br />
-gent. Le théologien veut dégager les not<strong>io</strong>ns morales<br />
liées à l'acte rituel ainsi que son sens dans le cadre<br />
d'une s relig<strong>io</strong>n, alors que l' anthropologue s'attache à<br />
définir l'aote en lui-même par rapport aux données psyoho-<br />
-logiques et culturelles .<br />
Significat<strong>io</strong>n rituelle de la oiroonois<strong>io</strong>n<br />
Les explicat<strong>io</strong>ns proposées par les théologiens<br />
se ramènent en somme à deux types : la oiroonois<strong>io</strong>n est<br />
le symbole de l'alliance de l'homme aveo Dieu ou bien la<br />
circonois<strong>io</strong>n est une pratique hygiénique qui préfigure<br />
une purificat<strong>io</strong>n morale.<br />
La première de ces interprétat<strong>io</strong>ns est formelle-<br />
-ment adoptée par la relig<strong>io</strong>n juive. La Bible rapportant<br />
les paroles de Dieu s'adressant à Abraham ne laisse aucun<br />
doute sur ce point : " vous circoncirez votre chair afin<br />
" que cette circoncis<strong>io</strong>n soit la marque de l'alliance que<br />
" je fais avec vous" . La circoncis<strong>io</strong>n est donc la marque
-30-<br />
de l'élu. Elle doit être reconnue oomiœ telle* Elle ne<br />
constitue pas une marque destinée à distinguer le peuple<br />
élu des autres peuples puisque, par exemple, les Hébreux<br />
furent amener à vivre au milieu des Egyptiens circoncis<br />
et qu'ils s'en seraient mieux distingués en proscrivant<br />
l'opérat<strong>io</strong>n. 0e qui compte, en effet, c'est l'esprit dans<br />
lequel est pratiquée la pêritomie. De là, l'obligat<strong>io</strong>n<br />
pour l'opérateur d'être juif lui-même et désigné par les<br />
autorités religieuses. Cette circoncis<strong>io</strong>n physique impli-<br />
-que l'idée d'une oiroonois<strong>io</strong>n morale. Moïse ne dit-il<br />
pas dans le Deuteronome (XXX, 6): " Ayez soin de ciroonci-<br />
" -re votre coeur et de ne plus endurcir votre tête "«<br />
Nous avons vu comment les théologiens chrétiens, poussant<br />
plus loin l'interprétat<strong>io</strong>n symbolique de la circoncis<strong>io</strong>n,<br />
finirent par abolir l'opérat<strong>io</strong>n physique pour ne conser-<br />
-ver que sa significat<strong>io</strong>n d'alliance avec Dieu et de<br />
rémiss<strong>io</strong>n du péché originel.<br />
La seconde des explicat<strong>io</strong>ns, celle que fait de la<br />
oiroonois<strong>io</strong>n une pratique hygiénique et prophylactique<br />
est surtout mise en avant par les musuliains:(commenta-<br />
-teurs du Coran^ Nous envisagerons, plus loin, le problè-<br />
-me des avantages et des inconvénients physiques de la<br />
circoncis<strong>io</strong>n. Déjà le Talmud,<br />
puis PHIION d'Alexandrie,<br />
philosophe juif, insistaient sur cet aspect de la péri-<br />
-tomie. Les théologiens musulmans y reviennent avec plus<br />
de force. Ils font remarquer que, dans la SUNNA, la<br />
"tahara" est ênumérée parmi nombre d'autres pratiques<br />
purement hygiéniques (épilat<strong>io</strong>n, ablut<strong>io</strong>ns etc..) qu'elle<br />
n'est pas obligatoire (excepté pour les musulmans de rite<br />
Chafaïte). Les commentateurs anciens et modernes se plai-<br />
-sent à souligner cet aspect de la circoncis<strong>io</strong>n. Rappelons<br />
qu'HERODOTE attribuait également la circoncis<strong>io</strong>n des égyp-<br />
-tiens à un souci d'hygiène corporelle. Mais n'oubl<strong>io</strong>ns<br />
pas que "tahara" signifie purificat<strong>io</strong>n. Au delà de l'in>-<br />
-plicat<strong>io</strong>n physique, il nous fait découvrir le symbole.<br />
La purificat<strong>io</strong>n physique prépare la purificat<strong>io</strong>n morale.<br />
Le croyant qui se met en présence de la divinité lave son<br />
oorps eiii signe à' hommage et de soumiss<strong>io</strong>n, de même que le<br />
chrétien s'approche de la table de commun<strong>io</strong>n sans avoir<br />
pris d'aliment. Le point de vue hygiénique n'est dono pas<br />
si éloigné du point de vue mystique qu'il ne le praissait<br />
de prime abord.
- 31<br />
Les explicat<strong>io</strong>ns soc<strong>io</strong>logiques et anthropologiques.<br />
Il faut néanmoins,<br />
expliquer le fait que la cir-<br />
-concis<strong>io</strong>n est répandue chez des peuples aussi différents<br />
que possible les uns des autres. L'interprétat<strong>io</strong>n reli-<br />
-gieuse,<br />
valable dans le cadre de telle relig<strong>io</strong>n mono-<br />
-théiste, perd beaucoup de sa valeur quand on l'applique»<br />
à telle tribu d'Afrique Centrale, fétichiste, animiste.<br />
la significat<strong>io</strong>n hygiénique est contestée quand la cir-<br />
-concis<strong>io</strong>n est pratiquée par des groupes qui ignorent<br />
les données les plus élémentaires de la propreté corpo-<br />
-relle ou quand on constate oye peuplade observe un rite<br />
en tout point comparable à la péritcnie quand aux céré-<br />
-monial,<br />
aux condit<strong>io</strong>ns d'apparit<strong>io</strong>n, mais remplace 1'<br />
ablat<strong>io</strong>n d'un testicule,<br />
le percement du lobule de l'oreil-<br />
-le etc . . On peut se demander alors où se trouve le prin<br />
cipe interne qui lie ces différentes pratiques si mani<br />
festement semblables. Trois explicat<strong>io</strong>ns ont été propo-<br />
-sées :<br />
1- La circonois<strong>io</strong>n est un rite de passage.<br />
La théorie des rites de passage est due à VAN<br />
GENNEP: " les rites ou<br />
cérémonies de passage sont<br />
" ceux qui accompagne tout changement de plaoe,d'état,<br />
"de situat<strong>io</strong>n sociale et d?âge. . . Ils comportent ré<br />
gulièrement trois stades équivalents: celui de sé<br />
parat<strong>io</strong>n, celui d'attente ou de marge, celui d'agrêga-<br />
"-t<strong>io</strong>n." ' Ainsi 1 individu abandonne la société des fera-<br />
-men et des enfants pour s'agr'ger à celle des adul<br />
tes. On trouve,<br />
chez certaines peuplades negres.Une<br />
illustrat<strong>io</strong>n parfaite de la théorie de VAN GENNEP ap<br />
pliquée à la<br />
circoncis<strong>io</strong>n. En effet, une fois cir-<br />
-concis le jeune noir entre dans une pér<strong>io</strong>de de vie<br />
recluse(sbade séparat<strong>io</strong>n) il se tient à l'écart de<br />
la collectivité pendant un temps plus ou^moms long<br />
(stade de marge) " d'une manière assez générale ,
32 -<br />
" les circoncis ne doivent être vus pendant cette<br />
" pér<strong>io</strong>de d'aucune femme, fut-elle leur propre mère.<br />
"*... L'emploi du temps pendant la pér<strong>io</strong>de de réclu-<br />
"<br />
-s<strong>io</strong>n est consaorée, indépendamment des soins néces-<br />
"<br />
-saires à la guêrison,à des tâches utilitaires<br />
d'<br />
" ordres divers,à des enseignements particuliers et<br />
" à des épreuves d' intimidat<strong>io</strong>n ou de coercit<strong>io</strong>n par-<br />
" -mi lesquels figurent les châtiments corporels, à<br />
" des distract<strong>io</strong>ns,enfin, d'un tour lascif , erotique<br />
" (De FEDRALS,<br />
op.cit. )".<br />
Nous passons ensuite au stade d'agrégat<strong>io</strong>n. Chaque<br />
"promot<strong>io</strong>n" de circoncis constitue un groupe qui restera<br />
soudé durant toute l'existence de ses membres. Il est<br />
donc certains que dans un cas semblable, la circoncis<strong>io</strong>n<br />
appartient bien aux rites de passages tels que les dêfi-<br />
-nit VAN GENNEP. En est-il toujours ainsi ? La circonci-<br />
-s<strong>io</strong>n mosaïque se pratique au huitième jour après la<br />
naissance. Elle peut, bien évidemment, être interprétée<br />
comme l'admiss<strong>io</strong>n du nouveau-né dans le peuple des élus.<br />
On peut, également,<br />
pour la circoncis<strong>io</strong>n musulmane»<br />
admettre une explicat<strong>io</strong>n similaire<br />
irais une fois posé que<br />
la circoncis<strong>io</strong>n est un rite de passage, il faut encore se<br />
deirander pourquoi un élément essentiel du rite est l'abla-<br />
-t<strong>io</strong>n du prépuce ? Envisageons les autres théories propo-<br />
-sêes .<br />
2<br />
4. La circoncis<strong>io</strong>n est un culte de fécondité<br />
De prime abord, il est séduisant de rapprocher<br />
une cérémonie qui concerne les<br />
des autres<br />
organes de la générat<strong>io</strong>n<br />
nanifestat<strong>io</strong>ns du culte de la fécondité. C'est,<br />
en effet , une donnée très<br />
-oordée par les<br />
naissance et à tout ce qui<br />
générale que 1» importance ac-<br />
primitifs au renouveau des saisons a la<br />
êtres vivants. Il est possible ,<br />
concerne la reproduct<strong>io</strong>n des<br />
et la thèse a ete
- 33<br />
-<br />
soutenue naintes fois , que l'ablat<strong>io</strong>n du prépuce ou l'ex-<br />
-cis<strong>io</strong>n oonatitùent<br />
, un sacrifice destiné à rendre<br />
l'individu féoond. De fait , on signale des cas où la<br />
circoncis<strong>io</strong>n est pratiquée peu de temps avant et à l'oo-<br />
-oas<strong>io</strong>n du imriage. Nous avons déjà signalé que la raci-<br />
-ne kh-t-n entrant dans la constitut<strong>io</strong>n du mot qui si-<br />
-gnifie circoncis<strong>io</strong>n aussi bien que dans celui qui si-<br />
-gnifie mariage. Chez les noirs d'Afrique , dont nous<br />
avons parlé , l'initiat<strong>io</strong>n sexuelle qui accompagne la<br />
circoncis<strong>io</strong>n , ainsi que la débauche et 1' obscénité ;qui<br />
sont souvent de règles à ce moment , indiquent bien qu'<br />
il s'agit de rites de fécondité , au moins en partie .<br />
Il peut en être de même chez les Egyptiens , puisque la<br />
circoncis<strong>io</strong>n est un rite osirien et que ce dieu est ce-<br />
-lui de la générat<strong>io</strong>n de la nature. Pourtant, là encore<br />
cette thèse ne cadre pas avec tous les faits. Si la cir-<br />
-conois<strong>io</strong>n n'est qu'un rite de fécondité , on oomprend<br />
moins bien la circoncis<strong>io</strong>n du nourrisson, la cérémonie<br />
étant prématurée t Aussi , nous semble-t-il , il faut<br />
aller plus loin et demander à la soc<strong>io</strong>logie psychanaly-<br />
-tique une solut<strong>io</strong>n plus satisfaisante .<br />
3<br />
- La circoncis<strong>io</strong>n dans la cadre de la soc<strong>io</strong>logie<br />
psychanalytique .<br />
Au-delà des limites qu'impose une spéc iftiasài<strong>io</strong>n<br />
de plus en plus stricte , le but de la médecin<br />
l'acquisit<strong>io</strong>n de la connaissance la plus complète possi-<br />
-ble de l'homme , afin de pouvoir lui apporter toute<br />
l'aide et le soulagement qu'il attend de nous . Il n'est<br />
pas donc superflu de demander quelques lumières sur notre<br />
sujet . L'importance de ce courant de pensée est devenue<br />
trop<br />
grande à notre époque pour que nous néglig<strong>io</strong>ns son<br />
point de vue .
- 34<br />
-<br />
A ~ Quelques principes préliminaires<br />
L'oeuvre de FREUD comporte d'une part une psyoho-<br />
-logie sociale , d'autre part une psychologie individuel-<br />
-le . La soc<strong>io</strong>logie recherche les fondements des formes<br />
de la vie sociale , politique , religieuse , morale , au<br />
niveau même où elledécouvre les ressorts de notre vie psy-<br />
-chique , dans l'inconscientJCllepose à l'origine du oom-<br />
-portement sooial , l'act<strong>io</strong>n primordiale de la libido ,<br />
force créatrice . L'oeuvre soc<strong>io</strong>logique de FREUD est ana-<br />
-lysêe dans un ouvrage récent de R. BASTIDE " Soc<strong>io</strong>logie<br />
et Psychanalyse " ( 1950) que nous utiliserons dans cette<br />
étude .<br />
Parmi les problèmes que pose l'évolut<strong>io</strong>n de la<br />
libido , chez l'enfant , un des plus importants est le<br />
complexe d'Oedipe : le garçon dispute à son père l'amour<br />
de sa mère . il adopte à l'égard du père une attitude<br />
faite de " haine " et aussi de crainte , car le père pos-<br />
-sède , pour défendre la mère contre les entreprises "in-<br />
-oestueuses " du fils , une arme redoutable : la castra-<br />
-t<strong>io</strong>n .<br />
L'angoisse de la castrat<strong>io</strong>n est très répandue ohez<br />
l'enfant mâ3e ; son origine peut venir des menaces que pro-<br />
-voquent les tentatives de masturbat<strong>io</strong>n , de la découverte<br />
de la différence de sexes , la fille étant considérée<br />
comme un garçon castré . Cette angoisse a un effet salu -<br />
-taire , car elle détourne la libido de l'enfant vers des<br />
voies nouvelles et paroeque la menace apparaît très vite<br />
vaine . Otto RANK écrit : " à la différence du traumatis-<br />
" - me de la naissanoe et du sevrage dont la réalité dou-<br />
" -loureuse n'est pas contestable , une menace de castra-<br />
" -t<strong>io</strong>n semble faciliter la disparit<strong>io</strong>n normale de l'an-<br />
" -goisse primitive , parceque l'enfant ne manque pas de<br />
" déoouvrir la vérité de la plupart des menaces et des<br />
" explicat<strong>io</strong>ns venant des adultes " .
- 35<br />
-<br />
La liquidat<strong>io</strong>n du complexe de castrat<strong>io</strong>n entraine<br />
la liquidat<strong>io</strong>n duacmplâaed'Oedipe et periret à l'enfant de<br />
franchir des étapes capitales . Or , FREUD , appliquant<br />
à la sooiété , ou plutôt à la " horde primitive " ce<br />
schéma évolutif , retrouve le thème de l'inceste , du*.<br />
meurtre du père , de la punit<strong>io</strong>n du fils , à l'aurore de<br />
nos civilisat<strong>io</strong>ns . Comment oes données s'appliquent<br />
- el-<br />
-les au problème de la significat<strong>io</strong>n de la circoncis<strong>io</strong>n ?<br />
B - L' explicat<strong>io</strong>n psychanalytique<br />
Le passage de l'enfant d'un stade de sa libido<br />
à un autre stade , est un problème qui trouve sa solut<strong>io</strong>n,<br />
bonne ou mauvaise , dans l'intimité des inconscients indi-<br />
-viduels . Mais , tant que cette évolut<strong>io</strong>n menace l'^ordre<br />
social ou religieux établi , elle intéresse la société<br />
qui élève la barrière de ses tabous et de ses rites .<br />
Transposé dans le domaine social , le complexe d'Oedipe ^<br />
revient au problème étemel du pouvoir des anciens menace<br />
par l'ardeur d'une jeunesse turbulente , fernsnt de tou-<br />
-tes les révolut<strong>io</strong>ns . Mais l'intérêt de la société n'est<br />
pas de se limiter à un rôle négatif , elle doit faciliter<br />
le passage d'un stade où son équilibre est menacé à un<br />
stade où l'individu s'intègre pleinement en elle , et<br />
c'est là , l'origine de maintes rites initiatifs > dont<br />
la oiroonois<strong>io</strong>n est un des plus inçortants .<br />
Dans certaines tribus étudiées par KEIK,<br />
-rémonie de la circoncis<strong>io</strong>n<br />
la oê-<br />
comprend d'une part le simu-<br />
-lacre de la mise à mort de l'enfant et d'autre part sa<br />
résurrect<strong>io</strong>n comme membre du clan . Ainsi ,<br />
lors d'une<br />
première étape , l'enfant vit en dehors du groupe , il<br />
est l'objet de britrades de la part des anciens de la<br />
tribu , qui symbolisent l'hostilité du père<br />
vis-avis du<br />
fils. Puis vient la circoncis<strong>io</strong>n avec mise en jeu de<br />
,
- %<br />
-<br />
de moyens terrifiants (masques , griffes , danses ) qui<br />
doivent impress<strong>io</strong>nner l'enfant . Elle constitue , à la<br />
fois , une punit<strong>io</strong>n pour le désir d'inceste et aussi une<br />
" castrat<strong>io</strong>n a minima " qui prévient l'inceste .Le pri-<br />
-mitif réalise, ainsi , la représentat<strong>io</strong>n du traumatisme<br />
de la oastrat<strong>io</strong>n , qui va liquider le complexe oedipien,<br />
véritable^" psychodrame " avant la lettre Dès lors,<br />
la société est rassurée : l'autorité paternelle n'est<br />
plus menacée par la puissance libidineuse du fils. Ce<br />
dernier est prêt à devenir membre du clan .<br />
Mais , il y a plus , et nous trouvons , ici ,<br />
l'expl<strong>io</strong>at<strong>io</strong>n de points obscurs : la circoncis<strong>io</strong>n du<br />
fils , qui abolit la menace qui pesait sur la mire ,eà-<br />
-lève à celle-ci , l'impureté qu'elle portait depuis la<br />
naissance de son enfant . Nous relevons , dans l'ouvrage<br />
déjà cité de De PEDRALS , à propos de la circoncis<strong>io</strong>n<br />
ohez les Wagogos :<br />
" Durant l'opérat<strong>io</strong>n , les mères ,de<br />
loin, ont oherché à se porter au secours de leurs enfants»<br />
elles sont repoussées à coups de bâtons . Lorsque , tout<br />
est terminé , les hommes se portent à leur rencontre en<br />
ohantant: " que oelle qui à enfanté, enfante enoore , la<br />
honte a été enlevée"<br />
. (R.P, SCHAEGELEN ) .<br />
De même, dans la Bible , il nous est dit (Lévitiquei2),<br />
" Lorsqu'une femme deviendra enceinte et qu'elle enfantera<br />
" un mâle , elle sera impure pendant sept jours , elle<br />
" sera inpure, comme au temps de son indisposit<strong>io</strong>n mens-<br />
" -truelle . Le huitième jour , l'enfant sera oirconois .<br />
" Elle restera encore trois jours à se purifier de son<br />
" sang . . . . " . L' impureté de la mère , liée aux désirs<br />
incestueux du fils , réclame donc un traitement radical.<br />
Un autre passage de la Bible attire notre atten<br />
t<strong>io</strong>n 3ur un aspect connexe de la circoncis<strong>io</strong>n ; nous<br />
citons le texte (Exode IV, 24,25,26 : )<br />
24- " Moïse étant en chemin le seigneur se présenta à lui<br />
" dans l'hôtellerie, il voulait lui ôter la vie.
25 -<br />
- 37<br />
-<br />
" SEPHORA prit aussitôt une pierre très aiguë et<br />
" ciroonoit la ohair de son fils on touchant les<br />
" pieds de MOÏSE,<br />
" époux de sang .<br />
elle lui dit : vous m'êtes un<br />
26 - " Alors le Seigneur laissa MOÏSE,<br />
après que SEFHORA<br />
" eût dit à cause de la oiroonois<strong>io</strong>n : vous m'êtes<br />
un époux de sang .<br />
MOÏSE , en effet, n'avait pas été circoncis avant<br />
d'épouser SEPHORA. Son un<strong>io</strong>n n'était pas l<strong>io</strong>ite et la co-<br />
-lère du Seigneur ne s'apaise que lorsque SEPHORA ciroon-<br />
-cit MOÏSE par substitut<strong>io</strong>n en la personne de son fils.<br />
Alors seulement l'usage des organes de la générat<strong>io</strong>n de-<br />
-vient permis et l'un<strong>io</strong>n de MOÏSE et de SEPHORA cesse<br />
d'être incestueuse.<br />
R. BASTIDE écrit dans ses"Blêm3nts de soc<strong>io</strong>logie<br />
religieuse " » le sang , en sêcoulant de la blessure ,<br />
" met en liberté le mauvais esprit qui s'enfuit ... le<br />
" caractère sacré des organes génitaux disparaît . leur<br />
" usage est désormais licite " .<br />
En somme , si nous résumons les not<strong>io</strong>ns psychana-<br />
-litiques contenues dans le concept de la circoncis<strong>io</strong>n<br />
nous trouvons :<br />
a)- l'équivalent d'une castrat<strong>io</strong>n a minima qui pré-<br />
-vient toute possibilité d'inceste<br />
b)- la levée dj©3 tHnpurétê que la mère porte depuis<br />
la naissance du fait même de la possibilité<br />
d» inceste •<br />
c)- la purificat<strong>io</strong>n des organes génitaux qui rend<br />
leur usage l<strong>io</strong>ite »<br />
Pour reprendre une express<strong>io</strong>n saieiàeant©,<br />
-oonois<strong>io</strong>n permet à l'enfant une " puberté sooiale " .<br />
la cir-
- 38 -<br />
Suivant les civilisat<strong>io</strong>ns, cette puberté sociale coïncide,<br />
précède ou suit la puberté phys<strong>io</strong>logique • Ainsi , peut<br />
se présenter la théorie psychanalytique de la ciroonoi-<br />
-s<strong>io</strong>n. Nous pensons qu'avec la masse d'hypothèses incon-<br />
-testables qu'elle soulève , elle peut , malgré tout ,<br />
constituer une vue synthétique et commode des faits .<br />
Elle n'exclut pas les autres thèses anthropologiques .<br />
Certes , la oiroonois<strong>io</strong>n est un rite de passage , un élê-<br />
-ment de culte de fécondité , mais o'ost aussi pourrait-<br />
-on dire , un rite qui permet le passage d'une sexualité<br />
" alégale " à une sexualité " licite " , débarassée de<br />
toute tendance incestueuse . Il va sans dure que ces ex-<br />
-plicat<strong>io</strong>ns valent pour le phénomène de la circoncis<strong>io</strong>n<br />
considéré d'un point de vue anthropologique et n'entrent<br />
pas en compétit<strong>io</strong>n avec les interprétat<strong>io</strong>ns religieuses<br />
pour lesquelles nous avons le respect qui est dû aux Ecri-<br />
-tures Saorées .<br />
.O6oao.ooo«»oeoo.o.o.
JX -<br />
CHAPITRE III<br />
oeeeeooe<br />
ANAïOMIE NORMALE ET MALFORMATIONS DU PREPUCE
- 4o<br />
-<br />
L'anatomie est la base de tout acte chirurgical.<br />
Son étude s'impose donc , lorsqu'on envisage une opéra -<br />
-t<strong>io</strong>n aussi banale et limitée soit-elle. Les traités<br />
d'anatomie décrivent l'anatomie du prépuoe à propos de<br />
la verge , car le prépuoe ne représente que le repli<br />
têgumentaire distal que forme la peau de la verge autour<br />
du gland .<br />
1e)- Données embryologiques<br />
T0URNEUX nous a donné une descript<strong>io</strong>n de la forma-<br />
-t<strong>io</strong>n du prépuce. Le processus débute par l'apparit<strong>io</strong>n ,<br />
au troisième mois, d'une lame mêsodermique qui clive l'épi-<br />
-thêlium de la partie distale du tubercule génital , par-<br />
-ti© qui donnerait le gland . la lame superficielle cons-<br />
-tituera le repli préputial , tandis que la lame profonde<br />
formera la muqueuse balanique . la lame superficielle de-<br />
-meure en liaison avec le reste de l'épithélium qui revêt<br />
le tubercule génital et formera la peau de la verge. Cepen-<br />
-dant, à la face inférieure du tubercule génital se trouve<br />
une zone uniquement composée par l'accolement d'un feuil-<br />
-let eotodermique et d'un feuillet endodermique , c'est<br />
la lame urétrale qui prolonge, en avant , le bouchon cloa-<br />
-oal. Au niveau du gland , elle porte le nom de mur bala-<br />
-nique. A son niveau , puisqu'il n'y a pas de mésoderme ,<br />
la format<strong>io</strong>n prêputiale se trouve interrompue . Lorsque<br />
la lame urétrale se résorbera pour faire place à l'urètre,<br />
le même phénomène atteindra le mur balanique et les deux<br />
lèvres du oanal entrant en ooalescenoe , constituerons<br />
le frein du prépuoe .<br />
2*)- Données d'anatomie normale •<br />
Aveo TESTUT et JACOB, nous distinguerons dans la<br />
morphologie du prépuce :
- 41<br />
a) uhe surfaca extérieure,cutanée, qui prolonge<br />
sans solut<strong>io</strong>n de continuité la peau du corps<br />
de la verg« .<br />
b) une surface intérieure, aqueuse, qui se moule<br />
sur le gland sans lui adhi-ror normlement<br />
sinon au nivcu du frein .<br />
g) une circonférence postérix- u\i,adhérente, qui<br />
correspond au sillon balar.o-préputial .<br />
d) une circonférence antérieure, entièrement libre<br />
qui est l'orifice prer>utial .<br />
Le gland, lui-mê-m, est un : enflement du corps :.<br />
spongieux de l'urètre, rf-i clament co'.A.'le. avec un sommet<br />
et une base : au sommet ,<br />
s'ouvre l'j méat urétral. Sa<br />
base, déborde le corps du pénis et for-.j un relief qui est<br />
la couronne du gland . Ce relief est séparé du corps de la<br />
verge par le sillon balano-préputial où se réfléchit la<br />
muqueuse balanique pour tapisse-- la curface interne du ca-<br />
-puchon préputial. Ce sillon qui est un lieu d'élect<strong>io</strong>n<br />
du chancre, contient de volumineuse glandes, les glandes<br />
de TYSON,<br />
qui sécrètent le smeg.ta.<br />
Les glandes de TYSON ne sont qu'une des variétés<br />
adapta. •'''•3s des glandes sébacées. Du point de vue de la<br />
qa1<br />
b<strong>io</strong>logie générale, nous signalerons elles sont l'homo-<br />
-logue histo-phys<strong>io</strong>logiquo dans l'espèce humaine , des<br />
glandes de Meibomius (paupières) des tubercules de MONT-<br />
-GOMERY du mamelon, des glandas des petites lèvres. Chez<br />
les rongeurs,<br />
elles sont extrêmement développées et cons-<br />
-tituent les glandes prêpuilales» Chez ces mêmes espèces ,<br />
il existe d'ailleur.3 des y l:\ndes sébacées anales à déve<br />
loppement encore plus considérable i glande à rauso du<br />
rat musqué , glande à castoreum du castor , glande à par-<br />
-fum de la civette (POLICAPD). Si nrus citons ces faits<br />
d'anatomie comparée; c'est que nous f.-Tis l'occas<strong>io</strong>n
- 42<br />
d'envisager plus loin l'act<strong>io</strong>n cancérigène possible du<br />
smegma , Or le smegma étant l'homologue du musc , les b<strong>io</strong>-<br />
-chimistes nous ont déjà appris que le musc tirait son<br />
parfum pénétrant d'un composé à structure du cyclopentano-<br />
-phénanthrène . Le phénathrène est un des composés les<br />
plus oancêrigènes qui soient, il semble donc , qu'il y ait<br />
là une chaîne logique qui nous mène de la b<strong>io</strong>logie généra-<br />
-le aux faits de pathologie humaine -.Le produit de secré-<br />
-t<strong>io</strong>n du smegma contient des cellules de desquanat<strong>io</strong>n, du<br />
cholestérol et ses esters , des grais^js neutres et des<br />
savons .<br />
Le sillon balanopréputial se prolonge à la face<br />
inférieure du gland , par un sillon longitudinal qui abou-<br />
-tit un peu au-dessous du méat à huit ou dix millimètres .<br />
Dans ce sillon , s'insère un repli muqueux, le filet ou<br />
frein du prépuce qui limite , en arrière , l'excurs<strong>io</strong>n du<br />
capuchon . Le frein contient une fine artér<strong>io</strong>le qui pro-<br />
-vient de la couronne artérielle qui entoure la base du<br />
gland et qui est fournie par l'artère dorsale de la verge.<br />
Elle peut donner lieu à des hémorragies très graves quand<br />
elle est lésée .<br />
Entre le gland et la face interne du repli prépu-<br />
-tial , se trouve la cavité préputiale qui est virtuelle.<br />
Elle disparait évidemment quand le prépuce est ramené<br />
en arrière de la oouronne du gland. Mais elle peut dispa<br />
raître aussi quand à la suite d'une bal&naposthite ouàia<br />
naissance déjà , se développent des adhérences que connais-<br />
-saient très bien les anciens péritomistes .La peau prê-<br />
-putiale est une dépendance de la peau de la verge. Elle<br />
en possède tous les caractères de finesse et de mobilité.<br />
Ce dernier point est particulièrement important, car ,<br />
lorsque pour pratiquer l'ablat<strong>io</strong>n du prépuce, on tire en<br />
avant du gland le repli cutané , on peut enlever une trop<br />
crande Quantité de npf.'i e+ " Aéchs.bV-l^-" " la "p^n- le
- 43<br />
-<br />
qui se prolonge dans le repli prêputial . Par contre ,<br />
l'enveloppe fibroélastique qui repose directement sur les<br />
corps érectiles , le fascia pénis , s'arrête à la base du<br />
gland et ne rentre pas dans la constitut<strong>io</strong>n du prépuce.<br />
SAPPEY a étudié avec soin le devenir du dartos<br />
pénien encore appelé : muscle péripénien.dans le prépuce.<br />
Le dartos prêputial est formé de fibres circulaires , obli-<br />
-ques et longitudinales . Au niveau de l'orifice prêputial<br />
externe , les fibres prennent une structure spiralée en<br />
conètituafrt vne sorte de sphincter . de plus , comme dans<br />
cette zone ,1e îmiscle se réfléchit pour venir tapisser la<br />
face profonde de la muqueuse et comme les fibres élasti -<br />
-ques du tissu cellulaire sont plus denses , la rég<strong>io</strong>n<br />
tend à former un anneau résistant . DOITEAU , insiste sur<br />
le fait que cette structure anatomique explique le phirao-<br />
-sis congénital qui n'a rien de pathologique et évolue<br />
spontanément au cours de l'enfance . Quand la résorpt<strong>io</strong>n<br />
du dartos prêputial est trop importante , le prépuce perd<br />
toute tonicité et se rabat de façon permanente en arrière<br />
du gland .<br />
Les artères da prépuce proviennent comme les ar-<br />
-tères de la verge , de la honteuse externe et de la péri-<br />
-néale superficielle et de la dorsale de la verge ,bran-<br />
-ches de la honteuse interne • La veine dorsale de la<br />
verge fournit la voie de retour, elle peut être le siège<br />
de phlébites au cours de certaines balahoposthitoe.Les<br />
lymphatiques sont de Connaissance essentielle .En effet,<br />
lors de certaines infect<strong>io</strong>ns balanoprêputiales , l'exis-<br />
-tence d'une adénite est importante pour le diagnostic<br />
En général,<br />
les deux -troncs lymphatiques suivent le trajet<br />
de la veine dorsale et aboutissent au groupe de gangl<strong>io</strong>ns<br />
inguinaux supêro-internes . les deux troncs peuvent ^ par<br />
ailleurs j fee croiser en x'et un Ohancre prêputial gauche<br />
peut alors déterminer une adénopaihie droite «<br />
L'inervat<strong>io</strong>n du prépuce provient,<br />
par le gênito-<br />
crural et les abdomino-génitaux des branches du plexus<br />
lombaire et par le nerf périnéal inférieur et le nerf
- 44<br />
-<br />
dorsal de la verge, du nerf honteux interne. La richesse<br />
de l'innervat<strong>io</strong>n explique la nécessité d'une anesthésie<br />
soigneuse de la rég<strong>io</strong>n, que les péritomistes profanes<br />
tentent de remplaoer par une dextérité et une rapidité<br />
parfois désastreuse .<br />
3°)- Variétés morphologiques du prépuce .<br />
Chez le nourrisson* TECUCIANI (1936)<br />
ramène la<br />
forme de la verge à trois types : un type court et ova -<br />
-la ire, où le gland qui représente la presque totalité<br />
de l'organe , un type moyen en demi croissant , à prépuce<br />
long, un type long d'aspect infantile . De toute façon ,<br />
le prépuce chez le nourrisson est caractérisé par sa gran-<br />
-de taille . Il forme assez souvent , au-devant du gland,<br />
une sorte de trompe, à aspect tapiroïde. Cet aspect est<br />
encore plus marqué quand il existe un phimosis .<br />
Chez l'adulte,<br />
on peut retrouver le type infanti-<br />
-le à prépuce long. Le plus souvent, le prépuce n'atteint<br />
que le méat, laissant à découvert le sommet du gland.<br />
Enfin, quelquefois, le prépuce est court,<br />
réduit à un sim-<br />
-ple collier en arrière de la couronne . En pays Islami-<br />
-ques , on parle alors de sujets " nés circoncis ". Dans<br />
les représentat<strong>io</strong>ns artistiques de nus masoulins , les<br />
artistes ont généralement montré des prépuces longs, recou-<br />
-vrant complètement le gland .<br />
4")- Anomalies et malformat<strong>io</strong>ns du prépuce .<br />
Nous n'envisagerons pas,ici, les anomalies acquises
îî 45 -<br />
du prépuoe. Les données embryologiques expliquent les<br />
malformat<strong>io</strong>ns variées qui peuvent être observées. Le<br />
prépuoe peut être imperforé, ce qui réclame un traite-<br />
-ment d'urgence pour permettre la mict<strong>io</strong>n ( à rapprocher<br />
des autres imperfect<strong>io</strong>ns : ano-rectale* vaginale etc..)<br />
Il peut être adhérent au gland, le clivage ne s'<br />
étant pas produit -.lors de l'apparit<strong>io</strong>n de la lame raéso-<br />
-dermique dans l'êpithélium du gland * La raêsodermiBa -<br />
-t<strong>io</strong>n peut avoir été incomplète et, on a alors un hiatus<br />
prêputial (preputium divisum). On peut rencontrer un phi-<br />
-mosis congénital dont nous avons vu l'origine anatomi-<br />
-que .<br />
Dans l'hypospadias , le prépuce fait presque tou-<br />
-jours défaut à la face inférieure. Le repli prêputial<br />
forme une sorte de tablier oarrê (tablier de sapeur) qui<br />
tombe au-devant du gland quand le sujet est debout. Cette<br />
disposit<strong>io</strong>n est d'un intérêt capital, en effet, elles<br />
proscrit la circoncis<strong>io</strong>n, même rituelle, car lellambeau pré-<br />
-putial sera indispensable pour réaliser une opérat<strong>io</strong>n<br />
autoplastique» Dans les hypospadias péniens,avec ooudure<br />
de la verge, QMBREDANNE a observé une anomalie préputiale<br />
curieuse qu'il décrit ainsi :<br />
'' Le raphé inférieur et médian du fourreau semble<br />
se bifurquer* Il se continue latéralement,<br />
de part et d'<br />
autre de la verge, par deux lignes qui croisent de ohaque<br />
côté l'organe pour gagner sa faoe dorsale. Ces lignes<br />
sont rugueuses, légèrement saillantes,<br />
semées de petites<br />
granulat<strong>io</strong>ns et pigmentées en brun* Elles aboutissent cha<br />
cune respectivement au sommet d'un petit cône cutané et><br />
C'est pourquoi nous les avons appelées les saillies oonoï-<br />
i.des ou les yeux* Elles se terminent à ce niveau par une<br />
petite macule déprimée, blanohâtre, transversale dans sa<br />
direct<strong>io</strong>n générale,<br />
-métrique,<br />
et qui reste séparée de la macule sy»<br />
par une distanoe de un centimètre à un centi-<br />
-mètre et demi." (Précis de Chirurgie Infantile 1994<br />
p. 589 )•
- 46<br />
-<br />
Telles sont les courtes remarques embryologiques<br />
et anatomiques que nous voul<strong>io</strong>ns formuler. L' étude histo-<br />
Alogique du prépuoe permet de faire justice d'une opin<strong>io</strong>n<br />
erronnée qu'on s'étonne parfois de voir reprise dans des<br />
travaux de médecine contemporaine . certains auteurs at-<br />
-tribuent à l'ablat<strong>io</strong>n du prépuce la fécondité et le type<br />
morphologique bien connus des sémites. Rien dans la struc-<br />
-ture de cette partie du corps n'autorise à le considérer<br />
autrement que comme un repli tégumentaire protégeant la<br />
sensibilité toute particulière de la muqueuse du gland .<br />
teooooeooeoeoooooooooo
- 47<br />
-<br />
CHAPITRE iy<br />
oeoeooode<br />
INDICATIONS ET AVANTAGES MEDICAUX DE LA CIRCONCISION
- 4e -<br />
Nous avons surtout envisagé dans les pages qui<br />
précèdent la circoncis<strong>io</strong>n rituelle. L'aspect médical s'ef-<br />
-façait donc , en partie , devant l'aspect religieux et<br />
soc<strong>io</strong>logique . Il importe maintenant, d'apporter quelques<br />
justificat<strong>io</strong>ns médicales à cet acte opératoire qui est<br />
bien , certes , un des plus fréquemment exécutés à la sut-<br />
-face du globe. Mais, afin d'apporter le maximum de olartê<br />
dans cette quest<strong>io</strong>n , nous étudierons séparément les cir-<br />
-ooncis<strong>io</strong>ns prophylactiques et les circoncis<strong>io</strong>ns thérapeu<br />
tiques •<br />
1<br />
A - CIRCONCISION PROPHYLACTIQUES<br />
- Circoncis<strong>io</strong>n et Onanisme .<br />
En 1847» VANIER signale dans un ouvrage publié à<br />
Paris, l'importance de la circoncis<strong>io</strong>n comme moyen de lut-<br />
-te préventive contre l'onanisme. La même théorie a été<br />
soutenue par POGOREISKY (1888) et bien d'autres auteurs.<br />
Voici Comment BARAS, dans sa thèse de Paris (1936)<br />
défend oe point de vue " Les glandes de TYSON qui se trou<br />
vent à la base du gland du pénis, sécrètent un liquide<br />
qui facilite le glissement du prépucu sur le<br />
La natière sébacée sécrétée m ïi^ondance amène à un manque<br />
de propreté, à une fermentat<strong>io</strong>n ammoniacale. En apprenant<br />
aux enfants à faire leur toilette, ceux-ci jouissant d'une<br />
sensat<strong>io</strong>n agréable renouvellent leurs attouchements, d'où<br />
l'onanisme et ses conséquences. Mais en pratiquant la cir-<br />
-concis<strong>io</strong>n les attouchements n'ont plus de sens. Encore<br />
plus, le prépuce jouant un rôle essentiel dans l'acte de<br />
l'onanisme, son ablat<strong>io</strong>n sera sûrement une arme de défense<br />
contre ce vice ". En fait, il nous semble que l'opin<strong>io</strong>n<br />
gland.
- 49<br />
-<br />
que nous venons d'exposer est singulièrement optimiste.<br />
Il n'est pas démontré que l'onanisme soit moins fréquent<br />
chez les circoncis. Il est possible que la circoncis<strong>io</strong>n<br />
précoce, ci s-^y:r.i •<br />
-<br />
b des causes d'irritat<strong>io</strong>n locale ,<br />
limite, dan3 une certaine mesure, la tendance du jeune<br />
enfant à jouer avec sa verge, mais le fait est secondai-<br />
-re, car il ne s'agit pas là d'un onanisme vrai migré<br />
les apparences. Quant à l'onanisme véritable, il oorres-<br />
-pond à une phase d'auto-érotisme que traverse l'enfant,<br />
et il n'est pas lié à la présence ou à l'absence du prê-<br />
-puoe .<br />
2<br />
- Circoncis<strong>io</strong>n et infect<strong>io</strong>ns balanopréyutiales.<br />
Nous savons que la plupart des théologiens ont<br />
insisté sur l'aspect hygiénique de la circoncis<strong>io</strong>n. Le<br />
repli prêputial, lorsqu'il est bien développé, oonstitue<br />
une sorte de sac où s'accumulen'; r '>-•■">,débris épithéliaux<br />
gouttes d'urine . Ce milieu , chea les individus peu sou-<br />
-cieux de leur hygiène intime, et (Ans les pays chauds<br />
est très favorable à de multiples fermentat<strong>io</strong>ns<br />
surtout,<br />
microbiennes et à un pullulement de germes. On sait que<br />
chez les diabétiques très glyoosuriques, le phénomène est<br />
encore plus net. Or, les muqueuses du gland et du prépuce<br />
portent normalement un grand nombre de bactéries;<br />
a)- ALVAREZ et TAVEL ont découvert dans le smegma un<br />
bacille-"' --?o~rêsistant qui, à l'examen rapide<br />
peut en imposer pour un bacille de KOCH. Mais le<br />
bacille du siœgna n'est pas alcoolo-ressistant, et<br />
il résiste beaucoup<br />
moins bien que le bacille tu-<br />
-berculeux à la décolorat<strong>io</strong>n par les acides. Rap-<br />
-pelôns, d'un point de vue purement historique, que<br />
le bacille de smegma avait été pendant un temps,<br />
considérée comme l'agent de la syphilis .
- 50 -<br />
b)- On rencontre également dans le milieu prêputial,<br />
oonme dans le tartre dentaire des spirilles qu'<br />
il faut évidemment bien distinguer du tréponèiœ<br />
pâle, sous peine de Commettre des erreurs gra *.<br />
-ves<br />
{ le spirille dentaire a ses spires moins<br />
serrées et moihs nombreuses que le tréponème j<br />
il à souvent l'aspect d'un double trait avec<br />
des parties sombres et des parties claires, il<br />
est mobile et se colore facilement. Le spirille<br />
balanique est plus volumineux que le tréponème }<br />
il est moins mobile et ses ondulat<strong>io</strong>ns sont<br />
moins marquées* Nous retrouverons ce germe dans<br />
le pus de la balanite érosive .<br />
c)- Les bactéries de la peau sont des saprophytes de<br />
la muqueuse génitale : staphylocoques blancs,<br />
oorynebactêrium cutis commune. On trouve aussi<br />
des colibacilles .<br />
Il est donc certain, qu'à l'état phys<strong>io</strong>logique,<br />
le repli prêputial constitue un réservoir de ger-<br />
-mes banaux, sans doute,<br />
nais qui peuvent provo-<br />
-quer une inflammat<strong>io</strong>n chronique ou même prépa<br />
rer le terrain à une infect<strong>io</strong>n plus grave . En<br />
dehors même des maladies vénériennes, la rég<strong>io</strong>n<br />
balano-préputiale peut être le siège d'infec -<br />
-t<strong>io</strong>ns variées :<br />
- balanopostjaâtes diffuses,:<br />
ce sont des lés<strong>io</strong>ns d'évolut<strong>io</strong>n aigùe, formant<br />
des éros<strong>io</strong>ns en nappe, suintantes ^donnant à la muqueuse du<br />
glAnd et du prépuoe une couleur rouge vif. Cette balano-<br />
-pça»t.hite qui peut être due au gonocoque est généralement<br />
le fait de microbes banaux, dont la pullulat<strong>io</strong>n est favo*.<br />
-risée par une mauvaise hygiène. Une variété particulière-<br />
-ment importante est la balanoposMte diabétique dont 1'<br />
inflammat<strong>io</strong>n peut gagner la verge et le périnée. Ces in-<br />
-fect<strong>io</strong>ns provoquent très fréquemment un phimosis aigu<br />
et serré .
- 51<br />
- balanoposthite érosive circinée 1<br />
elle est caractérisée par la présence sur la mu-<br />
-queuse du gland et du prépuce -<br />
:<br />
» de grands placards<br />
erosifs polycyoliques,bordés d'un fin liseré blanc, êpi-<br />
-dermique, macéré, de figurat<strong>io</strong>n arciforme, circinée ".<br />
(R. DEGOS). C'est une lés<strong>io</strong>n d'évolut<strong>io</strong>n chronique, qui<br />
semble liée à la présence d'un spirille. Les antisepti-<br />
-ques banaux en ont raison .<br />
- Des germes moins fréquents peuvent déterminer des lé-<br />
-s<strong>io</strong>ns plus graves, mais qui se greffent leplus souvent<br />
sur une inflammat<strong>io</strong>n locale; phagédénisme balanique de<br />
l'associat<strong>io</strong>n fusospirillaire. gangrène due au baoillus<br />
orassus (charbon de la verge des anciens auteurs ).<br />
Nous voyons donc, que le prépuce constitue chez<br />
l'homme un terrain d'élect<strong>io</strong>n pour de multiples geriœs<br />
et que l'inflammat<strong>io</strong>n qu'ils déterminent n'est pas tou-<br />
*-jours bénigne* Il est oertain que la circoncis<strong>io</strong>n en<br />
supprimant le réservoir supprime la menace. Sur ce point,<br />
nous permettra-t-on de faire un rapprochement aveo deux<br />
autres opérat<strong>io</strong>ns préventives pratiquées fréquemment<br />
Outre-Atlantique: l'amygdalectômie et l'append<strong>io</strong>eotomie.<br />
Cependant pour être impartial, nous reconnaissons bien<br />
volontiers que de simples habitudes hygiéniques peuvent<br />
remplaoer et remplacer effectivement sur ce point la<br />
circoncis<strong>io</strong>n. Nous avons simplement tenu à exatalner à la<br />
lumière des données de la bactér<strong>io</strong>logie moderne des no-<br />
-t<strong>io</strong>ns anciennes et vénérables .<br />
3 -<br />
Circoncis<strong>io</strong>n et prophylaxie des maladies vénériennes.<br />
On émet communément l'avis que la oiroonois<strong>io</strong>n est<br />
un agent prophylactique important pour la lutte oontre les<br />
maladies vénériennes. Les raisons que l'on invoque peuvent<br />
être résumées comme suit :
- 52 -<br />
a)- la muqueuse prêputial© est particulièrement<br />
fragile. Le chancre syphilitique apparaît<br />
ainsi rarement, sur le corps de la verge nais<br />
.plutôt, sur cette muqueu-se qui- peut être déjà<br />
enflammée ou présenter de petites éros<strong>io</strong>ns<br />
(MARTIN ).<br />
b)- les constatat<strong>io</strong>ns hi3to logiques, indiquent, que<br />
la .muqueuse du gland, qui ohez les incirconois<br />
présente la structure d'un, épithélium pavi- .<br />
-menteux stratifié non kératinisé, peut chez<br />
les cirçonois acquérir un certain degré de<br />
kératinisat<strong>io</strong>n et présenter ainsi plus de ré-<br />
-sistence au virus syphilitique .<br />
o)r la cavité préputiale,enfin,peut constituer<br />
après le coït infectant, un excellent milieu<br />
de culture avec sa température et son humi-<br />
-»dité. Au contraire, chez les circoncis, eh<br />
dehors même de toute ablut<strong>io</strong>n, le déssèche-<br />
-ment de la muqueuse du gland et le frotte-<br />
-ment des vêtements constituent déjà des fao-<br />
-teurs défajfQfcabïea à l'aottonndU
- w -<br />
définitive sur ce point, leurs condit<strong>io</strong>ns de vie et d'hy<br />
giène étant très particulières. Il est possible qu'avec<br />
^<br />
une hygiène égale et un souci équivalent d'éviter la ma-<br />
-ladie vénérienne, le circoncis ait plus de change d»<br />
échapper à l'infect<strong>io</strong>n que le non-circonois .<br />
4 -<br />
Circoncis<strong>io</strong>n et Cancer .<br />
Le problème du cancer chez les circoncis et les<br />
non-cirooncis est de plus en plus étudié. Assez paradoxa-<br />
-lement il faut l'envisager d'une part chez l'homme et<br />
d'autre part chez la partenaire féminine .<br />
a)- Cancer de la verge<br />
La oiroonois<strong>io</strong>n pratiquée les premiers jours de<br />
la vie realise une pî<strong>io</strong>tect<strong>io</strong>n complète contre le canoer<br />
de la verge, c'est oe qui ressort des discuss<strong>io</strong>ns au 53*<br />
Congrès de Chirurgie de Paris (195°)» 0n ne oonnait qu'un<br />
seul ca,s de canoer de la verge chez un israëlitej il s'<br />
agit d'un malade de DEAN (1930<br />
lui était âgé de 66 an3<br />
et avait présenté à l'âge de 16 ans un chancre syphiliti-<br />
-qUe traité par cautérisat<strong>io</strong>n. Chez les musulmans, le<br />
cancer de la verge se rencontre, mais la circoncis<strong>io</strong>n est<br />
pratiqué beaucoup plus tar'd. On note également, que, dans<br />
un pays comme l'Indochine où le phimosis et les balanopost-<br />
- hites sont très fréquentes,<br />
une courbe de fréquence parallèle. Enfin,<br />
le cancer de la verge suit<br />
la proport<strong>io</strong>n<br />
la plus grande de cancer de la verge chez les circoncis<br />
se trouve chez les musulmans d'Indonésie qui ne subissent<br />
la circoncis<strong>io</strong>n qu'à la puberté, et encore fort mal,puis-<br />
-qu'il présentent souvent des phimosis cicatriciels .
54 -<br />
Quelle est la raison de la protect<strong>io</strong>n qu'accorde<br />
la oiroonois<strong>io</strong>n vis-à-vis du cancer de la verge ? On peut<br />
invoquer la suppress<strong>io</strong>n des inflammat<strong>io</strong>ns chroniques bala-<br />
*no«préputiales. Mais aussi, un travail de PIAUT et KDHN-<br />
«SPEYER (1947) ^ montré qu'il existe dans le smegma de<br />
l'homme et du cheval un facteur cancérigène. Ce fait oa-<br />
-pital peut-il nous permettre de comprendre le point<br />
suivant .<br />
b)- Canoer du col utérin .<br />
Le oancer du col utérin ne se rencontre presque<br />
jamais chez la femme qui n'a pas eu de rapports sexuels j<br />
il est très rare chez la femme juive . il se voit plus<br />
frêquemnent chez la femme musulmane, nais si l'on tient<br />
compte des condit<strong>io</strong>ns d'hygiène génitale, il est enoore<br />
beaucoup<br />
plus rare que oheu la femme chrétienne.<br />
HANDLEY ( 19 36) écrit à ce sujet: " il existe des<br />
preuves que l'existence d'un phimosis, l'absenoe de soins<br />
et d'hygièhe de la rég<strong>io</strong>n balano-préputiale constituent<br />
une menace plus grande pour la femme que pour l'homme<br />
qui en est le responsable. Bien que certaines formes de<br />
CahCers ( oanûer dû foie, du poumon, du rectum) affectent<br />
plus fréquemment les juifs que les non juifs, les femmes<br />
juives sont moins sensibles au cancer du ool. A Amsterdam<br />
la populat<strong>io</strong>n non juive présente une proport<strong>io</strong>n de 10<br />
alors que la populat<strong>io</strong>n<br />
juive offre une proport<strong>io</strong>n de moins de 4 pour 100.000 •<br />
pour 100.000 cancers cervicaux,<br />
D'autres auteurs, W0LF (1939) à Berlin, S0RSBY,<br />
VINEBERG à la Mayo Clinic de New York observerait des faits<br />
similaires. S0RSBY attribue aux pratiques mosaïques impo-<br />
-sêes aux femmes oet te protect<strong>io</strong>n. Mais HANDLEY pense que<br />
c'est la oiroonois<strong>io</strong>n des mâles qu'il faut mettre en jeu:
- 55<br />
-<br />
la circoncis<strong>io</strong>n supprime toute infect<strong>io</strong>n préputiale chez<br />
le mari et par conséquent évite tout apport microbien<br />
supplémentaire à la femme. HANDLEY a observé la populat<strong>io</strong>n<br />
des Iles Fidji qui comptent 90.000 autochtones circoncis<br />
et 70.000 immigrants indiens non circoncis. De 1925 à 1932<br />
il y a eu 3<br />
cas de cancers du col chez les femmes autoch<br />
tones et 26 oas chez les fenmes indiennes. Il conclut que<br />
la oiroonois<strong>io</strong>n rend le coït infiniment moins infectant<br />
pour la femme et limite les infect<strong>io</strong>ns cervicales ohroni-<br />
-ques qui^font le lit du cancer . Ces affirnat<strong>io</strong>ns trop<br />
absolues à notre sens justifieraient de nouvelles recher7<br />
-ohes. Ajoutons que ce que nous apprenons du rôle cancé-<br />
-rigène du smegma peut dans une certaine mesure rendre<br />
compte également des faits *<br />
5 -<br />
Ciroonois<strong>io</strong>n et Générat<strong>io</strong>n<br />
Il semble que tous les peuples qui pratiquent la<br />
oiroonois<strong>io</strong>n admettent que l'opérat<strong>io</strong>n augmente la fêcon-<br />
-ditê de l'individu* On oite à l'appui de cette thèse la<br />
fécondité classique des sémites* Nous ne voyons pas com-<br />
-nent l'ablat<strong>io</strong>n du prépuce pourrait favoriser la ferti-<br />
-lité t la fécondité des circoncis tient à d'autres fao-<br />
-teursj moraux et religieux . Par contre, il est certain<br />
que la circoncis<strong>io</strong>n mbdifie la courbe de volupté au oours<br />
du doit* Ce point a été l'objet d'une étude pleine de<br />
verve rabelaisienne du Dr RIVA (I907) S la sensibilité<br />
gênésique du gland des oirconois étant êmoussée, la durée<br />
du ooït est augmentée. " de oe fait la volupté globale<br />
" serait augmentée. La femme en bénéficie: " la circoncis<strong>io</strong>n,<br />
"par des modificat<strong>io</strong>ns qu'elle a portées sur la verge,pro-<br />
"-voque la jouissance en excès des femmes pendant le ooït.<br />
" la cause est que le gland surtout la couronne, sont hy-<br />
"-pertrophiés,<br />
et qu'ils sont durs pour bien frotter le va-<br />
" -gin."(RIVA). Il résulte de ce fait que le mâle qui pre<br />
ssente le plus de valeur du point de vue féminin est celui<br />
"qui a subi une mauvaise circonois<strong>io</strong>n avec format<strong>io</strong>n d'une<br />
"o<strong>io</strong>atrice circulaire épaissie " (DOITEAU ) .
- 56 -<br />
B- OIROONCISIONS THERAPETTTTams<br />
La pêritomie peut être effectuée pour bien d'autres<br />
raisons que l'observanoe de pratiques rituelles ou de tradi-<br />
-t<strong>io</strong>ns. Elle peut constituer un geste thérapeutique. Nous<br />
envisagerons les indicat<strong>io</strong>ns de la oiroonois<strong>io</strong>n d'une part<br />
dans la cure du phimosis» d'autre part dans un certain nom-<br />
-bre d'autres affect<strong>io</strong>ns .<br />
a)- Oiroonois<strong>io</strong>n et phimosis .<br />
Le phimosis est un rétrécissement terminal du four.»<br />
-reau prêputial* L'êtroitesse de l'orifice externe empêche<br />
de découvrir le gland» A cet élément s'ajoute généralement<br />
une brièveté anormale du freinât des adhérences entre la mu-<br />
-queuse prêputiale et la muqueuse balanique . Le phimosis<br />
peut être congénital ou acquis . Il est rare que le phimosis<br />
congénital non compliqué n'évolue pas vers sa disparit<strong>io</strong>n<br />
spontanée au moment de la puberté . Mais les complicat<strong>io</strong>ns<br />
sont fréquentes et le phimosis congénital est la plupart du<br />
temps à l'origine des phimosis acquis de l'adolescent. En ef-<br />
-fet, la rétent<strong>io</strong>n des produits de sécrét<strong>io</strong>n provoque une in-<br />
-flamnat<strong>io</strong>n locale, une balanoposthite qui augmentera les<br />
adhérences et créera des lés<strong>io</strong>ns scléreuses à l'orifice ex-<br />
-terne • ( on impute parfois cette inflammat<strong>io</strong>n balanoprépu-<br />
-tiale . une bonne part dans l'ét<strong>io</strong>logie des énurésies )•<br />
De même , les manoeuvres de dilatat<strong>io</strong>n forcée du phimosis con-<br />
-genital,faites sans discernement, aboutissent à la format<strong>io</strong>n<br />
d'un solide anneau scléreux . D'autres fois,d'ailleurs, le<br />
phimosis est intégralement acquis . oe sont les phimosis aigtts<br />
survenant après urétrite blennorragique , un chancre syphili-<br />
-tique ou d'autres infect<strong>io</strong>ns du gland . Ment<strong>io</strong>nnons tout<br />
particulièrement le phimosis survenant à la suite des<br />
balanitos ohez les diabétiques . Enfin ohez des sujets
- 57<br />
-<br />
présentant des affect<strong>io</strong>ns urologiques, le contact permsu.<br />
-nent avec l'urine peut provoquer la fornat<strong>io</strong>n d'un phiu<br />
-mosis*<br />
Les complicat<strong>io</strong>ns qu'entraine le phimosis justifie<br />
une cure radicale précoce } l'étroitesse de l'orifice pré-<br />
-putial peut gêner la mict<strong>io</strong>n, limiter 1» éjaculat<strong>io</strong>n et<br />
provoquer une stérilité facilement évitable. L'oedème in-<br />
-flammfttoire locale peut donner le tableau du phimosis<br />
éléphantiasis que VELPEAU avec une gamme très étendue de<br />
complicat<strong>io</strong>ns infectieuses. Chez l'enfant, le phimosis<br />
peut avoir deux conséquences très regrettable, d'une part<br />
le phimosis est une cause fréquente d'incontinence noctur-<br />
-ne et d'autre part il est accusé à juste titre d'inciter<br />
l'enfant à la masturbat<strong>io</strong>n* L'état général peut être at-<br />
-teint, l'enfant pouvant présenter des crises convulsives<br />
et des troubles du caractère. Chez l'adulte, enfin, le<br />
coït peut être très douloureux et le malade n'est pas à<br />
l'abri d'une compl<strong>io</strong>at<strong>io</strong>n grave, le paraphimosis. Ainsi,<br />
vin phimosis peut-il parfaitement justifier et constituer<br />
même une indicat<strong>io</strong>n formelle à la postheotoraie. La pos-<br />
^theotomie,<br />
peut cependant dans ce cas être plus limitée<br />
que dans les cas de circoncis<strong>io</strong>n rituelle .<br />
b)<br />
- Autres indicat<strong>io</strong>ns de la oiroonois<strong>io</strong>n .<br />
On pourra envisager la pêritomie dans le cas de<br />
tumeurs bénignes du prépuce. Mais en général, l'éleotro-<br />
coagulat<strong>io</strong>n aura raison des crêtes de coq (oondylome).<br />
Une tumeur maligne commandera une exérèse plus large que<br />
la simple ablat<strong>io</strong>n du prépuce. Il sera parfois indiqué<br />
d'intervenir dans le cas de balanoposthites à répétit<strong>io</strong>n<br />
que le traitement mudical n'arrive pas à juguler .<br />
Enfin, plus souvent,<br />
la famille amènera au chirur-<br />
-gien un enfant présentant un prépuce démesurément long ,
- 58<br />
-<br />
prépuce en trompe (tapiroïde) assurément inesthétique, nais<br />
aussi cause d'énurêsie et d'onanisme •<br />
Ainsi,<br />
nous venons de voir qu'il est possible de<br />
trouver un grand nombre de justificat<strong>io</strong>ns médicales à la<br />
pratique rituelle. Dans certains cas, la circoncis<strong>io</strong>n<br />
Constitue même un aote opératoire de valeur thérapeutique<br />
oertaine *<br />
OOOO60O00OOOOOOOO000
- 59 -<br />
CHAPITRE !V<br />
o o e o o o e<br />
PRATIQUE EB LA CIRCONCISION EN ALGERIE
- 60<br />
-<br />
Pour cette étude des pratiques de la circoncis<strong>io</strong>n<br />
chez les musulmans algériens, nous avons utilisé, outre<br />
les documents que nous ont fourni l'expérience de nos<br />
Maîtres et nos observat<strong>io</strong>ns personnelles, les réponses<br />
aux demandes de renseignements que nous avons adressé à<br />
de nonbreux médecins exerçant dans des rég<strong>io</strong>ns variées de<br />
l'Algérie. Nous sommes heureux de pouvoir, ici, remercier<br />
nos correspondants qui nous ont fait bénéficier de leurs<br />
précieuses conaissances sur la circoncis<strong>io</strong>n.<br />
Nous concevons notre enquête sous la forme de ré-<br />
-ponses aux quest<strong>io</strong>ns suivantes :<br />
- âge de la circoncis<strong>io</strong>n<br />
- 3aison de l'année<br />
- qualité du circonciseur<br />
- manuel opératoire.<br />
L'étude des complicat<strong>io</strong>ns de la circonois<strong>io</strong>n Êera l'objet<br />
d'un chapitre spécial •<br />
1 ')- L ' âgé :<br />
L'âge de la circoncis<strong>io</strong>n est très variable. On sait<br />
d'une manière générale, qu'il est de tradit<strong>io</strong>n en Islam de<br />
la pratiquer vers 7 ou 8 ans .<br />
Pour ARIB. médecin arabe du X* siècle " le meilleur<br />
âge de la circoncis<strong>io</strong>n de l'enfant,<br />
s'il a la force pour<br />
supporter la douleur et les soins pour guérir la plaie,<br />
pour le préserver de la nocivité de l'entaille, oet âge<br />
doit être entre huit et dix ans *'•<br />
il<br />
Ainsi,<br />
à la différence de la circoncis<strong>io</strong>n mosaïque,<br />
n'existe pas un âge déterminé. Notons, cependant, que
61 -<br />
KHALIL déolare blamade la oiroonois<strong>io</strong>n au 8e jour «<br />
Mr B0U3QUET,Profossçur de Soo<strong>io</strong>logic Nord.Africaine a noté<br />
dans la rég<strong>io</strong>n de Bougie des oas, assez rares, il est<br />
vrai de oiroonois<strong>io</strong>n au 7 • et au 8° jour . Cet auteur<br />
pense que la pratique/des raisons d'ordre êconomique't dans<br />
les familles pauvres , on confond en une seule oérémonie ,<br />
d'une part la » aqîqa » qui est la première coupe de che-<br />
-veux, et d'autre part la circoncis<strong>io</strong>n, l'opérateur étant<br />
le même. Les frais sont ainsi diminués de moitié . L'âge<br />
de la circoncis<strong>io</strong>n semble plus bas dans les territoires du<br />
Sud (2 à 5 ans) que dans les provinces du Nord, en moyenne<br />
7<br />
ans. Mais on cite ohez les nomades des oas de pêritomie<br />
effectuée à 15 ans (El-Goléa ).<br />
Un fait curieux est celui de la circonois<strong>io</strong>n post-<br />
-mortem • Mr BOUSQUET rapporte, qu'en Grande Kabylie,dans<br />
les environs de Dra-el-Mizan, la pratique a été observée.<br />
Il cite, à ce propos , le oadi de la Fayette: "... il y a<br />
à l'inhumat<strong>io</strong>n<br />
"<br />
quelques années, j'assistais à Michelet,<br />
" d'un garçonnet de deux a trois ans, fils d'un cavalier<br />
" de la commune, originaire du Douar Frikat. Après la prière<br />
" rituelle, au oimetière il tira de sa poche un rasoir et<br />
'[<br />
se prépara à Circoncire le petit cadavre. Si finalement<br />
" il renonça à faire ce qu' il croyait être son devoir le<br />
" le plus absolu* ce fut sur mes instances<br />
..." Voici<br />
ce<br />
que nous écrit à oe sujet le Docteur MARQUAIHE de Dra-eL-<br />
" Il est exact* en effet* que la circoncis<strong>io</strong>n<br />
Mizan 5<br />
" post-iror-bem se pratique Couramment (je dirais même obli-<br />
"<br />
dans toute la rég<strong>io</strong>n de Dra-El-Mizan. Chez<br />
-gatoirement)<br />
" le nourrisson, entre la naissance et un an, elle est<br />
"<br />
pratiqué© fréquemment. A partir de un an on peut dire<br />
"que o'est la règle. Il arrive très souvent que,<br />
chez 1'<br />
"<br />
enfant plus grand, et quand il a une chevelure suffisant<br />
"<br />
-ment abondante, on lui rase les cheveux dans la nuque,<br />
"<br />
qu'on recueille les oheveux et qu'on y adjoigne, dans un<br />
"<br />
petit sachet, qui sera placé dans le linceul, avec le<br />
" corps de l'enfant, le petit morceau de prépuce ".
- 62 -<br />
2°)- Saison de la circoncis<strong>io</strong>n<br />
La pér<strong>io</strong>de de la circoncis<strong>io</strong>n semble assez varia-<br />
-ble. Selon , médecin précédemment cité, "... l'êpo-<br />
" -que préférable et propice est le printemps qui est<br />
" tempéré " .<br />
A Ouargla, l'opérat<strong>io</strong>n est pratiquée à l'occas<strong>io</strong>n<br />
d'une fête, Mouloud ou d'un mariage ( Dr HUC )<br />
A Beni-Abbès, c'est aux saisons tièdes, printemps<br />
et automne qu'ont lieu les circoncis<strong>io</strong>ns qu'on groupe gêné-<br />
*raletaerit . Au<br />
Hoggar,<br />
c'est également au printemps et en<br />
série que se réalise l'opérat<strong>io</strong>n. A El-Golêa, l'opérat<strong>io</strong>n<br />
est effectué© de Juin à Octobre, mais très rarement pendait<br />
1© Ramadan ( Remarquons, que dans l'Algérois, il est très<br />
" reoommandable " de pratiquer la circoncis<strong>io</strong>n soit le 15°<br />
soit le 27 ° jour du Ramadan). Cependant il n'y<br />
interdict<strong>io</strong>n à ce sujet,<br />
a aucune<br />
alors que l'on sait par exenple<br />
que chez les Israélites, il est prescrit de ne pas prati<br />
quer l'opérat<strong>io</strong>n rituelle le jour du Sabbat .<br />
y)" L' opérateur<br />
Nous l'avons déjà souligné,<br />
en dehors des grands<br />
centres, il n'est pas fréquent que les familles fassent ap-<br />
-pel au médecin. la circoncis<strong>io</strong>n est effectuée par un pra-<br />
-ticien occas<strong>io</strong>nnel qui s'est fait reconnaître une "compé-<br />
-tenoe " en la matière pour des raisons diverses : le<br />
métier peut s'exercer de père en fils t certaines profes-<br />
-s<strong>io</strong>ns semblent prédisposer à l'exercice de la pêritomie,<br />
en particulier barbiers et coiffeurs, peut-être que leur<br />
habileté à ramier le rasoir ou les oiseaux les inclinent
- 63<br />
-<br />
plus facilement que d'autres à étendre leur art à cette<br />
branche de la chirurgie. Il est naturel de faire, <strong>io</strong>i ,<br />
le rapprochement avec le barbier-chirurgien de toujours<br />
qui pouvait pratiquer de petites opérat<strong>io</strong>ns, telles que<br />
saignées, scarificat<strong>io</strong>ns etc.. Il faut noter rare- que,<br />
-ment, le circonoiseur est en milieu musulman un homme<br />
oultivê,<br />
exerçant par ailleurs la médecine non officiels<br />
-le. Le circonoiseur deneure le plus souvent bénévole<br />
(ainsi que la matrone) au moins dans les petites agglomé<br />
rat<strong>io</strong>ns. On le paie parfois en nature,<br />
-ens,<br />
et selon ses moy-<br />
ou bien en l'invitant aux festivités et au repas<br />
qui marquent la cérémonie. Dans les centres,<br />
la profess<strong>io</strong>n<br />
est plus lucrative le "naâlem<br />
}<br />
" peut faire de la réclame»<br />
LEJEUNE reproduit un avis paru dans le "Petit Tlemcenien"<br />
du 6 Février 1930 et que nous transcrivons pour sa saveur<br />
folklorique .<br />
" Dernières volontés : Une femme indigène ,<br />
issue d'une famille honorable de Tlemcen, au moment de<br />
mourir*<br />
Cher époux,<br />
exprima ainsi ses dernières volontés à son mari:<br />
maintenant que je suis sur le point de par-<br />
-tir pour l'autre monde,jonete demanderai qu'une seule<br />
o'est de faire circoncire mon fils par<br />
chose bien simple,<br />
Mr M'Hatned Tedjini Soulinane, coiffeur rue Idriss. il est<br />
le seul qui soit capable dans notre ville de pratiquer<br />
bien la oiroonois<strong>io</strong>n, il ne fait point souffrir l'enfant<br />
auquel il excise le prépuce> avec une habilaté,<br />
-de£ticii1hel et digtt© d'admirat<strong>io</strong>n . Le nari,<br />
un art ex-<br />
soucieux de<br />
l' accomplissement des souhaits de sa chère défunte, confia<br />
à Mr Tedjini la circoncis<strong>io</strong>n de son fils qui se porte bien<br />
actuellement •<br />
Désireux de plaire à sa bonne clientèle, Mr Tedji-<br />
-ni réduit ainsi le prix de la coupe de cheveux,<br />
-gnée et de la circoncis<strong>io</strong>n :<br />
ooupe de cheveux 1 » 25 Fr<br />
circonois<strong>io</strong>n à la maison 10, 00 Fr<br />
oiroonois<strong>io</strong>n au salon de COiffure.5, 00 fr<br />
saignée<br />
2, 00 Fr<br />
de la sai-
64 -<br />
4 *)- Le mode opératoire :<br />
D'une manière générale, la pratique non chirurgi<br />
cale de la circoncis<strong>io</strong>n réclame trois " instruments "<br />
- un appareil de protect<strong>io</strong>n du gland qui peut être<br />
aussi rustique qu'un noyau d'olive ou une crotte<br />
de chèvre, ou bien une planche trouée (lyre)<br />
*• un appareil de préhens<strong>io</strong>n et d'étirement du pré-<br />
-puoe qui peut être les doigts de l'opérateur<br />
ou une f<strong>io</strong>elle<br />
- un instrument de sect<strong>io</strong>n : couteau ou rarement<br />
oiseaux .<br />
NoujS rapporterons ici quelques descript<strong>io</strong>ns de l'opéra-<br />
-t<strong>io</strong>ns telles que nous les relevons dans les réponses de<br />
nos correspondants :<br />
a) KUGQlga, ( Dr FAVAEAUX )<br />
Trois instruments sont nécessaires: une plaquette<br />
perforée, une fine ramure de palmier,<br />
un couteau bien af-<br />
-futé. L'intervent<strong>io</strong>n se déroule de la façon suivante :<br />
1- le gland est extér<strong>io</strong>risé en réfoulant fortement<br />
le prépuce<br />
2- Celui-ci est ramené sur le gland et tiré forte -<br />
-ment par son extrémité. la ramure de palmier de<br />
Vra de largeur et sur laquelle a été prati<br />
3 à 4<br />
quée un noeud coulant enserre fortement l'extrê-<br />
-mité prêputiale, faisant off<strong>io</strong>e de clamp. Le<br />
tout extrémité prêputiale et ramure qui la pin-<br />
,<br />
-ce,<br />
est introduit à travers l'orifice central
3 -<br />
65 -<br />
d'une plaque taillée dans l'éoorce d'une ci -<br />
-trouille séchée.<br />
Ces plaques,dont l'opérateur possède un jeu de<br />
6 à 8 sont de formes variables (rectangulaires,<br />
rondes ou ovales) et ont un diamètre de 3 à 5<br />
cm et une épaisseur de 5 mm environ . Leur cen-<br />
-tre est percé d'un orifice qui croit réguliè-<br />
-rement pour chaque plaque de la série, du dia-<br />
-mètre approximatif de 6 mm jusqu'à 12 mm .<br />
La plaque est destinée à protéger le gland<br />
pendant la sect<strong>io</strong>n en l'empêchant de s'introdui-<br />
-re dans l'orifice qui laissera passer seule 1'<br />
extrémité préputiale à couper,tirée par la ramu-<br />
-re de palmier . . .<br />
La sect<strong>io</strong>n est effectuée immédiatement derrière<br />
l'étranglement dû à la ramure de palmier, entre<br />
celui-ci et la plaque protectrice, à l'aide d'un<br />
oouteau bien aiguisé, l'opérat<strong>io</strong>n est terminée.<br />
b - Tamanrasset (Médecin-capitaine KRIZEK)<br />
L* intrumentat<strong>io</strong>n comprend un rasoir ou un couteau<br />
affilé, un morceau de filali percé au centre d'un orifice<br />
circulaire, un oeuf frais .<br />
Le prépuce est introduit dans le trou du morceau<br />
de filali et sect<strong>io</strong>nné à ras de ce protecteur, l'oeuf déca.<br />
-pité comme un oeuf à la coque, sert alors à emprisonner<br />
la verge de l'enfant qui est enterré dans le sable jusqu'à<br />
mi-corps et reste quelques heures dans cette posit<strong>io</strong>n.<br />
Il est ensuite reconduit, chez lui a droit , au port du<br />
poignard qui lui évite les mauvaises rencontres avec les<br />
djenoun •
0- Beni-Abbès ;<br />
Beni-Abbès :<br />
- 66<br />
Vo<strong>io</strong>i comment C. RAMAIS décrit la oiroonois<strong>io</strong>n à<br />
" par un trou percé dans une planchette ou dans une<br />
ecorce de grosse courge , on fait passer le petit prépuce<br />
qu'on lie de l'autre côté avec un " zaaf " c'est-à-dire<br />
une fol<strong>io</strong>le de palmier. Le gland étant ainsi protégé, on<br />
anpute le prépuce d'un seul coup de couteau tandis qu'on<br />
essaie de divertir l'enfant avec une grenade pendue au pla-<br />
*fond . Avant notre arrivée, on " aseptisait " en enduisant<br />
la plaie d'un mélange d'huile et de blanc d'oeuf qu'on<br />
saupoudrait ensuite de henné. Actuellement, on vient denan-<br />
-der à l'Infirmerie alcool et permanganate ....<br />
En vue de cette opérat<strong>io</strong>n, les enfants sont rasés,<br />
lavés, bien vêtus , yeux, mains, pieds sont parés au henné,<br />
le cou, la cheville et le poignet droits sont ornés d'un<br />
lien de laine qui comporte un bouton d'étoffe renfermant<br />
des graines de harmel qui doivent éloigner les mauvais gé-<br />
-nies. Enfin on les munit d'un bâton fait d'un djerid vert.<br />
ils le conserveront jusqu'au septième jour après<br />
-t<strong>io</strong>n et l'abandonnent alors à la mosquée où ils devront<br />
se rendre " •<br />
d - Annexe d'EL-Oued ( Médecin-capitaine AUDUGE )<br />
La circoncis<strong>io</strong>n est effectuée au couteau le plus<br />
souvent chez les nomades, aux ciseaux chez les sédentaires.<br />
L'opérateur se contente de tirer au maximum le prépuoe ,<br />
serrant la base entre deux doigts pour préserver théorique-<br />
-ment le gland, et tranche d'un coup<br />
de couteau ou de oi-<br />
-seaux la peau qui dépasse. Les instruments ne sont même<br />
pas flambés avant l'usage et la plaie opératoire est simple»<br />
-ment recouverte de sable .<br />
l'opéra
- 67<br />
e - Annexe d'Ouargla ( Médecin-Commandant HUC )<br />
Le prépuce est très fortement tiré et sect<strong>io</strong>nné<br />
aux oiseaux au ras du gland. Parfois, le prépuce est liga<br />
turé aveo une ficelle qui est ensuite laissée quelques<br />
minutes en place , faisant office de garrot. la sect<strong>io</strong>n<br />
est faite aux ciseaux ou au rasoir .<br />
f - Ghardaïa ( Docteur LECOUTOUR )<br />
Le prépuoe est attiré et malaxé pour rompre les<br />
adhérences possibles . cette phase est correctement exê».<br />
-cutée. Puis 1© prépuce est étiré. On utilise alors une<br />
plaque de ouivre gravée d'inscript<strong>io</strong>ns et portant une fen-<br />
-te dans laquelle on glisse le prépuce. la plaque e3t<br />
repoussée en arrière pour refouler le gland. On sect<strong>io</strong>nne<br />
alors au rasoir le repli outanéo-muqueux en avant de la<br />
plaque* On procède ensuite à une recoupe de la nuquâuse*<br />
g -<br />
Sahara Occidental i. Tihdouf (Médecin-Capitaine DELBRU )<br />
" On introduit dans le canal urétral une petite<br />
crotte de chèvre jusqu'à un centimètre environ du méat.<br />
On tire sur le prépuce et on le sect<strong>io</strong>nne rapidement en<br />
détournant l'attent<strong>io</strong>n de l'enfant .<br />
On dépose ensuite sur la plaie, pour arrêter le<br />
des crottes piléea • Le membre viril est alors en-<br />
sang,<br />
-tièrement enduit de suie. Sept jours après, on fait<br />
bouillir des toiles d'araignées dans du beurre et on lais-<br />
-se refroidir. On met cet onguent autour de la verge afin<br />
de nettoyer les croûtes et on remet de la suie ".
- 68<br />
h - Rég<strong>io</strong>n de Berrouaghia<br />
de oiseaux,<br />
Le circonoiseur se sert d'un rasoir plutôt que<br />
qui ne donnent pas une tranche de sect<strong>io</strong>n aus-<br />
-si nette. Assez souvent on enfile le prépuce dans un an-<br />
-neau pour faciliter l'opérat<strong>io</strong>n .<br />
La cicatrisat<strong>io</strong>n s'obtient par un mélange de ko-<br />
-hol (antimoine) et de blanc d'oeuf, ou bien de sable<br />
de soufre en poudre et même de déjeot<strong>io</strong>ns d'ovins.<br />
chaud,<br />
i - In Salah fa édecin-Capitaine BERENI )<br />
La circoncis<strong>io</strong>n est faite à l'aide d'un couteau<br />
très tranchant que le spécialiste réserve uniquement à cet<br />
usage . il n'est jamais utilisé de ciseaux . L'opérat<strong>io</strong>n,<br />
consistant à sect<strong>io</strong>nner d'un seul coup le prépuce tiré<br />
en avant dû gland par les doigts de la main gauche, ne peut<br />
parfaitement réussir que si J<br />
- la tranche de sect<strong>io</strong>n est correctement effectuée<br />
- la posit<strong>io</strong>n du couteau est bonne<br />
u le tranchant est suffisant<br />
- l'enfant bien maintenu •<br />
Il s'ensuit que certains opérateurs trop vieux ,<br />
à vue déficiente, ou dotée de couteaux plus ou moins ébré-<br />
-ohés , ou encore inexpérimentés peuvent très mal réussir<br />
l'opérat<strong>io</strong>n .<br />
j - Rég<strong>io</strong>n de Jemmapes ( Docteur DENDEN )<br />
On fixe la peau du prépuce avec un f<strong>io</strong>elle et on<br />
place un anneau de cuivre , perforé en son centre pour
- 69<br />
-<br />
protéger le gland. On 3eot<strong>io</strong>nne le prépuce avec un rasoir.<br />
Pour arrêter l'homorragie , on saupoudre la plaie avec un<br />
mélange fait de crottes de chèvre brûlées et finement<br />
broyées. On complète le "pansement" en appliquant du beur-<br />
-re frais .<br />
k<br />
- Autres méthodes algériennes •<br />
Dans sa thèse inaugurale, le Docteur HENHâBYLES<br />
indique quelques méthodes de circonois<strong>io</strong>n très intéres-<br />
- santés J<br />
1 °)~ Méthode de Ben Kimouohe :<br />
" t.» entre le pouce et l'index de la main droite,<br />
l'opérateur fait glisser le prépuce pour s'assurer du dê-<br />
-cdû.ementt Si cette libérat<strong>io</strong>n n'est pas réalisée,<br />
-génie à l'exécuter sur le champ par des manoeuvres de<br />
il s'in-<br />
glissement* S'il n'y a aucune adhérence, il tire le prêpu-<br />
entre les doigts et ayant soin de déplacer<br />
-oe en avant,<br />
la hmqueuse en même tenps que la peau. Puis il serre d'un<br />
noeud coulant qu'il a déjà préparé. Ainsi tout l'organe<br />
destiné à l'ablat<strong>io</strong>n se trouve attaché en dehors du gland.<br />
A ce moment, il introduit le fil dans la lyre et il recule<br />
celle-ci jusqu'au delà du noeud. Ainsi le gland se trouve<br />
protégé par le disque et l'opérateur sect<strong>io</strong>nne d'un geste<br />
vif le prépuce entre le noeud et la lyre ....<br />
mais tin<br />
2 °)- Méthode de Ben Lachehef :<br />
Dans cette méthode , on utilise non plus une lyre,<br />
sorte de nandrin long de cinq à six cen-<br />
" attres"<br />
-timètres et épais de cinq<br />
millimètres .
- 70 -<br />
" Le praticien engage le mandrin dans le<br />
prépuoe, refoule le gland, tire la peau et la; muqueuse<br />
ensemble, de façon, à les avoir sur le mandrin. A oe mo-<br />
-ment<br />
, il serre un noeud ooulant déjà plaoé. La peau et<br />
la muqueuse du prépuce se trouvent ainsi liées sur l'ins-<br />
-trument en bois. Tenant cet instrument de la main gauche<br />
et le rasoir de la main droite, il sect<strong>io</strong>nne l'organe au<br />
ras du mandrin. Il abandonne les outils pour saupoudrer<br />
abondamment la plaie avec la poudre de racine d'aloès et<br />
de benjoin .... "<br />
3")-' Méthode de Nouassa Aïssa<br />
" «t.* tenant le prépuce entre le pouce et l'in<br />
dex de la main. gauche,<br />
l'opérateur introduit le mandrin<br />
de la nain droite . Ensuite il engage le tout à travers<br />
deux noeuds coulants de telle façon que l'un vient sur le<br />
pénis et que l'autre reste sur le prépuce couvrant le nan-<br />
-drin.<br />
A ce moment, il refoule le gland en<br />
poussant le<br />
mandrin avec la paume de la main. Lorsqu'il arrive au lieu<br />
d'élect<strong>io</strong>n de la sect<strong>io</strong>n, c'est-à-dire au niveau du sillon,<br />
il serre le noeud qui se trouve sur le prépuce et celui-oi<br />
devient<br />
solidaire du mandrin.<br />
Puis il rétrécit l'autre anneau entre l'extrémité et le<br />
glana. De cette façon,<br />
le prépuoe se trouve lié sur la<br />
pièoe de bois et séparé du gland par le second noeud .<br />
Ces actes accomplis, très rapidement, il<br />
sect<strong>io</strong>nne aveo<br />
son canif entre le lien protecteur et l'extrémité du<br />
mandrin ".
- 71 -<br />
5*)- Quelques remarques sur la pratique de jà oirconcia<strong>io</strong>n<br />
en Algérie .<br />
Nous pensons que la descript<strong>io</strong>n des différentes<br />
méthodes que nous venons d'envisager donne une idée assez<br />
juste de la façon dont se déroule la oiroonois<strong>io</strong>n lorsqu'<br />
Aelle est pratiquée par un péritomiste profane •<br />
D'une nanière générale, les péritomistes essaient<br />
de protéger le gland contrelâur instrument tranohanti Qu'il<br />
s'agisse d'une lyre* d'un simple anneau de cuivre, d'un<br />
morceau d'éoorce de citrouille perforé9,ce ne sont que les<br />
solut<strong>io</strong>ns techniques différentes,<br />
Nous verrons plus loin, cependant,<br />
d'une même préoccupat<strong>io</strong>n .<br />
que le péritomiste n'^évi-<br />
-te pas toujours la mutilat<strong>io</strong>n du gland* De même, le prépu-<br />
-ce est parfois étiré à l'aide d'une ficelle, et dans quel-<br />
«ques cas*<br />
la méthode se perfect<strong>io</strong>nne par la fixat<strong>io</strong>n du<br />
prépuce sur Un nandrih* L'instrument de sect<strong>io</strong>n est le plus<br />
souvent un rasoir ou un couteau bien affûté. Mais, il senw<br />
-ble que dans certaines rég<strong>io</strong>ns d'Algérie (Dlebel Nador ),<br />
a quelques années on ait utilisé pour la<br />
au moins il y<br />
circoncis<strong>io</strong>n des couteaux de silex. Le fait est important,<br />
car il montre peut-être la survivance de pratiques antê-<br />
-islamiques .<br />
Rappelons-nous que les Egyptiens, les Hébreux de<br />
Josué utilisaient aussi les couteaux de silex pour l'ope-<br />
-rat<strong>io</strong>n. Mais la pratique devient<br />
-se si l'on se rréfere aux<br />
existe une tendance<br />
solut<strong>io</strong>n de<br />
nettoyer la plaie<br />
véritablement désastreu-<br />
condit<strong>io</strong>ns d'asepsie. Certes,il<br />
actuellement à utiliser l'eau oxygénée,<br />
permanganate ou la poudre de sulfamides pour<br />
faits trop<br />
le sud de déject<strong>io</strong>ns d'ovins .<br />
opératoire. Mais il ne s'agit là que de<br />
rares. Que dire de l'emploi encore courant dans<br />
L'emploi des excréments est tin phénomène assez<br />
_
- 72 -<br />
répandu dans les thérapeutiques primitives. On l'observe<br />
ohez les indiens du Pérou et les anciens Inoas. Voici oe<br />
qu'écrit R. D'HARCOURT ».<br />
" Les fèces ont la réputat<strong>io</strong>n bien établie de<br />
" guérir uno foule de maux. Il n'est guère d'affect<strong>io</strong>ns où<br />
" elles ne trouvent leur emploi,soit fra<strong>io</strong>has , soit sèohes<br />
" ou en poudre. Elles agissent surtout dans les oas de<br />
" pîqûres d'insectes, de morsures de serpents eu de blessvu<br />
" -r©3 pour éviter l'infect<strong>io</strong>n et favoriser le reprise des<br />
" ohairs." (la médeoine dans l'ancien Pêrou,Ma^oine 1939<br />
p. 78 ).<br />
Les mêmes emplois se retrouvent dans la médecine<br />
babylonienne. Il ©st possible que l'explicat<strong>io</strong>n de la va-<br />
«.leur thérapeutique des excréments se trouve dans oes quel-<br />
*-ques lignes de CONTENAU : " On a généralement admis qu© le<br />
démon possesseur d'un naïade s'y trouve bien t il faut dpno<br />
lui donner ce qui peut lui déplaire pour lui faire quitter<br />
la place, on conclut volontiers que oe qui déplairait au<br />
patient doit aussi lui déplaire et si l'on ordonne des oata»<br />
-plasmes, ce sera de plantes ou de farines fermentêes ou<br />
pourries si l'on ordonne des<br />
5 fumigat<strong>io</strong>ns, oe sera de plu-<br />
«mes ou de laines brûlées les médicaments à ingérer seront<br />
5<br />
amers, de mauvais goût . on y voit apparaître l'urine et les<br />
exorêtœnts de l^homme et des animaux .... " (la médeoine<br />
en Assyrie et en Babylonie, Malqine 1938<br />
p» 162 ).<br />
jiais toutes oes précaut<strong>io</strong>ns * pratiques ou déri<br />
soires ne suffisent pas à. rendre la cirdonoiBlon de fortune<br />
dans dange?* Noua en verrons dans le chapitre suivant Jes<br />
graves et fréquentes complicat<strong>io</strong>ns »<br />
«Qft.QO.OOOfOO.OO.OOQ
- 73 -<br />
CHAPITRE VI<br />
o o o 4 o o e<br />
«IMPLICATIONS DE LA CIRCONCISION NON CHIRURGICALE
- 74 -<br />
Si nous avons à plusieurs reprises dans les pages<br />
qui précèdent, vigoureusement dénonoé les méfaits et les<br />
dangers de la circoncis<strong>io</strong>n pratiquée par des opérateurs sans<br />
compétence médicale, c'est, nous le croyons profondément ,<br />
avec raison. En effet,v cette opérat<strong>io</strong>n si bénigne est la<br />
source de complicat<strong>io</strong>ns lultiples dont certaines sont assez<br />
graves^quand elle est réalisée r j soins, ni précaut<strong>io</strong>ns,<br />
mêmes élémentaires. Rappelons, en effet, quelques oaraotê-<br />
-ristiques générales du péritomiste profane :<br />
1*- absence de connaissances aussi minimes<br />
soient-elles d'ordre anatomique.<br />
2'- ignorance totale des principes d'hygiène<br />
ou d'asepsie.<br />
3°- absence de tout souci d'anesthésie.nêgli-<br />
•"ge"..,-. complète de l'observat<strong>io</strong>n des<br />
suites opératoires que, de toutes façons,<br />
ils sont incapables de soigner .<br />
Dans oas condit<strong>io</strong>ns,<br />
on peut s'étonner que les<br />
complicat<strong>io</strong>ns ne soient pas constantes. En ©ffet,<br />
que peut-<br />
il advenir au oours de l'opérat<strong>io</strong>n ? Le sujet peut souffrir<br />
au point de présenter une synoope 5 l'opérateur peut léser<br />
un vaisseau important,<br />
l'artère du frein par exenple et dé-<br />
-olenoher une hémorragie grave ♦ il peut rautiler'le gland<br />
de façon plus ou moins grave . la plaie peut s'infecter et<br />
devenir le siège d'une suppurat<strong>io</strong>n interminable, qui à son<br />
tour provoquera des oicatr<strong>io</strong>es scléreuses inesthétiques et<br />
gênantes. Nous allons envisager oes différentes oomplica-<br />
-t<strong>io</strong>ns de façon analytique en les classant pour la oommodi-<br />
-tê de l'exposé en complicat<strong>io</strong>ns immédiates et en ooraplica-<br />
-t<strong>io</strong>ns tardives. Nous en indiquerons les thérapeutiques po-<br />
-pulaires et les thérapeutiques médicales .
- 75 -<br />
A - LES COMPLICATIONS IMMEDIATES<br />
I- LA DOULEUR ET LES SYNCOPES :<br />
La première anesthésie à l'ether date du 30 nars<br />
1842 (IONG). son extens<strong>io</strong>n scientifique remonte à 1846<br />
(MOHTON). Est-il concevable que plus de 100 ans après, on<br />
puisse réaliser l'ablat<strong>io</strong>n d'un prépuoe sans aucune espèce<br />
d'anesthésie ? L'opérat<strong>io</strong>n est douloureuse et cela d'autant<br />
plus que l'enfant est plus âgé. Il n'est pour s'en rendre<br />
compte que d'entendre les hurlements des petites victimes.<br />
Pour pallier à cet inconvénient, les péritomistes essaient<br />
de la pratiquer avec le plus de rapidité possible, rejoignant<br />
en cela la rapidité opératoire obligatoire des chirurgiens<br />
d'avant l'anesthésie. Mais d'une part, leurs instruments ne<br />
sont pas souvent suffisamment tranchants , et d'autre part,<br />
bien qu'il soit solidement maintenu, le jeune sujet se débat<br />
toujours. Il en résulte que pour vouloir aller trop vite,<br />
l'opérateur qui est également génê par les mouvements de<br />
peut réaliser des mutilat<strong>io</strong>ns injustifiables de<br />
l'enfant,<br />
la verge. Parfois, lorsque la douleur est trop forte, et<br />
l'enfant trop émotif, ce dernier peut s'évanouir» Ifiais<br />
c'est la plupart du temps iin incident assez rare et sans<br />
gravité. Il est cependant regrettable que 1» incompétence de<br />
l'opérateur prive son patient des secours pourtant élémen -<br />
-taires d'une anesthésie locale à la novocaïne .<br />
II - L' HEMORRAGIE :<br />
L'hémorragie est certainement la complicat<strong>io</strong>n la<br />
plus fréquente de la circonois<strong>io</strong>n. D'une îmnière générale,<br />
lorsqu'il n'y a pas eu de perte de substance et lorsque<br />
l'artère du frein n'a pas été lésée,<br />
le saignement peut
- 76 -<br />
s'arrêter spontanément. Mais très souvent, le pansement<br />
(dans les cas très rares où il est fait)<br />
n'est pas suffi-<br />
-samment compressif et le sujet peut présenter une hénor-<br />
-ragie distillante qui peut durer plusieurs jours . Le cas<br />
peut être compliqué si le sujet est hémbgêniqué: ou hémophi-<br />
-le. La majeure partie des médecins que nous avons interro-<br />
-gé sur ce sujet ont dans leur expérience clinique des cas<br />
d'hémorragie suffisamment graves pour que la famille ait<br />
fait appel à leur art. Dans ces oas, il importe toujours de<br />
chercher l'origine de l'hémorragie, hémorragie veineuse:.ou<br />
hémorragie artérielle laquelle nécessite la ligature de<br />
l'artère du frein . Il faut complète* l'examen par une êtu-<br />
-de de la crase sanguine lorsque la perte de sang est anor-<br />
-malement élevée .<br />
Le Docteur MARILL (Blida) nous a communiqué le<br />
cas d'un enfant de 7 ans qui saigna pendant quatre jours<br />
et dont l'état nécessita une petite transfus<strong>io</strong>n. Il nous<br />
a été donné d'observer aussi ohez un enfant de 9 ans une<br />
anémie hypochrome qui céda à un traitement général classi-<br />
-que. Nous croyons de fait qua la gravité des hémorragies<br />
de la circoncis<strong>io</strong>n provient essentiellement de leur mêcon-<br />
-naissance : le pansement n'a pas été fait ou n'a pas été<br />
renouvelé, l'enfant n'est pas examiné ,<br />
et l'hémorragie<br />
peut passer inaperçue ou ne pas inquiéter pendant plusieurs<br />
jours,<br />
parfois jusqu'au moment où elle s'extér<strong>io</strong>rise à tra-<br />
-vers le drap ou la couverture. Si de plus, il existait an<br />
térieurement, un trouble de la orase sanguine, la situat<strong>io</strong>n<br />
peut être catastrophique. Les anciens auteurs connaissaient<br />
cette complicat<strong>io</strong>n et tentaient d'y remédier. Vo<strong>io</strong>i par<br />
exemple ce que nous lisons dans le grand canon d'AVICENNE<br />
(Livre III ) :<br />
" Descript<strong>io</strong>n d'une poudre merveilleuse et très<br />
efficace pour arrêter l'éooulement du sang<br />
circoncis<strong>io</strong>n,<br />
si Dieu veut :<br />
au moment de la<br />
- on prend des pét<strong>io</strong>les de roses, des fleurs de gre-<br />
-nadiers, du sang dragon, de 1' encens noir, du cédrat, des<br />
feuilles de myrte desséchées, de l'aloès, une part de chaque,<br />
de la cendre de bois de tamaris, de bois de pommiers et de
- 77 -<br />
bois de lentisque. Après lavage et dessicat<strong>io</strong>n on prend de<br />
oes oendres le poids de tous les médicaments préoitês,on<br />
pile le tout,<br />
-poudre l'endroit. Il «y<br />
on tamise avec un crible très fin et on sau-<br />
III - L ' INFECTION<br />
aura guêrison ai DieuAsaut.1'<br />
Elle pourrait être facilement évitée avec un mi-<br />
-nimum d'asepsie; flambage des instruments, désinfect<strong>io</strong>n<br />
sommaire des tissus avant et après l'opérat<strong>io</strong>n,<br />
-blier les mains de l'opérateur .<br />
sans ou-<br />
Mais nous avons vu que bien loin d'observer ces<br />
précaut<strong>io</strong>ns élémentaires, les opérateurs semblent aooumu-<br />
-ler les causes d' infect<strong>io</strong>n . couteau trainant dans la.ter-<br />
-re ou la poussière (quand oe n'est pas sous le pied même),<br />
pansements à l'aide de ohiffons plus ou moins propres, par-<br />
-fois dépôt sur la plaie de poudres d'efficaoitê nulle,<br />
mais de septicité certaine, quand il ne s'agit pas d'excré-<br />
-ment,<br />
donc,<br />
comme dans certaines rég<strong>io</strong>ns du sud. L'infect<strong>io</strong>n est<br />
le plus souvent inévitable. Elle est dans la règle<br />
bénigne : la plaie suppure quelques temps, le pus contient<br />
des germes banaux,<br />
staphylocoques dorés principalement et<br />
si le sujet est amené au médecin le poudrage aux sulfamides<br />
ou l'applicat<strong>io</strong>n de merourochrome jugulent l'inflammat<strong>io</strong>n,<br />
ainsi que l' oedème de la partie antérieure de la verge<br />
l' accompagne. Lorsque la suppurat<strong>io</strong>n n'a pas été traitée ,<br />
ce qui est la règle dans les campagnes, elle provoque la<br />
fornat<strong>io</strong>n d'une cicatrice vicieuse , riche en tissu sclé-<br />
-reux et nanquant par conséquent de souplesse. Il est rare<br />
qu'il se forme des product<strong>io</strong>ns<br />
granulowateuses exubérantes<br />
qui nécessitent l'exérèse ou la cautérisat<strong>io</strong>n.<br />
Dans des cas beauooup plus rares, 1' inflamnat<strong>io</strong>n
- 78 -<br />
locale peut être plus importante . Il existe alors un oe-<br />
-dème important du fourreau de la verge et une adénopathie<br />
inguinale. Le pus peut alors présenter une odeur putride,<br />
et contenir des germes anaérobies et des streptocoques.<br />
L'état général est atteint et la température peut s'élever<br />
à 39 ° C. Dans oes cas, il est certain que la thérapeutique<br />
locale anti-infectieuse peut être inefficace ou insuffisan<br />
ce»<br />
et qu'il faut adjoindre un traitement sulfamide ou<br />
pén<strong>io</strong>illiné .<br />
La quest<strong>io</strong>n de 1' infect<strong>io</strong>n syphilitique des plaies<br />
de oiroonois<strong>io</strong>n est toujours posée. Elle semble avoir été<br />
assez fréquente dans le oas de la circoncis<strong>io</strong>n israè'lite ,<br />
avant que la succ<strong>io</strong>n du gland ( metzitza) ne soit interdite<br />
par la loi à laquelle nous avons fait allus<strong>io</strong>n dans les pa-<br />
-ges précédentes : si l'opérateur présente des lés<strong>io</strong>ns cu-<br />
-tanéo-puqueuses et buccales la transmiss<strong>io</strong>n du tréponème<br />
est facile. En milieu musulman la succ<strong>io</strong>n n'existant pas, il<br />
ûô semble pas que la syphilisat<strong>io</strong>n soit fréquente,<br />
et quand<br />
elle se produit, pourrait-on invoquer la transmiss<strong>io</strong>n par<br />
l'intermédiaire du rasoir ou des oiseaux ?<br />
Cependant,<br />
d'assez nombreux praticiens ont eu<br />
l'occas<strong>io</strong>n d'en observer quelques cas dans leur pratique,<br />
et bien que cette complicat<strong>io</strong>n soit<br />
rare il<br />
heureusement^<br />
est intéressant de la signaler pour pouvoir la dépister<br />
et la soigner correctement .<br />
Nous n'avons pas trouvé non plus dans nos enquê-<br />
-tes ou dans la littérature de cas de tétanos de plaie de<br />
la circoncis<strong>io</strong>n. Etant données les condit<strong>io</strong>ns de la pratique<br />
en milieu rural, le fait est étonnant. Il est à rapprocher<br />
du problème du tétanos ombilical : cette forme de l'infec<br />
t<strong>io</strong>n tétanique n'est pas non plus aussi fréquente sous nos<br />
olinats qu'elle pourrait l'être si on étudie les condit<strong>io</strong>ns<br />
dans lesquelles se fait le<br />
par les<br />
pansement de plaie ombilicale<br />
natrones. Cependant le tétanos des circoncis est<br />
encore moins fréquent que le tétanos ombilical .
- 79 -<br />
IV- LES MUTILATIONS l<br />
Les mutilat<strong>io</strong>ns par faute de l'opérateur au cours<br />
de la pêritomie ne sont pas d'observat<strong>io</strong>n rare. On a cité<br />
des oas de blessures des vaisseaux fémoraux à la suite d'un<br />
faux mouvement fait par l'enfant pendant l'intervent<strong>io</strong>n.<br />
Le plus souvent, il s'agit de lés<strong>io</strong>ns portant sur les par-<br />
-ties génitales et surtout sur le gland ( on aurait rapporté<br />
des cas de castrat<strong>io</strong>n accidentelle plus ou ncins totale voi-<br />
-re même des pertes de substances étendues du fourreau) .<br />
L'amputat<strong>io</strong>n de la partie distale du gland,<br />
hémorragie grave,<br />
provoque une<br />
nais ses conséquences lointaines 1© sont<br />
parfois plus : il peut se produire des rétractat<strong>io</strong>ns c<strong>io</strong>a-<br />
-tr<strong>io</strong>ielles au niveau du méat qui sont à l'origine de ré-<br />
-tent<strong>io</strong>n d'urine<br />
- Nous les envisagerons dans le chapitre<br />
suivant qui ooncerne les séquelles de la circoncis<strong>io</strong>n et<br />
lour thérapeutique .<br />
B<br />
- COMPLICATIONS TARDIVES ET SEQUELLES DE LA OIROONOISIOM<br />
Nous utiliserons pour la rédact<strong>io</strong>n de ce chapitre,<br />
l'article de notre Maître SABADINI (Presse Médicale 57,1103<br />
1949 ) consacré aux :<br />
" Séquelles de la circonois<strong>io</strong>n chez les musulmans algériens<br />
et leur traitement " .
1<br />
- 80 -<br />
- Les données anatomiques<br />
Le tableau clinique est celui d'un phimosis spé-<br />
•oial. L. SABADINI distingue trois éléments anatomiques :<br />
a)- l'obturat<strong>io</strong>n plus ou moins marquée de l'ori-<br />
-fice prêputial résiduel qui est souvent puno-<br />
-tiforme.<br />
b)- l'adhérence du tissu prêputial au gland.<br />
Cette adhérence est un élément important du<br />
tableau anatomique. elle est en effet, oons-<br />
-tituée par un tissu scléreux,inextensible,<br />
et cela est d'autant plus narqué que l'in-<br />
-flamraat<strong>io</strong>n a été plus importante. Il est<br />
impossible de faire glisser la gaine prépu-<br />
-tiale : " en somme, gland et prépuce forment<br />
un bloc scléreux au milieu duquel il faut<br />
souvent découvrir aveo peine ce qui réprê-<br />
-sente le méat ".<br />
o)- Les lés<strong>io</strong>ns balaniques. Il faut distinguer<br />
ici,<br />
trois degrés :<br />
1- le gland peut avoir une forme normale<br />
et la sclérose n'atteint que son extrê-<br />
-mité. Il n'y<br />
pas d'adhérences au ni-<br />
-veau de la couronne du gland et des<br />
port<strong>io</strong>ns adjacentes .<br />
2- La sclérose peut être plus étendue. Le<br />
gland a une surface irrégulière et sa<br />
morphologie est modifiée: il se termine<br />
par un pan coupé net .<br />
3- L'extrémité du gland est formée par une<br />
tranche de sect<strong>io</strong>n verticale, recouverte<br />
par les adhérences préputiales dures et<br />
solêreuses qui masquent l'orif<strong>io</strong>e urétral.
- 81 -<br />
2 - Les conséquences phys<strong>io</strong>pathologiques :<br />
a) la dysurie : il y a, lorsque l'orifice urétral<br />
est très serre par le tissu scléreux un obstacle à l'êcoule-<br />
-raent de l'urine . les mict<strong>io</strong>ns sont pénibles et douloureu-<br />
-ses et le jet est filiforme. Avec une sténose très marquée,<br />
on peut observer une véritable rétent<strong>io</strong>n d'urine avec m<strong>io</strong>-<br />
-t<strong>io</strong>n par regorgement et incontinence. L'inflammat<strong>io</strong>n loca-<br />
-le qui en résulte augmente encore la format<strong>io</strong>n du tissu<br />
scléreux .<br />
b)<br />
la stase urétrale : Toute stase urétrale est<br />
susceptible de provoquer la format<strong>io</strong>n de calculs urêtraux<br />
et vésicaux. Elle provoque aussi, par retentissement sur le<br />
rein une azotémie qui est marquée, ohez les sujets dont la<br />
dysurie n'a pas été soignée à temps. Mais, il est intéres-<br />
-sant de constater que, en ce qui concerne la coexistence<br />
de lithiase urinaire, le facteur sténose s'ajoute à deiA<br />
autres facteurs :<br />
1- l'infect<strong>io</strong>n tout d'abord, en effet,<br />
ces sujets<br />
présentent très fréquemment une urétrite mêoa-<br />
-nique d'abord, puis infectieuse très vite, qui<br />
vient ajouter son rôle lithogène k celui de la<br />
simple rétent<strong>io</strong>n.<br />
2- la propens<strong>io</strong>n des petits musulmans algériens<br />
à la format<strong>io</strong>n de calculs des voies urinaires<br />
inférieures. Il est certes difficile d'expliè<br />
-quer de façon satisfaisante ce fait sur le-<br />
-quel insiste la clinique Urologique <strong>d'Alger</strong>.<br />
Nous avons, peut-être une possibilité d'expli-<br />
-oat<strong>io</strong>n dans la fréquence des carences alimen-<br />
-taires et des régimes mal équilibrés chez le<br />
musulamn algérien, surtout en pays montagneux.<br />
Parmi toutes les carences, l'avitaminose A<br />
est la plus lithogène. Chez l'animal carence<br />
en vitamine A,<br />
soumis à un régime de Mac<br />
CALLUM ou de RANDOIN et SHïONET, on observe ,
- 82 -<br />
outre de croissance, la kératonalaoie ,<br />
une kératinisat<strong>io</strong>n de toutes les muqueuses et<br />
notamment de l'arbre urinaire,aves desquana-<br />
-t<strong>io</strong>n épithéliale massive aboutissant à la for-<br />
-mat<strong>io</strong>n d'une véritable lithiase urinaire.<br />
HIGGINS, a d'autre part,observé que 70 % des<br />
sujets qui présentaient une lithiase phospha-<br />
-tique avaient des signes d'hypovitaminose A<br />
à l'épreuve d'adaptat<strong>io</strong>n à l'obscurité . Les<br />
besoins de l'individu en vitamine A sont de<br />
l'ordre de 30 unités internat<strong>io</strong>nales par jour<br />
et par kilogramme de poids. Normalement le<br />
nourrisson trouve facilement la quantité néces-<br />
-saire dans le lait maternel (340 U.I. par 100<br />
gr)<br />
à condit<strong>io</strong>n que la mère :,© '.soit pas caren-<br />
-oée elle-même, Or, voici, à titre indicatif<br />
la teneur de produits utilisés essentiellement<br />
par les montagnards et les habitants du Sud<br />
Algérien (d'après RANDOIN et SIMONET )<br />
- lait de vache (été)<br />
25O U.I.<br />
- lait de vache (hiver)<br />
100 I. I.<br />
- dattes 200 U.I.<br />
- pommes de terre 55 U.I.<br />
- figues sèches 50 U.I.<br />
Quant aux farines, elles en sont presque<br />
dépurvues. On voit donc que la carence en vi-<br />
-tamine A peut constituer un facteur important<br />
et expliquer la tendance lithiasique de l'en-<br />
-fant musulman et qu'elle peut ajouter son ac-<br />
-t<strong>io</strong>n à celle de la sténose urétrale .<br />
c)~ Autres troubles fonct<strong>io</strong>nnels :<br />
Les séquelles de la circoncis<strong>io</strong>n interfèrent par<br />
fois gravement avec le développement de la verge. Le bloc<br />
cicatriciel arrête sa format<strong>io</strong>n en certains points, provoquant
-fc*4<br />
- 83 -<br />
des courbures. Le ooït est douloureux ou impossible , la<br />
sensibilité balanique est êmoussée et l' éjaoulat<strong>io</strong>n se fait<br />
mal .<br />
2 - Circonstances d'apparit<strong>io</strong>n de oes séquelles<br />
L'origine de ces malformat<strong>io</strong>ns acquises est comme<br />
nous l'avons signalê,une intervent<strong>io</strong>n mal faite,mutilante.<br />
La sect<strong>io</strong>nna pu être limitéeà l'extrémité du prépuce, nais<br />
a intéressé également la port<strong>io</strong>n du gland juxtaméatique. Si<br />
l'on a laissé les deux tranches de sect<strong>io</strong>n au oontact,l'adhé-<br />
-rence scléreuse s'est produite très naturellement .<br />
large,<br />
D'autres fois, la sect<strong>io</strong>n du prépuce a été plu3<br />
la port<strong>io</strong>n du gland enlevée a été très importan<br />
ce, réalisant ce que L. SABADINI appelle une amputat<strong>io</strong>n<br />
balanopréputiale. Notre Maître décrit alors l'évolut<strong>io</strong>n de<br />
la lés<strong>io</strong>n :<br />
" Le fourreau va recouvrir le moignon balanique auquel il<br />
va une cicatrisat<strong>io</strong>n scléreuse se produira adhérer, qui,<br />
rétractile, va obturer le méat et souvent le décentrer,<br />
rendant sa découverte difficile. Finalement, moignon du<br />
gland, moignon du fourreau vont former un bloc adhésif<br />
qu'il sera parfois difficile de réparer ".<br />
- Traitement des séquelles de la circonois<strong>io</strong>n :<br />
Le Professeur SABADINI lui assigne trois objectifs:<br />
- redonner un méat de calibre normal<br />
- découvrir complètement le gland<br />
- au besoin le modeler pour lui donner une<br />
forme quasi nornale '.
- 84<br />
-<br />
Un principe est à la base de toutes les interven-<br />
-t<strong>io</strong>ns: " pour découvrir les lés<strong>io</strong>ns, il faut cheminer de<br />
la racine de la verge à son extrémité, véritable voie rêtro-<br />
-grade " .<br />
Voici les différentes tactiques opératoires que<br />
nous reproduisons d'après l'article déjà cité du Professeur<br />
SABADINI :<br />
Premier type anatomique : -L'adhérence balanopré.<br />
-putiale est strictement limitée à l'extrémité du gland .<br />
Séquelle mineure :<br />
a) Incis<strong>io</strong>n circulaire du fourreau à la base du<br />
il faut aller jusqu'au cellulaire qui<br />
b)<br />
gland,<br />
l'entoure.<br />
Les bords de la partie balanique du fourreau<br />
ainsi détachés, saisis par trois pinces sont<br />
rabattus vers l'extrémité du gland, comme un<br />
doigt de gant qui se déplisse. Il faut parfois<br />
chercher le plan de clivage entre gaine et<br />
gland, car la réact<strong>io</strong>n inflamnatoire s'est éten-<br />
«due souvent assez loin du méat et du bloc<br />
scléreux» Finalement, le bonnet prêputial, ren<br />
versé ne tient plus que par son adhérence à<br />
l'extrémité du gland .<br />
c)- Au bistouri électrique, sect<strong>io</strong>n du bloc sclé-<br />
-reux .<br />
d)- Méatomie. L'orifice est parfois difficle à<br />
trouver. C'est pourquoi, j!ai l'habitude de<br />
placer une filiforme avant 1' intervent<strong>io</strong>n. L'ori-<br />
-fice est souvent si petit qu'il faut faire uri-<br />
-ner le sujet pour le repérer. Repéré on le di-<br />
-late avec une filiforme, puis une ou deux bou-<br />
-gies de petit calibre. On le fend ensuite ver-<br />
-t<strong>io</strong>alement au bistouri électrique. La sect<strong>io</strong>n<br />
doit être longue,<br />
oar il faut compter ultérieu-<br />
-rement avec la rétract<strong>io</strong>n cicatricielle .
- 85<br />
-<br />
e)- Il faudra toujours régulariser l'extrémité du<br />
gland au bistouri électrique et à l'ectroooa-<br />
-gulat<strong>io</strong>n pour pratiquer l'exérèse du tissu<br />
c<strong>io</strong>atr<strong>io</strong>iel.<br />
d)- Suture, du fourreau restant aux plans oellu-<br />
-laires caverneux ou à la muqueuse prêputiale.<br />
g) Mise en place d'une sonde à demeure pendant huit<br />
jours. Puis oalibrage ultérieur .<br />
Deuxième type anatomique<br />
La sect<strong>io</strong>n prêputiale a intéressé le gland qui a<br />
été sect<strong>io</strong>nné partiellement. La sect<strong>io</strong>n est très souvent<br />
oblique en bas et en avant. L'adhérence du fourreau (et non<br />
pas du prépuce qui a été enlevé) est donc très étendue.<br />
la libérat<strong>io</strong>n sera plus difficile :<br />
a) Sect<strong>io</strong>n circulaire du fourreau à la base du gland<br />
jusqu'au cellulaire péricaverneux .<br />
b) La port<strong>io</strong>n balanique, saisie est rabattue ,oorame<br />
précédemment, tout en cherchant à pénétrer dans un<br />
plan de clivage. Celui-ci est parfois difficile à<br />
trouver. On s'arrête souvent au niveau d'un plan<br />
laraelleux cellulaire, brancher une incis<strong>io</strong>n longi^-<br />
-tudinale et dorsale de la gaine, et aller carré-<br />
-ment reconnaître le tissu résistant fourni par<br />
le gland. Les deux lèvres de l'incis<strong>io</strong>n saisies et<br />
écartées,<br />
on chemine alors lentement et progres<br />
sivement à la pointe du bistouri électrique. On<br />
continua bientôt en coupant en plein tissu fi -<br />
-breux,adhérentiel. Car il n'est plus quest<strong>io</strong>n, à<br />
oe moment,<br />
de reconnaître un vague plan de cli-<br />
-vage. Et l'on termine en sect<strong>io</strong>nnant le tissu<br />
fibreux de l'extrémité .
- 86 -<br />
o)- Recherche du méat,puis méatomie large au bis-<br />
-tourl électrique .<br />
d)- Régularisat<strong>io</strong>n du gland et modelage à l'élec-<br />
-troooagulat<strong>io</strong>n raisonnée. On détruit toutes<br />
les saillies tissulaires et l'on manoeuvre<br />
pour donner, par cette destruct<strong>io</strong>n, une forme<br />
normal© au gland .<br />
©)- Suture du fourreau restant à la gaine des<br />
oorps caverneux, et mise en plaoe d'une sonde<br />
à demeure, durant huit à dix jours.<br />
Calibrage ultérieur .<br />
Troisième type anatomique :<br />
Le gland a été peu ou prou amputé .<br />
La seot<strong>io</strong>n n'est jamais régulière et plane. Il faut refaire,<br />
si possible, un gland. Il s'agit,ici, d'une tactique à la<br />
demande. On s'inspirera du schéma suivant :<br />
a)<br />
Inois<strong>io</strong>n circulaire du fourreau très au large<br />
de la partie fibreuse, de manière à avoir,vers<br />
l'extrémité de la verge, une bordure de gaine<br />
que l'on puisse tendre pour cheminer au cours<br />
de la libérat<strong>io</strong>n.<br />
b) Ici encore, on sera vite arrêté, soit par des<br />
lamelles de cellulaire dans lesquelles on se<br />
"<br />
c)<br />
perd, soit par l'adhérence.<br />
C'est pourquoi la tactique indiquée préeédera-<br />
sera suivie. On<br />
-ment (incis<strong>io</strong>n longitudinale)<br />
terminera par sect<strong>io</strong>n au bistouri électrique<br />
dans le bloc cicatriciel.<br />
la méatomie pratiquée, on passe au temps terminal.
- 87<br />
-<br />
d) Le modelage du gland. Il sera fait à l' électro-<br />
-coagulat<strong>io</strong>n. On arrive pinsi progressivement,<br />
en détruisant les saillies, à donner une forme<br />
régulière et ovalaire à oette extrémité caver-<br />
-neuse, informe. Il ne faut pas être trop paroi-<br />
-monieux, on sera frappé d© la reconstitut<strong>io</strong>n<br />
de cette extrémité peu élégante .<br />
e) On soignera la fixat<strong>io</strong>n du fourreau restant à<br />
la gaine caverneuse, loin de la surface cruentée,<br />
pour éviter une nouvelle cicatrisat<strong>io</strong>n intempes-<br />
-tive .<br />
Ainsi donc,<br />
nous venons de passer en revue les<br />
complicat<strong>io</strong>ns graves ou bénignes de la circoncis<strong>io</strong>n réali-<br />
-sée par des opérateurs occas<strong>io</strong>nnels les " Hadjems ". Nous<br />
avons vu que leur multiplicité et même aussi la difficulté<br />
des problèmes thérapeutiques qu'elles posent justifient l'in-<br />
-sistance avec laquelle nous dénonçons le danger des prati-<br />
-ques non contrôlées. Combien de complicat<strong>io</strong>ns échappent<br />
d'ailleurs à notre observât! on, soit que l'intéressé et sa<br />
famille nous les cachent, soit qu'ils ignorent le soulagement<br />
que nous pourr<strong>io</strong>ns leur apporter .
-^<br />
4&-—<br />
- 88 -<br />
TABLEAU RESUME DES COMPLICATIONS DE<br />
LA OIROONOISION NON MEDICALE<br />
COMPLICATIONS IMMEDIATES<br />
v<br />
Défaut d»anesthésie Défaut s'a3©psie Défaut d'hénca- Défaut de<br />
Souillure -tase. Blessure précis<strong>io</strong>n de<br />
d'un vaisseau la sect<strong>io</strong>n<br />
Douleurs «accidents<br />
lipothyna.qu©8<br />
y —<br />
Oica-tr<strong>io</strong>e v<strong>io</strong>ieuflô-<br />
pax in£a»t<strong>io</strong>n<br />
V<br />
Infect<strong>io</strong>ns<br />
oedème de la<br />
verge, atteinte<br />
état général<br />
syphilis<br />
COMPLICATIONS TARDIVES<br />
V<br />
Adhérences bala-<br />
-nopréputiales<br />
J<br />
ooudures de la<br />
verge i<br />
V<br />
v gX<br />
^<br />
Hémorragie Mutilat<strong>io</strong>ns<br />
Sténose du méat urétral<br />
stérilité azotémie lithiase uré-<br />
w<br />
Rétent<strong>io</strong>n d'urine<br />
inoontinenoe<br />
-trale ou vési-<br />
-cale
- 89 -<br />
CHAPITRE VII<br />
lotoeittoi<br />
FKXPHYLAXIE DE CES ACCIDENTS
- 90 -<br />
Nous avons eu l'oooas<strong>io</strong>n à maintes reprises, de<br />
critiquer dans les pages qui ont précédé, la oiroonois<strong>io</strong>n<br />
telle qu'elle est pratiquée en Algérie par des opérateurs<br />
non qualifiés. Mais toute oritique demeure négative et sté»<br />
-rile si elle n'est pas complétée par des proposit<strong>io</strong>ns<br />
construotives qui remplacent ce que l'on veut supprimer.<br />
Nous possédons sur ce; point, l'exemple préoieux<br />
de ce qui a été fait par les Israélites et nous ne revien-<br />
-drons pas sur la réglementat<strong>io</strong>n de la " Milah " telle<br />
qu'elle a été réalisée par le Consistoire de Paris en<br />
1888. Cet exemple montre qu'il est possible de faire béné-<br />
-f<strong>io</strong>ier une pratique religieuse ou tradit<strong>io</strong>nnelle des pro-<br />
-grès de la science moderne. Dans les pages qui vont suivre,<br />
nous tenterons donc de jeter les bases d'une réglementat<strong>io</strong>n<br />
de la pêritomie adaptée aux moeurs musulmanes et, tenant<br />
compte, tant de facteurs ethniques et culturels,<br />
-sïbilités locales d'applicat<strong>io</strong>n .<br />
que des pos-<br />
Il serait paradoxal, en qu'une effet,<br />
intervent<strong>io</strong>n<br />
aussi bénigne, continue à être la source des oorapl<strong>io</strong>at<strong>io</strong>ns<br />
parfois graves que nous avons passées en revue au précédent<br />
chapitre.<br />
distinctes :<br />
Nous diviserons notre étude en deux parties très<br />
- ohoix de l'opérateur.<br />
- ohoix de techniques .
- 91 -<br />
c\ I - CHOIX DE L'OPERATEUR :<br />
Actuellement, la pratique de la pêritomie est abso<br />
lument libre et n'est soumise à aucune limitat<strong>io</strong>n. La clien-<br />
-tele habituelle des péritoroistes s'accomode assez bien de<br />
oet état de chose qu'elle ne songe mois pas à modifier.<br />
quant aux Pouvoirs Publics, ils s:en désintéressent, et le<br />
milieu médical n'a jamais considéré que la circoncis<strong>io</strong>n cons-<br />
-tituait une fc-me d'exercice illégal de la Médeoine . On<br />
peut dire, que d'une manière courante, surtout dans l'inté-<br />
-rieur,<br />
le médecin n'est pas en contact avec les circoncis<br />
ou leur famille qu'à l'occas<strong>io</strong>n d'une complicat<strong>io</strong>n.<br />
Or, nous voulons insister à nouveau sur le fait<br />
que la nature même de l'intervent<strong>io</strong>n et la place qu'elle<br />
oocupe dans les tradit<strong>io</strong>ns religieuses musulmanes, ne s'op-<br />
-posent nullement à une immix-'Aon de la Soience Médicale dans<br />
la pratique. Le théologien rausulnan sait fort bien et ensei-<br />
-gne que la circoncis<strong>io</strong>n constitue essentiellement pour l'Is-<br />
-lam une règle d'hygiène et en cela 1- oppose à la " Milah "<br />
mosaïque. L'opérateur n'a nul besoin d'être lui-même musuL»<br />
-man. la technique n'est imposée par aucun texte sacré. En<br />
fait, nous voyons bien que, lorsque dans une famille , un<br />
enfant a eu à pâtir des offices d'un " Hadjem " on s'adres-<br />
-se ensuite plus volontiers au médecin quand la oirconci -<br />
-s<strong>io</strong>n doit être réalisée chez un cadet. Donc le théologien<br />
rausulnan ne mettra aucun obstacle à ce que la circoncis<strong>io</strong>n<br />
soit pratiquée par une personne qualifiée,<br />
-mane et, de plus ,<br />
même non musul-<br />
nous n'hésiterons paa à lui demander<br />
son concours pour qu'il conseille à ses oorrelig<strong>io</strong>nnaires<br />
d'accepter l'intervent<strong>io</strong>n d'une réglementat<strong>io</strong>n officielle<br />
dans oette pratique tradit<strong>io</strong>nnelle .<br />
Mais,<br />
incompétent,<br />
si nous écartons formellement le péritomiste<br />
par qui allons-nous le remplacer ?
- 92 -<br />
Il est évident que la chirurgien est désigné par<br />
sa compétence toute spéciale pour réaliser oet acte de pe-<br />
-tite chirurgie. Mais, il est évident aussi qu'il faut te-<br />
-nir conpte des possibilités locales et que dans nos canpa-<br />
-gnes il sera plus facile d'avoir recours à un médecin .<br />
On demande déjà beaucoup aux médecins de la Santé .ce sont<br />
des omnipraticiens qui avec tout le zèle et tout le dévoue-<br />
-ment qu'on leur connaît,assurent dans des condit<strong>io</strong>ns sou-<br />
-vent difficiles, de multiples fonct<strong>io</strong>ns qui, en ville se<br />
répartissent entre de nombreux spécialistes. Mais il ne<br />
semble pas inpossible que le médecin de la santé ne trouve<br />
le temps d'être aussi un péritomiste , étant donnée que<br />
l'intervent<strong>io</strong>n n'est pas tellement fréquente et qu'elle<br />
demande assez peu de temps .<br />
L'adjoint-technique, lui aussi, peut être un ex-<br />
-cellent péritomiste. Il est certain qu'actuellement, il<br />
n'est pas préparé à cette tâche de façon spéciale, mais ne<br />
pourrait-on pas combler cette lacune ?<br />
L'adjoint-teohnique possède les connaissances<br />
anatomiques et hygiéniques suffisantes. Ne pourrait-on pas<br />
organiser, dans le cadre de l'enseignement qui leur est con-<br />
-sacré un cours spécial de pêritomie avec des exercices<br />
pratiques, qui leur fourniraient les éléments de p«tite<br />
chirurgie nécessaires à la réalisat<strong>io</strong>n correcte de l'inter-<br />
-vent<strong>io</strong>n. L'enseignement trouverait sa place, nous semble -<br />
-t-il à la Clinique Urologique qui a toujours vigoureuse -<br />
-ment souligné les dangers des mauvaises circoncis<strong>io</strong>ns .<br />
Il semble qu'une object<strong>io</strong>n fondamentale puisse<br />
être opposée à ce programme. En effet, on pourrait dire<br />
que la Seule circonstance atténuante qui puisse justifier<br />
le péritomiste profaneest son désintéressement assez gêné-<br />
-rai. Sur le plan des honoraires,<br />
son intervent<strong>io</strong>n sera tou-<br />
-jours moins onéreuse que celle du médecin, souvent même eJDe ejst<br />
gratuite. Mais si l'on se rappelle que des sommes souvent<br />
considérables sont dépensées pour les réjouissances qui ao-<br />
-compagnent la pêritomie, on peut penser que la charge ne<br />
sera pas trop lourde, de plus ,<br />
l'intervent<strong>io</strong>n faite par le<br />
médecin réalisera souvent une économie en évitant des com-<br />
-plicat<strong>io</strong>ns qui nécessiteraient des soins longs et ooûteux.
«,♦ ,,„ f„<br />
nlXfT<br />
- 9?<br />
-<br />
S°^' le Problèrae du choix de l'opérateur<br />
pr°^ême' X1 n'est «3» ^ vouloir. Il faÏÏ ap-<br />
2S5ÎT-. ^ snl à ^'adresser à ceux qui sont<br />
qualifies par ieur diplôme ou par des ,tudeg ^^<br />
pour réaliser la circonois<strong>io</strong>n .<br />
Rien ne s'y oppose su le plan réligieui, rien ne<br />
s'y oppose sur le plan pratique. S'il se manifestait des<br />
opposit<strong>io</strong>ns, tant de la part de ceux que l'on déposséderait<br />
d'un^droit, illégitime mais fort ancien, soit de la part<br />
d'éléments du public trop ingorants pour adopter d'emblée<br />
des idées nouvelles, même si elles constituent un progrès,<br />
il appartiendrait, alors, aux Pouvoirs Publics d'utiliser<br />
les rigueurs de la loi dans l'intérêt même de tous.<br />
On doit obtenir un résultat dans ce domaine,comme<br />
on oommence à l'obtenir dans le cas de la pratique obstétri-<br />
-oale par les matrones .<br />
II- CHOIX DES TECHNIQUES :<br />
Nous avons eu l'oocas<strong>io</strong>n de oiter des teohniques<br />
non médicales de la circoncis<strong>io</strong>n. Certaines de celles-ci<br />
constituent des ébauches d'actes chirurgicaux . Mais étant<br />
donnée l'ancienneté de la pratique, on peut penser que les<br />
hommes de l'art ne sont pas désintéressé de la quest<strong>io</strong>n.<br />
Les techniques bien réglées sont nonbreuses.<br />
Nous lôfl diviserons pour la commodité de l'exposé en<br />
techniques occidentales et en techniques des chirurgiens<br />
arabes. Nous n'avons pas la prétent<strong>io</strong>n d'envisager toutes
- 94 -<br />
les techniques proposées,nous devons faire un ohoix ,siJm>le<br />
qui pourra être suivi par tout médecin ,<br />
1 *) TECHNIQUES OCCIDENTALES<br />
a) Voici comment Ambroise PARE (1510-1590) éxéou-<br />
-tait la circoncis<strong>io</strong>n médicale :<br />
" Pour la oure du prépuoe serré, ayant mis le raala-<br />
«•de en bonne situat<strong>io</strong>n, on tire le prépuoe en devant,l'esten-<br />
-dant et l'ouvrant autant qu'il sera possible : et si la<br />
oonstr<strong>io</strong>t<strong>io</strong>n est faite à raison d'une cicatr<strong>io</strong>e, on la oou-<br />
-pera ea trois ou quatre endroits en son intérieure partiel<br />
ce qui se fera commodément aveo un bistouri courbé, et il<br />
ne faut pas que les dites excis<strong>io</strong>ns pénètrent jusqu'à l' ex<br />
térieur d'iceluy, lesquelles sont distantes l'une de l'au-<br />
-tre également. Si 1' ostrict<strong>io</strong>n vient pour quelque chair<br />
superflue ou verrues conviendra la consommer oorame les ver-<br />
-rues du col de la matr<strong>io</strong>e ou de la verge. Bt là, où il<br />
serait tout en 3a circonférence adhérant oontre le gland,<br />
ne reçoit curat<strong>io</strong>n " » (Oeuvres Complètes, Chap.XXXI ).<br />
Il faut souligner ici, que ce qu'exécute A.PARE,<br />
b) Plus prés de nous,<br />
nous trouvons un grand nom*<br />
•bre de teohniques plus achevées et plus habiles dont les<br />
auteurs sont îroins préfaomfis de réaliser une oiroonois<strong>io</strong>n<br />
véritable que de pratiquer la oure d'un phimosis» On reahexw<br />
•che les seot<strong>io</strong>ns esthétiques qui conservent le naxiraum de<br />
gaine prêputiale^ Ces teohniques sont donc fort différentes<br />
des préoccupat<strong>io</strong>ns de notre travail. Elles sont d'ailleurs<br />
l'objet d'une excellente mise au point dans la thèse de<br />
DOITEAU, qui -oit© 4ifféçents procédés allemands ainsi que
- 95 -<br />
les procédés LEFORT, de LEMAIRE et de RICORD en France .<br />
42 •) TECHNIQUES DES CHIHFRGIMS ORIENTAUX<br />
les condit<strong>io</strong>ns sont fort différentes. Bien<br />
loin de réaliser une pêritomie impérative, imposée par un<br />
processus pathologique, le ohirurgien musulnan élabore à<br />
loisir une technique idéale, qui du fait mène du oaraotère<br />
tradit<strong>io</strong>nnel de l'intervent<strong>io</strong>n dépasse le cadre du simple<br />
acte chirurg<strong>io</strong>al .<br />
a) Technique D'ARIB ( BENSAID EL KATIB-EL KORTOBI Cordoue 975)<br />
Nous nous faisons un plaisir et un devoir de trans-<br />
le texte de oe chirurgien . Le<br />
-crire sans rien y changer,<br />
bon sens, la clarté d'exposit<strong>io</strong>n, la fraîcheur d'esprit,<br />
joints aux qualités d'humanité de l'auteur justifient la pla-<br />
-ce que nous lui donnons :<br />
".... L'époque préférable et propice est le printemps qui<br />
" est tempéré. Il est plus sain de se Serwir d'un couteau<br />
" pour la circoncis<strong>io</strong>n de l'enfant après avoir placé un bour-<br />
" -donnet entre l'endroit où l'on coupe et la tête de la ver-<br />
" -ge. On doit nécessairement l'attacher aveo uno ficelle, car<br />
"il arrive que la main de l'artisan se trompe ou que l'enfant<br />
et il se produit alors une incis<strong>io</strong>n de l'extrémité<br />
"s'agite,<br />
"de la verge. On ne doit pas utiliser les ciseaux qui augmen-<br />
"-tont la douleur et qui parfois produisent une coupure obli-<br />
" -que. Le circonoiseur doit introduire avant l'opérat<strong>io</strong>n,<br />
" l'enfant dans un bain et vérifier si le prépuce adhère au<br />
" gland ou en est détaché. S'il y adhère, il s'efforcera<br />
" doucement de le détacher en employant un peu d'huile, en<br />
" agissant lentement pour ne pas avoir à s'en préoccuper au
96 -<br />
•moment de la oiroonois<strong>io</strong>n, car de la sorte il y aurait pour<br />
"* l'enfant la douleur de l'éoorohe et celle de la taille.<br />
" Il peut alors s'évanouir. On doit alinenter le garçon avant<br />
" la circoncis<strong>io</strong>n d'un peu de nourriture dèydigast<strong>io</strong>n facile<br />
"pour fortifier l'estomac ne pas lui donner de nourriture qui<br />
"provoque l'évanouissement ou le vomissement nais utiliser la<br />
"mi© de pain dans un bouillon de poule tendre cuit dans du<br />
" jus de grenade ou du jus de verjus ou de vinaigre mêlé<br />
" d'eau, On le transporte couché sur le visage et l'ombil<strong>io</strong><br />
"<br />
recouvert avec des parfums faits de roses,de bois de santal,<br />
" de camphre et un peu de musc. Il n'y a pas d'inconvénient3<br />
*<br />
"k y ajouter du parfum appelé " hgalia " car il fortifie le<br />
* cerveau et évite l'évanouissement. Il convient d'avoir un<br />
" circonoiseur doux et habile, habitué depuis longtemps à<br />
" cette pratique, il doit avoir une main experte et être poli<br />
" et ne pas entreprendre ce qui effraie l'enfant et affaiblit<br />
" son coeur mais bien ce qui le réjouit. Si l'enfant est ro-<br />
"<br />
-buste, il l'encouragera et lui fera croire que l'opérat<strong>io</strong>n<br />
"<br />
est faoile, s'il est jeune, il essaiera de l'induire en er-<br />
" -reur et lui fera croire qu'il ne veut pas le circoncire<br />
" en ce nx^ment,<br />
mais que son intent<strong>io</strong>n est de l'examiner et<br />
•* d'apporter les soins nécessaires avant la circoncis<strong>io</strong>n, erw<br />
" -suite, il denandera des choses lointaines on les apportera,<br />
" et il demandera à l'enfant de les examiner : au moment où<br />
" il les fera voir, qu'il essaie d'attacher la ficelle, et<br />
" quand l'enfant aura l'esprit tranquille et qu'il sera dis-<br />
* -trait à regarder les objets qui sont devant lui, le circon-<br />
" -oiseur remplira son office en coupant rapidement avec un<br />
V oouteau aigu et tranchant. Il se hâtera de le saupoudrer<br />
« pour aoaguler le sang et de bander la plaie. La poudre env<br />
" -ployêe au moment de la circoncis<strong>io</strong>n consistera en cendres<br />
" provenant de sarments de vigne,<br />
do branches de njyrte,de<br />
" tanaris. Beaucoup de circonoiseurs saupoudrent aveo de la<br />
"<br />
farine, mais la cendre est préférable ". ( ARIB )•<br />
de son<br />
Ce protooole opératoire<br />
par la concis<strong>io</strong>n<br />
exposit<strong>io</strong>n et par le pittoresque qui l'anime est com-<br />
-plet et dénote de plus un© très fine psychologie.<br />
en passant, que tout est prévu, même les suites opératoires<br />
immédiates et les moyens d'y remédier .
- 97<br />
-<br />
b) Technique d'AHJL -QASIM KHALïF EBN-ABBAS AZAHWARI<br />
(Abuloassis?-1 106 )<br />
Nous trouvons, ici encore, le développement d'une<br />
teohnique de circoncis<strong>io</strong>n exécutée par un autre auteur ara-<br />
-be. Nous nous faisons également un agréable devoir de de<br />
reproduire, extraite de son Traité de Chirurgie. Exposant<br />
avec une admirable clarté et une science d'une grande pro-<br />
-fondeur toute la thérapeutique chirurgicale connue à son<br />
époque et qui nrest pas, entièrement comme on l'a dit à<br />
tort, empruntée aux Grecs . Signalons que c'est dans son<br />
traité que pour la première fois sont figurés les instrumenta<br />
dont l'auteur recommande l'usage • il consacre le chapitre<br />
LVII de son ouvrage à la descript<strong>io</strong>n d'unetechnique de oir-<br />
-oonois<strong>io</strong>n :<br />
■r<br />
" De la oiroonois<strong>io</strong>n des enfants et du traitement<br />
des accidents d'une circonois<strong>io</strong>n mal faite "<br />
"<br />
(Fi tet'hir essobyan~5<br />
... La oiroonois<strong>io</strong>n n'est autre chose qu'une solut<strong>io</strong>n<br />
* de continuité comme toutes les autres blessures si ce n'est<br />
" que nous la pratiquons volontairement et chez les enfants<br />
" en particulier. Je dois donc indiquer son mode opératoire<br />
* et les procédés les plus faciles et les plus salutaires.<br />
"<br />
Les anciens ne nous ont rien laissé dans leurs li-<br />
" -vres sur la circoncis<strong>io</strong>n, leur relig<strong>io</strong>n ne la comportant<br />
" pas. ce que nous en savons est le fruit de notre propre<br />
" expérience.<br />
* J'ai vu le commun des opérateurs et des ventouseurs<br />
" pratiquer oette opérat<strong>io</strong>n aveo des rasoirs et des ciseaux:<br />
" ils emploient aussi un disque de fuseau font une ligature<br />
" et incisent avec l'ongle. J'ai expérimenté tous oes procé-<br />
" -dés et je n'ai pas trouvé de meilleurs que oelui qui oon-<br />
0 -siste en l'usage de ciseaux et de ligature .<br />
•t Quand on emploie des rasoirs, il arrive fréquera -<br />
" -ment que la peau échappe. En effet, la peau du prépuce
- 98 -<br />
" se oorapose de deux couches et souvent on a ooupê la peau<br />
0 externe sans que l'interne soit intéressée, il faut rêpé-<br />
" -ter l'opérat<strong>io</strong>n et renouveler une souffrance que l'on<br />
" pouvait éviter. Avec le disque de fuseau on n'est pas sûr<br />
" de ne pas intéresser le bout du gland qui pénètre souvent<br />
" dans son ouverture, on ne réussit pas mieux en se servant<br />
» de l'ongle pour la circoncis<strong>io</strong>n attendue que la peau peut<br />
* échapper et l'opérat<strong>io</strong>n est vicieuse, ou bien enoore, la<br />
* peau d© l'enfant est naturellement endurcie et oourte.ce<br />
" qui n'est pas rare, il est même des sujets qui n'ont pas<br />
" besoin de subir la circoncis<strong>io</strong>n et j'en ai vus .<br />
Quant à l'opérat<strong>io</strong>n par les ciseaux et la ligatu-<br />
" -re, 1» expérience m'en a démontré les avantages. En effet,<br />
" les ciseaux coupent symétriquement pour la raison que^la<br />
"la lame supérieure est pareille à la lame inférieure, dès<br />
" que vous avez pressé sur les branches les deux lames agis-<br />
" -sant aveo ensemble de la même manière et dans un seul<br />
» tenps. de plus,<br />
« -tient parfaitement et il n'y<br />
le fil enroulé autour du prépuce le main-<br />
a pas moyen de se tronper.<br />
Telle est I.B. nanière d'opérer: on commence par<br />
" donner le change à l'enfant, surtout s'il est<br />
" lui laisser entendre que l'on veut<br />
" une ligature sur la verge,<br />
simple et<br />
simplement lui porter<br />
en annonçant l'opérat<strong>io</strong>n pour<br />
" les jours suivants. Il faut l'égayer par tous les moyens<br />
« possibles et à la portée de son intelligence. Vous le<br />
» faites<br />
ensuite tenir droit devant vous,mais non assis.<br />
" Vous cachez vos ciseaux dans votre manche,<br />
" pied et vous faites en sorte que l'enfant<br />
" -oun instrument. Vous lui<br />
ou sous votre<br />
n'aperçoive au-<br />
prenez la verge avec la main,<br />
« vous soufflez dans la cavité prêputiale, vous *J«*<br />
« verse que vous dêbaï^sez de toutes ses impuretés. Alors<br />
■ voufpStez une ligature avec un fil double au lieu<br />
« d^éleSt<strong>io</strong>n. Vous<br />
faites un peu plus bas une<br />
£<br />
£*\££<br />
« -ture vous saisfesez fortement avec le pouoe et l'index le<br />
» ïnt de la ligature inférieure et vous incisez entre les<br />
V^retireTprompten^nt ^ le prépuce et vous faates<br />
££<br />
" ressortir le gland: vous laissez un peu couler le sang.ce<br />
» puis vi*t ^ier partt-<br />
" £î est préfé?able ^<br />
traiteront des suites immédiates, a savoir l'hecoïaoïfeau<br />
•morragie .
^nf[. ,<br />
- 99 -<br />
iLtc-muHte*^<br />
Nous remarquons, également ici, qu'à part quelques<br />
points de détails, surtout hygiéniques ( et là, on ne peut<br />
sincèrement pas reprocher à ABULCASSIS d'être né plusieurs<br />
siècles avant PASTEUR)la technique est impeccable. Que d'ac<br />
teidents auraient pu être évités et seraient évités, si au<br />
aa siècle les pentomistes anateurs suivaient scrupuleuse-<br />
-ment cette technique .<br />
Le même souci de parfaite exécut<strong>io</strong>n chirurgicale<br />
joint au désir humain d'éviter la souffrance se retrouvent<br />
encore ici, il ne lui manquait que de connaître l'anesthésie<br />
et l'asepsie .<br />
o)- TECHNIQUE EGYPTIENNE {<br />
Plus prés de nous, nous avons aveo la technique<br />
égyptienne, un exemple d'applicat<strong>io</strong>n moderne d'une méthode<br />
vénérable,<br />
d'après la thèse de HENHABYLES,<br />
qui a derrière elle une longue tradit<strong>io</strong>n. Voici<br />
teohnique, I/intrumentat<strong>io</strong>n comprend :<br />
quelques détails sur cette<br />
1°) Le Merwad : sorte de mandrin en bois,<br />
en ivoi-<br />
-re ou en ébonite, formé d'une poignée rude afin qu'elle ne<br />
glisse pas dans la main, et d'urne tige cylindrique à bout<br />
effilé. Il a un double avantage :<br />
il mesure la partie de l'organe à sect<strong>io</strong>nner<br />
a)<br />
b) il empêche la muqueuse de glisser intérieure-<br />
2 *) Lazim (<br />
-nent au moment de l'applicat<strong>io</strong>n du forceps.<br />
que les anglais d'Egypte appellent for-<br />
»cep3) : instrument métallique, à deux branches Lrt<strong>io</strong>ulêea,<br />
dont l'une se compose de deux lames légèrement concaves fi-<br />
-xêes l'une contre l'autre et la deuxième branche d'une sim-<br />
-ple pince pouvant pénétrer entre deux lanes.
- 100 -<br />
Le lazim sert oomme êoraseur, aussi l'articulat<strong>io</strong>n<br />
doit être forte, il protège 1© gland, il écrase las vais -<br />
-seaux pour réaliser l'hémostase, et il colle la muqueuse à<br />
la peau .<br />
lourd .<br />
5)) Le Rasoir ; un rasoir ordinaire, de préférenoe<br />
L'opérat<strong>io</strong>n se déroule de la façon suivante :<br />
a - Enfant de moins de deux ans t<br />
Pas d'anesthésie générale, et pas de ligature. La<br />
posit<strong>io</strong>n du patient n'a pas été modifiée, l'enfant est sur<br />
les genoux d'un assistant,<br />
en posit<strong>io</strong>n gynêoologique .<br />
Le prépuce rétracté, le gland nettoyé à l'alcool,<br />
les adhérences tout simplement brisées avec la pointe du<br />
merwad. La matière sébacée est lavée. On laisse le prépuoe<br />
revenir sur le gland, 'on-, introduit le merwad jusqu'à l'in-<br />
-tersect<strong>io</strong>n, le foroeps est appliqué juste derrière.repous-<br />
-sant le gland avec une petit obliquité du coté titjrâaeln<br />
Le lazim est serré,le pouce et l'index de la nain gauche te-<br />
-nant le prépuoe. De sa main droite, l'opérateur ooupe l'or-<br />
-gane,d'un seul coup aveo le rasoir, entre l'extrémité du<br />
merwad et le lazim.<br />
Lorsqu'on enlève le lazim, il doit laisser la mu-<br />
-queuse adhérente à la peau sans franges. Si les joints du<br />
la surface<br />
foroeps ou la press<strong>io</strong>n n'étaient pas suffisants,<br />
d© séparat<strong>io</strong>n de la peau et de la nuqueuse présenteraient<br />
de petits lambeaux, surtout à la partie inférieure, ce qui<br />
n'est pas important ohez l'enfant de deux ans. mais ohez<br />
l'adulte, il y<br />
a rétraot<strong>io</strong>n et il est préférable de faire<br />
quatre points cardinaux. Lorsque l'obliquité du frein n'est<br />
pas nette, on peut oouper l'artère du dans ce cas il<br />
frein,<br />
faut en faire la ligature .<br />
b)- Sujets entre deux ans et<br />
quinze ans :<br />
Pour oeux-là il vaut mieux l'anesthésie générale,
- 101 -<br />
pour éviter les souffrances et les mouvements difficiles à<br />
empêcher ohez les sujets plus âgés. On opère de la même<br />
façon •<br />
-re,<br />
Si l'intervent<strong>io</strong>n a nécessité des points de sutu-<br />
on les laisse en les couvrant d'une gaze pour les pro-<br />
-téger des vêtements et constituer un pansement. Dans les<br />
cas ou il n'y a pas de points, une fente est faite dans une<br />
pièce de "lint" ou de gaze qu'on enduit de vaseline stérili-<br />
-sêe. On la place sur le gland de façon à garder la muqueuse<br />
et la peau en regard l'une de l'autre.<br />
Par l'exposé de cette tedhnique, nous entrons de<br />
plein pied dans la pratique chirurgicale moderne. Deux fac-<br />
-teurs qui manquaient à ABULCASSIS et à ARIB ( et pour cause!)<br />
compléter leur technique au grand profit des<br />
viennent,ici,<br />
jeunes sujets qui doivent subir la pêritomie rituelle.<br />
Opérer sûrement, opérer sans douleur et aveo toutes<br />
les garanties d'hygiène, voilà le but auquel nous désirons<br />
parvenir .<br />
d)- TECHNIQUE DU PROFESSEUR SABADINI<br />
EH© peut<br />
s'appliquer aussi bien à l'adulte qu'à<br />
l'enfant. Elle nécessite un matériel restreint mais, par<br />
oontre,<br />
on<br />
le bistouri électrique la simplifie considérablement.<br />
1er<br />
Temps..- Le prépuce est attiré et allongé<br />
place deux pinces de KDCHER sur sa lèvre antérieure dis-<br />
-tantes de<br />
.msnt placées à la<br />
Ohez l'enfant,<br />
d© KDCKER.<br />
quelques millimètres, et deux pinces sont egale-<br />
partie moyenne de la lèvre inférieure.<br />
les pinces de TERRIER remplaceront les pinces<br />
j
- 102 -<br />
2ème Temps.- Sect<strong>io</strong>n antérieure et postérieure du<br />
prépuce,au bistouri électrique ou au bistouri simple, on<br />
seot<strong>io</strong>nne le prépuoe entre les deux pinces antérieures et<br />
postérieures.<br />
Cette sect<strong>io</strong>n sépare le prépuce en deux valves la<br />
térales qui laissent apparaître à oe moment le gland.<br />
Celui-ci découvert,<br />
au bistouri électrique, on seo-<br />
-t<strong>io</strong>nne le frein puis on électrocoagule ohacune de oes por-<br />
-t<strong>io</strong>ns. Si l"on ne possède pas de bistouri électrique, deux<br />
ligatures sont placées sur le frein qui est sect<strong>io</strong>nné ensui<br />
te entre oelles-oi au bistouri.<br />
- 3ètn3 Temps. Exérèse des deux lèvres préputiales.<br />
Chaque lèvre droite et gauche, véritables valves, sont alors<br />
rabattues et leur base est sect<strong>io</strong>nnéeau ras des deux pinces<br />
qui en limitent les bords.<br />
Cette sect<strong>io</strong>n se fera au bistouri électrique qui<br />
a l'avantage de couper et d'éleotroqoaguletiflinon, elle<br />
sera pratiquée au bistouri toujours au ras de l'extrémité<br />
des deux pinces valvulaires.<br />
prêputiale. Celle-oi<br />
4ème Temps.- Suture au fourreau à la mugueuse<br />
séparés à un intervalle d'un demi<br />
toute la<br />
circonférence de sect<strong>io</strong>n.<br />
Aux<br />
s'exécute au catgut sinple et par points<br />
centimètre environ, et sur<br />
quatre points cardinaux, on placera quatre<br />
chefs d© oatgut longs qui seront chargés de naintenir en<br />
place un petit bourdonnet de gaze enduite de pommade sulfa.<br />
d'huile goménolee.<br />
-midée ou à défaut,<br />
Ce bourdonnet tient lieu de pansement et forme -un<br />
IHout de quelques jours. Si cette chute tarde, U suffira<br />
de couper les 4 fila le maintenant pour l'extraire .<br />
véritable turban à la base du gland. Il tombera de lui-même
- 103<br />
-<br />
Naturellement, durant le maintien du bourrelet<br />
qui, en principe, rest>w*i en place 5 à 6 jours,<br />
on surveil*<br />
..lera les mict<strong>io</strong>ns et l'on nettoiera le gland avec de l'eau<br />
permanganatée;<br />
TERMINAISON<br />
.- Cette petite intervent<strong>io</strong>n sera faite chez<br />
1* adulte avec une anesthésie ourculaire de la racine de la<br />
verge, chez l'enfant, la même pratique pourra être faite,<br />
en y adjoignant une petite infiltrat<strong>io</strong>n du fourreau au ni-<br />
-veau de la base du gland ainsi qu'une petite infiltrat<strong>io</strong>n<br />
à la base du frein .<br />
oo.ooooe.e......<br />
04 o&a
• 104 -<br />
C CH-CL USIONS
- 105<br />
-<br />
Au terme de ce travail, nous voudr<strong>io</strong>ns résuner<br />
quelques points qui nous semblent importants .<br />
1 L'histoire de la Hirconcis<strong>io</strong>n, toujours envisagée dans<br />
ses rapports aveo l'évolut<strong>io</strong>n des peuples de l'antiqui-<br />
-tê classique, peut et doit être complétée à l'aide de<br />
données anthropologiques, soc<strong>io</strong>logiques et psychanalyti-<br />
-ques,<br />
qui la replacent dans sa vraie perspective de<br />
teohnique huiraine .<br />
2-H existe une opposit<strong>io</strong>n entre l'antiquité de la prati-<br />
3<br />
-que et les progrès des sciences médicales d'une part,<br />
et d'autre part la façon regrettable dont l'intervent<strong>io</strong>n<br />
est encore réalisée dans nos pays. Or, la oiroonois<strong>io</strong>n<br />
est reoommandable , d'a.bord parce que sa tradit<strong>io</strong>n isla-<br />
•mique a des sources vénérables et ensuite parce qu'elle<br />
offre un certain nombre d'avantages médicaux que nous<br />
avons indiqués. Si nous avons décrit avec quelques dé-<br />
-tails la pratique algérienne de la pêritomie, o'est<br />
pour justifier notre opposit<strong>io</strong>n à l'exercice par des<br />
profanes de l'intervent<strong>io</strong>n. Les complicat<strong>io</strong>ns multiples<br />
que cette intervent<strong>io</strong>n non réglée entraine, témoigne*.<br />
^raient, s'il était besoin, de l'urgenoe du problème :<br />
hémorragie, infect<strong>io</strong>ns,<br />
mutilat<strong>io</strong>ns aveo leurs séquel*.<br />
-les redoutables, sont malheureusement trop fréquentes.<br />
- Ces ftdts se justifient d'autant moins que nombre de<br />
chirurgiens occidentaux et musulmans ont décrit des<br />
techniques de réalisat<strong>io</strong>n précise qui peuvent • être<br />
suivies par tous les médecins. Nous ayons rapporté la<br />
technique de notre Maître SABADINI qui nous semble<br />
oonstituer une intervent<strong>io</strong>n extrêmement bien adaptée<br />
à notre objet. Ainsi, il nous semble que la solut<strong>io</strong>n<br />
du<br />
problème des circoncis<strong>io</strong>ns mal faites réside d'une<br />
part dans l'interdict<strong>io</strong>n formelle de la pratique pa*
- 106 -<br />
des opérateurs incompétents, en tant qu'exercice illégale<br />
de la médecins et d'autre part en l'éducat<strong>io</strong>n de médecins<br />
et de leurs adjoints-techniques qui réaliseront 1* inter -<br />
-vent<strong>io</strong>n au mieux,<br />
réunissant toutes les condit<strong>io</strong>ns de sua-<br />
-cès. Ainsi un progrès de plus aura été fait pour l'amél<strong>io</strong>-<br />
-rat<strong>io</strong>n de l'hygiène dans oe pays .<br />
eooooeoooeeeooooooo
- 107 -<br />
BIBLIOGRAPHIE
ABULCASSIS<br />
ARIB<br />
BARAS 0.<br />
BASTIDE Roger<br />
BENHABYLES A.<br />
BERCHER M.<br />
BOUSQUET G. H.<br />
CASTIGLIONI A.<br />
GONTENAU G.<br />
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DOITEAU V.<br />
DORN H.F.<br />
FAGNAN<br />
GAUTHIER H.<br />
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Thèse Paris 1936<br />
Eléments de Soc<strong>io</strong>logie Religieuse<br />
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La circoncis<strong>io</strong>n chez les musulmans-<br />
Thèse Toulouse 1939<br />
L'hygiène dans les livres sacrés .<br />
Thèse Alger 1912<br />
Deux remarques sur la circoncis<strong>io</strong>n Mu<br />
sulmane- Bull. Et.Arabes. 9, 196,1949<br />
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La médecine en Assyrie et en Babylonie<br />
Dernatologie - (Maloine)<br />
Maloine I938<br />
Paris 1947<br />
Prépuce et circoncis<strong>io</strong>n-Thèse Paris 1924<br />
Rapport au 53° Congrès de l'Associat<strong>io</strong>n<br />
Française de Chirurgie Paris 1950<br />
Traduct<strong>io</strong>n de la Rissola<br />
Histoire de la Syphilis en Afrique du<br />
Nord Thèse Alger 1931<br />
Manuel de Folklore Français Contemporain<br />
T 1 (Picard) Paris 1943
GORDON Pierre<br />
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HARCOURT d«-<br />
HOFFMAN F.L.<br />
JUSTIN-HBZANÇON fCO* L,<br />
IBROI-GOURHAN A.<br />
MAILLANT H.<br />
OMBREDANNE L.<br />
PARE Ambroise<br />
PEDRALS de D.P.<br />
BANK Otto-<br />
SABADINI L.<br />
SABADINI L.<br />
TECUCIANU 0.<br />
THOMSEN :<br />
VANDIER J^<br />
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The prévent<strong>io</strong>n of Cancer-Iancet 1987,1936<br />
La médecine dans l'ancien Pérou -<br />
Maloine 1939<br />
The Cancer Mortality- Am. J. Cancer<br />
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Médicale T. VII (Man<strong>io</strong>n) Paris 1946<br />
L'homme et la matière- Coll. Horizons<br />
de la Science Albin Michel 1942<br />
MONTAIGNE et le circoncis<strong>io</strong>n- 0hron.Méd.<br />
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Infantile (Masson) Paris 1944<br />
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La vie sexuelle en Afrique Noire (Payot)<br />
Paris 1940<br />
Le traumatisme de la naissance (Payot)<br />
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Les séquelles de la circoncis<strong>io</strong>n chez<br />
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wtement - Pres.l.ïéd. 57» N°<br />
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75<br />
3^ novembre<br />
Chirurgie de l'Urètre-Paris Masson 195°<br />
De la circoncis<strong>io</strong>n dans le 1ère enfance<br />
Thèse Paris 1936<br />
Manuel des Antiquités Romaines T. 18 1907<br />
La relig<strong>io</strong>n Egyptienne (P.U.F)Paris 1^44<br />
Cancer and race with spécial référence<br />
to the Jews. Am.J.Hyg. 29 121, 1939
INTRODUCTION<br />
CHAPITRE I<br />
CHAPITRE II -<br />
CHAPITRE III<br />
CHAPITRE IV -<br />
CHAPITRE V -<br />
CHAPITRE VI -<br />
TABLE DESMATIERES<br />
oeeooeoooooo<br />
- HISTOIRE DE IA CIRCONCISION<br />
La circoncis<strong>io</strong>n chez les Primitifs<br />
La circonois<strong>io</strong>n en Egypte<br />
La circonois<strong>io</strong>n Hébraïque dans l'Antiquité<br />
La oiroonois<strong>io</strong>n et l'Eglise Chrétienne<br />
la circoncis<strong>io</strong>n et l'avènement de l' Islam,<br />
la circonois<strong>io</strong>n Hébraïque dans les temps<br />
SIGNIFICATION DE LA CIRCONCISION'<br />
Significat<strong>io</strong>n<br />
Les<br />
Modernes<br />
rituelle de la circoncis<strong>io</strong>n.<br />
explicat<strong>io</strong>ns soc<strong>io</strong>logiques et anthropolo -<br />
-giques<br />
- ANATOMIE NORMALE ET MALFORMATIONS HJ PREPUCE<br />
données embryologiques^<br />
données d'anatomie normale<br />
Variétés<br />
Anomalies et<br />
morphologiques du prépuce<br />
malformat<strong>io</strong>ns du prépuce<br />
INDICATIONS ET AVANTAGES MEDICAUX DE LA<br />
Circoncis<strong>io</strong>ns prophylactiques<br />
CIRCONCISION<br />
Circoncis<strong>io</strong>n et Onanisme;/ f<br />
balanopreputiales<br />
m et infect<strong>io</strong>ns<br />
« et<br />
Prophylaxie des maladies<br />
vénériennes<br />
•» ©t Cancer (de la verge et du<br />
col utérin )<br />
h et Générat<strong>io</strong>n<br />
Circoncis<strong>io</strong>ns thérapeutiques<br />
Oiroonois<strong>io</strong>n et phimosis<br />
Autres<br />
indicat<strong>io</strong>ns de la oiroonois<strong>io</strong>n<br />
PRATIQUE DE IA CIRCONCISION EN ALGERIE<br />
L'Age<br />
Saison do la- circoncis<strong>io</strong>n<br />
L'Opérateur<br />
Le<br />
mode opératoire<br />
Pages<br />
10<br />
13<br />
14<br />
17<br />
19<br />
22<br />
24<br />
26<br />
28<br />
29<br />
?4o<br />
44<br />
I7<br />
48<br />
48<br />
49<br />
52<br />
55<br />
55<br />
56<br />
COMPLICATIONS DE LA CIRCONCISION NON CHIRURGICALE 73<br />
Complicat<strong>io</strong>ns immédiates^<br />
douleur et les syncopes<br />
n<br />
La<br />
56<br />
57<br />
59<br />
6o<br />
62<br />
62<br />
64<br />
L'Hémorragie iA<br />
L'Infect<strong>io</strong>n ,L<br />
Les Mutilat<strong>io</strong>ns<br />
'?
CHAPITRE VII<br />
CONCLUSIONS<br />
BIBLIOGRAPHIE<br />
- 2 -<br />
Complicat<strong>io</strong>ns tardives et séquelles de la<br />
Pages<br />
circoncis<strong>io</strong>n 79<br />
Données anatomiques,<br />
80<br />
Conséquences phys<strong>io</strong>pathologiques,<br />
81<br />
Ciroonstanoes d'apparit<strong>io</strong>n de ces séquelles 83<br />
Traitement des séquelles de la oiroonois<strong>io</strong>n<br />
TABLEAU RESUME DES COMPLICATIONS DE IA<br />
83<br />
CIRCONCISION NON I.CDICALE 88<br />
- PROPHYLAXIE DE CES ACCIDENTS 89<br />
Choix de l'Opérateur<br />
Choix des teohniques 93<br />
ooooeoeoeoQeoeoeooeoee<br />
31<br />
1°4<br />
107