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1-Thévenot, Ethnographe des Iles du Levant, Michele Longino Jean ...

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André Mage de Fiefmelin est un poète natif de l’île d’Oléron qui a publié ses Œuvres chez le libraire J. de<br />

Marnef à Poitiers en 1601. Surtout connu pour ses pièces chrétiennes d’inspiration baroque (Le Spirituel), c’est<br />

aussi l’auteur de pièces de théâtre profanes et sacrées (Alcide, Aymée, Jephtée), d’un poème scientifique traitant<br />

de la pro<strong>du</strong>ction de sel marin (Le Saulnier) et de nombreux poèmes divers (o<strong>des</strong> et sonnets) qui donnent à sa<br />

pro<strong>du</strong>ction une variété remarquable. Ayant sacrifié à son œuvre toute ambition sociale, il fait de son île le lieu<br />

d’une retraite volontaire. Il évoque dans ses poèmes aussi bien la géographie physique <strong>des</strong> « îles de Saintonge »,<br />

que la géographie humaine d’un territoire bouleversé par les guerres civiles. À partir de cet exemple unique d’un<br />

poète « insulain », on se propose non seulement de mettre à jour la spécificité géographique de ces terres<br />

maritimes de Saintonge, qui tendent à effacer toute frontière entre l’eau et la terre, mais également de<br />

caractériser l’univers mental d’un îlien dans son œuvre profane et sacrée. Satirique à ces heures, André Mage sait<br />

en effet mieux qu’un autre cerner l’éthos insulaire.<br />

10-Les îles de la dévotion dans le roman baroque , Nancy Oddo, Université Paris III<br />

Lorsqu’elle se place au carrefour de la dévotion et <strong>du</strong> romanesque, la fiction baroque offre grand nombre<br />

d’aventures où l’île est un espace de spiritualité propice à la rencontre avec Dieu. Antoine de Nervèze tisse<br />

d’ailleurs l’analogie entre l’île et l’âme dans son Hermitage de l’île saincte (1612) comme en réponse à<br />

l’invitation salésienne de repliement en la solitude <strong>du</strong> cœur. La clôture qu’incarne l’île convie aisément à la<br />

retraite spirituelle et favorise ainsi les conversions à la sécession et autres cheminements vers le salut de l’âme,<br />

ce que la fiction dévote exploite à l’envi, exhibant le modèle mythique de l’île de Patmos où saint <strong>Jean</strong> écrivit<br />

l’Apocalypse. L’île représente donc l’espace idéal pour les noces <strong>du</strong> romanesque et de la dévotion, à la fois<br />

ermitage où l’on fait pénitence et rivages où l’on échappe aux barbaresques. Elle n’est précisément pas un<br />

cloître, trop expressément spirituel, et présente l’indéniable avantage d’avoir un passé dans le roman d’aventures<br />

héroïco-sentimental : elle sert parfaitement l’alliance retorse qui préside au roman dévot. « Dernière barrière <strong>du</strong><br />

monde avant de renaistre dedans l’éternité », selon la formule de François Fouet dans Floriane, son amour, sa<br />

pénitence, et sa mort (1601), l’île représente le visa de la terre au ciel, le passage <strong>du</strong> péché au Salut, tra<strong>du</strong>isant en<br />

abîme, me semble-t-il, celui <strong>du</strong> romanesque à la dévotion. C’est cet imaginaire de l’île de la dévotion que je<br />

voudrais scruter notamment à travers Floriane de Fouet, Les Erres de Philaret (1611) de Guillaume de<br />

Rebreviettes, Alexis (1622) de <strong>Jean</strong>-Pierre Camus et Les Adventures de Lycidas & Cléorithe (1630) de Gervais<br />

de Bazire.<br />

Nancy Oddo,<br />

Maître de conférences en littérature <strong>du</strong> XVI e siècle à l’université de Paris III-Sorbonne Nouvelle.<br />

Travaux sur les liens entre littérature narrative et religion entre le XVIe et le début <strong>du</strong> XVIIe siècle.<br />

11-Claudine Nédélec, L’île de la Cité, Université d’Arras<br />

Je voudrais m’intéresser à une île toute particulière, l’île de la Cité, à Paris. C’est en effet au XVII e siècle que<br />

commence à se développer à la fois le mythe de Paris, ville composite, bruyante et bigarrée, faite de splendeurs<br />

et de misères, et l’imaginaire d’un Paris constitué de « lieux » spécifiques, tout autant sociaux que spaciaux,<br />

imaginaire d’autant plus intéressant qu’il est essentiellement alimenté par <strong>des</strong> formes marginales de la littérature,<br />

et <strong>des</strong> arts de représentation : facéties, pamphlets, itinéraires burlesques, gravures circulant sur feuilles<br />

volantes… Ce qui n’empêche pas certains « hommes de lettres » de s’en emparer parfois (ainsi dans les romans<br />

comiques).<br />

Or le cœur de ce Paris, populaire, familier, burlesque, c’est l’île de la Cité, avec d’un côté le Pont-Neuf, la place<br />

Dauphine, et leur vie intense, à la fois commerciale et « culturelle », lieu notamment de toutes les formes de ce<br />

qu’on appelle aujourd’hui le « théâtre indigne », et de l’autre, vers l’île Saint-Louis, le Port-au-foin, et ses<br />

cagnards, lieu marchand, mais aussi lieu de refuge de toutes sortes de vagabonds et de mendiants.<br />

Si la notion d’île y perd de sa spécificité – nulle île plus reliée à son « continent », plus inséparable de ses grèves<br />

que celle-là ! – l’île de la Cité garde malgré tout une « couleur » à nulle autre pareille – couleur dont rendront<br />

encore compte Victor Hugo et Eugène Sue.<br />

Il s’agit donc d’évoquer cet imaginaire, peut-être unique, d’un cœur de ville qui est une île, et d’un centre qui fut<br />

aussi le rendez-vous <strong>des</strong> marginaux de tous ordres, dont ces marginaux particuliers que sont les gens <strong>du</strong><br />

spectacle et les gens de plume – lieu de toutes les « rencontres », au double sens de ce terme au XVII e siècle.<br />

Claudine Nédelec, professeur <strong>des</strong> Universités, Université d’Artois – travaux sur les langages déviants en<br />

littérature (thèse sur l’argot, XVI e -XIX e s.), sur le burlesque (États et empires <strong>du</strong> burlesque, 2004, Champion) et<br />

les diverses formes <strong>du</strong> comique, y compris dans les arts graphiques ; liens complexes <strong>du</strong> burlesque avec les<br />

formes d’expression et les représentations <strong>des</strong> « classes populaires » au XVII e siècle.

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