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SITES ET PAYSAGES<br />
Le terme de commune dortoir, certes un peu péjoratif, est le propre de tous les espaces périurbains dans les pays<br />
industrialisés. Seuls les centres bourgs d’une certaine taille <strong>et</strong> les p<strong>et</strong>ites villes paraissent pouvoir entr<strong>et</strong>enir un<br />
tissu commercial avec des activités générant de l’animation.<br />
Dans leur grande majorité, les<br />
nouveaux arrivants dans le Vexin ont un<br />
emploi soit à Cergy, soit à la Défense,<br />
soit à Paris. Le taux d’emploi 13 , c’est-àdire<br />
le ratio qui mesure le rapport entre<br />
actifs <strong>et</strong> emplois sur place, n’est guère<br />
significatif. Par contre, la création d’emplois<br />
dans des communes périurbaines<br />
est bien évidemment souhaitable pour<br />
des raisons de fiscalité communale <strong>et</strong><br />
tout simplement pour répondre à des<br />
demandes d’embauche locale. D’où,<br />
l’intérêt de la réalisation des zones d’activités<br />
économiques intercommunales du<br />
Vexin <strong>et</strong> des initiatives de la commission<br />
Ennery<br />
28<br />
développement économique du Parc :<br />
réflexions sur l’économie résidentielle,<br />
maintien <strong>et</strong> renforcement de l’artisanat,<br />
mise en place de structures d’aide à l’emploi<br />
<strong>et</strong> à la création d’entreprises.<br />
Le PNR du Vexin est devenu en quelque sorte un laboratoire de développement local.<br />
Il n’est pas évident d’empêcher que la plupart des communes vexinoises soient des dormitory town. Le terme de commune<br />
dortoir peut paraître un peu péjoratif mais c’est le propre de tous les espaces périurbains des pays industrialisés quelles qu’en<br />
soient les nuances ou les différences. Les gens y habitent, y dorment mais n’y vivent pas ! 14 On ne saurait mieux dire !<br />
Seuls les centres bourgs d’une certaine taille <strong>et</strong> les p<strong>et</strong>ites villes peuvent entr<strong>et</strong>enir un tissu commercial avec des activités<br />
générant de l’animation. Tel est le propre des communes non-dortoirs, tout au moins dans leur physionomie commerciale<br />
<strong>et</strong> économique. Ainsi, du fait de l’existence de Magny-en-Vexin, le pourcentage des migrants alternants est plus faible dans<br />
l’ouest du Vexin. En eff<strong>et</strong>, 20 à 30 % des actifs de ce secteur travaillent sur place, ce qui est significatif d’une certaine économie<br />
résidentielle 15 . Le Vexin n’est donc pas sans emploi !<br />
L’emploi salarié privé a d’ailleurs bien progressé. Dans le périmètre des 78 communes val d’oisiennes du PNR, on comptait<br />
en 2006, 10 196 emplois privés (hors emploi public <strong>et</strong> non salarié) soit 3,9 % de l’emploi salarié privé départemental. Or,<br />
d’après les analyses de la DDEA <strong>et</strong> du comité d’expansion économique du Val-d’Oise, 2 309 emplois furent créés entre 1995<br />
<strong>et</strong> 2006. Ce n’est donc pas négligeable pour un territoire périurbain situé en dehors des grands pôles d’activités ! La notion<br />
de village dortoir est donc une réalité à relativiser car on ne créera pas d’emploi dans chaque commune !<br />
L’attractivité du pôle économique de la vallée de la Seine dans sa partie mantoise est réelle sur toute une partie du Vexin.<br />
Dans les années 1960-1970, beaucoup de salariés de l’aérospatiale, entreprise située aux Mureaux, sont venus s’installer dans<br />
les communes rurales du sud Vexin aux terrains moins chers <strong>et</strong> la qualité de vie plus agréable. C’est là une des explications<br />
de la péri urbanisation ancienne des communes yvelinoises. La vallée de la Seine participe aujourd’hui d’une Opération<br />
d’Intérêt National (OIN) <strong>et</strong> nul doute que les conséquences en terme d’aménagement auront un eff<strong>et</strong> sur le Vexin Français.<br />
En outre, les communautés de communes qui se sont créées un peu partout en Ile-de-France, assez anarchiquement il<br />
est vrai, font de l’emploi une de leur priorité. Enfin, il faut insister sur le caractère innovant de l’outil PNR, précurseur dans<br />
la recherche de nouvelles niches tel les métiers d’art ou incitation auprès des entreprises au management environnemental.<br />
Il est utile de le redire car pour beaucoup d’acteurs économiques ou chefs d’entreprises, les parcs sont trop souvent perçus<br />
uniquement comme des espaces contraints c’est-à-dire à développement économique « surveillé » ! Il nous semble même<br />
13.- Le taux d’emploi désigne le rapport arithmétique entre le nombre de personnes ayant une activité <strong>et</strong> le nombre d’emploi existants dans une commune ou<br />
plutôt dans une aire géographique plus large. Pour être satisfaisant, l’indicateur devrait être égal à 1, ce qui est bien évidemment théorique. Il est ici de<br />
0,50 pour la partie val-d’oisienne.<br />
14.- Entr<strong>et</strong>ien en décembre 2008 avec Karine Tour<strong>et</strong>, auteure d’un excellent travail de mastère sur la réoccupation des fermes dans le Vexin<br />
15.- Le terme sert à désigner les activités locales qui produisent une certaine forme de richesses <strong>et</strong> de revenus : commerces, services à la personne <strong>et</strong> artisanat<br />
participent de l’économie résidentielle.<br />
Cl. P. F. Joy