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SITES ET PAYSAGES
vI- PLAIDOYER POUR UN AUTRE URbANISME
« la charte, toute la charte, rien que la charte » (gérard claudel)
« Nous demandons énergiquement aux conseils municipaux de nos localités rurales de réglementer la construction
en s’inspirant de la loi Siegfried et des congrès de Bordeaux et de Bruxelles » 41.
Les intervenants à la XXV e Rencontre du Sausseron Peut-on réussir un lotissement ? Pour un mode d’emploi des aménagements
dans le Vexin français, tous des techniciens de l’urbanisme et des praticiens ont fait comprendre dans d’excellents
exposés que le lotissement n’est pas une forme urbaine mais une simple procédure juridique.
Le débat s’était engagé aussi sur la possibilité de construire des lotissements de qualité ainsi que le défendaient dans la
salle des participants. Le Centre d’études sur les Réseaux, les Transports, et les constructions publiques (CERTU) a ainsi
plaidé dans une de ses publications intitulée Pour des quartiers d’habitat individuel de qualité (juin 2006, fiche n° 1, mise sur
Internet). Le syndicat national des aménageurs œuvre dans le même sens. Un peu partout en France des projets intéressants
voient le jour, en Bretagne comme le rappelait un des intervenants. Dans une publication récente et originale mise sur Internet,
la DDE de l’Oise a détaillé avec précision dans un numéro des Cahiers de l’Oise les grands « Principes d’aménagement pour
des lotissements de qualité ». Mais le surcoût de construction en Haute Qualité Environnementale (HQE) est estimé à 10 %
et l’investissement est rentabilisé entre cinq à dix ans d’utilisation.
L’importance de la Commission des sites et des paysages du Val-d’Oise est réelle car, même si elle ne donne qu’un avis,
les dérives les plus graves ont pu être évitées. Néanmoins, c’est en amont que les réflexions sur la réalisation d’un quartier
« pavillonnaire » sont importantes et décisives.
C’est à ce niveau que la charte révisée du Vexin dont tout le monde loue la qualité peut s’avérer très précise pour le
devenir de l’urbanisme rural dans cette partie du territoire départemental. Résumons seulement l’article 3, Promouvoir une
qualité de l’urbanisme, lequel mériterait d’être exposé en totalité : densifier les cœurs de villages, réhabiliter le bâti, lutter
contre la banalisation des périphéries en formalisant les projets d’extension urbaine. Le Parc préconise l’exemplarité urbaine
en incitant les élus à porter une attention particulière aux lotissements ! On a parlé à ce colloque de « maisons de villes ».
Quand on examine une simple carte IGN au 1/25 000 e on voit nettement que le tissu morphologique des petites communes
rurales vexinoises est discontinu, fragmenté et très lâche en définitive. Le Charte recommande aux communes de densifier
avant de construire en périphérie. On change de logique et on est dans une autre philosophie, celle de l’urbaniste et non du
lotisseur. Mais les deux concepts ne sont peut-être pas contradictoires.
« Constitue un lotissement toute division d’une propriété foncière en vue de l’implantation de bâtiments qui a pour objet
ou qui, sur une période de moins de dix ans a eu pour effet de porter à plus de deux le nombre de terrains issus de la dite
propriété ». (Article R 315-1 du code de l’urbanisme)
En 1972, le préfet Georges Bourgin sensible à la protection du Vexin rendit obligatoire le passage devant la commission
des sites du Val-d’Oise 42 des projets à partir de quatre lots ce qui permettait de les limiter, de les faire modifier, voire de les
bloquer, lorsqu’ils étaient jugés incompatibles avec la sauvegarde des sites et paysages du Vexin.
Entre 1966 et 1977, pour 3 000 logements réalisés dans le cadre des 71 communes du SDAU/PAR Vexin-Val-d’Oise, le
lotissement touchait trois quarts des communes. En fait, 26 communes regroupaient à elles seules 70 % des parcelles autorisées.
Ce sont 187 lotissements qui furent acceptés mais la moyenne par lotissement ne dépassait pas trois parcelles. Beaucoup
ont été alors réalisés dans les communes proches de Cergy-Pontoise (Ennery, Génicourt). De 1980 à 1990 on observe quantité
d’opérations de taille diverse (de quelques lots à plusieurs dizaines), de surfaces très différenciées et éparpillées dans la
plupart des communes exception faite des plus petites du sud-ouest du Vexin. Depuis 1990, certaines communes ont réalisé
d’importants programmes de construction : Hérouville, Le Bellay, Nucourt et Le Perchay.
41.- Léon Plancouard, Mémoire sur les questions vexinoises d’économie sociale, Paris, 1900
42.- La Commission départementale de la nature, des paysages et des sites, présidée par le secrétaire général de la préfecture, regroupe diverses personnalités
officielles, conseil général, PNR, DDEA, associations dont la SVS et les Amis du Vexin. En font partie des techniciens très qualifiés : l’architecte des
bâtiments de France et l’inspecteur des sites. La qualité intellectuelle et rédactionnelle de leurs avis induit des remarques et des débats de grand intérêt.
La CDS se réunit fréquemment et exerce sur le Vexin une réelle « surveillance ». Il est clair que le « passage en commission » dès 1972 a évité de grosses
erreurs, incité les pétitionnaires à mettre leurs projets en conformité avec le style du Vexin. L’avis de la Commission bien que consultatif est en général
régulièrement suivi par la Préfecture.
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