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SITES ET PAYSAGES
à réaliser des lotissements « exemplaires » et selon des objectifs de moindre consommation d’espace : priorité au remplissage des
« dents creuses » avant une éventuelle extension sous forme de lotissement, réalisation de « maisons de villes », voire réhabilitation
d’anciens corps de fermes etc. 46 L’intérêt de la charte procède d’une nouvelle approche plus dynamique moins défensive et surtout
beaucoup plus novatrice sur le thème de l’habitat au sens fort du terme. On résumera brièvement en rappelant les points forts.
La Charte qui veut promouvoir un urbanisme de qualité lance toute une série de pistes : inciter toutes les communes à se
doter de chartes paysagères, restaurer les entrées de villages et veiller au maintien de ces petites ceintures vertes qui entourent
les communes, prendre toutes les dispositions pour maîtriser l’ensemble du processus opérationnel de la construction et de
l’aménagement… Le parc demande aux communes de l’associer en amont aux opérations urbaines. Les pages 18 et 19 de
la charte précisent fort bien que « seule une politique volontariste, menée par les collectivités, en complément de l’initiative
privée permettra de rétablir l’équilibre social ». (Diversification de l’offre en logements, incitation à constituer des réserves
foncières, etc.)
Le plan de référence et sa traduction cartographique ont défini une enveloppe maximale de 5 382 ha dite en zone blanche
pour l’ensemble des 99 communes. Mais, précisons que cette enveloppe est une surface destinée à encadrer l’urbanisation
laquelle n’est nullement obligatoire. Il existe donc une marge de manœuvre et une certaine souplesse. Les éventuelles urbanisations
des bourgs et villages devront être progressives, priorité étant donné à la densification des parties urbanisées.
Enfin, la Charte a calculé par commune le nombre théorique maximum de logements à réaliser par an et pour douze ans
de manière à ne pas dépasser une croissance démographique de 0,75 % annuelle. Pour la durée de la charte jusqu’en 2019, le
parc a préconisé la construction de près de 6 000 logements. Espérons que les objectifs seront maintenus. On en est arrivé à
une sorte de politique de quotas librement acceptée. (Exemples : Auvers, 398 logements, Magny : 313, Butry : 110, Nesles : 106).
Les communes à plus forte constructibilité autorisée se localisent donc dans le secteur des Yvelines, dans la vallée de
l’Oise et dans les bourgs centres classiques. C’est une répartition sans surprise.
La charte du PNR est donc très intéressante et de grande qualité. L’exercice est cependant difficile. Certes, la charte s’impose
aux documents d’urbanisme et à tous ceux qui l’ont signée (Etat, région, départements et communes). Mais, par définition
étymologique, une charte est avant tout contractuelle. Les évolutions futures ou probables que le Vexin est appelé à connaître au
niveau urbain et économique et les possibles changements de majorité communale pourront aussi influer sur son application.
cONcLUSION
Le projet de SDRIF s’est exprimé sur les zones rurales et bien évidemment sur les parcs naturels régionaux. Le document
régional reconnaît l’importance des parcs comme laboratoires et lieux d’expérimentation environnementale et économique.
La carte au 1/15 000 e du projet de SDRIF identifie Magny (5 500 habitants) comme centre urbain à fortifier ! Marines
est également identifié comme petite ville polarisatrice. En 1999, Magny était dite ville porte, concept intéressant mais qui
n’a pas dépassé le stade de l’écriture.
Il nous semble que le projet de SDRIF en tant que réflexions sur les zones rurales demeure timide, assez peu innovant et en
retrait sur ce qu’on serait en droit d’en attendre. Un million de personnes réside en zone rurale sur l’ensemble de l’Ile-de-France !
Les problèmes de l’aménagement de cette couronne rurale ne sont pas suffisamment pris en compte par le Schéma directeur.
Certains estiment que le projet de SDRIF fait des parcs des espaces récréatifs et ludiques, en quelque sorte des ceintures
vertes pour citadins assoiffés de campagne ! C’est en partie vrai.
On fait de la bicyclette dans le Vexin quitte à venir en voiture des communes de banlieue et se garer à Nesles-la-Vallée ! En
aménagement du territoire, rien n’est simple. Depuis une trentaine d’années, pas un débat sur le Vexin qui ne se soit terminé
sans cette question récurrente : Quel avenir pour le Vexin ? Notre PNR mérite mieux que d’être un Vexin du dimanche ! 47
Nb. Les idées émises dans cet article n’engagent que l’auteur de ces lignes
Remerciements à Noëlle Choublier, Véronique Doutreleau, Patrick Gauthier, Jacques Grimbert, François Marchon, Jean-Paul
Martinot, Yves Périllon, Valérie Rogez-Boubounelle, Karine Touret, au CEEVO, au SUADD et à la mission prospective de la DDE,
à l’observatoire départemental du Conseil général du val d’Oise.
Mes plus vifs remerciements à Daniel Amiot pour l’aide technique et la reprise complète du manuscrit.
46.- Consulter, sur le site du PNR, la charte p. 16/19 de l’article 3 et Axe 1 : Maîtriser l’espace et conforter ses patrimoines.
47.- Entretien téléphonique avec Jean-Paul Martinot en janvier 2009. J.-P. Martinot, ingénieur territorial de l’environnement, rédacteur en 1997 d’une synthèse
remarquable sur le Vexin dans le Bulletin des Amis du Vexin a une connaissance approfondie de tous les aspects du Vexin tant physiques qu’humains et
économiques. Il a aidé beaucoup d’entre nous à mieux percevoir les différents enjeux complexes et parfois conflictuels ce « petit territoire ».
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