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Inventaire du patrimoine bâti de la MRC de La Matapédia

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Causapscal<br />

Pont Heppell<br />

<strong>Inventaire</strong> <strong>du</strong> <strong>patrimoine</strong> <strong>bâti</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>MRC</strong> <strong>de</strong> <strong>La</strong> <strong>Matapédia</strong><br />

Le pont Heppell, cité monument historique, est<br />

un ouvrage <strong>de</strong> génie civil construit en 1908 et<br />

1909 qui possè<strong>de</strong> une valeur patrimoniale<br />

exceptionnelle. Ce pont en bois <strong>de</strong> type Town<br />

québécois possè<strong>de</strong> une seule travée mesurant<br />

39,6 mètres <strong>de</strong> long. <strong>La</strong> structure est couverte<br />

d'un <strong>la</strong>mbris en p<strong>la</strong>nches horizontales peint en<br />

rouge et elle est coiffée d'un toit à <strong>de</strong>ux<br />

versants droits. <strong>La</strong> valeur patrimoniale <strong>du</strong> pont<br />

Heppell repose sur son intérêt historique et son<br />

ancienneté. Au Québec, <strong>du</strong> début <strong>du</strong> 19 e siècle<br />

à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s années 1950, environ<br />

1 500 ouvrages <strong>de</strong> ce genre ont été <strong>bâti</strong>s. Il en resterait moins d’une centaine aujourd’hui. Ce<br />

pont a été érigé en 1908-1909 à l'initiative <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille Heppell, l'une <strong>de</strong>s familles<br />

pionnières <strong>du</strong> secteur. <strong>La</strong> structure permet le commerce <strong>du</strong> bois et l'établissement d'un moulin à<br />

farine. Le pont Heppell témoigne donc <strong>de</strong>s efforts <strong>de</strong> colonisation<br />

déployés au début <strong>du</strong> 20<br />

siècle dans les environs <strong>de</strong> Causapscal. Il cons<br />

subsistant dans <strong>la</strong> région <strong>du</strong> Bas-Saint-<strong>La</strong>urent.<br />

e<br />

titue en outre le plus ancien pont couvert<br />

<strong>La</strong> valeur patrimoniale <strong>du</strong> pont Heppell repose également sur son intérêt architectural. <strong>La</strong><br />

structure reflète <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>rité <strong>de</strong>s ponts <strong>de</strong> type Town québécois, aussi appelé « Town<br />

é<strong>la</strong>boré », qui fait appel à une variante <strong>de</strong> <strong>la</strong> ferme brevetée en 1820 par l'architecte étatsunien<br />

Ithiel Town (1784-1844). Bien que le Québec ait connu plusieurs types <strong>de</strong> ponts couverts<br />

<strong>de</strong>puis le début <strong>du</strong> 19 e siècle, <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong> ceux érigés pendant le 20 e siècle appartiennent à ce<br />

<strong>de</strong>rnier. <strong>La</strong> ferme Town est constituée <strong>de</strong> madriers p<strong>la</strong>cés en diagonale, formant un <strong>la</strong>rge treillis<br />

entre les cor<strong>de</strong>s supérieure et inférieure, et attachés l'un à l'autre à chaque intersection par <strong>de</strong>s<br />

chevilles <strong>de</strong> bois. Au Québec, cette structure, reconnue pour sa solidité et sa légèreté, est<br />

utilisée <strong>de</strong> façon presque systématique par les ingénieurs <strong>du</strong> ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Colonisation. Le<br />

type Town québécois est économique et sa simplicité permet l'emploi d'une main-d'œuvre<br />

locale pour sa construction. Le pont Heppell constitue un exemple représentatif <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong><br />

structure. Le <strong>la</strong>mbris extérieur est peint en rouge comme celui <strong>de</strong> nombreux autres ponts<br />

couverts québécois, d'où l'appel<strong>la</strong>tion fréquente <strong>de</strong> « ponts rouges ». Ce pont rappelle donc <strong>la</strong><br />

diffusion très <strong>la</strong>rge <strong>du</strong> type Town québécois au début <strong>du</strong> 20 e siècle.<br />

Histoire<br />

Le pont Heppell permet <strong>de</strong> franchir <strong>la</strong> rivière <strong>Matapédia</strong>, dans l'actuelle ville <strong>de</strong> Causapscal. <strong>La</strong><br />

colonisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> région commence véritablement vers 1867, par l'aménagement <strong>du</strong> chemin<br />

<strong>Matapédia</strong>. Quelques familles, dont les Heppell et les P<strong>la</strong>nte, s'établissent alors au sud <strong>de</strong><br />

Causapscal et à l'est <strong>de</strong> <strong>la</strong> rivière. À mesure que <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion augmente, <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong><br />

s'établir sur <strong>la</strong> rive ouest <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Matapédia</strong> se fait <strong>de</strong> plus en plus pressante. Les terres <strong>de</strong><br />

l'endroit sont toutefois difficilement accessibles. Les autres ponts <strong>de</strong>s environs ne peuvent être<br />

empruntés sans faire <strong>de</strong> longs détours.<br />

Patri-Arch 153

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