RAPPORT
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Tandis que des<br />
avancées substantielles<br />
ont été réalisées dans<br />
le domaine de la<br />
non prolifération, les<br />
preuves se multiplient<br />
de l’intérêt notable<br />
et généralisé pour se<br />
réarmer<br />
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La situation de l’Egypte est évidemment très différente, mais étant<br />
donné ses ressources économiques et technologiques elle a aussi la<br />
possibilité d’être un acteur significatif dans le domaine des missiles<br />
balistiques. Cette option a été jouée pendant des décennies à travers<br />
sa coopération avec la Corée du Nord, principalement pour développer<br />
ses missiles Scud-B et Scud –C, se basant sur les missiles nord coréens<br />
Hwasong 5 et 6. Cependant, l’intense pression des États-Unis semble<br />
avoir fait de l’effet et au jour d’aujourd’hui tout indique que cette voie<br />
de collaboration s’est fermée, bien que l’Egypte continue des développements<br />
propres dans ce domaine<br />
Malgré qu’il n’y ait pas d’indication qu’un changement immédiat ou<br />
radical ne se produise dans se stratégie, il est clair que l’Egypte maintienne<br />
son intention d’être un acteur important parmi le scénario<br />
méditerranéen. Conscient de compter sur un arsenal de missiles adéquat<br />
est une pièce centrale pour y aspirer, il est prévisible qu’elle maintienne<br />
ouvertes ses options pour améliorer ses capacités dans ce domaine, probablement<br />
de la main de partenaires moins problématiques aux yeux de<br />
Washington.<br />
En de nombreux aspects, la situation de l’Arabie Saoudite est semblable<br />
à celle de l’Egypte: elle doit équilibrer ses aspirations régionales et<br />
d’autodéfense avec sa délicate relation avec Washington. Loin de pouvoir<br />
compter sur des moyens propres qui garantissent sa sécurité dans<br />
un environnement aussi tendu que celui du Moyen-Orient, Riad a opté<br />
depuis des décennies pour se réfugier sous le parapluie de protection<br />
que lui offre le leader mondial. En tous cas, c’est un des principaux<br />
acheteurs d’armes de la planète et, dans la mesure où elle aspire aussi<br />
à être vue comme un référent régional, son intérêt a été croissant pour<br />
acquérir et développer ses propres plans d’armement en marge de son<br />
protecteur historique. Dans ce sens, ses importants moyens économiques<br />
lui permettent d’explorer de nouvelles voies qui le mènent, à côté<br />
de son intérêt notoire pour entrer dans le champ nucléaire, de se doter<br />
de plus et de meilleurs missiles balistiques et de croisière. Il n’y a pas,<br />
au-delà des arsenaux déjà connus (voir Tableau 3), de données concrètes<br />
sur ces plans, mais il faut imaginer que la préoccupation croissante<br />
inspirée par l’émergence de l’Iran en tant que nouveau leader régional<br />
et la perception que l’appui américain puisse s’affaiblir à court terme,<br />
stimule la réaction saoudienne.<br />
Cette revue de la situation régionale et le comportement de certains des<br />
pays le plus importants dans ce domaine, ne peuvent que s’achever par<br />
un signe de préoccupation. Tandis que des avancées substantielles ont<br />
été réalisées dans le domaine de la non prolifération, les preuves se multiplient<br />
de l’intérêt notable et généralisé pour se réarmer, devant ce qui<br />
est perçu comme un scénario en décomposition et avec la probabilité<br />
croissante de nouveaux éclatements de violence. Dans cette dynamique<br />
autiste, dans laquelle chacun doit se préoccuper uniquement de soimême,<br />
la sortie habituelle est celle d’augmenter les capacités militaires,<br />
en croyant que, de cette manière, la sécurité propre augmente aussi. Un<br />
chemin erroné dans lequel les pays de la région sont depuis longtemps,<br />
sans avoir appris à cheminer vers d’autres voies.<br />
III <strong>RAPPORT</strong> SUR LES ARMES DE DESTRUCTION MASSIVE EN MÉDITERRANÉE 2007 :<br />
AU-DELÀ DE LA MENACE NUCLÉAIRE