La marge sud-marocaine et les premières phases d'ouverture de l ...
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tel-00266944, version 1 - 26 Mar 2008<br />
Chapitre I : Introduction – Vue générale<br />
Mes<strong>et</strong>a au Nord jusqu’à la Flori<strong>de</strong> au Sud. Au Sud, c<strong>et</strong>te ouverture ne suit plus la suture<br />
hercynienne mais se poursuit là où le volcanisme est le plus important (figure I-5). C<strong>et</strong>te<br />
ouverture océanique s’accompagne <strong>de</strong> manifestations magmatiques <strong>et</strong> <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong><br />
grabens, essentiellement localisés du côté américain <strong>et</strong> au niveau <strong>de</strong> la Mes<strong>et</strong>a.<br />
Le volcanisme débor<strong>de</strong> largement le cadre <strong>de</strong>s <strong>marge</strong>s africaine <strong>et</strong> américaine <strong>et</strong><br />
s’étend sur environ 5000 km <strong>de</strong> long <strong>de</strong>puis la France au Nord jusqu’au Brésil au Sud : il<br />
s’agit <strong>de</strong> la province magmatique connue sous le nom <strong>de</strong> CAMP (Central Atlantic Magmatic<br />
Province ; Olsen, 1999) mise en place autour <strong>de</strong> 200 Ma avec un échelonnement entre 191 <strong>et</strong><br />
205 Ma (Marzoli <strong>et</strong> al., 1999). L’activité magmatique s’exprime sous forme <strong>de</strong> dykes isolés<br />
ou en masse, <strong>de</strong> sills, <strong>de</strong> coulées basaltiques <strong>et</strong> <strong>de</strong> plutons. Ce volcanisme est décentré sur<br />
l’ensemble <strong>de</strong> l’Afrique.<br />
En 1989, Wernicke and Tilke appliquent le modèle <strong>de</strong> type « simple shear »<br />
(Wernicke, 1981 ; 1985 ; figure I-6A) aux <strong>marge</strong>s <strong>de</strong> l’Atlantique Central : la trace<br />
sinusoïdale <strong>de</strong> la cassure <strong>de</strong> l’Atlantique Central serait due à une alternance, entre <strong>de</strong>ux<br />
segments <strong>de</strong> <strong>marge</strong> voisins, du sens <strong>de</strong> pendage <strong>de</strong> la faille <strong>de</strong> détachement (figure I-6B).<br />
Dans c<strong>et</strong>te hypothèse, le volcanisme <strong>de</strong>vrait alors être marqué par c<strong>et</strong>te segmentation <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te<br />
alternance. Pour Piqué and <strong>La</strong>ville (1996), dont <strong>les</strong> travaux concernent principalement le<br />
domaine mésétien, la dissymétrie <strong>de</strong> répartition du volcanisme s’expliquerait par un modèle<br />
<strong>de</strong> formation <strong>de</strong>s <strong>marge</strong>s <strong>de</strong> type Wernicke (1981, 1985) (figure I-6C). Or celui-ci est<br />
uniforme <strong>et</strong> entièrement décentré sur le continent africain tout au long <strong>de</strong> la <strong>marge</strong> (figure I-<br />
6D). Nous pensons donc que c<strong>et</strong>te asymétrie volcanique a plus à voir avec la répartition<br />
thermique du manteau.<br />
A une échelle plus générale, la carte <strong>de</strong> reconstruction <strong>de</strong> la Pangée au Permo-Trias<br />
(figure I-7) perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> replacer l’ouverture <strong>de</strong> l’Atlantique Central à l’échelle du globe. A la<br />
même pério<strong>de</strong>, <strong>de</strong>ux ruptures s’effectuent : l’une entre le Gondwana <strong>et</strong> la <strong>La</strong>urasia au niveau<br />
<strong>de</strong> la chaîne hercynienne qui donne naissance à l’Atlantique Central ; l’autre au sein du<br />
méga-continent Gondwana qui donne naissance à une partie du futur océan Indien. Le<br />
contexte <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux ruptures est très différent : dans le premier cas, la rupture se fait<br />
immédiatement après la fin <strong>de</strong> l’orogenèse ; dans le second cas, il faut attendre 330 Ma entre<br />
la fin <strong>de</strong> l’orogenèse panafricaine (550 Ma) <strong>et</strong> le début <strong>de</strong> la distension. Ces <strong>de</strong>ux ruptures,<br />
espacées d’une longueur d’on<strong>de</strong> avoisinant 6000 km, suivent approximativement <strong>de</strong>ux<br />
grands cerc<strong>les</strong> qui partagent la Pangée en trois parties (figure I-8). Les circonstances, dans<br />
<strong>les</strong>quel<strong>les</strong> ces cassures s’opèrent, impliquent nécessairement une relation avec la répartition<br />
thermique <strong>de</strong> l’ensemble du manteau.<br />
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