27 Février 1902 - Bibliothèque de Toulouse

Oirgan© quotidien, «i© Défense Sociale et Religieiise
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Il HUMÉRO0CEMTIIBES RÉDACTION ET ADMINISTRATION: Toulouse, Rue Roquelaine, 25 LE NUMÉRO 5 CENTIMES
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FIL TÉLÉGRAPHIQUE SPÉCIAL Jeudi 27 Février 1902. — 12» Année -- N° 3,521 BUREAUX A PARIS : 26, RUE FEYDEAU
LE DIEU
On l'a célébré, magnifié, déifié. Puvis ,
fie Chavannes, dans sa peinture orne-
mentale pour l'Hôtel-de-Ville de Paris,le :
place dans un décor d'olympe païen;
Rodin, taillant son image en plein mar-
bre, en fait une sorte de Prométhée, ,
plus sombre que Saturne et plus grand
que Jupiter : Barrias, sculptant le monu-
ment qu'on inaugure aujourd'hui môme
à Paris, l'élève au-dessus de l'Art et de
la Poésie.
Quand il mourut, on disposa son cata-
falque sous l'Arc de triomphe de l'Etoile ;
on laïcisa une église pour l'ensevelir
dans un édifice à sa taille ; on débaptisa
les rues pour les rebaptiser à son nom.
On aurait débaptisé le siècle, la France,
le Monde, si l'on avait pu, afin qu'il n'y
eût plus rien sous le ciel hors de ces
deux dissyllabes triomphants : Victor
Hugo!
Il manqua cependant quelque chose à
cette apothéose extravagante, ou plutôt
il y manqua quelqu'un. Et ce fut lui-
même. La divinisation n'eût été vrai-
ment complète que si le prestigieux ar-
tiste en tintamarre avait 'personnelle-
ment célébré les rites de la fête et noté
l'orchestration de ce vacarme pompeux.
Toute sa vie, pendant les soixante-
sept années de son activité littéraire, il
avait été son propre héraut, son propre
laudateur, son propre joueur de flûte,
son propre courtisan. C'est lui qui, dans
les journaux, rédigeait les notes en-
thousiastes, inventait, dans le silence du
cabinet, les réclames charivariques et
truculentes, battait à tour de bras le
gong et le tamtam devant la façade du
théâtre et la devanture du libraire. C'est
lui qui se saluait ave» le plug^de respect,
qui s'appelait LE MAITRE avec le plus
de religieuse componction, qui se pros-
lernait devant lui-même avec le plus de
dévotion.
Lui parti, l'on s'aperçut que l'autel
était vide du dieu, que le temple était dé-
muni du pontife, que le carillon n'avait
plus de sonneur. Le culte disparaissait
avec l'officiant et la maison de publicité
avec le chef de rayon.
Aussitôt les portes du Panthéon re-
tombées sur le cercueil, il fut évident
que comme cette église dépouillée de
Bon mystère par une désaffectation sa-
crilège, la renommée de Victor Hugo
devenait veuve de son âme le jour où la
voix de l'annonciateur s'éteignait.
Dans la cité de Clémence Isaure, si
hospitalière au chantre des Vierges de
Verdun, de la Statue de Henri IV, de
Moïse sur leNil, il seraitplus qu'ailleurs
puéril et ridicule de parler sans respect
de l'incomparable magicien qui porta
notre langue, auréolée d'une gloire im-
mortelle, sur les ailes des quatre vents
du ciel.
A Toulouse, Victor Hugo moissonnait
il seize ans les parterres des Jeux- Flo-
raux, cueillait en 1819 sa première ama-
rante d'or, ravissait le lis d'or à Lamar-
tine, et en 1820, recevait, avec sa troi-
sième fleur, ses lettres de maîtrise. Il
nous appartient dans ce qu'il a de plus
pur, et nous craindrions de nous dimi-
nuer en le contestant.
Mais ce qu'on exalte en ce jour de
centenaire, ce n'est pas l'un des cinq ou
six poètes que fut tour à tour Victor
Hugo, poète catholique et royaliste sous
la Restauration, poète bonapartiste sous
la Monarchie de Juillet, poète républi-
cain, révolutionnaire et prêtrophobe à
partir du coup d'Etat.
^ T on, le bruit qui se fait autour de son
U a rien de commun avec les for -
n'esu lévolutiori de son génie. Ce
* ^ SOTl 1 n Ht ITIIA ninn CAm n ri f r\ r\
| tionnésparla vogue, il eût très probable- '
ment fait concurrence à Zola pour cano-
niser Dreyfus, il se fût institué le pané-
gyriste de la proscription et de l'exil, il
eût, hier, acclamé la Commune avec Al-
lemane etTaschal Grousset, il aurait en
un mot renié les plus belles de ses pages
et les plus nobles de ses inspirations,
pour être, avec Waldeck, antimilitariste,
persécuteur et sans-patrie.
Or, c'est plus qu'il n'en fallait assuré-
ment pour justifier la messe laïque de
ce matin au Panthéon. Mais c'en est as-
sez également pour motiver la contra-
diction, pour appeler de notre part une
dernière protestation contre ce qu'il y
eut de mauvais, de funeste, de grossier
dans l'oeuvre du panthéonisé.
Poète, oui certes, et grand poète, quoi-
que presque jamais dans ses vers on ne
trouve l'émotion qui se propage, le sen-
timent qui fait déborder le cœur, le mol
qui fait pleurer. Mais ce grand poète fut
le contraire d'un grand homme, et il y
aurait peut-être eu quelque adresse de
la part de la Défense Républicaine à ne
pas déchaîner un si grand tapage autour
de cette amère vérité.
Julien DE LAGONDE.
On écrit de Bourg que, malgré tous les
mots d'ordre qu'on pourra donner à la
presse et aux comités, M. Baudin n'aurait
pas l'intention de rester député de Belley.
Par ambitieuse visée et pour certaines
raisons domestiques bien connues, il au-
rait parfaitement accepté la succession de
M. Doumer, dont on attend le prochain
retour, et cette acceptation serait tenue
secrète jusqu'à la veille du scrutin. M.
Baudin maintiendrait donc sa candidature
jusqu'à la dernière heure pour décourager
l'opposition. A ce moment il tirerait sa
révérence par l'insertion à l'Officiel de sa
nomination au gouvernement de l'Indo-
Chine.
Pour être complet, notons enfin cette
légère variante qui obtient aussi quelque
crédit. Ce serait, dit-on. M. Waldeck-
Rousseau qui aurait intimé l'ordre à son
collègue de maintenir sa candidature à
Belley, pour ne pas laisser perdre un siège
gouvernemental. M. Baudin doublerait
alors le cap du scrutin, et ce n'est qu'à la
première éventualité de quelque vice-
royauté coloniale, qu'il résignerait son
mandat.
Contre les impérialistes, on évoquait '
Sedan — avant d'aller à Fashoda.
Contre les royalistes, le rétablissement
du servage — avant d'édicter les lois
scélérates abolissant nos libertés.
Toutes choses qui n'avaient qu'un rap-
port assez lointain avec la question pré-
cise de savoir lequel des concurrents en
présence pouvait représenter plus con-
venablement au Parlement les intérêts
de la circonscription.
Or tout cela est un peu vieillot, un peu
usé..
Ça montre la corde et il va falloir
trouver du neuf.
C'est là que j'attends nos adversaires.
Il y a quelques mois déjà ils avaient
préparé, monté ce qu'on appelle en lan-
gage imagé deux formidables bateaux:
qui devaient les porter triomphalement
sur l'océan du suffrage universel.
C'était la loi relative aux retraites ou-
vrières.
Et l'impôt sur le revenu.
Celui-ci était défraîchi, ayant déjà
beaucoup servi durant la dernière cam-
pagne électorale.
Mais on le retapera comme un vieux
chapeau cabossé.
Quant aux retraites ouvrières, malgré
l'échec lamentable qu'elles viennent de
subir et devant le Parlement et devant
l'opinion publique, elles nous seront en-
core présentées avec aplomb sur le pla-
teau électoral.
!S a h re
son génie.
évolution de son génie. Ce
s °n luth que pieusement on
lde d'immortelles et de roses.
C'est rev nde d,immortelles et de roses,
c'est io Ki°^ eur Qe la haine politique,
C'est l'ôv
u nmortenes et ûe roses,
c'est le i ] oca * eur de la haine politique,
c'est îï l ,! phém ateur de nos croyances,
la foi\u
adul ateur du nombre et de
reve^ ' Gn qui la Défense Républicaine
re^end:que l'un des si e „ s .
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KS^ e 7 lctorHu S°. ^ux éléments
dont s'em/r n i Ue ' C . est le grotesque
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ternaire; S £ S ^brateurs du cen-
injures populaoïl.
foru m, avec ses
a ecabaret,se?Y£f' ? es ^iferations
furibondes, leur pS atlons déciles et
core avec utilité K^
TOir servir en-
ffourgnolante et Tronnw„ e . la majorité
leur paraît -— J ^"^