La mystérieuse NT Maryuet s'est constituée prisonnière
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LES PAYSANS LANGUEDOCIENS<br />
signifieront aujourd'hui aux pouvoirs publics<br />
qu'ils «en ont assez»<br />
et à la Révolution Marxiste qu'elle ne passera pas<br />
<strong>La</strong> Ligue des Paysans<br />
CE QU'ELLE VEUT.<br />
<strong>La</strong> « Ligue des Paysans de France »<br />
croupe en une organisation unique tous<br />
les comité» de défense paysanne. Notre<br />
programme, Dorgères l'a défini :<br />
« Aimant passionnément notre pays,<br />
nous voulons une France forte et prospère<br />
une France débarrassée des partis<br />
et des politiciens qui l'ont affaiblie et<br />
ruinée; une France où seront souveraines<br />
les deux réalités de notre vie : la famille<br />
et le métier »•<br />
1° LA FAMILLE.<br />
Là famille est la cellule vivante de la<br />
société, surtout en France, pays de petite<br />
et de moyenne culture.<br />
15a famille, actuellement sacrifiée à l'in-<br />
CVYHIU (seul élément électoral) sera la<br />
fcasc de notre organisation sociale.<br />
2° LE METIER.<br />
Le métier nourrit la famille, il est sa<br />
enflé à la politique de partis, qui ne<br />
nourrit que les politiciens.<br />
Le métier procure à l'Etat, par l'impôt,<br />
les ressources dont il a besoin, alors<br />
que la politique de parts ne fait que gaspiller<br />
les richesses nationales.<br />
NOUS VOULONS REFORMER L'ETAT<br />
SUR LA RASE D'UNE REPUBLI-<br />
QUE CORPORATIVE ET FAMI-<br />
LIAl E.<br />
a) sur le plan lamilial, par : la réforme<br />
du Code Civil, la réforme de la Déclaration<br />
des droits de l'homme et du citoyen<br />
dans ce qu'elle a de trop individualiste<br />
et que nous remplacerons par<br />
la Déclaration des droits et des devoirs<br />
du chef de famille; la réforme de la fiscalité<br />
dans tout ce qu'elle a de contraire<br />
à la propriété et à la transmission des<br />
héritages, élément indispensable à la con<br />
tirante des familles.<br />
b) sur le plan corporatif, par : Famé<br />
Horation de la vie paysanne et, notamment,<br />
la réfection des chemins ruraux,<br />
l'adduction d'eau, i'électrification, etc., ia<br />
rénovation de l'artisanat rural, qui décentralisera<br />
les activités nationales et ra<br />
nimera la vie terrienne; une organisation<br />
corporative où les intérêts de» producteurs<br />
seront débattus par les produc<br />
teurs eux-mêmes et non plu» par des<br />
avocats ou quelques autres bavards incompétents;<br />
la fermeture des barrière» doua<br />
nières et l'établissement d'une protection<br />
totale et équilibrée qui revalorisera les<br />
produits de la terre, qui fera renaître les<br />
cultures abandonnées et rendra à la population<br />
rurale son pouvoir d'achat.<br />
<strong>La</strong> défense de la famille et du métier<br />
ne peuvent se concevoir que par une réforme<br />
de l'Etat.<br />
L'Etat n'est devenu qu'une façade der<br />
rière laquelle le» comité» et le» syndi<br />
cats se disputênt ou se partagent le» profits.<br />
L'Incompétence des dirigeant», l'exten<br />
sion abusive des attribution» de l'Etat<br />
(monopoles et offices) assurent la mise<br />
en coupe réglée du pays.<br />
NOUS VOULONS UNE REPUBLIQUE<br />
CORPORATIVE ET FAMILIALE,<br />
Où, d'une part, la famille qui dure,<br />
d'autre part le métier qui fait vivre<br />
seront souverains.<br />
Où l'Etat sera limité a se» fonctions<br />
essentielles (sécurité intérieure et extérieure,<br />
justice, entretien du domaine na<br />
tional.<br />
Où les Impôts seront consenti» par<br />
ceux qui les paient et non par ceux qui<br />
en vivent.<br />
Où la France, enfin, pourra se recon<br />
naître dans ses chefs.<br />
Pour tous renseignements, s'adresser<br />
20, rue de Liège, PARIS (8 e ).<br />
PSg— Lisez « Haut les fourches<br />
par DORGERES.<br />
Ce que nous réclamons<br />
avec Dorgères<br />
Noua voulons une France forte et<br />
»rospère, une France débarrassée<br />
les partis et des politiciens qui l'ont<br />
affaiblie et ruinée, une France où<br />
seront souveraines les deux réalités<br />
de notre vie : la Famille et le Métier.<br />
.<br />
Par ces paroles où vibre un amour<br />
passionné de notre pays, Dorgères<br />
résume son programme. Ces paroles<br />
vibrantes, nous les faisons nôtres,<br />
elles expriment trop bien, pour que<br />
nous en cherchions d'autres, le but<br />
magnifique que nous assignons à<br />
notre action et l'avenir auquel nous<br />
voulons croire.<br />
<strong>La</strong> famille, seule cellule naturelle<br />
de la société, cadre normal et sain<br />
où l'individu naît et grandit, se forme<br />
et évolue, cercle naifcurel dont il<br />
ne sort que pour en reformer un<br />
nouveau, la famille, stabilité et continuité<br />
de la nation.<br />
Le métier, seule réalité tangible,<br />
forme et cadre de toute activité<br />
économique, assise matérielle de la<br />
vie, source de la richesse nationale.<br />
C'est sur vous seules qu'on peut<br />
construire, car vous êtes ce qui subsiste,<br />
ce qui dure, ce qui reste stable.<br />
C'est vous qui êtes la France<br />
éternelle. Et c'est pourquoi nous réclamons,<br />
avec Dorgères, une réforme<br />
profonde de l'Etat sur une base<br />
corporative et familiale.<br />
Ce que nous demandons, c'est un<br />
gouvernement qui sache gouverner,<br />
c est-à-dire prévoir, un gouvernement<br />
qui s'occupe des intérêts généraux<br />
de la France et qui ne soit<br />
Pas à la merci et à la solde des intérêts<br />
particuliers.<br />
Or, la France, quoi qu'on ait voulu<br />
faire ou dire, est un pays essentiellement<br />
agricole. Tel est son génie<br />
personnel qui lui vient de son<br />
admirable et diverses fertilités. Mais<br />
cette vérité première, on a voulu la<br />
nier et tout le mal, toute l'origine<br />
Profonde du mal est là.<br />
<strong>La</strong> politique protectionniste qu'il<br />
«•liait à notre pays a été abandonnée,<br />
puis reprise d'une manière<br />
fragmentaire. Des mesures contradictoires,<br />
l'absence de toute continuité<br />
politique, l'inexistence de tout<br />
Programme d'ensemble, la conclusion<br />
d'accords internationaux désastreux,<br />
ont entraîné notre balance<br />
économique agricole d'une situation<br />
excellente à un déficit de plus en<br />
Plus déplorable et catastrophique,<br />
«agriculture, continuellement 'et<br />
«ans remords, a été sacrifiée dans<br />
«His les traités conclus avec l'étranler.<br />
.En même temos, elle a subi les<br />
«urcharges fiscales écrasantes qui,<br />
Par ie jeu de l'incidence ont fini par<br />
«tomber presque entièrement sur<br />
!«s producteurs et à l'heure actuelle<br />
•agriculture est épuisée par la saimee<br />
massive des impôts.<br />
,A? e que nous réclamons, avec Dorîfp.<br />
s ; c 'est d'abord la protection intégrale<br />
de ia production française<br />
allr<br />
i qu'au ------ moins •le<br />
marché inté<br />
*"ur lui rtrrm-ttc- un écoulement<br />
li rt ' C ' est une Politique agrteoti-i,<br />
"semble, car les mesures parent.-<br />
- en am enant le désiquilibre<br />
rii H me la surproduction des protric<br />
proté Sôs au détriment des au-<br />
"es produits. C'est la conclusion<br />
" accords et traités économiques qui<br />
trcP„ pas constamment désasne<br />
u-< pour notre agriculture et gui<br />
a „ ri Permettent plus aux produits<br />
r-,?.,! ? • ctr ,l angers d'inonder notre<br />
«rche intérieur.<br />
,har que nous voulons, c'est que la<br />
: aUe>i e ecrasa nte de la fiscalité soit<br />
de t.L. par l'allégement des charges<br />
Ltat, des départements, des<br />
communes, surtout par un meilleur<br />
aménagement de ces charges.<br />
Ce que nous réclamons, c'est Que<br />
la pagaïe, la gabégie, les pots de vin<br />
disparaissent et que de honteux parasites<br />
ne vivent plus grassement,<br />
tandis que les travailleurs crèvent<br />
de faim et de misère.<br />
Enfin, ce que nous demandons a<br />
l'Etat, c'est la protection de la famille<br />
avec Dorgères, nous voulons<br />
que « l'individualisme soit remisé<br />
au rayon des vieilles lunes néfastes<br />
».<br />
Car il est temps de voir clair et<br />
de rejeter la vaine idéologie pour<br />
les vivantes réalités.<br />
Dans la société rurale, plus encore<br />
peut-être que dans toute autre<br />
société, la famille est la réalité tangible.<br />
C'est du mélange intime de la famille<br />
et du métier qu'est faite toute<br />
la vie paysanne. C'est dans la famille,<br />
avec l'expérience du père, que<br />
se fait le long apprentissage de la<br />
culture. <strong>La</strong> cottinulté, la stabilité<br />
de la famille y sont indispensables.<br />
Or, notre législation actuelle est<br />
ainsi faite que le sort normal de tout<br />
domaine rural, c'est le morcellement,<br />
l'éparpillement en parcelles,<br />
la dispersion fatale de la famille<br />
par la désagrégation du sol. Et ce<br />
que ne fait pas la division des successions,<br />
les droits successoraux s'en<br />
chargent, car pour les payer, il faut<br />
bien vendre des pièces de terre, et<br />
au bout de trois ou quatre générations<br />
il ne reste plus rien.<br />
Les remèdes sont une réforme profonde<br />
du droit successoral, la possibilité<br />
pour ie père de tester librement<br />
et concurremment, la suppression<br />
totale des droits successoraux<br />
en ligne directe.<br />
C'est ce programme que nous soutenons<br />
de toutes nos forces, car<br />
nous croyons que lui seul en transformant<br />
la base de l'économie nationale<br />
pourra redonner à la France<br />
la vitalité nécessaire.<br />
Avec Dorgères, nous combattrons<br />
pour la cause paysanne, pour l'organisation<br />
corporative agricole, sans<br />
crainte et sans bravade.<br />
« Pour la famille, le métier, la<br />
Patrie » !<br />
lia mauvais coup manqué<br />
Le « Midi », qui ne doute de rien et<br />
qui ne craint même pas le ridicule, annonçait<br />
hier matin que les socialistes<br />
n'iraient pas à ftevel :<br />
1° Parce que la réunion n'aurait pas<br />
lieu ;<br />
2 ' Parce qu'ils ne voulaient pas provoquer<br />
de bagarres.<br />
N\is voulons croire aue cette seconde<br />
raison a été seule déterminante, et que<br />
les souvenirs cuisants emportés de Rodez<br />
par les cnergumènes du Front commun<br />
ont été pour ceux qui auraient<br />
été tentés de les imiter aujourd'hui le<br />
commencement de la sagesse.<br />
Car pour la première, nous préférons<br />
rire de la déconvenue qui-attend M. Vincent<br />
Auriol et ses amis.<br />
Pour empêcher une reunion, il ne suffit<br />
pas de semer les manœuvres et même<br />
les pétards sur les terrains, ni d'obtenir<br />
qu'un terrain soit retiré aux organisateurs.<br />
Ce serait par trop facile-<br />
<strong>La</strong> réunion aura donc lieu au terrain<br />
du Pont de Mayre, malgré les efforts<br />
de toute la clique S. P. L O. Les paysans<br />
du <strong>La</strong>nguedoc y signifieront aux chefs<br />
trop présomptueux du socialisme toulousain<br />
que la France n'est ps* encore<br />
sous le régime de la dictature du prolétariat,<br />
que les paysans sont encore<br />
chez eux à la campagne et que la terre<br />
leur appartient.<br />
Le mauvais coup tenté contre les<br />
paysans est manqué.<br />
PAYSANS<br />
du <strong>La</strong>nguedoc et de Gascogne<br />
Rendez-vous par milliers aujourd'hui<br />
A REVEL<br />
Terrain «lu Pont-de-Mayre<br />
A. 15 HEURES<br />
Le Blé se vend à 35 francs<br />
Le bétail, le vin à des Prix dérisoires<br />
LE DESASTRE EST COMPLET<br />
Paysans, venez en masse à Revel, nian ifester :<br />
contre :<br />
<strong>La</strong> déflation catastrophique des cours des produits agricoles<br />
L'hostilité et l'indifférence des pouvoirs publics vis-à.vis de l'agri*<br />
culture<br />
Les impôts, qui seuls ne diminuent pas, mais augmentent<br />
pour :<br />
Lm revalorisation Immédiate des produits mgrleekms,<br />
L'organisation oorporative de l'agrioulture seule capable de sauver<br />
les paysans,<br />
<strong>La</strong> défense d® votre droit à la vie<br />
Le Programme d'organisation professionnelle sera exposé par t<br />
DORGERES<br />
Secrétaire Général des Comités<br />
de Défense des Paysans de l'Ouest<br />
LEROY-LADURIE<br />
Secrétaire Général de l'Union<br />
Nationale des Syndicats Agricoles<br />
Debout paysans et fous à Revel !<br />
Avant la Manifestation Agricole de Revel<br />
Le mécoiiteïitenieïit des paysans. Ses causes<br />
Henri Dorgères et Leroy-<strong>La</strong>durie exposeront<br />
un programme d'organisation professionnelle<br />
et de réformes. — <strong>La</strong> solidarité agricole. —<br />
Pour la revalorisai Ion immédiate des produits<br />
Le fait du jour est le Grand Ras- familles paysannes, soit 4 ou 5 milpement* professionnel* agricoles,<br />
semblement Paysan de Revel. lions d'individus.<br />
Comme l'écrivait, très Justement,<br />
Cité <strong>La</strong>uraguaise, au passé glo- J'indique que le président de l'U- dans un « leader » d'une splendide<br />
rieux, Revel recevra des foules nombreuses,<br />
Elles viendront du <strong>La</strong>nguenion<br />
Nationale est M.Roger Grand,<br />
ancien élève de l'Ecole des Char-<br />
envolée, notre ami A. de Chantéraet suivant une belle parole de Frédéric<br />
doc, haut et bas, du Rouergue, de la tres, historien d'une grande érudi- Le Play, ils « confessèrent le vrai »<br />
Gascogne. Les multiples voies de tion, agriculteur et, ce qui ne gâte Une âme collective paysanne était<br />
communications seront sillonnées rien pour le chef, d'une éloquence née, rogée dans la douleur et dans<br />
d'automobiles. Ce sera une véritable remarquable et d'une compétence l'angoisse.<br />
mobilisation, organisée par le Co- économique, juridique et sociale Toulouse pouvait-elle se laisser<br />
mité de Défense paysanne de Tou- universelement reconnues en Fran- devancer par l'illustre et antique<br />
louse.ce<br />
et à l'étranger.<br />
capitale des Ruthènes ?<br />
Sans attendre la soirée, nous vou- Dans l'Agriculture Française, Ro- Les actifs et inlassables fondadrions<br />
mettre en relief l'importance ger Grand expose régulièrement la teurs du Comité de Défense Pay<br />
de cette réunion, la rattacher au doctrine du Corporatisme Agricole, sanne, qui a établi son quartier gé-<br />
mouvement général du Front Pay- dont l'application est une condinéral dans notre Cité, au numéro 8<br />
san, présenter les organisateurs et tion du redressement national. de la paisible rue Sainte-Anne, ne<br />
les orateurs, exposer leurs doctrines, C'est sous son impulsion qu'est né l'ont pas pensé. Dès le mois de juil-<br />
juger leur programme.<br />
le grand mouvement qui concentrelet, Ils adressèrent à tous les agri<br />
Ainsi, les auditeurs pourront suira dans un instant les masses à Re- culteurs du Sud-Ouest un vibrant<br />
vre avec plus d'intérêt les discours vel.<br />
appel, dont nous avons plusieurs<br />
et ceux de nos lecteurs qui auront Les circonstances ont hâté ce fois publié le texte. L'Action Pay<br />
le regret de ne pouvoir se rendre phénomène social, l'un des plus cu- sanne est leur organe. Cet hebdo<br />
aux pieds de la Montagne-Noire rieux de notre époque. Est-il néces- madaire profestsonnel a donné tous<br />
connaîtront la dernière manifestasaire de les faire connaître ? Il y les détails et toutes les précisions<br />
tion régionale, l'état d'esprit de la a huit jours, le Marquis de Pala- sur le Rassemblement de Revel.<br />
France Agricole.<br />
miny les exposait ici-même, dans Nous ne nous attarderons pas aux<br />
son article émouvant par sa variété détails d'organisations qui n'ont à<br />
Le Front Paysan<br />
sur le Paysan Français.<br />
Au cours de l'hiver de 1934 et de<br />
cette heure qu'un intérêt rétrospectif.<br />
Nos confrères agricoles ont dé-<br />
et les grandes manifestations i935, un souffle nouveau est passé jà obtenu ce résultat : ils ont pro-<br />
sur la France, dégoûtée des politivoqué de très vives discussions et<br />
de 1935<br />
ciens.<br />
suscité des polémiques. Je n'insiste<br />
Pour raconter l'histoire complète Le « Front paysan : , groupant les pas. Vous avez tous lu, le 14 août,<br />
du Syndicalisme Agraire, il faudrait hommes non pas d'après leurs opi- le brillant article de Roger Parant<br />
remonter à la promulgation de la nions ou leurs partis, mais d'après sur les « Provocateurs ». Mais vous<br />
loi de 1884 sur la liberté syndicale.<br />
Ce serait trop long. D'ailleurs, quelques<br />
chiffres suffiront à démontrer<br />
que l'organisation professionnelle<br />
n'est pas seulement un mot, une<br />
idée, mais correspond à une réalité<br />
vivante, agissante, pleine de vie et<br />
leur profession, <strong>s'est</strong> constitué, a<br />
grandi, a prospéré, <strong>s'est</strong> révélé au<br />
cours de grandes réunions qui ont<br />
eu lieu en Bretagne, en Normandie,<br />
en Picardie, à Paris aux Ambassa<br />
deurs et, tout dernièrement, le 23<br />
juin, à Rodez.<br />
serez peut-être satisfaits d'avoir<br />
quelques renseignements sur les<br />
orateurs et surtout sur celui qui,<br />
depuis l'élection de Tours, a le don<br />
de provoquer la haine des politiciens<br />
auteurs de tous nos maux :<br />
Henry Dorgères.<br />
de dynamisme social.<br />
Ceux de nos lecteurs qui aiment à<br />
Je m'excuserais de les donner<br />
s'ils ne se rattachaient aux fonc-<br />
recueillir des documents pour servit<br />
à écrire l'histoire de leur temps de-<br />
Henri Dorgères<br />
tions importantes que remplit l'un vraient avoir dans leurs archives le Henry Dorgères est secrétaire gé-<br />
des orateurs.<br />
numéro du 30 juin 1935, de notre néral des Comités de Défense Pay-<br />
M. Leroy-<strong>La</strong>durle, en effet, est se- vaillant confrère Le Soc, de Rode?. sanne de l'Ouest. Il est directeur<br />
crétaire général, à Paris, de l'Union Ils liraient le récit très complet de du Progrès Agricole de l'Ouest. No-<br />
Nationale des Syndicats Agricoles, la manifestation du 23 juin à Ro tre confrère Candide a publié sur<br />
Cette organisation centrale groupe dez, 15.000 paysans manifestèrent lui quelques échos qui sont tout à<br />
45 Fédérations ou Unions de Syndi- leur juste mécontentement et ac- son honneur.<br />
cats, englobant plus d'un million de clamèrent le programme des grou- € Sur la fiche que la Sûreté Na-<br />
Bibliothèque municipale de Toulouse - Tous droits réservés<br />
TRES IMPORTA<strong>NT</strong> I<br />
INSTRUCTIONS<br />
dictolre. Ne prendront la paroi© que<br />
POUR LE GRAND RASSEMBLEME<strong>NT</strong> les orateurs inscrits.<br />
OE REVEL, LE 18 AOUT<br />
7. Prière de se ranger derrière le*<br />
pancartes de départements et de com-<br />
1. Heure de la réunion, 15 heures<br />
(heure légale),<br />
ï. Point de rassemblement i<br />
TERRAIN DU PO<strong>NT</strong>-DE-MAYRI<br />
munes.<br />
Les organisateurs de départs collée<br />
tifs doivent amener les pancartes portant<br />
le nom de leur commune.<br />
8. <strong>La</strong> réunion étant privée, ceux qui<br />
S. <strong>La</strong> manifestation doit se dérouler<br />
dans le calme, la dignité, la discipline.<br />
n'auraient pas reçu les cartes d'entrée<br />
pourront les retirer au commissariat<br />
à l'entrée du terrain,<br />
9. Les parcs de voitures seront gar-<br />
*. Obligation absolue pour tous de<br />
dés (demandez instructions aux com-<br />
suivre à la lettre les Instructions des<br />
missaires motocyclistes ou automobi-<br />
commissaires.<br />
listes sur route aux 'abords de Revel).<br />
Les 1.00O (mille) jeunes paysans<br />
10. L'organisateur responsable de<br />
commissaires porteront un brassard<br />
chaque groupe (commune, canton)<br />
vert et une carte officielle de com-<br />
doit se faire connaître dès son arrivée<br />
missaire.<br />
au commissaire, à l'unique entrée du<br />
5. Prière instante d'arriver dès terrain.<br />
14 heures, afin que tout le monde soit<br />
11. Plus de 20.000 paysans devant se<br />
à sa place dès l'arrivée des orateurs,<br />
rassembler, le maximum de benne<br />
6. <strong>La</strong> réunion est privée, non contra- volonté est demandé à tou».<br />
tionale détient sur ce leader agricole,<br />
on peut lire : « N'a Jamais<br />
rien demandé. Quoique directeur du<br />
Progrès Agricole de l'Ouest, ne demande<br />
pas de permis de chemin de<br />
fer. Possède un abonnement sur<br />
tous les réseaux en troisième classe.<br />
><br />
Henry Dorgères passe beaucoup<br />
de ses nuits sur les banquettes dures,<br />
où il dort comme un lion. Il arrive<br />
toujours à temps pour faire<br />
une harangue sur la place publique,<br />
sur le marché, sur la foire.<br />
Ce Breton a commencé par défendre,<br />
contre les exigences du fisc,<br />
les agriculteurs poursuivis et en<br />
particulier le fermier Salardou, héros<br />
de la guerre, père de six enfants,<br />
qui se trouvait sur le point d'être<br />
vendu > pour ne pas avoir payé<br />
ses Impôts.<br />
Dorgères se présenta à Blols, au<br />
siège laissé vacant par l'élection au<br />
Sénat de M. Camille Chautemps.<br />
Vous savez mieux que moi le résultat<br />
de cette élection. Il ne fut pas<br />
élu, mais, eu égard à la brièveté de<br />
sa campagne, il obtint un nombre<br />
très Important de voix.<br />
Sans se décourager, 11 continua.<br />
Pour avoir trop vivement critiqué<br />
la néfaste politique de déflation de<br />
M. Flandin, Dorgères et se amis furent<br />
l'objet de poursuites. Le Tribunal<br />
correctionnel de Rouen l'a<br />
condamné à 8 mois de prison. Bien<br />
entendu, 11 a fait appel de ce jugement,<br />
dont toute la presse indépendante<br />
critique l'extrême sévérité.<br />
Les Juges normands ne sont pas<br />
les seuls à le blâmer et le punir,<br />
le Front populaire l'attaque violemment.<br />
Le Soc donne l'extrait d'un tract<br />
distribué à profusion dans la région<br />
de Capdenac. L'orateur est ainci<br />
présenté : « Le Comte d'Halluin, dit<br />
Dorgères, leader du Fascisme Agrarien<br />
».<br />
A Rodez, Dorgères réfuta ces allégations<br />
et fournit de lumineuses explications<br />
sur son cas personnel.<br />
Je les transcris textuellement, d'après<br />
le compte rendu du Soc :<br />
« C'est ainsi que ce matin, à ma<br />
honte, parce que je ne croyais pas<br />
qu'étant Français j'avais des compatriotes<br />
aussi bêtes, J'ai appris<br />
qu'on m'appelait dans les tracts<br />
communistes « Le Vicomte d'Halluin<br />
». Moi, vicomte, laissez-moi<br />
rire.<br />
« Je suis le fils de petits éleveurs,<br />
le fils d'un petit boucher; ma mère<br />
veuve exerçait le métier de boucherie<br />
au détail. Je me levais de très<br />
bonne heure et dès 6 heures J'allais,<br />
le panier au bras, porter les biftecks<br />
à mes compatriotes. J'y allais<br />
avant de me rendre au lycée de<br />
Tourcoing, dont je suivais les cours<br />
comme boursier.<br />
« S'il y a là des socialistes, des<br />
communistes qui sont de bonne foi,<br />
je leur demande de vérifier si ce<br />
que Je dis est vrai... On veut faire<br />
de moi un Vicomte. Je ne le suis<br />
pas.<br />
« Au surplus, cela n'aurait rien<br />
de déshonorant. On ne choisit pas<br />
son père. » (Applaudissements.)<br />
Son succès est dû à ses talents<br />
d'orateur populaire et surtout à son<br />
bon sens, à son programme et aux<br />
circonstances générales. Leroy-<strong>La</strong>durie<br />
et Dorgères démontrent que<br />
le mécontentement des masses rurales<br />
françaises est fondé.<br />
<strong>La</strong> Misère Paysanne<br />
Dans l'appel que nous a adressé<br />
le « Comité de Défense Paysanne<br />
du Sud-Ouest », nous avons lu ces<br />
lignes : « <strong>La</strong> misère que connaît à<br />
l'heure actuelle le paysan est si profonde,<br />
si effroyable, si injuste, que<br />
nous ne croyons pas possible qu'un<br />
cœur généreux y reste insensible. »<br />
« <strong>La</strong> différence tragique entre les<br />
« coefficients de vente des produits<br />
« agricoles (2,5—2 et même 1,5), le<br />
< blé avant-guerre étant à 25 fr.,<br />
« aujourd'hui à 40, voire à 35 fr.,<br />
« et les coefficients des prix d'a-<br />
« chat de tous les produits indis-<br />
« pensables à l'agriculture, coeffi-<br />
« cients 5 et 6, et le coefficient de<br />
« l'impôt 9 et 10, amène lentement<br />
« mais sûrement l'agriculture à la<br />
« ruine irrémédiable. »<br />
Avons-nous besoin de répondre à<br />
ces organisateurs que nous jugeons<br />
absolument comme eux l'état actuel<br />
de notre agriculture ? L'article du<br />
Marquis de Palaminy et toutes nos<br />
chroniques le démontrent. Il est<br />
inutile d'insister. Tous nos confrères<br />
de la presse parisienne partagent<br />
notre manière de voir. J'ai mol<br />
aussi, sous les yeux, les savants ar<br />
ticles de LuojHÉfcpmier sur le Dra<br />
me Agricol<br />
M. Joseph Barthélémy, membre<br />
de l'Institut, professeur à la Faculté<br />
de Droit de Paris, maire de l'Isleen-Jourdain,<br />
a aussi écrit sur le<br />
même sujet, dans le Temps, un article<br />
émouvant et savant. Le titre<br />
en indique l'esprit « Les temps sont<br />
tristes ». L'éminent professeur raconte<br />
à ses lecteurs ce propos qu'il<br />
a recueilli au cours de conversations<br />
familières pendant la fête de l'Isleen-Jourdain<br />
« Le monde n'est pas<br />
content ! »<br />
Pourquoi ?<br />
Prcisément à cause du « décalage<br />
» qui existe entre les prix de<br />
vente des produits agricoles et les<br />
prix industriels et commerciaux et<br />
surtout les impôts.<br />
Comme le dit très Justement le<br />
maire de l'Isle-en-Jourdain, le cultivateur<br />
ne veut rien entendre aux<br />
problèmes d'Economie Politique :<br />
dévaluation, inflation, déflation, relation.<br />
Peu lui importe que le franc<br />
soit à deux sous, à quatre sous, à<br />
huit sous. Ce qui le hérisse c'est que<br />
le franc ne soit pas au même taux<br />
pour tout le monde 1<br />
Je n'insiste pas sur ces réalités<br />
incontestables, qui seront exposées<br />
avec talent et vigueur à Revel.<br />
Comme à Rodez, les orateurs réclameront<br />
la revalorisation immédiate<br />
des produits, la protection du<br />
travail, des famliles, des foyers. Ils<br />
adresseront aux Pouvoirs publics,<br />
hostiles o uindifférents, ces avertissements<br />
énergiques et pressants.<br />
Ils critiqueront le nom de parlementaire<br />
tout entier, sans exceptions<br />
ni réserves d'aucune sorte, englobant<br />
dans une même réprobation<br />
tous les députés, de la droite à<br />
la gauche. Us exposeront les grandes<br />
lignes du Corporatisme, que nos<br />
lecteurs connaissent trop bien pour<br />
qu'il soit utile de les rappeler. Lorsque<br />
le compte rendu complet de<br />
leurs discours et les réactions qu'ils<br />
auront provoquées nous sera parvenu,<br />
nous les jugerons en toute Impartialité<br />
au point de vue de là doctrine<br />
et sous le rapport des conséquences<br />
pratiques.<br />
Sans anticiper sur cette appréciation,<br />
faisant état des thèses déjà<br />
exposées par MM. Leroy-<strong>La</strong>durie,<br />
Henry Dorgères et de Chanterac,<br />
nous voudrions mettre en relief,<br />
pour conclure, une idée générale<br />
qu'ils développent sans cesse : la<br />
nécessité de l'action étroite de tous<br />
les agriculteurs.<br />
<strong>La</strong> solidarité<br />
de tous les agriculteurs<br />
M. de Chanterac a fait à Rodez,<br />
de cette vérité, le thème principal<br />
de son très éloquent discours.<br />
Toutes les branches de l'Agriculture<br />
sont solidaires et dans les diverse<br />
branches de l'agriculture tous<br />
les agriculteurs son solidaires.<br />
Le vin qui ne se vend plus, c'est<br />
moins d'acheteurs du Bas-<strong>La</strong>nguedoc<br />
pour les fourrages et les avoines<br />
du Haut-<strong>La</strong>nguedoc et de la Guyenne<br />
et de la Gascogne.<br />
A quoi sert de protéger li<br />
on laisse écraser le marché<br />
réaies secondaires : orge et<br />
Les emblavures de blé au -<br />
et les prix s'effrondent.<br />
que agricole doit être cf<br />
ordonnée et au grand<br />
Pour qu'il en soit i<br />
d'abord que les agriculte<br />
férentes régions cessent<br />
quer, de se combattre.<br />
Tous les « pays », en donnant à<br />
ce mot le terme de « pagus », ont<br />
des intérêts particuliers. U appartient<br />
aux organisations professionnelles<br />
locales de les étudier, de les<br />
exposer, de rechercher dans quelle<br />
mesure des projets en proposition de<br />
loi les respectent ou les compromettent.<br />
Leur rôle est, non pas d'attaquer<br />
les droits des voisins, mais de<br />
chercher, par une étude approfondie,<br />
à les concilier.<br />
Sans doute, cette opération ne<br />
s'effectue pas dans un meeting populaire.<br />
Mais des rassemblements<br />
comme ceux de Revel ont un autre<br />
objet. Pour employer le langage de<br />
la sociologie, ils ont pour fin de<br />
créer une âme agricole collective,<br />
d'affirmer la solidarité paysanne<br />
que bien des facteurs compromettent.<br />
Puisse, dans la Bastide <strong>La</strong>uraguaise,<br />
dont les origines remontent<br />
au 13 siècle, dont le passé historique,<br />
est glorieux, qui possède des<br />
industries actives, puisse dans cette<br />
terre du Blé et du Maïs, se lever<br />
une ère de Paix sociale dans la fraternité<br />
des sillons.<br />
Robert dm BOYER.MO<strong>NT</strong>AIGUT