PERSPECTIVES DOCUMENTAIRES EN EDUCATION - INRP
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118 N. ROME<br />
1945. On constate qu'au milieu de la première décennie (1950), le<br />
nombre croissant de places dans l'enseignement supérieur est mono¬<br />
polisé par les enfants de cadres et de pères exerçant une profession<br />
libérale. Les inégalités se sont accentuées, pour diminuer après les<br />
interventions de Anderson et Robbins et renaître dans les années 80,<br />
lorsque l'offre de places n'a plus suivi la croissance de la demande,<br />
ranimant la compétition et donc l'exploitation des avantages de classe<br />
sociale. Globalement, on constate une reproduction des différentes<br />
classes. Le minimum d'inégalité a correspondu à la conjonction<br />
momentanée de deux facteurs : la création de bourses d'études, obte¬<br />
nues en fonction des performances scolaires et l'augmentation sen¬<br />
sible du nombre de places offertes. Les rapports entre le marché du<br />
travail et l'université sont marqués par la domination des diplômes<br />
universitaires classiques en tant que critères de sélection profession¬<br />
nelle : lorsque seulement 2 % de la main-d'oeuvre possédait son<br />
diplôme d'université, celui-ci, même s'il ouvrait à son possesseur des<br />
carrières brillantes, avait peu d'impact sur l'ensemble du marché.<br />
Actuellement la relative généralisation de ce diplôme, jointe à la<br />
hausse du niveau de connaissances nécessaires dans les emplois, fait<br />
jouer à l'université un rôle important dans la reproduction des struc¬<br />
tures sociales fondées sur la catégorie professionnelle.<br />
Les inégalités selon le sexe ne tiennent pas à l'origine de la per¬<br />
sonne mais peuvent cependant être renforcées par une attitude discri¬<br />
minatoire des parents qui encouragent et financent plus volontiers les<br />
études des fils, encore que cette tendance s'estompe. Par contre, au<br />
niveau de l'école, l'orientation suggérée aux élèves en ce qui concerne<br />
les disciplines d'étude et, par conséquent, les professions, diffère<br />
selon le sexe. A l'université, le nombre de femmes inscrites a aug¬<br />
menté constamment, contrairement à celui des hommes, mais reste<br />
sensiblement inférieur à ce dernier. Durant deux périodes - 1955-59 et<br />
après le Rapport Robbins - l'écart entre les filles et les garçons s'est<br />
accru malgré une augmentation du nombre de places disponibles, ce<br />
qui s'explique en partie (en 1965) par l'intégration des Instituts de<br />
Technologie dans les statistiques universitaires, les filles étant juste¬<br />
ment peu représentées dans les disciplines techniques. Pour la pre¬<br />
mière période, les raisons sont obscures : on peut invoquer des<br />
obstacles matériels tels que le retard dans l'offre des résidences pour<br />
étudiantes, et de sujets de cours au niveau avancé ("A Levels") dans<br />
les écoles secondaires de filles.