Sen-YattanoeL, prince d'Astrée - YattanoeL.com

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une femme parfaitement indépendante. Ce, tandis que
l’émancipation du sexe féminin de l’époque, défendue plus
tard par Sarah dans les colonnes du journal qui l’employait,
devait passer par l’expérience salariée. Une surenchère au
droit de vote des femmes françaises établit en 1946 et une
réaction légitime, volontaire et attendue aux institutions
masculines que des êtres socialement armées du pouvoir de
reproduction, alors en motion évolutive, mais ayant tout
conçu en dehors des zones de front, tentaient de gagner par
la liberté de penser en devenant les seules parentes de leur
futures filles.
M.A. allait dans le sens de cet engagement. Sa mère M.C.,
veuve d’un ingénieur chimiste capitaine dans l’armée
française durant la Seconde Guerre mondiale, s’était
remariée à un ancien aviateur, veuf lui aussi et propriétaire
d’un garage rue Lauriston dans le 16e arrondissement de
Paris. Mais la situation familiale était incertaine. Etudiante,
toujours installé chez ses parents rue de Villiers, M.A. se
souvint en se confiant à Sarah, qu’à la suite de son départ
forcé pour son mariage, son frère aîné, employé un temps
chez Renault comme simple ouvrier afin, croyait-il, de faire
vivre sa famille, aurait raté son certificat d’études depuis
l’école catholique privée dont il était l’élève comme
Hyacinthe Ange le fut aussi trente ans plus tard. Son cadet,
le frère d'M.A., plus chanceux que lui dans ses études,
aurait réussi son baccalauréat à seize ans intégrant par la
suite l’Institut des Sciences politiques de Paris. Ceci l’avait
amené à prendre une chambre de bonne au septième étage