Sen-YattanoeL, prince d'Astrée - YattanoeL.com

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Celle-ci avait fini par se complaire seule dans son
appartement. Dulcinée, son idée fixe obligée de la journée,
n’avait pas fait mention d’une adresse dans sa lettre. Sarah
fut soudainement saisi d’un vague à l’âme, en inhalant le
parfum encore odorant de Dulcinée, fixé sur les draps du lit
à deux places, sur lequel la rédactrice s’était allongée. Son
équilibre ne se fissurait pas. Toujours posée, elle se serait
adressée au docteur Maximilien Blo+°d, par exemple, dans
le cas d’un passage à vide dangereux. Celui-ci aurait pu
prendre le problème à la base et le résoudre de suite. Dans
son diagnostic, le médecin aurait pris en compte la
suractivité de Sarah ajoutée au manque affectif qui avait
investit la jeune femme, du au récent départ de Dulcinée
Mat, elle qui hantait le lieu, même absente. Un capharnaüm
mémoriel en avait résulté.
Un verre de Bourbon sans glace à la main, Sarah tentait
donc d’égayer ce début de soirée tristement amorcé. L’idée
lui vint d’établir lucidement un bilan de ses dernier mois,
comme le suggérerait une séance de thérapie. Elle estima
cette période marquée par sa frivolité et qualifiée sous le
titre, écrit dans ses notes, de « frénésie effective appliquée
autour de l’étiquette sexuelle ». Son whisky presque
totalement avalé, la jeune femme chercha un instant à être
habitée par la chaleur de l’alcool. Elle se laissait pénétrer
par les degrés de grand âge du breuvage. Cela devait faire
office de remontant et lui donner l’assurance dont elle avait
besoin dans la froideur du cinquième étage de l’immeuble
où elle résidait. Mais en tentant de le poser à terre, son verre