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LES VOLCANS, MANIFESTATIONS FASCINANTES D’UNE PLANÈTE BIEN VIVANTE….
Les volcans ont toujours fasciné et inquiété, et ce n’est que dans la seconde moitié du XIX e siècle que leur étude va progresser. On les croyait être les forges du dieu Vulcain,
dans le Pacifique ils manifestaient la colère de la déesse Pelée qui de ses talons faisait jaillir les laves, au Nicaragua il fallait sacrifier 25 vierges dans le cratère du volcan pour qu’il n’entre pas son activité...
Notre Terre est constituée d’un noyau central, d’un manteau, et le magma peut remonter à la surface au gré des mouvements tectoniques des grandes plaques, qui forment une sorte de coquille de l’oeuf terrestre,
et dont les mouvements déterminent séismes et volcans.
Sur les 1500 volcans considérés actuellement actifs dont 30 au Kamchatka, une soixantaine rentre en éruption chaque année.
Les volcanologues les classent en deux grandes catégories selon leur type d’activité :
• Les « volcans rouges » aux coulées effusives relativement calmes situés sur les dorsales océaniques où les grandes plaques qui forment la croûte terrestre s’écartent.
On qualifie ces éruptions d’hawaïennes ou de stromboliennes.
De Jan Mayen à Tristan da Cunha en passant par l’Islande et les Açores, la dorsale atlantique est matérialisée par quelques spectaculaires cônes s’élevant au-dessus des eaux :
le polaire Beerenberg, 2227 mètres et Pico, le « Fuji Yama »portugais dominant de ses 2351 mètres les troupes de cachalots qui croisent à son pied.
Ces volcans sont parfois également issus de « points chauds », panaches de magma en fusion venus percer la croûte terrestre. Ils restent fixes alors que la plaque lithosphérique qui les masque se déplace,
donnant des chapelets de volcans alignés comme la chaîne du Mont Cameroun. Point chaud et dorsale océanique coïncident parfois faisant émerger des terres du fond des profondeurs marines :
Hawaï, Galapagos, mais également Açores et Islande.
La lave fluide provient du manteau constitué de basalte. Son épanchement régulier constitue progressivement le plancher océanique.
• Les « volcans gris », là où les plaques s’affrontent se caractérisent par des éruptions explosives aux effets dévastateurs, ils forment la célèbre « ceinture de feu du Pacifique »,
du Kamtchatka aux cordillères de la Patagonie. Les éruptions sont dites vulcaniennes ou péléennes, du nom de la Montagne Pelée qui tua en quelques minutes le 8 mai 1902,
les 28 000 habitants de St Pierre de la Martinique.
Dans ces zones dites de subduction, là où une plaque passe sous une autre, c’est la croûte terrestre et donc le granit qui est mis en fusion, donnant des laves acides de type rhyolite.
Les calanques de la côte Ouest de la Corse ou le massif de l’Estérel résultent des épanchements qui marquèrent la fin de l’ère primaire dans ces régions.
Leurs manifestations cataclysmiques sont tristement célèbres : disparition de la civilisation minoenne suite à l’explosion de Santorin en 1600 avant J.-C., destruction de Pompéi en 79 par le Vésuve,
tsunami de 40 mètres suite au réveil du Krakatoa en 1883, milliers d’hectares de forêt rasés par le souffle du Mont St Helens en 1980. Les nuées ardentes, nuages de poussière grise atteignant 600°
qui accompagnent ce type d’éruption dévalent les pentes à des vitesses de plusieurs centaines de kilomètres/heure, détruisant toute forme de vie sur leur passage.
Elles sont, à l’échelle du monde, responsables de 35% des 300 000 victimes des volcans comptabilisées depuis 1600.
En fonction de leur forme, on classe les volcans sous trois grands types :
• Les volcans boucliers, gigantesques bouses de laves fluides qui s’étalent sur des kilomètres : Piton de la Fournaise ou Mauna Kea à Hawaï, région des Trapps en Inde.
• Les stratovolcans, la forme la plus classique, conique, correspondant à des alternances de laves plus visqueuses et de dépôts de cendres : monts Fuji et St Helens, Vésuve, Etna ou Mérapi.
• Les volcans fissuraux qui se développent sur une ouverture linéaire de la croûte terrestre ou océanique donnant leur forme caractéristique de cigare aux îles Jan Mayen ou Sao George et Pico aux Açores.
Chaque siècle voit apparaître de nouveaux volcans à la surface de notre planète. Une grande partie d’entre eux reste cachée des regards, au fond des océans. Parmi les derniers nés, le Paricutin apparu en 1943 atteignait, neuf
mois plus tard, 460 mètres de haut ! En 1959, l’île de Faial aux Açores voit surgir sur sa côte ouest, le Capelinhos qui désormais masque le phare qui guidait autrefois les marins.
En 1963, c’est au Sud de l’Islande que naissait l’île de Surtsey, surgi d’un volcan lui aussi sous-marin.
Un volcan est qualifié d’actif pendant encore plusieurs décennies après sa dernière éruption. Il est considéré comme endormi quand celle-ci remonte à plusieurs siècles et éteint au-delà de 50 000 ans.
Nos volcans de la chaîne des Puys qui se sont constitués entre 11 500 et 5000 ans avant J.-C. ne sont donc qu’en sommeil. Il en est de même du volcan au fond du Bockfjord au Spitzberg
dont on peut encore admirer le cône sous le soleil de minuit et apprécier la proximité du magma qui réchauffe les eaux des sources chaudes suintant sur ses pentes.
Les signes d’une éruption imminente sont un gonflement du volcan sous la poussée de la chambre magmatique de ses entrailles avec la multiplication de séismes superficiels. Le magma qui remonte dans la cheminée
principale libère des gaz, imprimant une vibration très légère mais constante du sol, le trémor. La lave atteignant l’air libre s’écoule sur les flancs en vastes épanchements. Les dernières éruptions de l’Etna en 1991-92
s’arrêtèrent à la clôture de la dernière maison du village le plus proche. Les habitants y virent l’évidente intervention divine et érigèrent une statue de la Vierge à l’endroit du miracle !...
Un volcan peut être actif de quelques heures à plusieurs années, la durée moyenne est d’un mois et demi. Le record absolu est détenu par le Stromboli qui n’a jamais arrêté son activité depuis 2400 ans !
Si la proximité d’un volcan peut nous paraître bien risquée, il ne faut pas oublier tous les avantages dont profitent les 350 millions d’êtres humains qui vivent à leur pied: géothermie et thermalisme,
fourniture de matériaux de construction de qualité, basalte, pierre ponce ou pouzzolane, extraction de divers minerais dont le soufre et le diamant et surtout,
la fertilisation des sols propices aux productions les plus diverses : agrumes des pentes de l’Etna, vignobles au pied du Pico qui produit le Verdelho, qu’on servit sur la table des tsars de Russie…
Les volcans constituent enfin de fabuleuses destinations touristiques, de l’Équateur jusqu’aux parages des deux pôles...
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Alain Desbrosse